Nous sommes passées à Montau- ban, juste le temps d’un café avec des amis, juste le temps de sentir battre autour de nous le cœur de la ville. Et nous avons senti battre ce cœur ardent, généreux, bon enfant. Nous avons deviné une cité où il fait bon vivre, une cité à taille humaine. Chaque coin donne l’impression d’un petit bourg familier, on y sent une ambiance chaleureuse, et l’on est tout étonné de découvrir que Montauban est une grande ville, fière de ses habitants, qui me paraît avoir su conserver son art de vivre.

Le temps a été capricieux, mais un arc-en-ciel salue notre arrivée, (j’espère que vous le devinez sur cette photo ) et le ciel se dégage.

Notre ami, avec qui nous avions rendez-vous, nous a entraînées par de petites ruelles, dans la cité historique de Montauban. Nous avons déambulé, le nez en l’air, dans la rue ci-dessus, et tout à coup… nous débouchons sur une place splendide, bordée d’arcades, toute rose sous un timide soleil. Les larges pavés, les arcades voûtées invitant à la flânerie, les com- merçants avec leurs étals devant leur boutique, les cafés aux tables jusque sur la place… Le temps semble s’être arrêté, le plaisir du bien vivre a élu domicile ici. "La Place Nationale", nous dit fièrement notre cicérone. Je me suis arrêtée à la sortie de la rue, devant cette perspective, comme si d’y entrer allait la faire éclater comme une bulle de savon. Je ne saurais mieux m’expliquer, mais ce fut un moment privilégié.

Son origine remonte à la création de la ville en Un plan de construction novateur est adopté. Les rues se coupent à angle droit, laissant un îlot vide : c'est la Place ! EIle constitue déjà au moyen-âge le centre de la vie urbaine.

Non, mon ami, non, c’est le sucre que l’on met dans le thé, par le couvercle du sucrier !

Dès que le soleil reparait, tables et chaises reparaissent aussi ! C’est une place pour traîner, savourer une boisson, passer un moment entre amis, savourer la vie, tout simplement !

Reconstruite au XVII° siècle, suite à un incendie, cette place est le cœur de la ville.

Je ne me lasse pas d’admirer ces enfilades d’arcades ! Je voudrais avoir le temps de flâner là- dessous tout un après-midi de découver- tes !

Fini de savourer le thé ! Un dernier regard admiratif avant d’aller succinctement à la découverte de la ville.

Un peu d’histoire, tout de même ! Montauban est le chef-lieu et la préfecture du département de Tarn-et- Garonne en région Midi-Pyrénées. ‘(ma région, Messieurs-Dames, la plus belle des régions de France !) Ses habitants ( dans l’agglomération) sont appelés les Montalbanais(es). L'aire urbaine de Montauban dépasse les habitants (estimation 2008). La ville est connue comme étant le berceau de l'un des plus grands peintres du XIXe siècle, Jean- Auguste-Dominique Ingres (la ville est surnommée «la Cité d'In-gres»), et pour l'épisode historique qui y a eu lieu, "Les 400 coups".

L’église, construite au XIIIème siècle grâce aux taxes somptuaires prélevées sur les riches bourgeois, elle porte les stigmates d'une histoire montalbanaise tumultueuse. Après la guerre de Cent Ans, la voûte romane effondrée est remplacée par une voûte gothique et le chevet plat par l'abside. Durant les guerres de religion, les calvinistes abattent la voûte et la flèche. Le clocher octogonal de style toulousain repose sur une base fortifiée qui porte encore les traces des boulets de canon depuis le siège de 1621 par Louis XIII, la trace des 400 coups ! En 1629, Richelieu entonne le Te Deum rétablissant la paix religieuse et ordonne la recons- truction de l'église Saint Jacques.

Depuis trois siècles et demi, les trous dans la brique de l’église Saint- Jacques rappellent au passant une histoire tout aussi mouvementée que glorieuse. Celle du siège de Montauban par Louis XIII, en août "Quand le pouvoir royal voulut soumettre Montauban-la-protestante, toute la ville se rebiffa. Dès 1562, il mit tout en oeuvre pour anéantir les montalbanais hermétiques à la religion catholique. Chargé de la besogne, le maréchal Montluc par trois fois, fut repoussé par les montalbanais. La royauté ne pouvait pas rester sur cet échec... Louis XIII en personne, et son bras droit, le cardinal Richelieu, en appela aux lumière d'un alchimiste... "il faut faire peur aux habitants de la ville. Une grande peur qui glacera les assiégés et les fera spontanément se rendre..."dit celui-ci. "Placer côte à côte 400 canons et tirer simultanément les 400 coups... Mais les assiégés se sont préparés à une bataille longue et difficile. Sous la houlette du premier consul Jacques Dupuy, ils ont fait des provisions, engrangé blé et autres victuailles. Prés de personnes sont retranchées derrière les remparts et les fortifications, prêtes à soutenir l'assaut. Les soldats de Louis XIII s'affairent. Tout est prêt, les coups éclatent comme autant d'orages, une odeur de poudre se répand, sinistre présage... Puis le silence retombe... Rien en se passe : leurs vœux n'ont pas été exaucés, les montalbanais ne se rendent pas. Ils ont résisté, en s'amusant dans la cité et en faisant bombance pendant que sur les remparts de la ville, déferlent les boulets... Montauban a gagné la bataille..." Et de là est née, Messieurs- Dames, la fameuse expression « faire les 400 coups »!!!

Le Pont-Vieux, vestige, avec l’église Saint- Jacques, de l’époque moyenâgeuse : En 1304, Philippe Le Bel ordonne sa cons- truction, il est achevé en II mesure 205 mètres de long et possède un tablier plat, chose rare au Moyen-âge. Sept arches ogivales, munies de becs, sont percées de larges ouvertures afin d’évacuer davantage d’eau pendant les crues. Autrefois, une tour carrée s'élevait à chaque extrémité pour défendre l'entrée de la ville. Celle de la rive droite, où logeait le bourreau, est dé- truite en 1663 afin de cons- truire le Palais Episcopal. L'autre est démolie en 1701 et remplacée par un arc de triomphe célébrant une vic- toire de Louis XIV. Tel le pont Saint Bénézet d'Avignon, le pont Vieux possédait une Chapelle sur la quatrième pile, dédiée à Sainte Catherine, protectri- ce des bateliers. Photo du Net

Il faudrait avoir le temps de photographier toutes les merveilles que nous apercevons !

Coup d’œil admiratif à ce bel immeuble, qui épouse si joliment l’angle des rues…

Un rond-point original…

Notre ami nous amène ensuite dans une bourgade voisine, Orgueil. Comment ! Vous ne connaissez pas Orgueil ? Pas grave ! Je ne connaissais pas non plus ! Mais cette ville est mondialement connue car elle a reçu un cadeau du ciel. Un cadeau sous forme de caillou : une météorite, braves gens !!! Cette météorite qui traversa le ciel Français le 14 mai 1864 et vint s’écra- ser dans un champ de la commune d’Orgueil est une météorite d’une espèce très rare, seulement 7 connues dans le monde, celle d’Orgueil étant la plus grosse puisqu'un peu plus de 14 kilogrammes seront ramassés en une vingtaine de morceaux. Elle contient un gaz rare, le XENON-HL, elle provient d’une étoile située en dehors de notre système solaire, système qui n’existait d’ailleurs pas quand elle s’est formée. Cette météorite a aidé tous les savants du monde à étudier ce que pouvait être l'univers avant la naissance de la terre. Cette météorite de la même composition que le soleil contient des poussières de diamants. La municipalité d'Orgueil a conscience de cette particularité et deux monuments ont été dressés en l'honneur de cette météorite ; car elle ne pouvait rester à l’air libre et se serait désagrégée. De plus, il en fallait des bribes pour que les savants étudient. En fait, il y en a des morceaux dans les musées du monde entier. Le rond-point suivant n’en offre qu’une re- constitution…

Demi-tour ! En route pour Nohic qui se situe à 18 km de Montauban et 34 km de Toulouse, non loin de la rivière Tarn. C’est un village encore à dominante rurale. Mais, la poussée économico- démographique du Nord-est toulousain, génère des changements importants. La population (1200 âmes) évolue très vite, tant un nombre qu’en composantes sociales. NOHIC, très ancien habitat (ruines gallo-romaines du 2ème siècle), avec une église classée du 13ème siècle, un lavoir Second Empire, une belle mairie du 19éme siècle et un lac d’agrément de 10 ha, incite au repos et à la découverte de cette France, à la fois rurale et en pleine modernisation. C’est ce lavoir Second Empire que nous découvrons, et c’est vrai qu’il est superbe et particulièrement original. Il n’est pas courant non plus de voir une Vierge dominer un lavoir, et une croix devant !!

Nous avons quitté Montauban, le soir, le cœur léger, après avoir fait ample moisson d’images… et d’amitié !

Photos : Yvonne Texte : Jacky. Documentation : Internet Musique : Les chanteurs du Faget d’Oloron – Mountagnes regalades Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Site :