Le théâtre de tréteau naissance de la Farce à la fin du moyen age

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Transcription de la présentation:

Le théâtre de tréteau naissance de la Farce à la fin du moyen age Le théâtre de tréteau naissance de la Farce à la fin du moyen age. Le regard des flamands

allégorie à caractère satirique ou éducatif. L’ancêtre du théâtre Un tour chez l’indispensable André Degaine… dans son Histoire du théâtre dessinée La Moralité : allégorie à caractère satirique ou éducatif. L’ancêtre du théâtre didactique La sotie pour les « sots » la société est une nef des fous… XVe et XVIe (1ère moitié) L'esprit de dérision est alors très développé dans tout le Moyen-Age. Les esprits les plus respectables acceptent de se voir caricaturer. 2. Le théâtre profane XVe et XVIe (1ère moitié) L'esprit de dérision est alors très développé dans tout le Moyen-Age. Les esprits les plus respectables acceptent de se voir caricaturer. La Moralité : C'est une allégorie à caractère satirique ou éducatif. C'est l'ancêtre de tout théâtre didactique. C'était une pièce ennuyeuse, difficile à comprendre et à suivre, surtout lorsqu'elle était jouée sur une place publique, car il y avait de mauvaises conditions d'acoustique. La sotie Les "sots" fondent leur système de satire sur cette hypothèse que la société toute entière est composée de fous. Ajoutant à leur costume quelques éléments significatifs, ils deviennent juge, soldat, moine, noble, homme du peuple... Tous entraînés dans des sketches relevant de la folie générale. Pitrerie bourrée d'allusions satiriques "d'actualité" vivement exprimées et promptement saisies par les spectateurs. Comme la Moralité, divertissement essentiellement urbain. La farce C'est l'ancêtre de la comédie de moeurs et de la comédie d'intrigue. Elle est tirée de fabliaux populaires. Elle était représentée entre les Mystères pour combler les vides. Aventures et mésaventures de la vie quotidienne. De loin la préférée du public. Sans doute née dans les foires campagnardes, au milieu des marchands. Pénètre en ville pour y "farcir" les Mystères. Autonome à la Foire Saint Germain (créée en 1482 par Louis XI) et dès l'ouverture de l'Hôtel de Bourgogne (1548). www.ddec.nc/.../theatre/theatre_profane.htm. La farce : ancêtre de la comédie de moeurs et de la comédie d'intrigue tirée des fabliaux.

l'âge d'or de la farce entre 1400 et 1600. Début 17ème : trois genres « Farces » des pièces de théâtre comiques composées du XIIIe jusqu'au XVIe siècle. On trouve le terme de farce qualifiant une pièce de théâtre à partir de 1398. des thèmes quotidiens : mari et femme, vendeur et client, procureur et défendeur, serviteur et maître. Le ressort du trompeur trompé « pièces farcies » pièces dans lesquelles on mêlait à la langue vulgaire des mots du latin ou d’une autre langue. (emploi rare et disparu depuis le 16ème Littré) l'âge d'or de la farce entre 1400 et 1600. Dès le début du 15ème les clercs du parlement de Paris s’organisent en confréries Ex : la Basoche, dont une section : les Enfants sans Souci, se font une spécialité des farces. (~ après 1266) Le Garçon et l'aveugle et Courtois d'Arras 265 vers De l’intermède dans le théâtre religieux (diables dans Le Jeu d'Adam, scènes de taverne dans le Jeu de saint Nicholas ) A une forme indépendante (2ème partie 13ème S.) (publiée entre 1532 et 1550 mais bien antérieure) la Farce du Cuvier Sans doute la première qui passe de l’oralité à l’écrit, (cf. le rolet contient les vers qu’il prononce) 333 vers Début 17ème : trois genres reflets des divisions sociales la tragédie : la noblesse la comédie : la bourgeoisie la farce : le peuple. (antérieure à 1469 , date où apparaît le verbe « patheliner ») La Farce de maître Pierre Pathelin . une transition entre la farce et la vraie comédie 1599 vers

Le rituel du tréteau : un spectacle en plusieurs moments le plus souvent en plein air, à l'occasion d'une fête, kermesse, foire, d'un marché, dans la rue, et même, plus tard, sur le Pont-Neuf à Paris Le « cry » : une centaine de vers pour assembler le public Après la moralité on jouait une « sottie » : souvent une satire politique avec le Sot, La mère Sotte etc. Enfin la « farce » qui est un point culminant : il y a une intrigue, des situations des personnages. La « moralité » pièce satirique qui vise une idée ex : la Gourmandise Ex : La condamnation du banquet Portent le costume traditionnel : grelots, marotte tromperie, équivoques, ruses, mystifications

Œuvre anonyme, ou attribuée à à Guillaume d'Alecis La Farce de Maître Pathelin composée à la fin du Moyen Âge, vers 1460. La 1re édition imprimée date de 1464. Œuvre anonyme, ou attribuée à à Guillaume d'Alecis écrite en vers octosyllabiques (elle comporte 1599 vers), en dialecte d’Île-de-France. La pièce refuse toute position morale : les personnages présentés sont de réjouissantes canailles, et maître Pathelin, avocat sans cause, l’est plus encore que tous les autres réunis. Le personnage principal est le type du fourbe Flatteur et cauteleux l’adjectif patelin désigne une attitude ou un ton d’une douceur insinuante et hypocrite. - « Revenons à nos moutons » est aussi une expression de cette pièce-phare…. Résumé : Maître Pathelin, avocat véreux, malhonnête et sans cause à défendre, promet à sa femme, dame Guillemette, de renouveler leur garde-robe qui s'en va en lambeaux en lui rapportant du drap sans rien débourser. Il se rend à la foire où il réussit à obtenir, non sans mal, une pièce de drap, en se promettant bien de ne pas la payer, en flattant le drapier Guillaume et en l’invitant à boire. Il leurre avec de belles paroles son voisin le drapier qui, de son côté, s'applaudissait de la lui vendre plus qu'elle ne vaut, découvre, au moment de récolter son dû, un homme mourant qui n’a soi-disant pas quitté son lit depuis onze semaines. Ce même drapier a un berger, Thibaut, qui le vole et qui a recours à l'avocat pour se défendre en justice contre son maître dans une affaire où il est coupable. L’avocat lui conseille de bêler devant le juge pour qu’il paraisse simple d’esprit. Sur les conseils de Pathelin, le gardeur de moutons gagne son procès en faisant l'imbécile devant ses juges et en répondant à toutes les question par le cri de ses bêtes. Mais lorsque Pathelin lui réclame ses honoraires, il n’obtient, à son tour, qu’un « bée » ! *Pathelin, un avocat sans cause, qui persuade un drapier de lui vendre six aunes de drap qu'il paiera au jour du Jugement. Quand le drapier se rend à la maison de Pathelin pour demander son argent, ce dernier feint le délire et lui parle en « divers langages ». Le drapier part, mystifié, puis arrive Thibault Aignelet, un berger. Son maître, qui n'est autre que le drapier, l'accuse d'avoir volé ses brebis. Pathelin défend le berger devant le juge et lui conseille de répondre à toute question en poussant le cri « bée ». Le drapier reconnaît Pathelin, et confond ses deux plaintes, les brebis volées et les moutons tués. Le juge, malgré sa patience, ne parvient pas à comprendre, et déclare que le berger n'est pas coupable. Quand enfin Pathelin demande ses honoraires, le berger le paie, à son mot, en ne lâchant que « bée ». EU

Pour situer l’époque de Bruegel, des Bruegel devrait-on dire, et l’ambiance de la kermesse flamande où vont se déployer la farce et le tréteau

École flamande Renaissance Jérôme BOSCH  (1453-1516) Albrecht DURER (1471-1528) Pieter Bruegel l'Ancien, vers 1525 - 1569 Pieter Balten, v. 1525- v.1598 Bol Hans, 1534-1593 Pieter van der Borcht (1540-1608) Pieter Bruegel le Jeune (B.d'Enfer) 1564 -1638 Nicolaes de Bruyn (1565 - 1571) Jan Bruegel l'Ancien (B. de Velours) 1568 - 1625 David Vinckboons (1576-1629) École flamande Renaissance née en Italie au 15ème s. se diffuse au 16ème s. Pieter Brueghel l'Ancien Bruegel Naissance : vers 1525 - 1569 Ecole flamande renaissance Pieter Bruegel l'Ancien à Breda ou tout près, dans un village dont il aurait pris le nom. confusion possible entre Breda, sur le territoire hollandais et l'actuel Brée, nommée aussi à l'époque Breede, Brida ou Breda en latin, qui se trouve dans le Limbourg (Belgique) campinois. Breughel est mort en 1569, "medio aetatis flore" et cette "fleur de l'âge" devrait se situer entre 40 et 45 ans. mêmes années où naissaient Philippe II d'Espagne... il fut l'élève de Pieter Coecke (1502-1550), artiste cultivé, doyen de la guilde artistique d’Anvers, à la fois peintre et architecte. Breughel épousera la fille de son maître, en 1563. Auparavant, "il alla en France et de là en Italie" : le tableau Port de Naples et quelques dessins témoignent de son périple. Il commence réellement son activité picturale vers 1557 ; il s'était consacré jusque là au dessin pour gravure. A Anvers, il fréquente les intellectuels, philosophes et artistes, à commencer par son mécène Nicolas Jonghelinck. On dit qu'il aimait participer à des noces paysannes auxquelles il se faisait inviter comme "parent ou compatriote" des époux. en 1559 qu'il adopte une nouvelle signature, changeant l'orthographe de son nom Brueghel en Bruegel pour des raisons qui restent inconnues. Il aura deux fils : Pieter Bruegel le Jeune, dit Bruegel d'Enfer et Jan, dit de Velours, tous deux peintres. Il semble certain que Breughel l'Ancien ait reçu la protection du gouverneur des Pays-Bas, Perrenot de Granvelle, collectionneur de ses oeuvres. quelques lignes de van Mander : "C'était un homme tranquille, sage, et discret ; mais en compagnie, il était amusant et il aimait faire peur aux gens ou à ses apprentis avec des histoires de fantômes et mille autres diableries". * Pierre Brueghel le Jeune (Bruxelles 1564 - Anvers 1638) : le digne fils de son père Le célèbre Pierre Bruegel l'Ancien eut plusieurs enfants qui devinrent également peintres. Pierre Brueghel le Jeune était son fils aîné. Lorsque son père mourut à Bruxelles en 1569, il n'avait que cinq ans. Et cependant sa carrière d'artiste allait être grandement influencée par l'héritage de son père qu'il contribua à faire connaître par les copies qu'il réalisa de ses tableaux. Ces copies sont souvent bien plus que des imitations serviles. Il arrive en outre qu'elles nous révèlent des aspects inconnus de l'œuvre de Bruegel l'Ancien. Le combat de Carnaval et Carême, qui fait partie des collections des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, nous en offre un exemple frappant. Que mangerons-nous demain ? Carnaval et Carême ou le combat des dévots affamés et des fêtards débridés Dans le monde de Bruegel l'Ancien, l'Europe du seizième siècle, et encore longtemps après, survivre était un combat quotidien. Il n'était guère facile de répondre à la question : que mangerons-nous demain ? La bonne chair n'était pas au menu de chaque jour. Au contraire, elle resta une exception, surtout pour les classes moins favorisées. Il est donc aisé de comprendre le phantasme de la population pour la nourriture (et pour la boisson) qui pouvait atteindre à l'extrême. Les livres et les lettres de visiteurs étrangers contiennent de fréquents commentaires condamnant les débordements des ripailles et des beuveries du temps de Bruegel. L'Eglise mettait tout en œuvre pour modérer ces excès. L'année liturgique assurait une belle alternance de jours de fête et de périodes de grande sobriété. La plus longue d'entre elles était le temps de carême, quarante jours avant Pâques. Mais elle était précédée par le carnaval qui permettait de se remplir une dernière fois la panse et de boire à satiété avant de se serrer la ceinture pendant le pieux carême. Le combat de Carnaval et de Carême : un choix difficile entre l'auberge et l'église Il n'était pas si plaisant de jeûner. Les privations ne se faisaient pas sans mal : même l'âme la plus dévote était en proie à une lutte intérieure entre les pieuses prescriptions du carême et les tentations constantes de la nourriture et de la boisson. Par cette peinture, Brueghel le Jeune présente cet affrontement comme un combat entre deux mondes : ceux de Carnaval et de Carême. Au premier plan, les deux adversaires et leurs suites s'empoignent comme dans un tournoi : à gauche, mollement assis sur un fût de bière, le gras Carnaval à la panse rebondie (G) part en guerre contre la vieille famélique Carême (R). Les côtés droit et gauche représentent ici, comme dans beaucoup de cultures de nos jours encore, le Bien (à droite) et le Mal (à gauche). Pensons à l'ancien préjugé condamnant l'usage de la main gauche ou à l'idée que le démon se pose toujours sur l'épaule gauche et un ange sur celle de droite. La même dualité se marque dans l'ensemble du tableau de Brueghel : la partie gauche dépeint le monde blâmable de Carnaval (que certains trouveront peut-être le plus attirant) avec à l'extrême gauche une taverne, lieu de perdition ; la partie droite représente à l'inverse le monde de Carême (plutôt sombre et ennuyeux selon nos critères) avec à l'extrême droite une église, refuge de l'âme pieuse. La nature elle-même n'échappe pas à cette dualité, avec l'hiver à gauche (où les arbres sont chauves) et le printemps à droite (où les branches sont déjà feuillues). Les cycles de Carnaval et de Carême : un cortège de jours de fête et de jours de jeûne Les nombreuses scènes qui composent la peinture, à droite et à gauche, apparaissent comme autant de cérémonies ou de coutumes populaires attachées aux rites du carnaval et du carême, qui se succèdent dans le temps, depuis la fête des Rois (le 6 janvier) à Pâques. Le tableau ci-joint les identifie dans les grandes lignes : Tabous masqués : les détails cachés sur le tableau original de Pierre Bruegel l'Ancien, révélés par la copie de son fils La peinture originale de Pierre Bruegel l'Ancien, qui servit de modèle pour le tableau de son fils conservé à Bruxelles, est exposée au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Chose étonnante, on peut voir sur la version de Bruxelles des détails dont on ne retrouve plus la trace sur l'original. Ces détails se rapportent tous à des tabous ultérieurs à la création du tableau et ont été, pour cette raison, masqués sur l'original. Ainsi, sur la copie, plusieurs personnages (des enfants?) reposent dans un lit au seuil de l'église, ce qui peut paraître choquant aujoud'hui encore, en ces temps de Droits de l'Enfant et des sans abri. Devant cette scène, à gauche, une femme pousse un vieillard ratatiné dans une petite charrette, encore une image qui nous dérange car elle évoque la vieillesse et la décrépitude. Mais le plus macabre des détails, qui fut masqué par la suite sur l'original, se trouve à droite et même tout à fait au premier plan : un cadavre enflé est étendu là sur le sol. A y regarder de plus près, il est toutefois imprudent de juger ces scènes avec les normes de notre époque : l'aide aux malades était une oeuvre de miséricorde; les grabataires allongés devant l'église reçoivent une aumône d'une fidèle et le mort semble accompagné de femme et enfant qui peuvent tout autant compter sur la charité de l'entourage. Compte tenu des normes en vigueur au temps du peintre, ces exemples de pitié se trouvent bien à la bonne place, du côté de Carême, à la droite dans le tableau de Brueghel le Jeune. * http://bruegel.pieter.free.fr/careme_compo.htm ** Les distractions du Flamand sont d'abord celles organisées par son milieu de vie, l'Eglise et les confréries, forme religieuse des corporations. En 1535, sous le gouvernement de MARGUERITE de FLANDRE, la grande procession de juin à LILLE rassemble 45 corps de métiers, défilant derrière la bannière de leur saint patron: les Couleuvriniers et sainte BARBE, les Saïetteurs et saint JEAN-BAPTISTE, les charpentiers et saint JOSEPH, les filtiers et saint NICOLAS, les jardiniers et saint PAULIN, les archers et saint SEBASTIEN et saint ARNOULD et les brasseurs, etc. Les fêtes religieuses elles-mêmes, par leur symbolisme, confinent parfois au spectacle : selon la chronique du paroissien de SAINT-SAUVEUR à LILLE, Mahieu MANTEAU, au début du XVIIe siècle, à la Pentecôte, à l'office de Tierce, au moment du Veni Creator, on lâche du haut de l'église un globe de feu, des colombes et oiseaux, des feuilles, des fleurs, ainsi que de petits gâteaux appelés Nieulles. En 1542, à VALENCIENNES, en Hainaut, la représentation de la Passion et de la Résurrection, au cours de laquelle sont joués 169 rôles par 69 acteurs attire la foule pendant 25 jours. Le cortège et la musique sont particulièrement prisés en toute occasion: lorsque la confrérie des archers, la SAINT-SÉBASTIEN se rend au tir depuis BAILLEUL jusqu'aux villes voisines, elle se fait précéder d'un orchestre consistant en hautbois et bassons accompagnés d'un tambour, de quelques garçons en livrée et d'un porte-bannière. D'autres distractions organisées sont très suivies outre les processions organisées à l'occasion des dédicaces ou ducasses à un saint patron, les jeux d'adresse se pratiquent en de nombreuses circonstances : Boule flamande, quilles, flèches et fléchettes, tir à l'arc à la cible ou au mât, au papegay . Les fêtes religieuses sont si fréquentes que l'on atteint facilement 100 jours chômés par an, les réjouissances sont telles que beuveries et banquets sont largement développés: une kermesse à la BRUEGHEL dure plusieurs jours et, sous les archiducs ALBERT et ISABELLE, au XVIIe, le clergé et les autorités sont obligés d'interdire les repas de noces de plus de 48 heures ! http://www.pieter-bruegel.com/savoir/savoir.htm Jan Bruegel le Jeune 1601 -1678 Willem-Isaaksz Swanenburg Leyde 1581 - 1612 Rembrandt (1606 - 1669) Pour ne pas se perdre dans la famille des Bruegel ou Bruegel…

David Vinckboons La kermesse d'Audenaerde, Entre 1600 -1625

Pieter Balten, v. 1525- v.1598, La Foire paysanne

Zoom sur La Foire paysanne de Pieter Balten v. 1525-v. 1598 : Il s’agit d’une farce jouée dans une foire campagnarde au milieu des marchands. Au départ il s’agissait de « farcir » les Mystères et de combler les vides. Elle devient ensuite un genre autonome, à la Foire Saint Germain (créée en 1482 par Louis XI) et dès l'ouverture de l'Hôtel de Bourgogne en 1548. - ancêtre de la comédie de moeurs et de la comédie d'intrigue. Tirée de fabliaux populaires elle traite des aventures de la vie quotidienne - Existe-t-il une « coulisse ? … un texte ? … combien d’acteurs ? … des personnages différenciés ? - … l’environnement de la représentation ? La Foire paysanne, par Pieter Balten, (Musée du théâtre d'Amsterdam). Une représentation théâtrale tardive que l'on croit trop souvent spécifique de tout le Moyen Age : l'existence d'une coulisse d'un "texte" (qu'un souffleur suit derrière le rideau) et le nombre déjà important des acteurs (au moins quatre sur la scène) indiquent que l'intrigue est suffisamment élaborée pour appartenir à l'un des nombreux canevas farcesques qui traversent l'Europe du Nord-Ouest à partir du milieu du XVe siècle.

La Foire paysanne, par Pieter Balten, v. 1525-v La Foire paysanne, par Pieter Balten, v. 1525-v. 1598 (Musée du théâtre d'Amsterdam). Une représentation théâtrale tardive que l'on croit trop souvent spécifique de tout le Moyen Age : l'existence d'une coulisse d'un "texte" (qu'un souffleur suit derrière le rideau) et le nombre déjà important des acteurs (au moins quatre sur la scène) indiquent que l'intrigue est suffisamment élaborée pour appartenir à l'un des nombreux canevas farcesques qui traversent l'Europe du Nord-Ouest à partir du milieu du XVe siècle.

On y joue la farce de Playerwater. Une femme envoie son mari chercher le Playerwater : une potion contre le mal imaginaire. Le mari rentre caché dans une hotte et la surprend avec un moine… Foire Pays Bas On y joue la farce de Playerwater: une épouse a envoyé son mari quérir le Playerwater, une potion cotre le mal imaginaire, et ce dernier, rentrant caché dans une hotte, la surprend qui embrasse un moine. Tableau de Pieter Balten Balthasar (c. 1525 - c. 1598). Voir Léon Moussinac, Histoire du théâtre des origines à nos jours, Paris, Amiot-Dumont, 1957, p. 197. Amsterdam, Rijkesmuseum. page www.theaterinstituut.nl/.../index.cfm. la page www.larecherchedubonheur.com/5-categorie-9465

David Vinckboons (1576-1629), Kermesse, détail bois.

Cette peinture à l'huile sur bois, peinte par Bruegel l'Ancien en 1559, mesure 118 cm de haut sur 164,5 cm de long. Elle est conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Pour comprendre ce tableau, il saut savoir que Carnaval est la période entre l’Epiphanie et Mardi-gras et que Carême correspond aux 46 jours de pénitence du mercredi des cendres à Pâques. Carnaval correspond à la fête et Carême au jeûne. Sur le tableau, Bruegel a placé les deux cortèges sur un cercle pour rappeler que ces événements reviennent chaque année. Carnaval est le personnage dodu à califourchon sur un tonneau. Son arme est une broche sur laquelle sont enfilés un poulet et de la viande. Les personnages de son cortège sont bien nourris; ils s’amusent, jouent de la musique ou présentent une pantomime. Certains sortent d’une auberge. Carême est le personnage très maigre sur un chariot. Il brandit un poisson (aliment de la période de jeûne). Il est coiffé d’une ruche, symbole du carême. On distingue des bretzels, gâteaux des jours de pénitence. Une femme avec un nourrisson est en train de mendier. Des personnages sortent de l’église pour rejoindre le cortège. Un groupe de lépreux se dirige vers eux. Au centre, près du puits, une femme vend du poisson (repas maigres de Carême) alors qu’un cochon (repas gras) se tourne vers Carnaval. * Voir l’analyse sur http://laboiteaimages.hautetfort.com/archive/2005/10/19/le-combat-de-carnaval-et-careme-de-bruegel-2.html Les rites de carnaval étaient très importants dans la Flandre médiévale et renaissante. Récupérés par l'Église, ils étaient d'abord une célébration païenne, celle du sortir de l'hiver et de l'entrée dans l'année nouvelle (qui, dans les temps anciens, avait lieu en mars). L'étymologie du mot carnaval est incertaine. Deux hypothèses sont couramment retenues. Soit il vient du carrus navalis, le chariot naval qui apparaissait lors la fête romaine d'Isis (et l'on repense alors à la confrérie de la Barque bleue, de Blauwe Schuit) ; soit il vient du le mot latin carnelevare, qui signifie lever, laisser la viande, c'est-à-dire ne plus la consommer. La fonction du carnaval ne laisse, quant à elle, aucun doute : il s'agit de rites d'inversion. Le fou devient sage et le sage devient fou, l'homme se déguise en femme et inversement (cette tradition est toujours particulièrement vivace lors du carnaval de Dunkerque), ce qui ne peut être dit est proclamé, ce qui ne peut être fait est ouvertement pratiqué. Précédant le jeûne, l'abstinence et la quête spirituelle, cette période de grande liesse et de libération sociale se clôt souvent autour d'un bûcher où l'on brûle sa Majesté Carnaval, qui renaîtra de ses cendres l'année suivante. *Obèse, le prince Carnaval est censé représenté les protestants, l'individu maigre et triste, affublé d'une ruche sur la tête, incarne lui les catholiques. Bruegel les caricature autant l'un que l'autre * Concluant le cycle de Careme, le cortege de la Vieille de Careme se compose comme celui de Carnaval, du char sur lequel est juché le patron du cortège, suivi d'accompagnateurs. La Vieille de Careme, agarde, le visage creusé par les privations, assise sur un prie-dieu, brandissant sur une perche deux harengs, est une personnification tout aussi caricaturale que celle de Carnaval. On peut y voir réunis tous les excès propres à cette période de rigueur et d'expiation. Se pressant à la suite du char et portant au front la croix de cendres dessinée par le pretre lors du Mercredi des Cendres, une foule d'enfants fait la quete tout en faisant claquer les martelets qu' ils tiennent dans leurs mains. Le martelet servait à annoncer les offices pendant les trois derniers jours de Careme. Ainsi, comme dans le cortege de Carnaval, la mort proche de Careme est annoncée par les personnages qui la suivent. Elle sera "chassée" de la ville, et tuée par ses poursuivants. * Le Carême. C’est le temps du jeûne ; ce temps commence dans le missel avec le Mercredi des cendres ; dans le bréviaire avec le premier dimanche de Carême et il se termine avec la quatrième semaine de Carême. Nous pouvons le caractériser brièvement par les paroles de la Préface : " Par le jeûne corporel, tu réprimes les péchés, tu élèves l’esprit, tu donnes la vertu et la récompense. " C’est donc un temps de renouvellement intérieur. Mais le contenu liturgique le plus profond de ce temps est le combat spirituel, la lutte entre la lumière et les ténèbres. Dans ce combat nous distinguons deux phases : une défensive, une offensive. Dans les deux premières semaines le Christ et l’Eglise se tiennent plutôt sur la défensive, dans les deux semaines suivantes ils passent à l’offensive. Ce qui est typique pour ces deux phases se sont les Evangiles du premier et du troisième dimanche. Le premier dimanche le Christ est attaqué par le diable, le Seigneur le repousse (tentation au désert) ; le troisième dimanche, le Christ attaque , il est le plus fort qui triomphe du fort. De même sur le champ de bataille de notre âme il faut passer de la défensive à l’offensive. * Une analyse symbolique : http://www.fine-arts-museum.be/site/FR/html/brueghel.html : Pierre Brueghel le Jeune (Bruxelles 1564 - Anvers 1638) : le digne fils de son père Le célèbre Pierre Bruegel l'Ancien eut plusieurs enfants qui devinrent également peintres. Pierre Brueghel le Jeune était son fils aîné. Lorsque son père mourut à Bruxelles en 1569, il n'avait que cinq ans. Et cependant sa carrière d'artiste allait être grandement influencée par l'héritage de son père qu'il contribua à faire connaître par les copies qu'il réalisa de ses tableaux. Ces copies sont souvent bien plus que des imitations serviles. Il arrive en outre qu'elles nous révèlent des aspects inconnus de l'œuvre de Bruegel l'Ancien. Le combat de Carnaval et Carême, qui fait partie des collections des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, nous en offre un exemple frappant. Que mangerons-nous demain ? Carnaval et Carême ou le combat des dévots affamés et des fêtards débridés Dans le monde de Bruegel l'Ancien, l'Europe du seizième siècle, et encore longtemps après, survivre était un combat quotidien. Il n'était guère facile de répondre à la question : que mangerons-nous demain ? La bonne chair n'était pas au menu de chaque jour. Au contraire, elle resta une exception, surtout pour les classes moins favorisées. Il est donc aisé de comprendre le phantasme de la population pour la nourriture (et pour la boisson) qui pouvait atteindre à l'extrême. Les livres et les lettres de visiteurs étrangers contiennent de fréquents commentaires condamnant les débordements des ripailles et des beuveries du temps de Bruegel. L'Eglise mettait tout en œuvre pour modérer ces excès. L'année liturgique assurait une belle alternance de jours de fête et de périodes de grande sobriété. La plus longue d'entre elles était le temps de carême, quarante jours avant Pâques. Mais elle était précédée par le carnaval qui permettait de se remplir une dernière fois la panse et de boire à satiété avant de se serrer la ceinture pendant le pieux carême. Pieter Brueghel le Jeune (1564 -1638 Brueghel d'Enfer) « Le combat de carnaval de carême »

Carnavel et Carême opposent religion dionysiaque et religion du Christ Carnavel et Carême opposent religion dionysiaque et religion du Christ. Chacune son rituel, ses symboles, son clergé et ses officiants. Le mercredi des Cendres, une religion chasse l'autre. Le personnage de carême est assis sur une chaise placée sur un praticable à roulettes. Sa lance : une pelle de boulanger avec deux harengs. Le poisson des jours maigres opposé aux viandes grasses de Carnaval sur une broche de rôtissoire. Un chapeau qui est une ruche et des bretzels alors que Carnaval a des gaufres. La plateforme est tirée par des religieux, une petite troupe d’enfants avec des crécelles et un sacristain qui porte l'eau bénite. Il faut peut-être voir, dans ce chevalier à la triste figure et son adversaire bedonnant, l'une des multiples inspirations de Cervantes pour son Don Quichotte (1605-1615), premier roman de l'Histoire du monde occidental. Cervantes était en effet un adepte de cet humanisme chanté par Érasme, philosophe flamand auteur de L'Éloge de la folie, qui puisa dans les traditions populaires pour illustrer son propos. Au total, environ 170 personnages traversent cette peinture. http://magali.vacherot.free.fr/Bruegel/index.html : excellente analyse : Précisons dès à présent le theme central: le titre présente le tableau comme un "combat", ici entre les personnifications de Carnaval et de Careme. Il faut cependant remarquer que l'agressivité est absente des antagonistes de la joute représentée... Carnaval lève les yeux vers le ciel en esquissant un geste d'adieu; quant à Careme, elle reste passivement assise sur un prie-dieu. Des deux cotés c'est donc un défilé, composé d'un char suivi de son cortège. Il n'y aura pas d'affrontement; si on laissait se poursuivre le mouvement des cortèges, Carnaval laisserait place à Careme et passerait au second plan, ainsi que les festivités liées à la célébration du Carnaval laissent place à celles liées au Careme dans le déroulement de l'année. Ainsi, je ne pense pas qu'il faille voir dans le " combat " une lutte (ouverte) entre l'Eglise catholique et le mouvement luthérien. » * Le combat de Carnaval et de Carême : un choix difficile entre l'auberge et l'église Il n'était pas si plaisant de jeûner. Les privations ne se faisaient pas sans mal : même l'âme la plus dévote était en proie à une lutte intérieure entre les pieuses prescriptions du carême et les tentations constantes de la nourriture et de la boisson. Par cette peinture, Brueghel le Jeune présente cet affrontement comme un combat entre deux mondes : ceux de Carnaval et de Carême. Au premier plan, les deux adversaires et leurs suites s'empoignent comme dans un tournoi : à gauche, mollement assis sur un fût de bière, le gras Carnaval à la panse rebondie (G) part en guerre contre la vieille famélique Carême (R). Les côtés droit et gauche représentent ici, comme dans beaucoup de cultures de nos jours encore, le Bien (à droite) et le Mal (à gauche). Pensons à l'ancien préjugé condamnant l'usage de la main gauche ou à l'idée que le démon se pose toujours sur l'épaule gauche et un ange sur celle de droite. La même dualité se marque dans l'ensemble du tableau de Brueghel : la partie gauche dépeint le monde blâmable de Carnaval (que certains trouveront peut-être le plus attirant) avec à l'extrême gauche une taverne, lieu de perdition ; la partie droite représente à l'inverse le monde de Carême (plutôt sombre et ennuyeux selon nos critères) avec à l'extrême droite une église, refuge de l'âme pieuse. La nature elle-même n'échappe pas à cette dualité, avec l'hiver à gauche (où les arbres sont chauves) et le printemps à droite (où les branches sont déjà feuillues). Les cycles de Carnaval et de Carême : un cortège de jours de fête et de jours de jeûne Les nombreuses scènes qui composent la peinture, à droite et à gauche, apparaissent comme autant de cérémonies ou de coutumes populaires attachées aux rites du carnaval et du carême, qui se succèdent dans le temps, depuis la fête des Rois (le 6 janvier) à Pâques. Le tableau ci-joint les identifie dans les grandes lignes : Tabous masqués : les détails cachés sur le tableau original de Pierre Bruegel l'Ancien, révélés par la copie de son fils La peinture originale de Pierre Bruegel l'Ancien, qui servit de modèle pour le tableau de son fils conservé à Bruxelles, est exposée au Kunsthistorisches Museum de Vienne. Chose étonnante, on peut voir sur la version de Bruxelles des détails dont on ne retrouve plus la trace sur l'original. Ces détails se rapportent tous à des tabous ultérieurs à la création du tableau et ont été, pour cette raison, masqués sur l'original. Ainsi, sur la copie, plusieurs personnages (des enfants?) reposent dans un lit au seuil de l'église, ce qui peut paraître choquant aujoud'hui encore, en ces temps de Droits de l'Enfant et des sans abri. Devant cette scène, à gauche, une femme pousse un vieillard ratatiné dans une petite charrette, encore une image qui nous dérange car elle évoque la vieillesse et la décrépitude. Mais le plus macabre des détails, qui fut masqué par la suite sur l'original, se trouve à droite et même tout à fait au premier plan : un cadavre enflé est étendu là sur le sol. A y regarder de plus près, il est toutefois imprudent de juger ces scènes avec les normes de notre époque : l'aide aux malades était une oeuvre de miséricorde; les grabataires allongés devant l'église reçoivent une aumône d'une fidèle et le mort semble accompagné de femme et enfant qui peuvent tout autant compter sur la charité de l'entourage. Compte tenu des normes en vigueur au temps du peintre, ces exemples de pitié se trouvent bien à la bonne place, du côté de Carême, à la droite dans le tableau de Brueghel le Jeune. Les rites de carnaval étaient très importants dans la Flandre médiévale et renaissante. Récupérés par l'Église, ils étaient d'abord une célébration païenne, celle du sortir de l'hiver et de l'entrée dans l'année nouvelle (qui, dans les temps anciens, avait lieu en mars). L'étymologie du mot carnaval est incertaine. Deux hypothèses sont couramment retenues. Soit il vient du carrus navalis, le chariot naval qui apparaissait lors la fête romaine d'Isis (et l'on repense alors à la confrérie de la Barque bleue, de Blauwe Schuit) ; soit il vient du le mot latin carnelevare, qui signifie lever, laisser la viande, c'est-à-dire ne plus la consommer. La fonction du carnaval ne laisse, quant à elle, aucun doute : il s'agit de rites d'inversion. Le fou devient sage et le sage devient fou, l'homme se déguise en femme et inversement (cette tradition est toujours particulièrement vivace lors du carnaval de Dunkerque), ce qui ne peut être dit est proclamé, ce qui ne peut être fait est ouvertement pratiqué. Précédant le jeûne, l'abstinence et la quête spirituelle, cette période de grande liesse et de libération sociale se clôt souvent autour d'un bûcher où l'on brûle sa Majesté Carnaval, qui renaîtra de ses cendres l'année suivante. Le Carnaval par Julio Caro Baroja, Bibliothèque des Histoires, Gallimard. Le Carnaval par Claude Gaignebet & Marie-Claude Florentin, Le Regard ee l'Histoire, Ed. Payot. Trois ouvrages dont les thèmes sont voisins : Aspects de la marginalité au Moyen Age, collectif, Ed. de l'Aurore. Culture et marginalités au XVIème siècle, collectif, Ed. Klincksieck. Géants et Gueux de Flandre par Frédérick Tristan, Ed. Balland.

Carnaval est à cheval sur une barrique. Les étriers sont des casseroles, sa lance une broche, et sur la tête il porte un pâté sur sa tête… L’homme qui pousse le char a un chapeau en forme d'entonnoir, le pousse. Sur sa gauche un musicien : grille et couteau en guise d’archet. Sur sa droite un musicien masqué tenant une cruche. C’est un instrument répandu en Flandre appelé rommelpot. La cruche est recouverte d’une peau comme un tambour et au centre une baguette de bois enfoncée qui touche le fond du pot. Quand on frotte le bâton le pot émet un bruit assez scabreux et vulgaire… Sur la peinture de Bruegel, une foule d'autres personnages carnavalesques. Une femme avec un collier d'oeufs, deux personnages jouant aux dés, l'un d'eux a des gaufres fixées sur ses tempes. À son côté, un panier qui est peut-être une évocation du carnaval de Binche. Les Gilles en portent un semblable, contenant les oranges qu'ils jettent sur les carnavaleux. (Pour l'histoire du carnaval de Binche, voir ici). Le rommelpot est la version flamande du cuica brésilien: http://www.percussions.org/forum/ftopic1164.php Si vous êtes sous Mac OS procurez-vous donc "MakingMusic" logiciel (gratuit) catalogue interactif des instruments du Monde. Vous pourrez écouter le son du cuica. http://www.davidahmed.com/makingmusic.html *cortège de Carnaval: ce défilé marque la fin du cycle carnavalesque. Les aliments qui jonchent le sol et les ustensiles de cuisine que revetent ou brandissent les membres du cortège, rappellent la nourriture grasse que l'on a consommé pendant tout le cycle de Carnaval. Ainsi, des gaufres, des petits pains, de la charcuterie sont représentés, cette dernière étant l'attribut de Carnaval, qui ici est présenté en boucher, car en effet, la fete de Carnaval est avant tout " l'adieu à la viande " ( " carne "= la viande; " vale "= adieu). Le personnage de Carnaval est coiffé d'un récipient de soupe de poule grasse, plat communément consommé lors des jours gras. Des travestis, des hommes-enceints, un sot, trois joueurs d'instruments de cuisine composent le cortège carnavalesque. Ils incarnent les différentes nuances de la déraison qu'est le temps d'inversion de Carnaval. Cette Déraison est soulignée par le fait que pas moins de trois chandelles ont été allumées par les membres de la parade, alors que la scène se situe en pleine journée...Déja dans le cortège, la mort de Carnaval est annoncée par la présence du personnage fermant la marche, vetu d'un costume de paille qui rappelle celui au moyen duquel on brulait Carnaval.

Une tente et des personnages en jeu Une tente et des personnages en jeu. Ce sont des acteurs qui interprètent une farce traditionnelle : les Noces de Mopsus et de Nisa ou l’ Horrible épouse. Ils se tiennent face à une auberge dont l'enseigne affiche une barque bleue. Il existait, au XIVème siècle, une confrérie carnavalesque nommée la Barque bleue (en flamand : De Blauwe Schuit). Cette bande de hors-la-loi rejetés pendant l'année devenaient, le temps du carnaval, les rois de la fête et défilaient sur un char en forme de barque bleue. * Près de l'auberge de la "Nef Bleue" est campée la scène suivante: il s'agit de la représentation théatrale de " fiancailles malpropres ". C'est une farce généralement jouée par des célibataires tournés en ridicule. L'ambiance est à la dérision: un enfant de choeur et un musicien jouant du gril accompagnent le " cortège " des noces d'un couple très mal assorti, composé d'une femme ébourriffée et trapue tirant contre son gré un homme vers une tente de fortune. Les représentations en plein air de farces et de mimes étaient très répandues durant les jours gras. On met en scène, dans la farce représentée ici, une " union contre- nature " qui correspond tout à fait à l'esprit anarchique du Carnaval, qui abolit les lois naturelles. On pense reconnaitre ici les " Noces de Mopsus et Nysa ", inspirées des Bucoliques de Virgile, dont on a une gravure basée sur une gravure ou un dessin de Bruegel, datant de 1570, réalisée par Van der Heyden. Sous un auvent d’autres acteurs jouent Ourson et Valentin, une pièce racontant l’histoire d'un enfant élevé par des ours.. Le couple de dos suit un fou qui brandit un flambeau en plein jour. La femme porte une lanterne à la ceinture…

  Fils aîné de Pieter I Bruegel (le plus grand et le plus connu des Bruegel), tôt fixé à Anvers, Bruegel d'Enfer se forme chez un certain Gillis van Coninxloo qui ne serait pas, selon Marlier, le paysagiste, mais un peintre homonyme étroitement apparenté à la famille de Pieter Coecke dont Pieter II était le petit-fils. Dès 1585, il est reçu maître ; dès 1588, il a des élèves et il en aura en grand nombre (dont son fils, Pieter III, et Frans Snyders) jusqu'en 1615 au moins, mais son atelier resta productif jusqu'à la fin puisqu'on connaît des tableaux de Pieter II datés de 1635 et de 1636 (les premiers étant de 1595 et de 1596). Il semble avoir été moins riche que son frère Jan, dit de Velours, dont les œuvres sont toujours estimées à un plus haut prix dans les documents anciens. Ce qu'on s'explique mal, c'est que les Enfers bruegéliens conservés soient toujours de Jan Bruegel de Velours (beaux exemples à l'Ambrosienne de Milan), alors que le sobriquet de Bruegel d'Enfer, contrairement à ce que croyait Hulin de Loo, est attesté du vivant même de Pieter II (par exemple dans un inventaire de tableaux en 1614) et s'applique bien à lui : force est de respecter une vieille tradition consacrée d'ailleurs par l'usage.     Ayant à peine cinq ans à la mort de son père, dont il n'a donc pu recevoir aucun enseignement artistique direct, Pieter II reste pourtant comme l'un des plus considérables vulgarisateurs de la « geste » bruegélienne et une grande partie de son œuvre réside dans la copie ou l'imitation du grand artiste que fut son père dont les œuvres, vite devenues introuvables en raison de leur petit nombre, furent l'objet d'une intense demande. Il reste inexplicable, ici encore, que les deux frères - Jan de Velours autant que Pieter II - aient fait de si nombreuses et si fidèles copies d'œuvres de leur père après en avoir reçu si peu dans leur succession et avec un intervalle de plus de vingt ans entre la mort de Pieter I et le début de la production peinte de Pieter II. Peut-être certaines étaient-elles faites d'après des calques pris sur des originaux. Ces copies par Pieter II d'œuvres de son père sont le plus souvent et explicitement signées et datées ; ainsi connaît-on au moins neuf Prédication de saint Jean-Baptiste signées - d'après l'original de Pieter I à Budapest - et quatorze non signées, treize exemplaires répétitifs du Dénombrement de Bethléem de Bruxelles, une vingtaine d'Adoration des Mages avec effet de neige (original dans la collection Reinhart à Winterthur)... Il va sans dire que bon nombre d'œuvres de Pieter II ont le grand intérêt de garder le souvenir exact d'œuvres perdues de Pieter I (la Visite à la ferme, le Berger fuyant le loup, Rixe de paysans, etc.). Mais il existe aussi chez Pieter II des inventions originales dans l'esprit du père : ainsi des Crucifiement dans de vastes paysages, des Kermesse de saint Georges, des paysages animés, des Paiement de la dîme aux faciès grimaçants.     La complication s'accroît cependant avec les œuvres bruegéliennes copiées d'après des satellites de Pieter I qui, autant que les fils Bruegel et souvent avant eux, concoururent à l'extraordinaire diffusion des thèmes bruegéliens, tels Pieter Balten et Marten van Cleve. À la tête d'un atelier des plus productifs et transmettant de la façon la plus efficace les thèmes chers à son père, Pieter II Bruegel reste avant tout un artiste plein de verve et de vitalité, délibérément archaïsant et à contre-courant, pratiquant une peinture de lecture facile et un peu naïve, vivement coloriée, de facture soignée, brillante et comme émaillée, mais non sans un savoureux charme rustique et satirique qui rentre pour beaucoup dans la notion si populaire et si répandue de réalisme flamand : par le biais de cette veine attardée mais plaisante, face à la grande peinture d'histoire toute nourrie d'italianismes, se maintient ainsi une tradition très vivante qui va de Metsys, Bruegel I et Balten à Brouwer, Craesbeck et Teniers en passant par les Grimmer, Sebastien Vranck, Roelant Savery, David Vinckboons, Hans Bol, les Cleve et les Valkenborch. De fait, ce n'est pas toujours aux artistes les plus grands et les plus inventifs qu'on doit les jalons les plus suivis, les influences les plus fécondes : il y a aussi, comme Pieter Bruegel II, les hérauts de la vulgarisation ! Pieter Brueghel le Jeune (Brueghel d'Enfer)Copie de Pieter Bruegel. Kermesse avec théâtre et procession

Hans Bol , Kermesse, Anvers Bol Hans, 1534-1593 Hans Bol , Kermesse, (toegeschr.), Dorpskermis. Kon. Museum voor Schone Kunsten, Antwerpen. (detail) Bol Hans, 1534-1593

Gillis Mostaert (le Vieux)1534 - 1598 Gillis Mostaert, Brême 6 Gillis Mostaert, Jahrmarkt auf dem Dorfe. Kunsthalle, Bremen. (detail) http://www.larsdatter.com/index.html http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/m/mostaert/gillis/index.html   Gillis Mostaert (le Vieux)1534 - 1598

Frans Hogenberg d’après Pieter Bruegel Amsterdam Frans Hogenberg n. Pieter Bruegel de O., De jaarmarkt van Hoboken. Rijksprentenkabinet, Amsterdam. ( Hogenberg Frans 1535-1590

Anonyme d’après Pieter Bruegel, Amsterdam Anoniem n. Pieter Bruegel de O., St.-Joriskermis. Rijksprentenkabinet, Amsterdam Anonyme d’après Brueghel l’ancien

Willem Isaaksz. Swanenburch d’après David Vinckboons, Amsterdam Willem Isaaksz. Swanenburch n. David Vinckboons, Boerenkermis met ganstrekken. Rijksprentenkabinet, Amsterdam. (detail) Willem-Isaaksz Swanenburg Leyde 1581 - 1612

D’après David Vinckboon Anonyme D’après David Vinckboon Anonyme école David Vinckboons Anoniem n. David Vinckboons, Boerenkermis met ganstrekken. Veiling Lempertz, Keulen (28/29-11-1947). (detail)

David Vinckboons, kermesse Munich (Détail) David Vinckboons, Boerenkermis. Bayerische Staatsgemäldesammlungen, München. (detail)   David Vinckboons

D’après David Vinckboons (détail) Nicolaes de Bruyn D’après David Vinckboons (détail) Nicolaes de Bruyn n. David Vinckboons, Vlaamse Kermis. Rijksprentenkabinet, Amsterdam. (detail) Nicolaes de Bruyn

Pieter van der Borcht, Grote Vlaamse Jaarmarkt Pieter van der Borcht, Grote Vlaamse Jaarmarkt. Koninklijke Bibliotheek, Brussel. (detail)   Pieter van der Borcht

Anonyme, 1631, Anvers 1631, Anonyme, Anvers 1631 noniem, ‘Pictura’ van een embleem, in A. Bourgoinge, Ghebreken der Tonghe (Antwerpen 1631), blz. 112.   Anonyme, 1631, Anvers

(Recueil de chants religieux et profanes, 1642 (Peinture attribuée au Cambrésien Louis de Caullery). Voir Jacqueline de Jomaron, Le Théâtre en France I, du Moyen Âge à 1789, Paris, Armand Colin, 1988, p. 32d Tréteau médiéval. Le farceur médecin soutire de l'urine pour son diagnostic.1642… Molière traitera du même thème…

Et Molière fait rire le Roi… Le 24 octobre 1658, au terme de treize ans d'errance, il joue enfin devant le jeune Louis XIV. Il rêve d’être un grand tragédien et présente le Nicomède de Corneille. La représentation s’étire dans l’ennui et la lourdeur. Molière sur un coup de tête décide de jouer une farce en fin de programme et c’est un triomphe. Le roi a ri comme jamais il ne l’avait fait au théâtre ! Il s’agit du Docteur amoureux, dont le texte est perdu. Molière se retrouve avec une salle sans loyer à Paris et une subvention. On retient comme farces pièces (bien que certaines portent le nom de comédie) la Jalousie du Barbouillé (avant 1654) le Médecin volant (avant 1654) Sganarelle ou le Cocu imaginaire (1660) le Mariage forcé (1664) l'Amour médecin (1665) Deux comédies en trois actes tiennent de la farce le Médecin malgré lui (1666) les Fourberies de Scapin (1671) Textes perdu des années d'apprentissage ; les Trois Docteurs rivaux le Docteur amoureux le Maître d'école Gorgibus dans le sac le Fagoteux Molière en Sganarelle

Quelques liens pour aller plus loin http://www.uhb.fr/alc/medieval/liens_ma.htm#th%E9%E2tre : des liens de l’université de pour les médiévistes (université Rennes) http://193.52.215.193/ Centre d’Études Supérieures de la Renaissances, Université François Rabelais Tours http://vl-theatre.com/ : Virtual library Theatre http://www.theatrales.uqam.ca/biblio.html http://www.uhb.fr/alc/medieval/menestrel/mentheat.htm http://www.bodley.ox.ac.uk/dept/scwmss/wmss/medieval/browse.htm#11th