« Merveilleux malheurs » et « obstacles tremplins » Parole Donnée présente « Merveilleux malheurs » et « obstacles tremplins » Transformons nos échecs en victoires M a r d i 2 3 m a r s 2 0 1 0 Espace Culture et Paix www.culture-et-paix.org

Comment parler de « merveilleux malheur » ? Ne pas se méprendre sur cette expression

Dictons populaires A quelque chose malheur est bon. Ceux que le malheur n’abat point, il les instruit. On ne paie jamais trop cher une bonne leçon. « Ce qui ne tue pas rend plus fort. » (Friedrich Nietzsche)

Confession de Bernard Giraudeau (Panorama, septembre 2007) Quitte l’école à 15 ans, 2 tours du monde sur La Jeanne . Voyages extérieurs au bout du monde puis années de théâtre, « voyages dans d’autres vies » « J’ai vécu des années avec la rage de vivre, une hyperactivité étourdissante ; je voulais tout explorer, dévorer la vie avec un appétit d’ogre, j’étais dans une boulimie permanente. Je ne sais d’où me venait cette frénésie de parcourir le monde avec la fièvre des aventuriers. Ce devait être une course au bonheur et je devinais qu’elle ne me correspondait pas. J’ai eu un jour le sentiment de marcher à côté de mon existence. «  « Une manière de fuir le qui suis-je ?, ne plus être que la succession des personnages fictifs qu’on habite un moment. Le succès fragilise et l’échec endurcit. J’ai cédé aux sirènes du succès, au regard des autres, au paraître. Une part de moi-même, la plus secrète, me disait déjà que ma vie ne pouvait pas s’épanouir dans ce « paraître ». Je savais confusément combien j’étais dans l’imposture. Insupportable perfectionniste, je tentais d’étouffer la petite voix qui m’appelait à autre chose de plus vrai et de plus essentiel. Cette petite voix me disait « sois honnête avec toi-même, tu n’es pas vraiment heureux dans cette vie-là. »

Problématique de l’obstacle tremplin Réussite complète Réussir sa vie (intérieur) Réussir dans la vie (extérieur) Réussite inachevée Faire fausse route, perdre son âme, passer à côté de son destin épreuve Tentation (fuite en avant, chute) Dépassement

L’épreuve : tentation ou dépassement Aubaine Relations Génie intérieur Catastrophe imprévue Hostilité Démon intérieur

Les attitudes négatives ou stériles Le moralisme (bien fait pour lui/pour elle, ça lui apprendra, voir Job dans la Bible) L’escapisme (ne pas voir le problème en phase Se culpabiliser ou accuser les autres Le fatalisme (c’était écrit, on n’y peut rien) L’esthétisme (le malheur est beau) L’absurdisme « Ce monde en lui-même n’est pas raisonnable, c’est tout ce qu’on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c’est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l’appel résonne au plus profond de l’homme. » Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe.

Introduction aux Principes de la Restauration par l’indemnité Les Principes de l’Unification Les Principes de la Création Le cours normal de la vie Liberté et responsabilité humaines Les Principes de la Restauration par l’indemnité La part de mal Loi de l’Indemnité

Principes de la restauration par l’indemnité Les Principes de la réussite l Nouvelle naissance Cours normal Principes de la restauration par l’indemnité Occasion de chute Liberté & responsabilité de l’être humain

Indemnité : inverser le processus de descente aux enfers Fondement de foi Fondement de substance L’espoir était placé en « moi » d’accomplir une mission au terme d’une certaine période. Un démon intérieur, des imprévus, une grande hostilité m’en ont empêché. Je devais incarner des valeurs et une certaine position et être reconnu. Mon « échec » m’empêche d’incarner et d’être reconnu.

«L'épreuve nous amène à réaliser que l'on ne peut pas échapper à l'imprévisible et à la perte. Car, dans toute épreuve, il y a perte, réelle ou symbolique -on perd l'illusion d'être fort, puissant. Et cette perte que l'on subit est extrêmement difficile à supporter. Si toute l'estime de la personne éprouvée résidait, par exemple, dans l'emploi qu'elle vient de perdre, on imagine facilement l'ampleur du désastre! Cela l'obligera à aller chercher en elle ce qui reste de vivant et de beau. Il lui faudra alors faire des choix et modifier peut-être sa façon de vivre et ses rapports avec les autres.» (Michel Bacon, psychologue)

Je suis seul responsable Le Fondement de Foi Séparation du mal, purification Figure centrale Je suis seul responsable Jugement Diagnostic Objet de condition Parole Prescription « voix intérieure » Verdict Protocole Temps providentiel Période d’indemnité Réhabilitation

Pourquoi parler de « fondement de foi » ? « Si se convertir, c’est changer de route radicalement, si c’est tomber du cheval de ses certitudes, si c’est briser les fausses images de soi- même, si c’est oser marcher sur un chemin nouveau plus vrai et plus intérieur qui mène à la paix, alors oui, je suis en train de vivre une conversion. Les moines se lèvent la nuit pour prier, ils appellent cela les Vigiles. Nous n’avons pas de tâche plus urgent que d’être ‘‘vigilants’’, de marcher vers notre réveil. » (Bernard Giraudeau)

Le Fondement de substance Restauration du caractère, du comportement, de l’attitude envers autrui. Apprendre à aimer chacun, à servir, à être solidaire. Être reconnu par ceux qui avaient douté de moi, gagner honorablement le respect, voire le soutien de l’adversaire.

Bernard Giraudeau (suite) Le jugement attendu « Dans un port, une voyante m’avait averti que vers 45 ou 50 ans, je serais mort. » « J’ai vécu des années avec l’idée que tout cela allait un jour ‘‘me péter à la gueule’’. J’ai voulu bouffer la vie au plus vite ». Le verdict accepté « Sans doute avais-je en moi un terrain fertile. Sans doute la frénésie de ma vie a-t-elle labouré le terrain au point de favoriser l’éclosion du cancer. Ce qu’il faut, c’est faire un travail sur soi, prendre le temps de réfléchir en profondeur à ce qu’il convient de changer dans sa vie. Guérir, oui, mais se guérir de soi, c’est le premier pas. » Le temps providentiel « L’annonce de cette maladie me permettait enfin de changer ma vie, comme une part de moi-même le réclamait depuis si longtemps. Mon corps m’a prévenu qu’il était temps de me recentrer sur l’essentiel, de me pencher enfin sur le sens de l’existence et sur l’urgence d’aimer. » 

Hurricane Carter, film de Norman Lewison avec Denzel Washington (1999) Champion du monde de boxe arrêté en pleine gloire pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Énorme discipline personnelle, écrit un livre. Sauvé par le type de personnes qu’il n’aimait pas ou à l’opposé de sa démarche. « La haine m’a jeté en prison, l’amour m’en a fait sortir. »

La nouvelle naissance

Quand la nouvelle naissance n’a pas lieu Le « prisonnier modèle » à la peine réduite, qui replonge une fois libre. « Ostalgie » après la réunification allemande, idéalisation du « temps perdu » Changé en statue de sel après avoir regardé en arrière. Bons opposants, piètres dirigeants. La rechute

La « nouvelle naissance » d’Andy Dufresne Destin singulier, être à part. Attitude de figure centrale. Commence par sortir péniblement de l’enfer et se séparer des formes de mal les plus abjectes, puis il rallie les bonnes volontés en prison autour d’un projet éducatif et enfin arrive à vaincre le mal intérieur et extérieur. Chaque transition passe par une épreuve initiatique. « Les évadés » (Frank Darabont) avec Tim Robbins, Morgan Freeman

Aucune femme dans le film, mais la voix d’une cantatrice puis l’affiche d’une actrice célèbre jouent un rôle décisif dans la nouvelle naissance de Andy et sa libération. Andy Dufresne s’évade peu après avoir confessé à son confident que incarcération, même innocent, était méritée. Il lui a fallu plus de 20 ans pour comprendre qu’il avait échoué à aimer son épouse.

Ikiru (Vivre) de Akira Kurosawa (1952) avec Takeshi Shimura) Un fonctionnaire sans qualité apprend son cancer incurable et n’a plus qu’un an à vivre. Il est d’abord tenté par le mal. Une jeune fille gaie l’aide à renaître et devenir un autre homme. Il ne peut empêcher la mort, mais donne aux derniers mois de sa vie une signification et une valeur qui feront l’admiration de tous ceux qui se moquaient auparavant de cet homme.

En guise de conclusion provisoire Devant un obstacle majeur, l’attitude décisive est de prendre responsabilité : ni résignation ni révolte, mais l’acceptation de son sort, pour mieux préparer la sortie de crise. La personne responsable doit réagir en ayant conscience d’être figure centrale (c’est ma destinée), en se donnant un credo et une ligne de conduite et en fixant un temps pour l’épreuve. C’est le fondement de foi. Elle doit en outre incarner plus que jamais les valeurs dans lesquelles elle croit et non les mettre de côté (fondement de substance) Aucune sortie de crise ne se fait sans « nouvelle naissance ». Sans nouvelle naissance, le risque de rechute est réel.