Comment optimiser le traitement des patients naïfs

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Mais vous comprenez qu’il s’agit d’une « tromperie ».
Advertisements

Denis OUZAN Institut A. Tzanck, Saint-Laurent du Var
Réseau de santé Paris Nord Hépatite chronique C Traitement Marie-Pierre Ripault Service d’Hépatologie Hôpital Beaujon, Clichy.
Switch pour monothérapie de LPV/r - LPV/r pilote - M Etude américaine - KalMo - OK - OK04 - KALESOLO - MOST - HIV-NAT 077.
Peut-on prédire chez un patient ses chances de guérison ?
Comment gérer les effets secondaires du traitement par interféron pégylé et ribavirine en médecine générale ? Régine TRUCHI.
Distance inter-locuteur
Cas Clinique n°1 Homme de 22 ans, origine vietnamienne, consulte pour
Comment optimiser le traitement des patients naïfs
VIH & VHC Quid en 2008 ? Gilles PIALOUX Hôpital Tenon AP-HP
Co-infections La Lettre de l Infectiologue Facteurs de risque d'acquisition du VHC dans une cohorte d'homosexuels Méthodes: étude randomisée cas-contrôles.
Etude ELECTRON : GS RBV dans les génotypes 1
Traitements de l’hépatite C
Actualité dans l’hépatite C 1ère antiprotéase : le telaprevir
Les numéros 70 –
Les numéros
Switch pour schéma avec ATV + r
Xavier Mouranche Registre e-MUST Evaluation en Médecine dUrgence des Stratégies Thérapeutiques de lInfarctus du Myocarde.
Service d’Hépatologie & INSERM U773, CRB3 Hôpital Beaujon, Clichy
Evaluation virologique dans la vraie vie
Traitement des patients atteints dhépatite chronique virale C non répondeurs Vendredi 12 décembre 2008 FORUM HEPATOLOGIE DU CREGG Denis OUZAN Institut.
Me Dub. M, âgé de 22ans, Etudiante en Science politique Pas dantécédents médicaux ni chirurgicaux Pas de prise de medicaments Adressé pour un taux de plaquettes.
TRAITEMENT DE LHÉPATITE C TRAITEMENT DE LHÉPATITE C Patrick Marcellin.
Cas Clinique N°1 Adolescent de 15 ans, bonne santé, sans médicaments.
Actualités thérapeutiques dans le VHC : les recommandations de lAFEF Vendredi 8 et samedi 9 avril 2011 à Paris Des journées scientifiques pour accompagner.
HÉPATITE B QUI NE PAS TRAITER
HEPATITE C LA PRATIQUE EN VILLE.
** Bocéprevir + PEG-IFN α-2b RBV
Étude TélapréVIH – ANRS HC 26 (1)
LES TRIANGLES 1. Définitions 2. Constructions 3. Propriétés.
Vendredi 11 Décembre 2009 Crowne Plaza République
Révision (p. 130, texte) Nombres (1-100).
Service Hépato-Gastroentérologie
Suivi des nouveaux nés de mère VIH + à Strasbourg
Hépatites B et C prise en charge en 2007
Cas clinique.
Relations entre élastométrie, marqueurs biologiques et ponction biopsie hépatique chez 67 patients Sénégalais avec charge virale VHB ≥3.2 log UI/mL.
Traitement des Génotypes 1 en échec de traitement antérieur
Clinique Universitaire d’Hépato-Gastroentérologie
Hépatite chronique C génotype 2 et 3: un traitement plus court ou plus long? Dr LANGLET Ph, Hépato-Gastroentérologie CHIREC-Cavell et CHU Brugmann, ULB.
Session 7 1 IST/VIH/SIDA.
French Luncheon: comment prendre en charge les patients atteints d’hépatite C avec les médicaments disponibles en Algérie. 3rd Paris Hepatitis Conference,
Hépatite C Leçons de ces dernières années
HEPATITE C Prise en charge en 2007
Cinétique d'apparition des marqueurs sérologiques lors d'une séroconversion VHC chez un patient hémodialysé Raphaëlle CROISE, Valérie BARLET, Cathy GUITTON,
CLL11 : chlorambucil (CLB) versus CLB + rituximab (R)
Les chiffres & les nombres
La Lettre de lInfectiologue EASL 2014 – Daprès Osinusi A et al., abstract 14, actualisé Schéma de létude –55 patients co-infectés VIH-VHC naïfs –Score.
La Lettre de lInfectiologue EASL 2014 – Daprès Zeizem S et al., abstract O1, actualisé Étude de phase III en double aveugle chez des patients rechuteurs.
La Lettre de lInfectiologue EASL 2014 – Daprès Knowdley K et al., abstract O56, actualisé S0S12S20S24 LDV/SOF + RBV RVS12 S8 LDV/SOF RVS12.
La Lettre de linfectiologue STARTVerso4 : étude de phase III chez les patients co-infectés VIH-VHC de GT1 (1) CROI 2014 – D'après Dieterich D. et al.,
DUMP GAUCHE INTERFERENCES AVEC BOITIERS IFS D.G. – Le – 1/56.
AG 05/04/2013 Le Kremlin-Bicêtre Florence Buseyne
Année universitaire Réalisé par: Dr. Aymen Ayari Cours Réseaux étendus LATRI 3 1.
MAGIE Réalisé par Mons. RITTER J-P Le 24 octobre 2004.
CROI Daprès Xxxxx. et al., abstr. xxx actualiséLa Lettre de lHépato-gastroentérologue Étude LEAGUE-1 : daclatasvir 30 mg + siméprévir ± RBV dans.
Aire d’une figure par encadrement
Étude LEAGUE-1 : daclatasvir + simeprevir ± RBV dans les GT1 (2)
TRITHERAPIE DE L’HÉPATITE C Patrick Marcellin
Critère prinicpal de jugement
MAGIE Réalisé par Mons. RITTER J-P Le 24 octobre 2004.
Traitement à la carte des Hépatites chroniques C génotypes 2 et 3 Journées DES Hépato-Gastroentérologie Nancy Octobre 2011 Laure LAVAILL Interne Besançon.
Traitement de différentes préoccupations Le 28 octobre et 4 novembre 2010.
1/65 微距摄影 美丽的微距摄影 Encore une belle leçon de Macrophotographies venant du Soleil Levant Louis.
CAS CLINIQUES VIH/VHC Virosem 2014.
Virus de l’hépatite C.
Caractéristiques des patients à l’inclusion
Caractéristiques des patients à l’inclusion Paramètres Naïfs 12 sem.
Étude ANRS HC30 QUADRIH (2)
La trithérapie IFN peg-RBV-IP est- elle justifiée pour l’ensemble des patients VHC+ de génotype 1? Contre: Rouen.
Transcription de la présentation:

Comment optimiser le traitement des patients naïfs Rachid Ouldgougam Service de Médecine Interne et de Gastro-entérologie Hôpital Bologhine, Alger

Hépatite C en Algérie Données nationales - Enquête nationale (1998): Prévalence du VHC: 1% - Femmes enceintes (IPA:1997; n=6500 d’Alger) VHC: 0,3% - Donneurs de sang (ANS, 300000 dons/an): 0,41 % (2007) Génotype (n=323): Type 1: 89% Type 2: 8.3% Type 3: 1.7% Type 4: 1%

Hépatite C en Algérie Notre expérience à l’hôpital Bologhine N = 1012 (âge moyen: 51,7,6 ans ; sex ratio: 0,58) Hépatite chronique: n = 695 [68,6 %] Cirrhose: n= 317 [31,3 %] Co-infection B et C: n = 66 [6,5 %] 100 Patients traités: n = 333 80 PegIFN/ ribavirine (6-12 mois) 51 % 60 Interféron standard/ ribavirine (6-12 mois) SVR (%) Interféron standard (12 mois) 40 17 % 17 % 20 N= 18 111 204 1995-1998 1999-2006 2003 2011

Cas clinique Femme de 48 ans Octobre 2009: adressée pour une hépatite chronique C découverte lors du bilan préopératoire d’une lithiase vésiculaire symptomatique Antécédents : Pas de consommation d’alcool, ni de tabac Examen physique : pas d’anomalie, Poids 58 Kg, Taille 1m61, Index de masse corporelle = 22.39 Kg/m2 ALAT 45 UI/ml ; ASAT 40 UI/ml (Normes < 30 UI/ml)

Explorations Génotype VHC: 1b; ARN VHC: 1.444.401 UI/ml (6,16 log) PBH chirurgicale comprenant 28 espaces portes: A1, F3 (Métavir)

Bilan pré thérapeutique Hb: 13,2 g/dl ; plaquettes: 220 G/l; GB: 4800/mm3 EFH: ALAT 52 UI/l ; ASAT 48 UI/l (VN< 30 UI/l) ; PAL: 85 UI/l; BT: 9 mg/l ; TP : 90% VHB-, VIH-, anticorps anti-muscle lisse - Cryoglobulinémie négative ; TSH : normale Échographie abdominale : normale, pas de signe d’HTP Endoscopie digestive haute : normale ECG et écho-cardiographie: sans anomalie

Décision de traitement et suivi 5 Novembre 2009: 1ère injection Pégasys (180 g) + Ribavirine 1000 mg/ j à J 15 de traitement : Asthénie, Fièvre au décours de l’injection, myalgies, arthralgies Prurit et sécheresse cutanée Hb: 11,2 g/dl , plq: 189 G/l ; GB: 3500 /mm3

Prise en charge des effets indésirables Sd pseudogrippal: Paracétamol ± Ibuprofène, Myalgies: Paracétamol Prurit: antihistaminiques (Clarityne), Sécheresse cutanée: crème hydratante

48-week treatment duration Increasing SVR rates with pegylated IFN plus ribavirin in difficult-to-treat genotype 1 60% 2005 Zeuzem5 10 20 30 40 50 60 70 80 46% 52% 2002 2004 SVR (%) n= 348 298 271 95 90 Fried2 Hadziyannis3 48-week treatment duration 42% 2001 Manns1 2006 Ferenci4 Peg-IFN-2b (12KD) + RBV PEGASYS® + COPEGUS® 1. Manns M, et al. Lancet 2001; 358: 958 2. Fried M, et al. N Engl J Med 2002; 347: 975 3. Hadziyannis S, et al. Ann Intern Med 2004; 140: 346 4. Ferenci P, et al. J Hepatol 2006; 44: 275 5. Zeuzem S, et al. J Hepatol 2005; 43: 250

Suivi (2) à S5: - Asthénie modérée - Biologie: Hb: 9,2 g/dl ; Plq: 155 G/l ; GB: 3800 /mm3 ALAT: 32 UI/ml , ASAT: 28 UI/ml

Que faites-vous? A – Vous réduisez la dose de ribavirine B – Vous arrêtez la ribavirine C – Vous prescrivez de l’érythropoïétine.

Que faites-vous? A – Vous réduisez la dose de ribavirine B – Vous arrêtez la ribavirine C – Vous prescrivez de l’érythropoïétine.

Anémie hémolytique au cours du traitement par ribavirine Hémolyse associée à la ribavirine Réduction de la réticulocytose compensatoire par l’interféron RBV-TP Séquestration splénique Hémolyse extravasculaire RBV Erythrocyte Diminution Hb > 4 g/dl ≈ 20 % des patients  Réduction dose de ribavirine ≈ 5 % des patients  Arrêt ribavirine 1- Maddrey Wc. Semin Liver Dis 1999; 19 (Suppl. 1): 67-75. 2- Mc Hutchison et al. Am J Gastroenterol 2007; 102: 880-9. Notre expérience (n=316 patients atteints VHC traités): - Réduction de dose de ribavirine: 18 % - Arrêt du traitement: 2 %

Compliance au traitement 100 NS P0.5 75 RVS (%) 50 25 McHutchison et al. Gastroenterology 2002

Maintenir les doses de ribavirine Les chances d’obtenir une RVS diminuent parallèlement à la dose cumulée de RBV 100 75 RVS (%) 50 25 N=427 N=245 N=81 N=68 N=33 Dose cumulée de RBV, %  *p0.001 dose cumulée de RBV vs RVS.  quelque soit la dose d’IFN Reddy KR et al. Clin Gastroenterol Hepatol 2007;5:124-129.

Anémie associée à la RVS % RVS selon la période de survenue de l’anémie ± traitée par EPO P=0,019 P=0,004 Anémie + EPO avant S8 corrélée à un meilleur taux de RVS McHutchison et al. NEJM 2009 (361-6),24-37

Résumé (1) Pégasys 180 g + Ribavirine 1000 mg/j ARN VHC + ALAT ARN VHC (UI/ml) ARN VHC + Hb g/dl S5 : Anémie Début érythropoïétine 106 16 14 105 12 104 ARN VHC = 7248 UI/ml (3,86 Log) 10 ALAT 30 UI/l 103 8 7 < 15 ARN VHC indétectable J0 S1 S2 S4 S5 S6 S10 S12 S20 S24 S30 S40 S48 S72 S96 M54 M56 ALAT Hb ARN VHC

Pégasys 180  + Ribavirine 1000 mg/j Résumé (2) Pégasys 180  + Ribavirine 1000 mg/j ARN VHC (UI/ml) ARN VHC positif ARN VHC négatif Hb g/dl S5 : Anémie Début érythropoïétine 106 16 14 105 12 104 ARN VHC = 5340 UI/ml (3,6 log) 10 ALAT 30 UI/l 103 ALAT 8 7 < 15 J0 S1 S2 S4 S5 S6 S10 S12 S20 S24 S30 S40 S48 S72 S96 ALAT Hb ARN VHC

Que faites-vous? A – Vous retraitez avec une bithérapie utilisant l’interféron pégylé alpha-2b B – Vous proposez la trithérapie associant la bithérapie pégylée à une antiprotéase

Que faites-vous? A – Vous retraitez avec une bithérapie utilisant l’interféron pégylé alpha-2b B – Vous proposez la trithérapie associant la bithérapie pégylée à une antiprotéase le premier traitement est optimal en terme de durée, de posologie et de gestion des effets indésirables. Notre patiente est inscrite pour la trithérapie avec demande d’autorisation d’utilisation temporaire.

A retenir, La bithérapie interféron pégylé-ribavirine permet d’obtenir environ 60 % de RVP. L’optimisation du traitement est possible grâce à: - la prévention et le traitement précoce des effets indésirables, - la correction des facteurs de non réponse au traitement, - la prédiction de la réponse virologique grâce à la cinétique de décroissance virale, - la disponibilité des nouveaux traitements.