Introduction à la tolérance aux défaillances Joffroy Beauquier LRI CNRS – Université Paris Sud
Défaillances
Motivation Accroissement du nombre des composants Impossibilité de relancer le système chaque fois qu’une défaillance se produit Le problème se pose aussi dans le cas séquentiel
Trois approches Algorithmes robustes Auto-stabilisation Etats de reprise et retours en arrière
Les hypothèses (algorithmes robustes) Les défaillances n’affectent qu’une partie du système Utilisation de la redondance par la multiplication Mais problème du consensus Bien entendu les défaillances peuvent frapper l’algorithme de consensus
Types de défaillances (algorithmes robustes) Processus initialement morts Défaillances définitives Omissions Comportement byzantin (malveillant) Hiérarchie de défaillances
Les hypothèses (auto-stabilisation) Les défaillances peuvent frapper tout ce qui n’est pas fixe dans le système (mémoires, canaux mais pas le code) Les défaillances sont peu fréquentes (par rapport au temps de récupération)
Algorithmes robustes L’effet des défaillances est masqué La correction est maintenue tout au long de l’exécution Le surcoût dû au contrôle est très important Approche réservée à des systèmes critiques (aviation civile, contrôle de centrales nucléaires, navette spatiale)
Algorithmes auto-stabilisants L’effet des défaillances n’est pas masqué Après des défaillances, le comportement cesse d’être correct, mais après un certain délai, il le redevient, sans intervention extérieure ou centralisée Le surcoût en phase stabilisée est faible
Auto-stabilisation Défaillances Etats Etats légitimes Temps
Problèmes de décision (alg. robustes) Chaque processus dispose d’une valeur d’entrée Chaque processus (correct) doit écrire de manière irréversible une valeur de sortie La valeur de décision dépend des valeurs d’entrée
Consensus sur les entrées Calculs répliqués sur plusieurs machines (au début d’un pas, les valeurs d’entrée sont identiques) Pour chaque pas de calcul, on obtient donc autant de résultats que de réplications En l’absence de défaillances tous les résultats sont identiques Avec des défaillances ils peuvent être différents. On veut que les processus non défaillants tombent d’accord sur la valeur à utiliser pour le pas suivant
Consensus : exemples L’effet d’un capteur défectueux, qui donne des résultats différents de ceux des capteurs en bon état, doit être neutralisé La navette spatiale
1 1 1 1 1 1 1 Voteur 1
Diffusion fiable
Diffusion fiable Un diffuseur doit envoyer une valeur à tous les autres processus Chaque processus doit décider une valeur Tous les processus corrects doivent décider la même valeur Si le diffuseur est non-défaillant, la valeur décidée doit être la valeur du diffuseur
Commit/abort
Commit-Abort Base de données répliquée Une transaction impliquant plusieurs sites doit être exécutée (commit) soit sur tous les sites, soit sur aucun (abort) Vote des sites (oui ou non) Si tous les sites votent oui chacun doit décider oui Si un des sites vote non chacun doit décider non
Election Un des processus doit décider d’être le leader et les autres de ne pas l’être Régénération du jeton d’un token ring Désignation d’un serveur
Group membership Systèmes en ligne (contrôle du traffic aérien, système d’exploitation) Les composants défectueux doivent être réparés Nécessité de reconfigurer le groupe des processeurs actifs
Consensus : spécification Terminaison : tout processus non défaillant décide une valeur Accord : deux processus non défaillants ne décident pas deux valeurs différentes Non-trivialité : si les valeurs initiales des processus non défaillants sont égales, c’est la seule valeur de décision possible
Consensus : résultat d’impossibilité Il n’existe pas d’algorithme résolvant le consensus dans un système asynchrone où les défaillances se réduisent à une seule panne « crash »
Contourner le résultat d’impossibilité Introduire des hypothèses de synchronisme partiel Détecteurs de défaillances Solutions probabilistes
Les détecteurs de défaillances Chandra et Toueg (1996) Peut-être! P en panne? Oracle Réseau
Les détecteurs de défaillances Défaillances de type « crash » Un détecteur de défaillances est un module qui fournit une liste de processus suspectés de crash Détecteur le plus faible pour résoudre le consensus : il existe un instant à partir duquel il existe un processus correct qui n’est jamais suspecté
Auto-stabilisation Auto-stabilisation Etats Etats Temps Temps Défaillances Défaillances Etats Etats Etats légitimes Etats légitimes Temps Temps
Auto-stabilisation : le cas du token ring Chaque processus possède une seule variable de type {0, 1, 2, 3, 4, 5} 5 4 3 3
Auto-stabilisation : le cas du token ring 5 5 5 4 3 3 3 3
Auto-stabilisation : le cas du token ring 5 5 5 5 5 5 3 5 5 3 3 3 3
Auto-stabilisation : le cas du token ring 5 5 5 5 5 5 5 5 5 3 3 5 3 5 5
Auto-stabilisation : le cas du token ring 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5
Avantages de l’auto-stabilisation (1) Pas besoin d’initialisation Adaptée par nature aux réseaux dynamiques Pas besoin de reset ni d’intervention extérieure a pas de centralisation Très faible surcoût en phase stabilisée : les échanges sont purement locaux Tolérance suffisante pour les applications non critiques
Avantages de l’auto-stabilisation (2) Pas de diffusions coûteuses Solutions à mémoire bornée Solutions time-adaptive Technique éprouvée et incontournable La formalisation permet d’obtenir des outils génériques qui simplifient la programmation
Conclusion (1) Deux aspects critiques des systèmes répartis actuels : fiabilité et sécurité Pour la fiabilité, deux approches : Réplication + consensus : coûteux, mais les défaillances sont masquées Auto-stabilisation : moins coûteux, mais la correction n’est pas garantie durant la phase de stabilisation
Conclusion (2) La solution réside sans doute dans la complémentarité des deux approches (Cf. Projet de maison intelligente de Microsoft) Il existe aussi d’autres techniques à base de points de reprise