AG-S.F.S.P 6 Juin 2008 Point de vue dun militant associatif de Santé : Thierry Daël (Bretagne)
Quelques rappels : Rappelons dabord financièrement que les malades ne dépensent pas largent de lEtat,mais le leur ! Nous payons les cotisations sécurité sociale, les impôts, CGS-CRDS, Mutuelles et subissons un reste à charge toujours plus élevé : Franchises, dépassements dhonoraires… Nous faisons vivre tout le secteur de la Santé, parfois grassement : un point de lONDAM 2008 va au paiement des médicaments hors T2A !
Quelques rappels (suite) Il faut que lEtat paie ses dettes à la Sécurité Sociale et lui reverse les sommes dues chaque année, ce qui nest pas le cas aujourdhui ! Oui le malade est un citoyen responsable ! Mais il nest pas coupable de sa maladie ! Non au concept judéo-chrétien hélas bien présent dans les esprits : « on est puni par où on a pêché ! »
Quelques rappels (suite et fin ) Les assurances privées veulent semparer du faible risque rentable en laissant le risque lourd coûteux à la Collectivité tout en fragilisant la Sécurité Sociale… Les Laboratoires pharmaceutiques veulent accaparer le suivi thérapeutique et la pharmaco-vigilance pour, non pas accompagner les malades mais les « fidéliser » : STOP !
Quelques propositions : On voit bien dans les conduites adictives particulièrement en France, le mal être de la population vivant dans une société stressante où pauvreté, précarité et solitude augmentent. Dès lors, aucun accompagnement thérapeutique des malades chroniques ne pourra se faire sans une analyse en amont et un suivi en aval par des spécialistes en sciences humaines : le malade est peut être responsable pour une part, la société pour une grande part sûrement Les Sciences Humaines doivent prendre leur place, toute leur place, dans le domaine de la santé.
Quelques propositions… Il est temps de considérer le malade pour ce quil est : un adulte, citoyen, assuré social, mutualiste et non un assisté,fainéant et irresponsable ! Il faut lui montrer, peut-être avec le témoignage de malades, les bienfaits quil peut attendre pour lui-même de cette démarche pensée sous une forme ludique, pédagogique et non com-marketing. LHomme a tout au long de sa vie des comportements en évolution et en contradiction : admettons lirrationnel ! En prévention, en accompagnement des maladies chroniques, il y a sans doute là aussi obligation de moyens, pas de résultats à 100 %
Quelques propositions… Les campagnes dinformation grand public (prévention ou accompagnement) continueront davoir des résultats médiocres tant quelles seront faites en dehors des premiers concernés les usagers et leurs associations. Les messages doivent également changer ! Arrêtons le discours moralisateur de dominant à dominé, de professeur à élève,de parent à enfant pour un autre, gagnant- gagnant !
Suite… Enfin, le médecin nest pas forcément le mieux placé pour obtenir des résultats dans ces domaines (Prévention-Accompagnement ) faute de temps ou de goût pour la démarche : les para-médicaux ont sans doute une proximité et un feeling intéressants. Une fois validée scientifiquement par le Corps Médical, sauf intérêt manifeste du médecin, laissons faire les para-médicaux ! Le besoin alors se fera daides-soignants qualifiés en ville à statut de professionnels libéraux
Et fin … Enfin, les malades sont condamnés à une double ou triple peine : la maladie est souvent lié au Handicap et entraîne une exclusion sociale : divorce, chômage… Obtenir des meilleurs résultats en prévention et accompagnement des maladies chroniques nécessite un suivi médico-social par une assistante sociale dès lannonce du diagnostic. Tout ceci bien sûr si la démarche sinscrit dans le cadre dune société viable donc solidaire, humaine, équilibrée…