Apport de la peinture à l’huile Les huiles à peindre. Qu’est-ce qui caractérise les huiles par rapport aux autres liants?
Introduction Toute peinture est constituée au moins : de pigments d'un, voire de plusieurs liants qui mouillent et collent les pigments entre eux tout en les faisant adhérer au support. Un tube, un pot de peinture ou d'encre, une cartouche de stylo, une recharge de feutre, de la peinture-poudre industrielle, c'est presque toujours du pigment mélangé à du liant. Il est généralement facile de se procurer ces deux éléments séparément et de faire soi-même le mélange. Chaque procédé de peinture réfère à un liant spécifique. On parle de "procédé à l'huile", de "tempera à l'œuf, de peintures synthétiques, acryliques, vinyliques, de peinture à fresque au mortier, etc... En principe, c'est le liant qui va définir la manière dont vous pourrez peindre, les supports possibles, et surtout les types de résultat
I) Typologie Il faut distinguer deux types fondamentaux : * les huiles saturées, qui sont incapables de passer à l'état solide, telles les huiles minérales. Le fait qu'elles soient saturées nous indique qu'elles ne se mêlent pas aux autre corps. * les huiles insaturées, seules huiles vraiment liantes. Ces huiles, dont certaines sont des "huiles à peindre", ne sèchent pas à proprement parler, au sens où on l'entend pour les peintures aqueuses, c'est-à-dire par évaporation. Tout en s'oxydant naturellement (processus de siccativation), elles se solidifient en emprisonnant les pigments. De plus, toute huile naturelle est composée de proportions variées de corps gras. Les acides les plus courants dans les esters sont l'acide linoléique, très présent dans l'huile de lin, ainsi que ses isomères dont l'acide linolénique et par ailleurs, l'acide oléique, nettement plus saturé. Nos huiles à peindre comportent ces corps et bien d'autres, variant beaucoup en fonction de leur provenance et de leur traitement. Leur siccativité ne peut être qu'une donnée statistique et n'est pas la seule qui soit déterminante. Enfin et surtout, une huile qui siccative vite ne donne pas nécessairement un film solide. Une huile à peindre se distingue par la conjugaison de plusieurs facteurs, pas seulement par de bonnes caractéristiques de siccativité.
II) La siccativation Peintres, chimistes et fabricants d'huiles emploient un autre verbe que "sécher" : siccativer. Il s'agit en fait d'une alliance solidifiante entre d'une part l'huile et d'autre part l'oxygène provenant * de l'air ambiant * de l'ajout dans la pâte de molécules de métaux oxydées bien spécifiques : plomb, manganèse, cobalt et zirconium et quelques autres matières nommées siccatifs. Ces substances - parmi d'autres - peuvent communiquer à l'huile, en profondeur, leur propre charge d'oxygène, provocant la siccativation. Par ce processus, les doubles liaisons se saturent. Le phénomène naturel d'oxydation explique à lui seul le gain de masse de toute oeuvre peinte à l'huile lorsqu'elle a siccativé, phénomène inverse de ce qui se produit avec les peintures à l'eau. L'huile incorpore progressivement de l'oxygène alors que les peintures aqueuses en perdent rapidement la majeure partie.
III) Choix des huiles à peindre Elaborer un protocole simple permettant de modéliser la siccativité d’une huile. Mise en œuvre des protocoles. Matériels disponibles : _ Huile de lin, de tournesol, d’olive, d’arachide, de soja, huile moteur, beurre. _ oxydes de cuivre, de fer, de manganèse (en poudre).