Réseaux et flux en Europe et en France. Leçon 1 : Les réseaux urbains et de communication Contextualisation. Comment l’Europe et la France sont-elles organisées par des réseaux urbains et de communication ?
Réseaux et flux en Europe et en France. Leçon : Les réseaux urbains et de communication Contextualisation. Comment l’Europe et la France sont-elles organisées par des réseaux urbains et de communication ?
A. Une métropolisation des territoires. I. Pôles urbains et réseaux de communications en France et en Europe. A. Une métropolisation des territoires. Voir étude de cas : Lyon : métropole régionale ou métropole européenne et Le réseau urbain français et allemand.
L’Europe est urbanisée à plus de 80% selon un semi urbain dense mais irrégulier dans lequel émerge la Mégalopole Européenne. Ce semi est dominé par les villes moyennes de 100 à 500 000 habitants et on ne voit émerger que 2 mégapoles : Paris et Londres.
Au cours des dernières années une métropolisation des territoires s’est développée : les plus grandes agglomérations concentrent les populations les plus grandes agglomérations concentrent les pouvoirs. Elles voient la concentration des fonctions de commandement et d’innovation économique (sièges sociaux d’entreprises, organismes financiers, centres de recherche-développement…), des fonctions politiques (institutions mondiales, européennes ou nationales…) et culturelles (musées, universités…). En raison de la mondialisation, elles drainent les emplois hautement qualifiés du tertiaire supérieur comme les chercheurs et se désindustrialisent au profit du reste du territoire européen ou extra européen, notamment à cause des délocalisations. les plus grandes agglomérations sont au cœur des réseaux de communication et d’échanges matériels (hommes et marchandises) et immatériels (informations, finances…) qui y convergent, faisant de ces villes de vastes plates-formes multimodales.
En conséquence, ces métropoles exercent une influence et une attraction sur l’espace plus ou moins large qu’elles dominent : une hiérarchie s’établit en fonction de leur capacité de rayonnement, d’attraction et d’influence. On distingue : deux villes mondiales, Londres et Paris, aux fonctions décisionnelles de rayonnement planétaire des métropoles continentales (Rotterdam, Francfort, Barcelone) des métropoles régionales : si Dublin ou Marseille sont les métropoles incontestées de l’Eire ou du sud-est de la France, leur place dans la hiérarchie urbaine européenne reste encore modeste.
B. Les métropoles et les réseaux urbains organisent l’espace européen et français. Voir étude de cas : Le réseau urbain français et allemand. Les métropoles sont reliées entre elles par des réseaux qui participent ainsi à l’organisation du territoire européen. On trouve 4 types de réseaux urbains en Europe : Réseau A = réseau de type centralisé ou « parisien » Une très grande ville au centre d’un espace, et des villes, à la population nettement inférieure, à une distance assez importante (au moins 100 km), disposées en orbite selon un gradient décroissant. Cette très grande ville a une grande zone d’influence. Sa polarisation est telle qu’elle peut « écraser » les autres villes. Le bassin parisien est l’exemple-type, comme son nom l’indique.
Réseau B = réseau de type rhénan Une forte densité urbaine. Une grande ville, dans un espace le plus souvent linéaire (type vallée), et/ou dans un espace fortement industrialisé, et des villes de population inférieure, mais beaucoup plus rapprochées de la grande ville. La zone d’influence de la grande ville est moindre que dans le réseau A, et les rapports entre les villes sont beaucoup plus équilibrés. Le réseau urbain rhénan est, comme son nom l’indique, l’exemple type.
Réseau de type périphérique Il s’agit d’une forme atténuée du réseau centralisé de « type parisien ». L’armature urbaine est généralement incomplète. La ville dominante est moins importante. Mais elle exerce une polarisation forte sur les villes de rang inférieur situées en orbite. La région toulousaine en est un bon exemple.
Réseau de type rhénan « atténué » La densité urbaine est moins forte que dans le réseau de type rhénan. La ville dominante exerce, généralement, une polarisation moins forte. Ce type de réseau urbain linéaire se retrouve dans les régions qui ont connu un développement urbain lié à l’industrie, et/ou dans les couloirs de circulation. La région du Piémont de l’Italie en est un bon exemple
Ces réseaux urbains et ces métropoles permettent de mettre en évidence des niveaux d’organisation à l’échelle de l’Europe sur un modèle centre-périphérie : - un centre dominé par un espace de type rhénan. Il correspond à la Mégalopole Européenne. Cet espace dominant s’étend depuis Londres jusqu’à l’Italie du Nord (Milan). Ces régions forment l’Europe des fortes densités et des ensembles métropolitains les plus influents. des espaces périphériques intégrés qui sont bien connectés au centre - des espaces périphériques mal intégrés du Sud de l’Espagne, de Grèce, d’Italie du Sud, de l’Ouest de la France, du Nord de l’Angleterre.
C. Réseaux et flux structurent l’espace. Voir étude de cas : La Transalpine : liaison Lyon-Turin. 1. L’Europe et la France sont transformées par les transports. Depuis 30 ans l’Europe connaît une augmentation significative des transports de marchandises et de voyageurs (+ 50 % de hausse du trafic de marchandises et de voyageurs). Même si elle possède une grande quantité de moyens de transport (route, rail, transport fluvial, maritime, aérien, gazoducs, oléoducs ….) la route domine (45% du fret et 80% des voyageurs).
Ces échanges se font principalement au sein de l’Union Européenne (60%) et 40% se font hors Union Européenne. La France représente la part la plus importante du trafic européen par son importance économique et par sa position qui lui donne un rôle de transit entre l’Europe du Nord et du Sud et bientôt entre l’Europe de l’Est et de l’Ouest. Les aménagements des territoires par les voies de communication sont passés de l’échelle nationale à l’échelle européenne avec 3 objectifs : réduire la place de la route au profit du rail, du transport combiné et ferroutage. mieux interconnecter les réseaux nationaux réduire les goulets d’étranglement.
2. Les réseaux et les flux organisent l’espace européen et français. Les réseaux et les flux organisent les territoires et reflètent la disparité de l’organisation : - les réseaux de transport s’articulent et se concentrent majoritairement autour de grandes métropoles, essentiellement Londres et Paris et autour de plateformes multimodales les plus performantes de l’Union européenne. Rotterdam, Francfort, Madrid, Milan et Zurich constituent des nœuds principaux à l’échelle européenne.
- la répartition des axes de communication est moindre dans les zones périphériques européennes et entraîne des déséquilibres régionaux. Les réseaux de communication sont plus ou moins denses selon les régions. La région londonienne, la Ruhr, Randstad Holland, le Nord-Pas de Palais, l’île de France et les axes rhénan et rhodanien constituent les grands carrefours européens
- de nombreuses régions souffrent d’enclavement, du fait de leur sous-équipement en moyens de transports rapides (Europe de l’Est) mais aussi à cause des barrières naturelles et le manque de moyens pour percer par exemple des tunnels: Massif central en France, (les Alpes ont été franchies), Sud de l’Italie, la Grèce, l’Espagne.
Flux et réseaux (urbains et de communication) structurent l’espace européen et français en donnant à quelques axes et métropoles un rôle majeur dans l’organisation de l’espace.