Mille ans comme un jour 1010-2010 Solesmes 1.

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Transcription de la présentation:

Mille ans comme un jour 1010-2010 Solesmes 1

Ou espérer contre toute espérance

et à tous les chercheurs d’espérance qui trouvent dans les monastères Aux moines et moniales de la congrégation de Solesmes, témoins de cette force divine qu’est l’Espérance, et à tous les chercheurs d’espérance qui trouvent dans les monastères un lieu de Présence, de paix, d’espérance, le lieu du Cœur.

Solesmes ! Un nom qui chante, clair comme une envolée de cloches, sobre et paisible comme un chant grégorien. Solesmes, un monastère ! Depuis mille ans, presque sans discontinuer, des moines l’habitent sans faire parler d’eux ; ils prient en chantant, lisent la Parole venue de Dieu, travaillent en priant.

quelqu'un, au Canada, qui ne connaisse pas Saint-Benoît-du-Lac ? Quelle histoire merveilleuse que celle des moines de Solesmes et de la Congrégation de Solesmes ! Y a-t-il quelqu’un, en France, qui n’ait jamais entendu parler de Solesmes, quelqu'un, au Canada, qui ne connaisse pas Saint-Benoît-du-Lac ? Qui n’a jamais entendu parler des moines de Keur Moussa, au Sénégal, de leur chant accompagné à la kora ? pour ne nommer que quelques abbayes parmi la trentaine de monastères de la Congrégation de Solesmes…

Solesmes, c’est l’histoire merveilleuse que nous allons vous raconter.

à la révolution française Première partie Des origines à la révolution française Hi hi voyez ce que j’ai fait à droite !|

Il faudrait d’abord raconter l’histoire et la vie de prière des moines, depuis saint Antoine et les pères du désert, jusqu’à saint Benoît de Nursie, notre Père . (480-547) Mais cela fait l’objet d’une autre présentation… Prenons aujourd’hui comme point de départ l’héritage de saint Benoît : sa Règle et la vie des moines de son monastère du Mont-Cassin, en Italie.

Entre le VIe et le IXe siècle : d’Italie en France… La Règle de saint Benoît pénètre en France ; graduellement, les monastère l’adoptent. Des moines de Fleury-sur-Loire envoient chercher au Mont-Cassin les reliques de saint Benoît : La France devient sa nouvelle patrie.

Quelques moines partent du Mont-Cassin pour fonder l'abbaye Saint-Pierre de la Couture  au Mans, en France.

L’Abbaye Saint-Pierre de la Couture Croquis du porche de l'église de la Couture, datant de 1695 (avec l'église paroissiale sur la gauche) L'abbaye bénédictine Saint-Pierre de la Couture fut fondée entre 587 et 605 par saint Bertrand, évêque du Mans.

Couture ? Cultura ! Vue du chœur de l’église de la Couture Le nom de COUTURE mérite une explication : ce mot vient du mot latin CULTURA, en rapport avec les champs cultivés qui entouraient le monastère (comme par exemple à Saint-Germain des Prés). Mais par la suite, le mot CULTURA prit un sens plus spirituel et devint CULTURA DEI : le culte rendu à Dieu.

Les moines de l’Abbaye de la Couture, comme tous les moines bénédictins, chantent la gloire de Dieu : Gloria in excelsis Deo ! En grégorien déjà…

Environ 200 ans plus tard… Xe-XIe siècles L’Abbaye Saint-Pierre de la Couture végète depuis le passage ravageur des Normands, ces redoutables pillards… Le renouveau vient, le père abbé de Saint-Julien de Tours. GAUZBERT envoie des moines refonder le monastère de " La Couture ".

Plaçons-nous en l’an 1010 : en plein Moyen Âge Plaçons-nous en l’an 1010 : en plein Moyen Âge. Dans les contes, les chevaliers parcourent les forêts à la recherche du mystérieux Graal. Dans la vie réelle, ils partiront bientôt en pèlerinage vers le Tombeau du Christ Jésus à Jérusalem. Au Moyen Âge, on pense à Dieu, à la vie éternelle.

Or il arriva, le 12 octobre 1010, que Geoffroy, seigneur de Sablé, donna aux moines de l’abbaye Saint-Pierre de la Couture, au Mans, la petite église de Solesmes, avec son territoire situé sur le bord de la vallée de la Sarthe. Les premiers moines fondateurs du prieuré Saint-Pierre de Solesmes viennent donc de " la Couture ", dont Solesmes devient une dépendance.

La charte de fondation du monastère Tandis que nous sommes dans cette vie, et que, possédant encore un corps, nous avons le moyen de faire de bonnes œuvres, il est nécessaire que nous nous privions pour Dieu d’une partie de nos biens, afin qu’avec joie nous la recevions à nouveau de sa main, dans la vie future. C’est pourquoi, au nom de Dieu, moi, Geoffroy de Sablé, pour la rédemption de mon âme et celle de tous mes parents, je donne à Dieu, au monastère de Saint-Pierre de la Couture et aux moines qui y servent le Seigneur, l’église de Solesmes proche du château de Sablé, située sur le bord de la vallée de la Sarthe, avec toutes ses dépendances, terres en cultures et terres en friches, prés, vignes et moulins. Le jour de la dédicace de cette église de Saint-Pierre de Solesmes, moi Geoffroy de Sablé, j’ai présenté la présente charte… Geoffroy

La charte de fondation du monastère

Il y avait déjà comme une marque de la prédilection du Seigneur Cet idéal, la petite communauté allait commencer à le vivre… …dans le nouveau prieuré fondé à Solesmes*, sur la rive gauche de la Sarthe. Il y avait déjà comme une marque de la prédilection du Seigneur dans la beauté dont il s’est plu à parer ce coin de terre. Tout est riant, fertile, harmonieux dans la vallée de Solesmes, et rien ne peut lui être comparé dans toute la contrée, que la Sarthe arrose de ses eaux tranquilles. (* Solesmes, nom gallo-romain, d’origine latine ; il y avait là depuis le VIe ou le VIIe siècle une paroisse dont les habitants étaient chrétiens.)

mille ans se sont écoulés, mille ans comme en un jour devant Dieu. Depuis ce 12 octobre 1010, mille ans se sont écoulés, mille ans comme en un jour devant Dieu. Cinq ou six fois au cours de ce millénaire, le monastère a failli périr ; la communauté, s’éteindre. Quelle leçon de vie ! Dans le Christ Jésus, on ne meurt pas vraiment, on ressuscite ! Ces moines, pour quoi vivent-ils ? Que font-ils ?

Une profusion de joie sur la terre ! Pour quoi vivent-ils ? Une profusion de joie sur la terre ! Aux yeux du père abbé Gauzbert (" grand-père " spirituel des monastères du Mans et de Solesmes), la communauté des moines n’est ni plus ni moins que la reproduction de la première communauté chrétienne de Jérusalem, une cellule de cette Église primitive demeurée vivante au cours des siècles. La ferveur de la vie monastique doit ainsi se déverser en une profusion de joie sur terre, dissipant le nuage de tristesse qui vient souvent assombrir la vie de l’Église et des fidèles. La haute vocation des moines implique qu’ils soient vraiment MOINES, qu’ils suivent au plus près la Règle de saint Benoît et militent sous la conduite du Roi des rois, le Christ Seigneur. (L’idéal monastique du père abbé Gauzbert)

Pourquoi saint Pierre ? En choisissant le patronage du prince des Apôtres, les moines se plaçaient au cœur de la chrétienté. « -Tu es le Christ le Fils du Dieu vivant, avait dit Pierre à Jésus. -Et toi tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. Je te donnerai les clés du Royaume des Cieux… » (Mt 16, 16-17) Demander la protection de saint Pierre, c’était aussi demander la protection du Pape… Saint Pierre de Solesmes

Du Xe au XIIIe siècle L'abbaye de la Couture connut un développement très rapide. À son apogée, au XIIIe siècle, elle patronnait 80 églises paroissiales ; 50 prieurés en dépendaient, dont Saint-Pierre de Solesmes.

Que font-ils ? Ora, lege labora Prie, lis, travaille… Ces moines, ils vivent en fils de saint Benoît. Ils prient, lisent la Parole de Dieu, travaillent, défrichent la terre. Et ils chantent la louange de Dieu… sur les mélodies grégoriennes… « Deus in loco sancto suo… » « Dieu qui dans ton Lieu saint fais habiter ceux qui n’ont qu’un cœur et une âme… » (Ps 67/68, 6-7)

La relique de la Sainte Épine XIIe siècle La relique de la Sainte Épine À ces moines cachés dans l’adoration et le travail, le Seigneur allait faire un présent digne de Lui : une relique rapportée de Terre Sainte par l’un des seigneurs de Sablé revenant de Croisade. Rien de moins qu’une ÉPINE de la COURONNE D’ÉPINES de JÉSUS ! Les moines sont comblés de bonheur et d’amour. Jésus couronné d’épines, Jésus ressuscité en gloire, leur manifeste ainsi son amour et sa présence !

XIIIe-XIVe siècles À l’époque de saint Louis, le monastère continue à se développer. Les moines chantent toujours… « Salve Regina, Mater misericordiae, vita, dulcedo, et spes nostra, Salve ! » « Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre douceur, notre espérance ! »

1425 : destruction du monastère de Solesmes Aux XIVe et XVe siècles, la guerre de cent ans ne pouvait que laisser des ravages. Voici le siècle de sainte Jeanne d’Arc, brûlée vive sur le bûcher, à Rouen. Voici le temps de l’épreuve pour les moines de Solesmes (et d’ailleurs…) dont le monastère est détruit par les Anglais, en 1425. Ils chantent toujours : « In te speravi, Domine, in manibus tuis tempora mea. » « En toi j’ai mis mon espérance, Seigneur, entre tes mains le temps de ma vie. » (Ps 31/30)

De douze moines qu’ils étaient ils ne sont plus que cinq… Mais… de nouvelles vocations viennent. Les moines reconstruisent l’église du monastère. Ils chantent : « Alleluia ! Pascha nostrum immolatus est Christus ! » « Alléluia ! Le Christ, notre Agneau pascal, a été immolé, alléluia ! »

des " Tombeaux " de Solesmes Les sculptures des " Tombeaux " de Solesmes ~~~ Après la guerre de 100 ans et la Peste noire qui ont causé tant de deuils dans les familles, se développe une dévotion marquée envers la Passion et la sépulture du Christ, envers la Compassion de Notre Dame, et aussi envers sa " dormition " et son assomption au ciel. Ces " Tombeaux " sont des lieux de résurrection. En reconstruisant leur église, les moines y font sculpter deux ensembles de statues si belles (les " Saints " de Solesmes) qu’elles feront la célébrité du monastère.

La mise au tombeau du Seigneur En 1496, dom Guillaume Cheminard, prieur, voit l’achèvement du tombeau du Christ, Chef-d’œuvre remarquable par la tendresse de la Vierge Marie, de saint Jean et de sainte Marie-Madeleine.

La mise au tombeau du Seigneur

de ses traits et la ferveur surtout à exprimer la foi Marie-Madeleine La sérénité de ses traits et la ferveur de sa prière tendent surtout à exprimer la foi en la résurrection prochaine de Jésus.

Le tombeau de Notre Seigneur a été conçu comme reliquaire de la Sainte Épine.

Le Tombeau de Notre-Dame " La belle chapelle " Après le Tombeau de Notre Seigneur, celui de sa Mère. Placé dans le transept gauche, face au Tombeau du Christ, un nouveau groupe de statues est achevé en 1533, sous le priorat d’un grand moine, dom Jean Bougler.

La belle chapelle

Les deux visages manifestent une semblable confiance absolue. Le calme et la sérénité exprimés par le visage de la Vierge chassent toute idée de douleur et insistent sur le caractère surnaturel de sa mort. Son expression est la même que celle de Jésus : on reconnaît le sourire. Les deux visages manifestent une semblable confiance absolue.

XVI siècle Renouveau de sainteté Façade de l’abbaye Saint-Pierre de la Couture XVI siècle Renouveau de sainteté L’ère de la Renaissance est aussi pour plusieurs celle d’un renouveau de la sainteté et de l’intelligence. Du milieu du XVe à la mi-XVIe siècle, deux noms méritent (entre autres) d’être retenus : ceux de dom Michel Bureau, père abbé de Saint-Pierre de la Couture au Mans, et de dom Jean Bougler, prieur de Solesmes déjà mentionné. Tous deux sont docteurs en théologie, tous deux cherchent la plénitude de la vie contemplative, si bien illustrée par la Marie-Madeleine du Tombeau de Notre Seigneur.

Vie monastique au XVIe siècle Comme le demande la Règle de Saint Benoît, l’Office divin demeure la grande occupation du moine, sept fois par jour et une fois la nuit. Il prend au minimum six heures de temps. Il doit être célébré avec soin et dignité. Le reste de la journée est consacré à la lecture et à la prière individuelle, et au travail d’un chacun, avec une attention particulière à l’étude. L’idéal est celui de la vie contemplative. Dom Thierry Barbeau (" Sub titulo Petri ", p. 38-39)

1518 : l’État s’empare des revenus du monastère, c’est ce qu’on a appelé la commende : les abbés n'étaient plus élus parmi les moines, mais désignés par le Roi de France. Il s'agissait de grands aristocrates qui ne résidaient plus dans l'abbaye. Cent années difficiles suivront, la vie monastique pourra-t-elle encore exister librement ? 1556-1664 : Les guerres de religion sévissent… Est-ce de nouveau la fin ? 1567 : Le monastère de Solesmes est attaqué par les protestants, il est en partie ravagé.

XVIIe siècle la vie reprend… La Congrégation de Saint-Maur amène un nouveau rebondissement. Au début du XVIIe siècle, la vie bénédictine est renouvelée par cette congrégation nouvelle placée sous le patronage de saint Maur, le disciple de saint Benoît, qui, croyait-on alors, avait autrefois apporté en Gaule la Règle de son Maître. Pleine de ferveur, la nouvelle Congrégation prit de l’expansion ; en son sein, le prieuré de Solesmes reprit vie. Saint Benoît Saint Maur

Le but propre des Bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur D’après dom Claude Martin, bénédictin, fils de la bienheureuse Marie de l’Incarnation, religieuse française fondatrice des Ursulines de Québec, « la fin propre et particulière de la Règle et de l’Ordre de saint Benoît n’est autre que la contemplation, puisque tous les moyens qui y sont en usage sont dans la pratique de la vie contemplative, comme sont l’éloignement du monde, la solitude, le silence, la psalmodie, la prière, la méditation, la lecture, le travail des mains et autres semblables… » (Dom T. Barbeau, p.52)                               

XVIIe-XVIIIe siècles L'arrivée des Mauristes insuffla un certain renouveau dans l'abbaye, et lui redonna une grandeur spirituelle qu'elle avait perdue. À cette époque, les bâtiments furent entièrement rénovés et l'on peut encore les admirer de nos jours.

La Grande Révolution de 1789 1789-1799 La Révolution française La Grande Révolution de 1789 s’est avérée une offensive violente contre l’Église. Des prêtres, des religieux, des religieuses furent emprisonnés, tués, ou déportés en grand nombre.

Fin XVIIIe siècle Que deviendra le petit prieuré sous la tourmente révolutionnaire ? Les quelques moines qui s’y trouvent sont dispersés, trois d’entre eux subissent la prison…

MARTYRS… II y eut des bénédictins et des bénédictines martyrs. Parmi eux, le supérieur général de la Congrégation de Saint-Maur, dom Ambroise Augustin Chevreux. Lorsqu’il fut considéré comme suspect par les révolutionnaires, dom Chevreux se cacha quelque temps chez une dame pieuse. Découvert, il fut conduit à la prison dite " des Carmes " à Paris. (Les révolutionnaires avaient fait une prison du Couvent des Carmes). Dans l’après-midi du 2 septembre 1792, les 191 prêtres enfermés dans cette prison furent massacrés, dont le père Chevreux et deux autres moines bénédictins. Allait-il rester de la Congrégation de Saint-Maur uniquement le portrait de dom Chevreux, le sceau de la Congrégation et un antiphonaire, objets gardés précieusement par la dame qui avait hébergé dom Chevreux ?

A suivre…

Montage : Les moniales bénédictines de l’abbaye Sainte-Marie des Deux-Montagnes Canada Chant : les moines de Solesmes