Résistance aux antibiotiques et Résister aux antibiotiques Journée de médecine générale d’ile de France 6 Avril 2013 Dr Jean Sébastien Cadwallader Dr Maxime CATRICE
Plan Surconsommation en France Mésusage et sur-usage des antibiotiques Conséquences
SURCONSOMMATION DDJ /1000hab/j : dose définie journalière constitue une posologie de référence pour un adulte de 70 kilos dans l’indication principale de chaque molécule, multiplié par le nombre de boites vendues ou remboursées En France on consomme trop d’ATB, on est le 2e pays européen après la Grêce le plus consommateur en 2009 (on a été souvent le 1er) Regardons par rapport à d’autres pays: Pays Bas seulement 11,4 Dose Définie Journalière par 1000 Habitants et par Jour, l’Allemagne seulement 14,9
SURCONSOMMATION
En europe conso moyenne 20,9 DDJ/1000H/j en 2009 Pays nord faible conso Est modéré Bassin méditerranéen : fort France 28,2 : tres au dessus moyenne européenne, pays à forte conso
En 2007 en France environ 100 millions de prescriptions d’antibiotiques par an, dont 80% effectuées en ville La surconsommation est liée également à un usage intensif d’antibiotiques dans l’élevage animal industriel >> 50% des antibiotiques produits dans le monde sont à usage vétérinaire >> résistances bactériennes chez l’animal transmises à l’homme par consommation de viande et contamination de l’eau Problème majeur de Santé Publique Plans antibiotiques 2001-2005, 2007-2010, 2011-2016 (obj de réduction de 25% de la consommation d’antibiotique) Plan national de réduction des risques d’antibiorésistance en médecine vétérinaire
Avec ces plans, la conso d’ATB a globalement diminué, 16% de diminution en 10ans, mais tendance à une réaugmentation depuis 2005, donc vigilance++ Pic de prescription en 2009, année ou il y a eu 2 pics de grippe Si on regarde l’origine des prescriptions en ville, 71% des ATB prescits le sont par des MG, logique puisque nous sommes les plus nombreux en ville, mais on peut pas dire que c’est pas nous!
MÉSUSAGE et SUR-USAGES Traitements inadaptés: durée de traitement trop longue / courte, mauvaises posologies, mauvaises indications++ Rapport Afssaps 1998: l’évolution des ventes d’antibiotiques suit les mêmes tendances que celles de l’incidence des syndromes grippaux
Une baisse de la conso en ville ne pourra être obtenue qu’en réduisant la prescription d’atb pr des mdies virales
CONSÉQUENCES Les ATB induisent une pression de sélection qui favorise les bactéries résistantes par rapport aux bactéries sensibles. Emergence de bactéries hautement résistante, Accélération récente de la dissémination au niveau mondial Très peu de nouvelles molécules commercialisées >> Risque d’impasse thérapeutique à court terme En Europe en 2009, 25 000 décès liés à des infections avec bactéries multi- résistantes, qui n’ont pu être traitées faute d’antibiotique efficace
Exemple du Gonocoque
Exemple du Pneumocoque
IL EST URGENT DE MIEUX ET MOINS PRESCRIRE+++ Sources: BEH 13 Nov 2012, n° 42-43 E. PILLY, Maladies Infectieuses et Tropicales, CMIT, Vivactis Plus Ed ; 2010 Plan antibiotiques 2007 – 2010 : propositions du Comité de suivi pour la deuxième phase du Plan pour préserver l’efficacité des antibiotiques (27/11/2007), p.42-56, www.sante.gouv.fr Dossier thématique : Résistance aux Anti-Infecteux, www.invs.sante.fr Bilan du Plan pour préserver l’efficacité des antibiotiques 2001-2005, www.sante.gouv.fr Agence du médicament - Direction des Etudes et de l’Information Pharmaco- Economiques : Etude de la prescription et de la consommation des antibiotiques en ambulatoire – Mai 1998 Journée Européenne d’information sur les antibiotiques – AFSSAPS : Emergence des bactéries multi-résistantes – Importance renforcée du bon usage des antibiotiques. Novembre 2010. www.afssaps.fr Dix ans d’évolution des consommations d’antibiotiques en France, Juin 2011, Afssaps
Cas Clinique 1 Paul a 4 ans, vu par votre collègue il y a 2 jours : pr fièvre depuis 2 jours, Ccl : rhino-pharyngite aigue fébrile, traitement symptomatique : doliprane, serum phy +/- pivalone. Vous revoyez paul avec sa maman. Fièvre à J4, toux grasse productive avec des vomissements de glaires, une rhinorrhée jaune. BEG, auscultation pulmonaire normale, pas d’angine, ni d’otite. La mère demande des antibiotiques, car paul a déjà fait une pneumopathie et elle craint que ce ne soit la même chose. « Vous comprenez, docteur, la dernière fois on a vraiment eu peur, et le médecin avait dit que ça aurait pu être grave si paul n’avait pas eu d’antibiotiques. Quelle réponse donnez-vous à la maman ? comment argumentez vous votre décision ?
Cas clinique 2 Vous remplacez le Dr Z. Sarah 3 ans, a une grosse rhino-pharyngite avec mal de gorge ++, Score de mac isaac à 1 : (fièvre <38 (0), Pas d’Exsudat amygdalien (0), Pas d’adénopathies cervicales antérieures douloureuses (0) toux (0), Age <15ans (+1)) MAIS la mère a peur que ça dérive en angine comme d’habitude et qu’elle soit obligée de revenir. Elle vous dit qu’elle ne va quand même pas revenir dans 2 jours quand ça se sera aggravé, d’autant plus qu’elle n’a pas de mutuelle et qu’elle a à sa charge les 6,90 euros à chaque consultation. Elle vous dit que d’habitude, le Dr Z lui donne une ordonnance d’antibiotiques à utiliser au cas où ça s’aggrave, comme ça elle n’est pas obligé de revenir. Que faites vous, comment lui expliquez vous votre prise en charge, que lui prescrivez vous ?