Inégalités et développement BRDH/BRA Atelier Technique Régional sur la mesure du Développement Humain Dakar – Septembre 2008
Inégalités et développement humain En lisant l’œuvre de Sen, sur laquelle se base la perspective du Développement Humain , trois aspects ressortent: La nature multidimensionnelle des indicateurs de bien-être et de développement L’importance fondamentale de l’inégalité L’accent mis sur l’ex-ante, axée sur les processus.
Inégalités et développement humain L’IDH a particulièrement réussi à : Révéler l’aspect multidimensionnel du processus de développement Retirer l’accent mis sur la croissance et sur le partage automatique, à savoir que la croissance va en faire bénéficier tout le monde L’inégalité entre les pays Par exemple, en 2006, un enfant né dans l’un des 20 premiers pays peut espérer vivre jusqu’à l’âge de 80 ans au moins, mais s’il ou elle naît dans l’un des 20 derniers pays, son espérance de vie n’est que de 49 ans au maximum.
23.5% au niveau de l’éducation 52% au niveau du revenu L’inégalité entre régions : Ecart entre la ville de Mexico et l’Etat de Chiapas 10.1% au niveau de l’espérance de vie 23.5% au niveau de l’éducation 52% au niveau du revenu
Inégalités et l’IDH L’indice n’a pas réussi à mettre le thème des inégalités au sein même des pays à l’ordre du jour, bien que l’égalité des chances pour touts les groupes de la société soit au cœur du travail de Sen sur les capacités et fonctionnements L’IDH, qui est un indice agrégé, masque les disparités entre les riches et les pauvres et entre les femmes et les hommes, en termes d’accès à l’éducation, aux services de santé et à un niveau de vie décent Le RMDH de 2006 avait présenté des valeurs séparées pour 5 quintiles de revenu dans 13 pays Analyse élargie à 30 pays, dont 11 pays de l’OCDE Un pays peut afficher de bons résultats dans son IDH agrégé même si ses habitants sont confrontés à d’importantes disparités sur le plan des chances.
Quelques résultats En terme de revenu, l’Amérique latine est la région la plus inégale Cependant, lorsque nous comparons les IDH par quintile de revenu, certains pays africains présentent plus d’inégalités Par exemple, au Brésil, au Guatemala et au Pérou, le rapport de l’IDH entre le quintile le plus riche et le quintile le plus pauvre est d’entre 1,6 et 1,7, alors qu’il tourne autour de 1,9 au Burkina Faso et à Madagascar et qu’il atteint 2,5 en Guinée
Comparaison entre groupes dans les pays Par exemple, en Pologne, pays classé 39ème selon l’IDH cette année, on observe des différentiels considérables entre les riches et les pauvres : Le quintile le plus riche est 19ème, tandis que le quintile le plus pauvre chute à un niveau de développement moyen et est classé 79ème, un écart de 60.
La désagrégation n’est pas simple Exigeante en terme de données : LSMS, DHS, etc. Il faut créer des indicateurs statistiques sur la base des données disponibles en utilisant « data matching » techniques Par exemple, utiliser le données DHS pour calculer l’espérance de vie ; et les LSMS pour créer une proxy pour le revenu
Deuxième approche Mais, le QIDH ne permet pas d’incorporer les inégalités dans l’IDH, car on n’analyse que des désagrégations L’agrégation par des moyennes généralisées permet d’incorporer les inégalités au sein des dimensions répondant aux propriétés désirables Page 41 du Précis, l’étude de cas du Mexico, et Foster, et al. 2005
Caractéristiques La deuxième approche permet d’estimer la perte en DH due aux inégalités. L’ISDH fait la même chose car il ajuste l’IDH face aux inégalités entre les sexes Exigeant en terme de données Des données recueillies à partir de recensement et d’enquête sur les ménages sont nécessaires Dans cette approche générale, l’IDH traditionnel peut être vu comme un cas spécial où la société ne s’intéresse pas aux inégalités
Conclusions Les Rapports sur le développement humain ont essayé deux approches pour analyser les inégalités dans le DH : La première approche : ne rend pas l’IDH sensible aux inégalités, mais cherche uniquement à désagréger l’IDH régionalement, entre groupes, etc. La deuxième essaye d’ajuster l’IDH de manière à le rendre sensible aux inégalités Les moyennes généralisées sont l’approche la plus solide pour le faire, mais exigent de nombreuses données
Conclusions (2) Toutes les approches sont utiles et complémentaires Leur utilisation dépend de la disponibilité de données … … Mais également, du type de problématiques que l’on veut aborder
Annexes
Estimation du revenu pour le QIDH Ln yhlsms=blsmsohis+mh Ln yhdhs=blsmsodhs Ou, l’estimation d’un indice d’actifs “proxy” de la richesse
Estimation des autres composantes du QIDH Estimation de l’espérance de vie a besoin de l’utilisation des tableau d’équivalence avec le taux de mortalité Le taux d’alphabétisme : aq=1/nqS I (aq>a) pour tout q=1,2…5 I = 1 ai > a I = 1 ai < a Il y a finalement un processus de normalisation en utilisant le ratio entre les valeurs calculées et les valeurs agrégées calculées par le PNUD
Agrégation par les moyennes généralisées La classe d’indices suggérée est: q(x) = [(x1q + … + xnq)/n] 1/q Pour tout q 0 et q(x) = (x1…xn)1/n si q= 0 Les moyennes généralisées rendent l’indice sensible aux inégalités entre les différentes dimensions et entre individus
Interprétation La valeur de q est: “aversion sociale à l’inégalité” La généralisation rend l’IDH traditionnel un cas spécial où q=0 ( un cas où la société ne s’intéresse pas aux inégalités) L’indice proposé permet de “Punir” l’indice de développement s’il y a des inégalités Identifier la “perte de développent” due à un “développement inégal” (inégalité entre dimensions) et la perte due aux inégalités entre individus, ce qui a des répercutions fort différentes en terme de politiques