Formation sur le transport Spatial

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
ENERGIE et PUISSANCE.
Advertisements

DECOLLAGES ET MONTEES ADAPTES
1. Résumé 2 Présentation du créateur 3 Présentation du projet 4.
Page 1 Retour sur le e- tourisme. Page 2 Quelques chiffres…
Journée EDD 28 mars 2012 Lycée clément ADER Tournant en Brie
Les moteurs fusée A quoi ça sert ? Comment ça marche ?
ENERGIE et PUISSANCE.
Une Ville de Zurich durable – en route pour la société à 2000 watts Forum FEDRE 22 janvier 2008 Robert Neukomm Conseil municipal.
1 CCGD ENERGIE Les panneaux solaires 2 Information publique 20 mars 2008 Salle communale Dampicourt.
Les satellites.
Le Centre dEtudes Spatiales de la BIOsphère SMOS : une mission vitale Tour dhorizon scientifique > Objectifs scientifiques Préparation de la mission SMOS.
Concept Qualité Habitat Energie
SPCTS – UMR CNRS 6638 University of Limoges France
Capteurs et Actionneurs
VIRAGES SYMETRIQUES EN PALIER, MONTEE ET DESCENTE
Illustration satellite
Sirop de Liège « industriel »
L'énergie hydroélectrique.
LES ENERGIES NON RENOUVELABLES 1.
Le ciel de février 2012 par Hugues Lacombe le 31 janvier 2012 (à laide du logiciel Coelix APEX) 1.
Un satellite est un corps tournant autour d’une planète ou d’une lune.
Module 1 - Introduction Part 1
Quel est cet astre au comportement si curieux ?
SERABEC Simulation sauvetage aérien avec un Hercule C130. Départ de St-Honoré le 4 octobre Durée de vol 3 heures. Premier vol en Hercule pour les.
LE SON & L’ AUDITION Dr CHAKOURI M.
UVSQ Master CEDER UE 2 (2.1) Versailles, le 16 octobre 2007 LA MAÎTRISE DE LA DEMANDE DELECTRICITE Par Souleymane KOLOGO.
Au fond, cest quoi lénergie? Lavenir des planètes est-il écrit dans les grands principes de la physique…
1 DEMANDE DAUTORISATION DEXPLOITER DE LENSEMBLE DE PREPARATION DES CHARGES UTILES S3 (EPCU S3) Présentation au CLIC du
Incinérateur de Québec
Chapitre 2. Les lois de Newton
Le CNES c’est Classe.
DEVELOPPEMENT DURABLE » « Penser global, agir local »
Activité 1 : les satellites géostationnaires
Forcalquier, 2-6 Septembre 2002Ecole dété du GRGS – La poursuite de satellie par satellite La poursuite de satellite par satellite (Satellite-to-Satellite.
LES NOMBRES PREMIERS ET COMPOSÉS
PRESENTATION DE LA GESTION DES RISQUES
CHAPITRE 4 LE POTENTIEL ÉLECTRIQUE.
Systèmes mécaniques et électriques
Représentation des systèmes dynamiques dans l’espace d’état
2. Théorie de la consommation (demande)
6 octobre 2011 Suivi PREBAT - CETE Méditerranée Les r é sultats / Pignan Jean-Alain Bouchet CETE Méditerranée Montpellier – 6 octobre 2011 Retours dexpériences.
1. Le premier satellite artificiel.
RAVITAILLEMENT ISS.
Les différentes étapes
MISE EN APPLICATION DES DIRECTIVES ATEX
LE MOTEUR DIESEL Rappels de B.E.P..
Chapitre 2 : La guerre froide. L’après guerre ( ) Objectif militaire : disposer d’un missile capable de transporter une tête nucléaire URSS et.
SYNTHÈSE CYCLOPOUSSE Parcours : Développement durable et efficacité énergétique globale des systèmes Module : Intitulé du module.
Le CNES c’est Classe.
UHA-FST Année L1S1-1 Examen de janvier 2009 – Durée 90 minutes Introduction aux concepts de la Physique N° carte étudiant:………………… 1- De ces trois.
2011 c’est Classe Le CNES Thierry FLORIANT CNES. … et des sondes qui partent observer le soleil, les planètes, les comètes, et voyagent pendant des années…
UHA-FST Année L1S1-2 Examen de janvier 2007 – Durée 90 minutes Introduction aux concepts de la Physique N° carte étudiant:………………… 1-Donner la propriété.
Amérique du nord 2013 Exercice 2 STATION SPATIALE ISS (6,5 points)
L’Univers et le système solaire
Transmission de l’information
Les différentes formes d’énergie
Les satellites Le rayonnement solaire réfléchi par les objets
UHA-FST Année L1S1-2 Examen de janvier 2006 – Durée 90 minutes Introduction aux concepts de la Physique N° carte étudiant:………………… 1-Donnez votre.
Partie II: Temps et évolution Energie et mouvements des particules
GOUVERNANCE ET DEMARCHE QUALITE
Espace : lancement d'un ravitailleur européen L'ATV Jules Verne a été lancé et placé sur orbite à l'aide d'une fusée Ariane 5 ES-ATV. Ce "camion de l'espace"
Filière des Microsatellites Myriade
Galileo ? Bien plus qu’un système de navigation ! R. Warnant Professeur Université de Liège Géodésie et positionnement par satellites Chef de section ff.
LES TURBOREACTEURS.
LES PRINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE
ENSEMBLE DE LANCEMENT VEGA PROTECTION DES PERSONNES
Ariane 5.
Les Formes de l’Energie
La gravitation universelle
Nom de l’auteur BOUAZIZ INES
Transcription de la présentation:

Formation sur le transport Spatial Pour enseignants de la communautés des villes Ariane Conférence 1 Les grands principes physiques d’un lanceur Programme Ariane 5 Nathalie GIRARD CNES – Direction des Lanceurs nathalie.girard@cnes.fr Cité de l’Espace Toulouse, le 9 juillet 2008

Plan général de la présentation : 1. Pourquoi aller dans l’espace ? 2. Un lanceur qu’est ce que c’est ? Missions principales Principes de satellisation Principes de propulsion 3. Ariane 5

Pourquoi aller dans l’espace ?

1. Pourquoi aller dans l’espace 1. Développement durable  Support d’aide à la décision sur des enjeux majeurs : . Ressources en eau . Changements climatiques . Traitement des pollutions . Prévision et gestion des crises et des risques naturels

1. Pourquoi aller dans l’espace 2. Science  Contribution fondamentale aux recherches relatives à : . L’exploration de l’univers . La connaissance de la Terre . L’origine de la vie . La physique fondamentale . L’exploration planétaire (notamment Mars) Nébuleuse Eskimo Carte de Gravimétrie

1. Pourquoi aller dans l’espace 3. Société de l’information et de la mobilité  Préparation et utilisation des technologies du futur : . Diffusion multimedia point / multipoints . Outils de positionnement et de navigation . Applications associées . Technologies des télécommunications Intelsat 901 Cospas-Sarsat

1. Pourquoi aller dans l’espace L’utilisation de l’Espace est omniprésente et vitale L’accès à l’Espace est fondamental et stratégique

Un lanceur , qu’est ce que c’est ?

Concevoir un système de lancement L ’accès à l ’espace relève d ’une démarche économique et stratégique La conception est orientée par des objectifs de compétitivité techniques et économiques L ’objectif est de donner une vitesse et une position précise dans l ’espace à une charge utile pour la satelliser (ou la libérer de l ’attraction terrestre, éventuellement de la ramener ) Mais un système de lancement moderne c’est aussi … Un service proposé à un client qui propose et garantit: Performance / Précision orbitale / Fiabilité / Ambiances maîtrisées / Facilité (flexibilité) opérationnelle / coût minimal... Un Système de lancement = Lanceur + Moyens sol

Comparaison des systèmes de transport Un lanceur n’est pas un vélo

Un lanceur n’est pas un vélo Quelques chiffres en guise de comparaison … Pas d’essai échelle 1 avant le premier vol Pas de possibilité de simuler au sol de façon complément représentative le vide, les variations d’accélérations, l’environnement acoustique du décollage, la dynamique… La précision finale d’injection est de 10 km a 36000 km d’altitude Ratio 1 à 100 entre la masse de la charge utile et la masse d’ergols à bord Cout : 12 to 15 € le gramme de charge utile en orbite GTO (idem prx de l’or pur )

Un système bouclé….. C'est un système complexe, avec de nombreuses interfaces externes et avec couplage entre toutes les disciplines Étagement Optimisation de la trajectoire Contrôle de vol Efforts généraux Flux thermiques Architecture électrique, Programme de vol Contraintes externes : -au sol : vent, pluie, foudre -en vol : vent, foudre, rafale, protons, météorites Lanceur Etage 3 Etage 2 Moteurs Structures Équipements électriques Etage 1 Bâtiments d’intégration Baies de contrôle Table de lancement Spécifications de besoin : types de missions, performances (masse CU, confort, fiabilité), coût récurrent, cadence de lancement, date de disponibilité Ensemble de lancement Base de lancement Meteo Sauvegarde Stations de poursuite

Les missions et contraintes Mission principale : mise en orbite des satellites (altitude, vitesse, pente) pour un coût minimum Missions secondaires : offrir un volume utile aux satellites préparer les satellites avant le lancement (essais, remplissage) conditionner les satellites (thermique, électrique, ordres) Protéger les satellites de l’environement extérieur Fournir des informations au centre de lancement Contraintes : respect d ’un environnement spécifié (efforts, dynamique, chocs, acoustique, thermique, pollution, ...) contraintes de sauvegarde (proche, lointaine) Respect de la fiabilité , disponibilité Cadence de lancement Interchangeabilité des charges utiles …

Missions d’un système de lancement

Orbite géostationnaire GEO (Geostationnary Earth Orbit) « un satellite GEO semble toujours immobile à la verticale d’un lieu donné » l’altitude d’un satellite GEO est 35.786 km  36.000 km Applications : téléphone, télévision, radio, communications, météo… Exemples : Familles ASTRA, Hot-Bird, Intelsat, Telecom, Meteosat...  c’est le premier marché du spatial  dernier recensement : 1124 objets en GEO dont 346 contrôlés

Carte des satellites GEO enregistrés

. les fusées injectent les satellites en GTO Orbite de Transfert géostationnaire GTO (Geostationnary Transfer Orbit)  c’est l’orbite la plus fréquemment visée par les fusées . les fusées injectent les satellites en GTO Forte influence de la position du pas de tir : Attention à la comparaison des performances les satellites doivent ensuite se circulariser pour arriver en GEO gamme d’orbites d’apogée 35.786 km et de périgée bas (200 à 1000 km)

Orbite Héliosynchrone SSO (Sun Synchronous Orbit) un satellite SSO présente toujours le même angle Soleil - Plan orbital - Terre La Terre a une forme un peu aplatie Cet effet modifie la forme des orbites en faisant tourner le plan de l’orbite, On synchronise la rotation du plan orbital et celle de la Terre autour du Soleil altitude  600 à 1000 km circulaire, inclinaison  97 à 99 ° Nombreuses applications très variées Observation de la terre, météo, Environnement, défense Exemples: SPOT, Helios, Envisat, Landsat, ERS, Key-Holes

Orbites Basses LEO (Low Earth Orbit) Gamme d’orbites basses (1000 à 2000 km) fortement inclinées (70° ou plus) période courte ( 1 heure 30) très bonne couverture mondiale Constellations = réseaux de satellites Marché très prometteur jusqu’en 2000, semble en panne aujourd’hui Redemarrage potentiel avec “Internet in the skies” Applications : communications, téléphonie mobile, localisation Exemples : Iridium (78 satellites), Globalstar (56 satellites)

Orbites Moyennes MEO (Medium Earth Orbits) Orbites moyennes (20,000 to 25,000 km) fortement inclinées (55° to 60°) Période longue ( 12 h) Très bonne couverture terrestre Essentiellement utilisées pour la navigation GPS 1 & 2 (28 sats) Glonass (24 sats) Compass (20 sats) Galileo (30 sats) Marché important, stratégique mais relativement limité

International Space Station ISS Gamme de mission vers l’ ISS: Missions habitées (Soyuz, Shuttle puis Orion, Dragon ?) Missions automatiques Marché à moyen terme fortement inconnu Entrainement pour les missions d’explorations ? 9 missions européennes prévues de l’ATV ( Automated Transfer Vehicle ) Altitude: 350 à 450 km Inclinaison: 51.6°

Missions scientifiques Gamme de mission très large Orbite terrestre Exploration planétaire Missions de libération …. Exemples : XMM, Rosetta, Soho, Hubble Space Telescope, Picard, … Marché « institutionnel »

Les orbites en résumé - 23 -

Principes de satellisation

3. Principes de satellisation

3. Principes de satellisation

3. Principes de satellisation

3. Principes de satellisation

Principes de Propulsion

LA FONCTION PROPULSION But : Fournir une force de poussée pour déplacer un véhicule. Sur les lanceurs on distingue 2 fonctions différentes : Placer sur orbite : Accélérer un véhicule depuis la terre vers une orbite donnée (translation) => Moteurs HM7, Vulcain Le contrôle d’attitude : Fournir un couple pour orienter le composite dans une direction (rotation) (SCA A5, SCAR A4)

LA FONCTION PROPULSION On crée a force propulsive par un débit de gaz qui exerce une action sur le milieu extérieur et par conséquent une réaction égale et opposée sur le lanceur Conservation de la quantité de mouvement : m.v = M.V soit en derivant par rapport au temps F = m. = Q.V L ’efficacité d ’un moteur fusée se mesure la vitesse d’ejection des gaz  Un moteur fusée ne sert qu’à éjecter le plus de masse possible, le plus vite possible ! m, v M, V

LA FONCTION PROPULSION La poussée est donc d’autant plus forte que : le débit éjecté est important la vitesse d’éjection est grande L’énergie disponible peut être de nature multiple mais en propulsion actuelle lanceur on utilise l ’énergie chimique : on obtient le débit par mélange de produits solides ou liquides réagissant dans une chambre de combustion La vitesse des gaz est réalisée par détente dans une tuyère qui transforme l’énergie interne des gaz en énergie cinétique

Petits moteurs gaz froids . Détente dans le vide de gaz légers (H2, Hé, N2) . Dérivés du ballon de baudruche . Vitesses d’éjection faibles w  800 à 1500 m/s . Débits très faibles  très faibles poussées ( 50 N)  contrôle d’attitude des satellites ou des étages supérieurs de fusée Exemple du Système de Contrôle d’Attitude et de Roulis SCAR d’Ariane 4

Petits moteurs gaz chauds - monoergols . Amélioration du principe du moteur à gaz froid en chauffant l’ergol avant éjection . Décomposition d’ergols très énergétiques (N2H4, H2O2) sur un lit catalytique . Performances assez élevées (w  2400 m/s) . Débits massiques limités  poussées faibles : utilisation comme propulsion principale de satellites (Spot) ou pour le contrôle d’attitude des étages supérieurs de fusée

Ergols solides . Poudre = mélange oxydant (comburant) + réducteur (combustible) + liant . Réaction d’oxydo réduction : - oxydant le plus classique : Perchlorate d ’Ammonium - réducteur le plus classique : Aluminium - liant le plus classique : Polybutadiène . Vitesses d’éjection honorables (w  2900 m/s) . Débits massiques très élevés  très fortes poussées  moteurs très utilisés, surtout comme propulseurs d ’appoint

Bi-ergols "stockables" ou "semi-stockables" : . Comburants classiques : acide nitrique (HNO3), peroxyde d ’azote (N2O4), Oxygène Liquide LOX... . Combustibles classiques : Kérosène, DiMéthylHydrazine (UDMH) (N2H2(CH3)2), MonoMéthylHydrazine MMH, Méthane CH4... . Vitesses d’éjection élevées (w  3400 m/s) . Débits massiques élevés (q  2,5 tonne/s)  Très fortes poussées  moteurs très utilisés pour toutes les applications fusée

Bi-ergols cryotechniques . Couple d’ergols le plus utilisé : H2 + O2 à l’état liquide (génération d’eau) . Très complexe d ’utilisation : problèmes de stockage température du LH2 : -253 °C, LOx : -183 °C densité du LH2 très faible (70 kg/m3) donc gros réservoirs réaction non-hypergolique : pas d ’auto inflammation . Vitesses d’éjection très élevées (w  4600 m/s) . Débits massiques élevés (q  500 kg/s)  moteurs très utilisés pour toutes les applications fusée