Principe de Curie et application à la matière condensée
Principe de Curie Le principe de Curie Énoncé par Pierre et Jacques Curie, en 1894, alors qu’ils étudiaient la piézoélectricité Permet d’obtenir une analyse qualitative d’un phénomène Simplifie la modélisation d’un phénomène ou la conception d’une expérience J. Sivardière. « La symétrie en mathématiques, physique et chimie » PUG, Grenoble 1995. Cause : système physique et son environnement Système physique : atome, molécule, cristal, échantillon quelconque Environnement : Champ électrique, magnétique, gravitationnel onde incidente, force ou contrainte appliquée Effet : Une propriété physique « Les symétries des causes sont inclues dans celles des effets » « L’effet est plus symétrique que la cause »
« Lorsque certaines causes produisent certains effets, Formulation exacte « Lorsque certaines causes produisent certains effets, les éléments de symétrie des causes doivent se retrouver dans les effets produits » « De même, lorsque certains effets révèlent une certaine dissymétrie, cette dissymétrie doit se retrouver dans les causes qui leur ont donné naissance » Pierre Curie, 1894
Relations entre groupes de symétrie K : groupe de symétrie de la cause G : groupe de symétrie de l’effet K est un sous-groupe de G K G Principe de Curie semblable au principe de Franz Neumann (1833) : Les propriétés physiques macroscopiques d’un cristal possèdent la même symétrie ponctuelle que ce cristal. Minnigerode B. (1884) : K (cristal) sous-groupe de G (propriété) Avec Curie, notion de cause et effet rend le principe opérationnel.
Exemples Cause : Molécule d’eau K=2mm Effet : polarisation m G=m K G m Cause : cristal et faisceau de rayons X K=3/m m=3 Effet : diagramme de diffraction G=6 K G
plus symétrique que les causes » Autres formulations « Les effets produits peuvent être plus symétrique que les causes » « La dissymétrie crée le phénomène » « Il n’y a pas de génération spontanée de dissymétrie »
Le Principe de Curie est utilisé sans être nommé Évidence ? Le Principe de Curie est utilisé sans être nommé Problèmes d’électrostatique Mécanique du point Un phénomène dissymétrique fait recherche une cause dissymétrique Par raison de symétrie…
« L’erreur » de Curie… …les brisures de symétries Flambage ? Effet pas unique Métastabilité… …transitions de phases ¥/mm Double ballon R<Rc R>Rc Hydrodynamique Figures de Chladni
Pasteur et l’asymétrie En 1844 Pasteur travaille sur l’acide tartrique Louis Pasteur 1822-1895 Deux formes : acide tartrique actif optiquement acide paratartrique, racémique, inactif Problème de l’isomérie... Pasteur étudie les cristaux racémiques et sépare les formes droites et gauches (1848). Dextrogyre a positif L’asymétrie, c’est la vie Certaines fermentations donnent des molécules optiquement actives car elles consomment une des deux formes. Le fermentation est un processus du vivant études des microorganismes, vaccins. Dans les champs de l’observation, le hasard ne favorise que les esprits préparés
Le principe de Curie généralisé Cause de symétrie K S’il n’y a qu’un effet, de symétrie G S’il l’effet obtenu n’est pas unique, il brise la symétrie K, et forme avec les autres effets un ensemble de symétrie G’ Vers le théorème de Wigner… K G K = G’
Symétrie des grandeurs physiques Grandeurs polaire et axiale Polaire (m) : signe ne dépend pas de la convention d’orientation F, E, D, v, m, Axiale (/m) : dépend de l’orientation de l’espace Moments de force, B, H, M... Force de Lorentz ? : F = q v B Paradoxe de Mach S N S N Problème OZMA… Dimensionalité et chiralité
T. D. Lee and C. N. Yang, Phys. Rev. 104, 254 (1956) Brisure de la parité T. D. Lee and C. N. Yang, Phys. Rev. 104, 254 (1956) Wu et al. Phys. Rev. 105, 1413 (1957) Désintégration b du 60Co e- 60Co N Symétrie CPT… Charge Parité Temps /m
1-Définition du Nord magnétique S Résolution d’OZMA M. Gardner, L’Univers ambidextre 1-Définition du Nord magnétique S 2-Définition de la gauche 60Co N Haut S=gauche I (devant)
Brisures de symétries du vivant Crabes violonistes Flétans et plies naissent avec les yeux de chaque côté... Les mollusques sont dextres, plus rarement sénestres gauches... ADN Hélice droite pour TOUS les êtres vivants
Importance de la chiralité Origine de la vie Homochiralité du vivant Pas d’explication à partir de lois physiques Hypothèse : Force de coriolis, interaction faible. Origine de la vie extraterrestre ? Météorites, influence du rayonnement polarisé. Pharmacologie Énantiomères ont une action différente Vitamine C, parfums, thalidomide Cristaux d’aspirine vus sous polariseurs croisés
Tenseur des contraintes x3 Tenseur des contraintes J.F. Nye : Physical properties of crystals s33 s23 s13 Contrainte : force/m2 Homogène : indt élément de volume Pas de force ou de couple sij=sji s32 s31 s22 x2 s12 s21 s11 x1 Force ¥m Compression symétrique ¥/mm Cisaillement mmm
Ferroélectricité Les groupes cristallins compatibles avec une polarisation P L’effet P a le groupe de symétrie du cône G= m Les classes de symétrie K de la cause vérifiant K m sont : 1, 2, 3, 4, 6, 2mm, 3m, 4mm, 6mm, m En étendant la notion aux cristaux apériodiques : 5, 7, 8, 5m, 7m, 8mm a b c Exemple du quartz Groupe d’espace P312, classe 32
Polarisation électrique sous contrainte Tenseur piézoélectrique Piézoélectricité Polarisation électrique sous contrainte G /mm m Quartz Contrainte // A3 O 2- Si 4+ A2 P // A2 P Modèle Meissner (1927) FAUX ! Tenseur piézoélectrique
Diminution des symétries croissance de l’ordre Symétrie et ordre Diminution des symétries croissance de l’ordre Eau très symétrique /m/m mais désordonnée Glace, cristal, moins symétrique plus ordonné
Transition de phase Phase I G1 Phase II G2 Tc T Théorie de Landau : h G1 et G2 n’ont pas de relation groupe/sous-groupe : Transition du 1er ordre (soufre a soufre b) G1 est sous-groupe de G2 (G1 G2) On peut définir un paramètre d’ordre h nul dans la phase la plus symétrique h h Tc T Tc T h discontinu Transition du 1er ordre Hystérésis, chaleur latente h continu Transition du 2nd ordre Coexistence au point critique
Liquide isotrope /m/m Cristaux liquides Liquide isotrope /m/m T=236 °C Nématique /mm T=200 °C Smectique A T=175 °C Smectique C
Rhomboédrique Orthorhombique Tétragonal BaTiO3 Ferroélectrique Pérovskite ABO3, ferroélectrique T > 120 °C, Cubique Pm3m, paraélectrique 0°C < T < 120 °C, Tétragonal P4mm, ferroélectrique P4mm Pm3m, transition du 1er ordre (domaines). -90°C < T < 0 °C, Orthorhombique Cmm2 Cmm2 P4mm, transition du 1er ordre. T < -90 °C, Rhomboédrique R3m R3m Cmm2, transition du 1er ordre. Ba2+, Ti4+, O2- 4 Å O 1er 1er 1er Ti Rhomboédrique Orthorhombique Tétragonal Ba