L’installation des démocraties populaires (1945-49): Pourquoi ? * En 1945, grand prestige de l’URSS soviétique : - grand vainqueur de la guerre : est entré le 1er dans Berlin - il a libéré l’Europe de l’Est de l’occupation allemande. * En 1945, grand prestige des communistes partout en Europe : - ils ont massivement résisté au nazisme à partir de 1941. - en Yougoslavie et en Albanie, les partisans communistes qui ont libéré le pays s’emparent du pouvoir. - ailleurs, l’armée rouge installe des gouvernements de coalition ou « Fronts nationaux » regroupant des partis qui ont résisté (libéraux, sociaux-démocrates et communistes). Ils procèdent au partage des terres, revendication ancienne car la répartition des terres y était très inégalitaire (par exemple en 1945 en Roumanie, très grandes propriétés trop + celles des colons allemands, des anciens collaborateurs et des criminels de guerre) ; il permet le ralliement des paysans. De même, ils nationalisent les grandes banques, les usines et les commerces privés.
Elimination progressive des autres partis : la "tactique du salami". Un but, vérouiller le pouvoir en éliminant, en chassant, en neutralisant, en découpant l'opposition démocratique et non communiste "tranche après tranche, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien". Ainsi, les partis socialistes et libéraux sont écartés du pouvoir. [Un exemple : en 1947, Béla Kovacs, secrétaire général du parti des petits propriétaires grand vainqueur des élections de 1945 avec 57 % des suffrages, est arrêté pour « complot contre la sécurité de l’armée rouge » et son parti est dissous]. Les « élections libres » promises à Yalta ont lieu mais avec des irrégularités, fraudes, pressions, listes éliminées.
Tactique du coup de force, avec, comme exemple le coup de Prague en 1948. - la terreur de masse est organisée, les procès politiques se multiplient : en Pologne, élimination de 8700 adversaires de 1945 à 1948 (en particulier des membres de l’AK, armée nationale de résistance non communiste).
Dès lors, les 2 Europe sont séparées par le « rideau de fer ».
Le modèle soviétique s’étend à tous ces pays Des institutions calquées sur celles de l’URSS. (voir modèle soviétique) Une économie dirigée. (voir modèle soviétique). Une société encadrée : * Contrôle permanent : - les syndicats sont de simples « courroies de transmission » du PC - endoctrinement de la jeunesse (jeunesses communistes, pionniers ; parades, défilés) - contrôle des Eglises, adversaires déclarés des communistes (Pologne). censure de la presse ; enseignement contrôlé ; art au service du « réalisme socialiste ». * Mais ces régimes garantissent de grandes avancées sociales : - urbanisation et industrialisation. - la généralisation et l’allongement de l’enseignement permettent la formation d’une intelligentsia loyale au régime. - protection sociale étendue, pas de chômage. - rôle important des femmes dans la population active.
Satellisation et dépendance envers l’URSS : -a) Des courroies de transmission : * Le Kominform (1947-55), gardien de l’orthodoxie, veille au respect des «traités d’amitié» signés entre les démocraties populaires et l’URSS. Il leur dicte leur politique étrangère. * Le Pacte de Varsovie (1955). * Le CAEM ou Comecon (1949), sorte de marché commun pour le seul bénéfice de l’URSS : ainsi, la Pologne doit importer d’URSS la moitié des céréales et hydrocarbures dont elle a besoin en 1950, et les ¾ du minerai de fer. Il organise la « division socialiste du travail » : chaque pays doit se spécialiser dans un secteur économique. -b) Stalinisation et « normalisation » de l’Europe de l’Est : * Ces pays sont devenus, de gré ou surtout de force, communistes, mais ce n’est pas suffisant pour Staline. Il lui faut des dirigeants à l’échine souple, sans forte personnalité, qu’il puisse manipuler ; sinon, il les « casse ». * Ainsi, lutte contre le « titisme » (1947-48) : - en 1945, les communistes yougoslaves dirigés par Tito ont réussi à libérer, seuls, leur pays. -en 1948, le parti communiste yougoslave, trop indépendant aux yeux de Staline, est exclu du Kominform pour « déviation nationaliste de droite ». * Staline accuse alors de collusion avec Tito et le camp atlantiste les leaders dont il ne veut pas : - exécutions (Slansky, en Tchécoslovaquie ; Rajk en Hongrie ; Kostov, en Bulgarie) ; emprisonnements (Gomulka, en Pologne ; témoignage d’A. London, dans L’Aveu). - répression, ouverture de camps en Europe Centrale.
-b) Stalinisation et « normalisation » de l’Europe de l’Est : Ces pays sont devenus, de gré ou surtout de force, communistes, mais ce n’est pas suffisant pour Staline. Il lui faut des dirigeants à l’échine souple, sans forte personnalité, qu’il puisse manipuler ; sinon, il les « casse ». * Ainsi, lutte contre le « titisme » (1947-48) : - en 1945, les communistes yougoslaves dirigés par Tito ont réussi à libérer, seuls, leur pays. -en 1948, le parti communiste yougoslave, trop indépendant aux yeux de Staline, est exclu du Kominform pour « déviation nationaliste de droite ». * Staline accuse alors de collusion avec Tito et le camp atlantiste les leaders dont il ne veut pas : - exécutions (Slansky, en Tchécoslovaquie ; Rajk en Hongrie ; Kostov, en Bulgarie) ; emprisonnements (Gomulka, en Pologne ; témoignage d’A. London, dans L’Aveu). - répression, ouverture de camps en Europe Centrale.
La remise en cause de l’ordre stalinien (1953-68) Les premiers signes : * Raisons : - économiques : .collectivisation forcée de l’agriculture désorganisation et faibles récoltes pénurie de produits alimentaires et ravitaillement difficile. .choix de l’industrie lourde et faiblesse des biens de consommation .poids des dépenses militaires .pénurie de logements, à cause de la guerre et du retard de l’indus- trie du bâtiment. - sociales et politiques : .absence de liberté et système totalitaire. . atteintes aux acquis sociaux (horaires de travail, cadences, salaires). . nombreuses condamnations pour des actes de sabotage. Emeutes à Berlin Est en 1953.
XXème Congrès du PCUS (février 1956): Déstalinisation. les démocraties populaires retiennent en particulier l’affirmation de Khrouchtchev sur les voies nationales vers le communisme. Emeutes à Poznan en juin 1956.
Révolution à Budapest en octobre 1956, réprimée dans le sang par les troupes du Pacte de Varsovie.
Tentative d’instauration d’un « socialisme à visage humain » en Tchécoslovaquie. Mais, là encore, les chars Soviétiques mâtent le printemps de Prague.