Héraclès, Alias Hercule, Travaux en tous genres

I) Des débuts hors du commun Sa mère est Alcmène, une mortelle. Zeus / Jupiter voulait un fils capable de protéger dieux et humains. Il a jeté son dévolu sur Alcmène, à cause de ses qualités de droiture. Seulement celle-ci est d’une fidélité absolue à son mari, Amphitryon. L’époux étant parti pour une expédition militaire, Zeus prend ses traits et se présente ainsi à Alcmène et s’unit à elle, au cours d’une « nuit » qui dura trois jours et trois nuits, grâce à la complicité d’Apollon. Le vrai Amphitryon s’étonne à son retour du comportement d’Alcmène, qui ne semble guère surprise de le voir rentré de campagne. Neuf mois plus tard, Alcmène s’apprête à mettre au monde deux enfants : l’un conçu avec Zeus, l’autre avec Amphitryon. Mais Héra / Junon, épouse du roi des dieux, est jalouse de son nouvel amour illégitime et maudit cette descendance bâtarde. Alors que Zeus annonce que le prochain enfant mâle qui naîtra occupera une place de commandement majeur dans l’univers, elle retient les déesses présidant aux accouchements, les Illythies.

La prophétie s’accomplit, mais non pas pour Héraclès. La déesse a gagné. C’est… qui hérite du cadeau promis par Zeus. Alcmène peut enfin accoucher de ses deux garçons : Héraclès, fils de Zeus et Iphiclès, fils d’Amphitryon. Au passage, le nom du fils illégitime du roi des dieux signifie « d’Héra » ! La maîtresse de l’Olympe n’en demeure pas moins très en colère et continue à se déchaîner. Selon plusieurs versions du mythe, elle envoie deux serpents pour tuer le bâtard de son époux dans son berceau ; mais Héraclès les anéantit illico presto. Il a en effet la force de son père céleste. Chez Apollodore, c’est Amphitryon lui-même qui dépêche les serpents pour savoir qui des deux garçons qu’il élève est son fils biologique. La réaction d’Iphiclès est on ne peut plus humaine : il se sauve en proie à la terreur, quand Héraclès les affronte, suivant spontanément son côté divin ! Au fil des années, la rancœur d’Héra ne fait que se renforcer. Elle frappe de folie notre héros (définition double : un demi-dieu ou un individu accomplissant des exploits). Il tue ses enfants en les jetant au feu, les prenant pour ceux d’Erysthée. Son épouse, Mégara, meurt à son tour en tentant de les sauver. Fou de douleur devant ce geste qu’il n’a pu retenir, Héraclès part à Delphes pour consulter l’oracle d’Apollon : la sentence du dieu ne se fait pas attendre. Pour expier son crime odieux, Héraclès doit se mettre au service de son cousin, Erysthée.

Et maintenant, au boulot ! Ago, ergo sum* * « J’agis donc je suis ».

II) Comment expier ses crimes en 12 leçons ! Voici la liste des travaux à accomplir par Héraclès : 1- Tuer le lion de Némée, 2- Tuer l’hydre de Lerne, 3- Capturer la biche de Cérynie, 4- Tuer le sanglier d’Erymanthe, 5- Nettoyer les écuries d’Augias, 6- Chasser les oiseaux du Lac Stymphale, 7- Capturer le taureau de Crète, 8- Ramener les juments mangeuses d’hommes de Diomède, 9- Voler la ceinture de la reine des Amazones, 10- Vaincre Géryon et enlever ses bœufs, 11- Cueillir les pommes d’or du Jardin des Hespérides, 12- Capturer Cerbère.

Héraclès face à l’Hydre de Lerne et aux oiseaux du lac Stymphale.

Tuer le lion de Némée : Ce monstre semait la panique en Argolide en dévorant des habitants. Héraclès devait rapporter sa peau à Erysthée. Sa traque dura plusieurs jours et c’est à mains nues qu’il réussit à le vaincre. Ses armes avaient été brisées par le cuir de l’animal, plus dur que la pierre. Tuer l’Hydre de Lerne : Héraclès la fit sortir de son repaire au moyen de flèches enflammées. Dès qu’il coupait une des têtes du monstre, elle repoussait démultipliée. Aidé de L., le héros parvint à trancher l’ultime tête du monstre. Capturer la biche de Cérynie : Eurysthée ordonne à Héraclès de capturer cet animal appartenant à l’attelage de la déesse Artémis sans la blesser ni la tuer. La biche court à une vitesses si prodigieuse qu’elle est impossible à attraper. Héraclès décide de la poursuivre sans relâche. Ses efforts sont récompensés quand elle s’arrête pour boire. Il lui décoche une flèche qui l’immobilise sans que le sang ne coule. Tuer le sanglier d’Érymanthe : Nettoyer les écuries d’Augias : Jamais nettoyées, ces écuries étaient impraticables. Pour venir à bout de toute la saleté qui les encrassaient, Héraclès détourna le cours de deux fleuves, le Pénée et l’Alphée. Chasser les oiseaux du lac Stymphale : Ces terreurs aux ailes d’acier tuent leurs voisins humains. Grâce à des cymbales offertes par Athéna, le héros les fait sortir de la forêt et les abat de ses flèches.

7) Capturer le taureau de Crète : Père du célèbre Minotaure, cet animal ravage tous les territoires qui l’entourent. Héraclès parvient à grimper sur le dos de l’animal en s’accrochant à ses gigantesques cornes. Après une cavale effrénée, l’animal se soumet à son dompteur qui peut regagner Mycènes sur son dos. Ramener les juments de Diomède : Le héros captura les terrifiantes juments et leur donna leur maître en pâture. Ce festin les rendit herbivores ! Voler la ceinture de la reine des Amazones : Cette parure a été demandée par la fille d’Eurysthée. Pour l’obtenir, Héraclès séduisit la reine Hippolyte. Héra, ayant pris les traits d’une Amazone prévint les autres guerrières qui essayèrent de le tuer, sans succès. Vaincre Géryon et enlever ses bœufs : Celui qui se pense l’être le plus fort avec son triple corps possède un troupeau de bœufs redoutables gardés par un dragon et un chien bicéphale. Héraclès tue l’un et l’autre, puis capture les bêtes et les ramène à Mycènes. Cueillir les pommes d’or du jardin des Hespérides : C’est Nérée qui finit par indiquer la direction du jardin des filles d’Atlas. A son arrivée sur les lieux, il aperçoit le Géant supplicié. C’est lui qui l’aide à réussir ce travail, en cueillant lui-même les fruits, après qu’Héraclès a tué le dragon gardien, Ladon, et pendant qu’il porte la lourde charge d’Atlas… qu’il lui redonne dans une ruse. Capturer Cerbère : A bout de force, Héraclès parvint à capturer le monstre tricéphale gardien des Enfers. Il le montra à Eurysthée et le ramena dans son territoire initial pour qu’il y continue sa tâche de garant du non retour des morts sur terre.

Après ses exploits qui s’étendirent sur plus de dix années, Héraclès fut très populaire. Il fut perçu comme un instrument des divinités qui paya cher la conséquence d’actes dont il n’était pas responsable. Il épousa en secondes noces Déjanire, fille d’Oenée. Alors que le centaure Nessos essayait d’abuser d’elle, Héraclès le tua. Le monstre donna à la jeune femme une potion magique, en fait un peu de son propre sang. Elle devait imprégner la tunique de son époux de ce « philtre d’amour » afin de s’assurer sa fidélité absolue. Déjanire ne comprit pas le piège qui lui était tendu et notre héros mourut dans d’atroces souffrances, auxquelles il mit un terme en se jetant dans un bûcher. Admis sur l’Olympe après sa mort, il fut l’objet de nombreux cultes qui lui furent rendus dans toute la Grèce. Certains empereurs se firent représenter sous ses traits. Une fois devenu dieu, il connut sérénité et calme.

Héraclès, le vrai… et le fol empereur Commode, représenté sous les traits du héros.

La répartition des tâches domestiques dans l’Antiquité !