PRISE EN CHARGE D UN PATIENT ATTEINT DE CANCER DE PROSTATE Odile Lingombet et Virginie Hoarau infirmières en urologie Service du Professeur Abbou Henri Mondor Créteil (avril 2009)
La prostatectomie radicale Qu’est-ce qu’une prostate ? C’est une glande uniquement masculine qui fait partie du système reproducteur. Elle sert à fabriquer le liquide séminal et permet de nourrir et véhiculer les spermatozoïdes produits par les testicules.
La prostate est située au carrefour des voies urinaires et génitales sous la vessie en avant du rectum. Elle a un rôle majeur dans l’incontinence car son anatomie est intriquée avec l’urètre. Elle entraîne des symptômes urinaires lorsqu’elle augmente de volume et comprime l’urètre.
Qu’est-ce que le cancer de la prostate ? C’est la prolifération anormale des cellules du revêtement des glandes de la prostate. Il touche en France des hommes de plus de 50 ans et compte environ 60 000 nouveaux cas par an .
Il se développe très lentement et la plupart du temps n’entraîne aucun trouble décelable. Il n’est pas possible de prévenir son apparition.
Le diagnostic de cancer de prostate se fait par un dosage de PSA chez un homme entre 50 et 70 ans accompagné ou non d’un toucher rectal suivi de biopsie. Si la biopsie revient positive, un bilan d’extension de la tumeur est faite avant l’acte chirurgical qui consiste à enlever la prostate et la vésicule séminale en conservant + ou – les bandelettes nerveuses.
Le dosage du PSA se fait par prélèvement sanguin sur tube sec Le dosage du PSA se fait par prélèvement sanguin sur tube sec. Le résultat peut être connu le jour même. La biopsie endorectale se fait en consultation dans une salle destinée à cela. Une préparation est faite au préalable : - préparation colique la veille au soir et le matin de l’examen - antibiothérapie prophylactique débutée le jour de l’examen et pendant 7 jours qui suivent le geste - douche antiseptique conseillée le jour de l’examen - l’anti-vitamine K arretée 7 jours avant l’examen et remplacée par la piqûre des anticoagulants en s/c.
La préparation pré-opératoire - Un bilan biologique standard est fait avec une analyse d’urines - la consultation chez l’anesthésiste est programmée par l’infirmière - l’électrocardiogramme est effectué lors de cette consultation
La veille de l’intervention : - accueil du patient en hospitalisation - prélèvement de groupe sanguin et rhésus - bandelette urinaire +/- ECBU - dépilation à l’aide d’une tondeuse - préparation colique avec de la purge - douche antiseptique - un repas léger est servi - anticoagulant en prévention - préparation du dossier et prémédication - à jeûn à partir de 0 heure
Le jour de l’intervention - douche antiseptique - pose de bas de contention - administration de la prémédication - pose de bracelet d’identification - réfection de lit et préparation de dossier
La voie d’abord chirurgical est laparoscopique pour plusieurs raisons : - petites incisions peu douloureuses - peu de saignement, pas de transfusion - récupération plus rapide - meilleure visualisation lors de l’intervention - durée d’hospitalisation réduite
La surveillance post-opératoire Au retour de la salle de réveil le patient est porteur : - de deux voies d’abord périphériques - d’un drainage - d’une sonde vésicale - +/- oxygène
Les surveillances se portent sur les : - risquent infectieux - risques thrombo-emboliques - risques de chute de sonde - risques hémorragiques - risques d’escarres - risques d’hématome.
Les complications tardives Les fuites urinaires. Elles sont propres à chacun et liées à l’intervention. Elles correspondent à l’insuffisance de fonctionnement du sphincter strié à l’effort, c’est-à-dire à la toux, à l’éternuement, au rire et à la marche. Afin d’améliorer la récupération du sphincter, des séances de kinésithérapie peuvent être prescrites.
La dysfonction érectile Elle est liée aussi à l’acte chirurgical par l’atteinte réversible des nerfs caverneux qui permettent la rigidité du pénis. Cette atteinte est inévitable car provoquée par l’étirement des nerfs qui cheminent à 2 mm du sommet de la prostate.
La survenue potentielle des fuites d’urines au cours du rapport sexuel après une prostatectomie radicale accentue les difficultés à une reprise de l’acte sexuel. La libido est respectée, l’orgasme peut persister mais il est dit « sec » c’est-à-dire non accompagné d’éjaculation.
La réapparition d’érection spontanée dépend directement de l’âge du patient mais aussi de la préservation pendant l’opération des nerfs érecteurs. La récupération se fait en 3 à 24 mois en règle générale. Au cours de cette période sans aucune érection, surviennent des modifications hémodynamiques qui peuvent affecter définitivement la fonction érectile une fois la récupération nerveuse obtenue, d’où l’atelier d’injection intra-caverneuse.
Conclusion