Au Musée Mandet
A 17 heures, le gardien acheva sa ronde dans le musée : il avait vérifié que les oeuvres étaient toutes à leur place et venait de se rendre compte que ce soir-là, ce serait la pleine lune. Il prit les clés sur son bureau et ferma soigneusement la porte.
Plus tard dans la soirée, la lune se leva et éclaira par les fenêtres les salles du musée. Il était si désert qu'on entendait l'horloge faire tic, tac, tic, tac...
Soudain sonnèrent les douze coups de minuit. Les toiles se mirent à bouger.
Le serpent qui empoisonnait ce merveilleux jardin depuis tant d'années décida que c'était le moment de partir là où les gens ne le connaissaient pas. Il poussa l'arbre qui, déséquilibré, tomba et il en profita pour prendre quelques pommes. Un trou se forma sous le pommier, le serpent se déroula de son tronc et décida de s'y jeter mais il atterrit sur du parquet. Son corps gluant se déplaçait en rampant.
Le dalmatien guettait avec inquiétude son maître. Il partit à sa recherche en aboyant. Comme il courait très vite, il sortit du tableau et découvrit du gibier. Il se lècha les babines.
Le perroquet caressait de son bec ses belles plumes de toutes les couleurs. Tout à coup il entendit un nourrisson pleurer. Il se décrocha du perchoir et essaya une fois de sortir, deux fois, trois fois et la quatrième il réussit. Il regarda un instant d'autres tableaux. Il répéta le cri du bébé et partit à sa recherche en volant. Il traversa la salle 2, tourna à gauche et vit la crèche.
L'homme habillé en vert et en orange se pencha pour saisir la poule, qui comprit qu'on voulait l'attraper, alors elle s'enfuit en sautant dans la cruche dorée pour lui échapper. Elle courut en caquetant dans la salle voisine. Elle vit une belle forêt.
Poursuivi par des chasseurs et des chiens, le cerf courait à travers la forêt. Il galopa vers la droite et bondit à travers le tableau. Il essaya de se relever mais il n'arrêtait pas de glisser. Les deux chiens se demandaient où il était passé, alors ils aboyèrent et continuèrent leur chemin vers la droite. Ils tombèrent sur le sol de la salle du musée.
Le cerf se releva et monta les escaliers. Les chiens reniflèrent sa trace et partirent à sa recherche. Le cerf apeuré s'élança dans un bois derrière d'étranges bêtes mi-hommes, mi-boucs.Le premier chien s'arrêta net et le deuxième chien se cogna contre lui.
Le satyre descendit de son arbre, se faufila dans la forêt et bondit hors du tableau, car il en avait assez d'entendre la musique infernale que jouait son ami. Il se trouva dans une salle, mais il l'entendait toujours. Il traversa la galerie en sautillant pour lui échapper. Il tourna à droite, arriva dans la salle 9. Il aperçut un ours. Son ami se demandait où il était passé, les nymphes s'affolaient et le cherchaient désespérément.
Le ouistiti se mit à récolter de l'argent en faisant des cabrioles. Il sentit une délicieuse odeur et sortit en sautant. Il patinait sur le parquet quand il vit d'autres saltimbanques près d'une roulotte. Ses maîtres l'appelaient mais il ne répondait pas.
L'âne désespéré en avait assez d'être attaché et il tirait sur sa longe. La petite fille le détacha. Alors, il partit au galop et elle cria : "Attrapez-le !". Il sauta sur le parquet. Tout le monde criait pour qu'il revienne. Quand il se retourna, il crut voir un drôle d'âne derrière lui.
Les poussins marchaient à la queue leu leu et commençaient à sortir par la porte les uns derrière les autres, puis un poussin disparut, les autres le suivirent et tombèrent sur le sol du musée. Les parents les appelaient puis pouf, ils tombèrent eux-aussi du tableau. Ils continuaient à picorer quand ils aperçurent le sable qu'ils prirent pour du blé.
Quelques dromadaires trouvaient fatigant de porter des humains et de marcher sur le sable bouillant toute la journée. Ils décidèrent de s'échapper. Le parquet était tellement ciré qu'ils se tombèrent tous dessus. L'alarme du musée sonna. Ils eurent peur, dévalèrent les escaliers et se réfugièrent dans un magnifique jardin.
Quand ils entendirent la porte du musée s'ouvrir, tous les animaux s'immobilisèrent...