PROGRAMME HISTOIRE 5 EME- 2EME PARTIE L’OCCIDENT FEODAL, XIe- XVe SIECLES Thème 2: FEODAUX, SOUVERAINS, PREMIERS ETATS
ANCIEN PROGRAMME DE 1996: II- LA CHRETIENTE OCCIDENTALE 2- Les cadres politiques et la société (7 à 8h) « Il s’agit, non d’étudier en détail, mais de montrer la diversité et l’évolution des structures politiques de l’Occident médiéval (féodalité, royaumes, Empire) ». ( La suite du commentaire concerne les thèmes 1 et 4 du futur programme). - Cartes: carte politique de l’Occident au XIII è s.(…). 3- Le royaume de France (X e- XVe s.): l’affirmation de l’Etat (2 à 3h) « Il ne s’agit pas d’examiner tous les aspects de l’histoire de la France pendant ces six siècles. L’étude est centrée sur la constitution territoriale du royaume et l’affirmation de l’Etat». Carte: formation territoriale du royaume. - Repères chronologiques: avènement d’Hugues Capet (987); le siècle de Louis IX (XIII e s.); la chevauchée de Jeanne d’Arc (1429-1431). Documents: la basilique Saint-Denis; la cathédrale de Reims; Joinville: La vie de Saint Louis.
THEME 2- FEODAUX, SOUVERAINS, PREMIERS ETATS NOUVEAU PROGRAMME RENTREE 2010 THEME 2- FEODAUX, SOUVERAINS, PREMIERS ETATS CONNAISSANCES L’organisation féodale (liens « d’homme à homme », fief, vassal et suzerain) et l’émergence de l’Etat en France qui s’impose progressivement comme une autorité souveraine et sacrée. DEMARCHES La France est le cadre privilégié de l’étude. Celle-ci est conduite à partir d’exemples au choix: de personnages significatifs de la construction de l’Etat en France: Philippe Auguste, Blanche de Castille, Philippe IV le Bel et Guillaume de Nogaret, Charles VII et Jeanne d’Arc, Louis XI…). ou d’événements significatifs de l’affirmation de l’Etat (la bataille de Bouvines, le procès des Templiers, le sacre de Charles VII…). A la fin de l’étude, les élèves découvrent une carte des principales monar- chies à la fin du XV è s.
CAPACITES Connaître et utiliser les repères suivants: Un événement significatif de l’affirmation de l’Etat en France Une carte de l’évolution du domaine royal et des pouvoirs du roi en France, Xe- XVe s. Décrire et expliquer le système féodal comme organisation de l’aristocratie, puis comme instrument du pouvoir royal.
COMMENTAIRES: « L’ organisation féodale (liens « d’homme à homme », fief, vassal et suzerain) » sera aussi étudiée dans le thème 1 de la même partie, à travers l’étude « de l’exemple d’une seigneurie réelle avec le château fort, un village et son organisation ». Pour ce thème comme pour le précédent, « la France est le cadre privilégié de l’étude ». Cela ne signifie pas qu’il ne faut plus parler de l’Angleterre, les rois Plantagenêt ayant possédé pendant un certain temps des territoires à l’intérieur du royaume de France; mais l’étude de « la Grande Charte (1215) » n’est par exemple plus nécessaire. Parmi les exemples proposés pour les « personnages significatifs de la construction de l’Etat en France », certains sont plus célèbres et ont joué un rôle plus important que d’autres dans « l’émergence de l’Etat ». Si l’on prend en compte les sources, publications disponibles, ainsi que les sites internet susceptibles d’être utilisés avec les élèves, il ressort qu’il sera plus aisé a priori d’évoquer certains personnages. Ainsi, on peut privilégier l’étude de Philippe Auguste qui a joué un rôle essentiel en l’associant à la bataille de Bouvines (voir l’exemple proposé pour la mise en œuvre).
Il est probable que les manuels proposeront des dossiers sur Louis IX- non cité dans la liste d’exemples- ainsi que sur Charles VII et Jeanne d’Arc ou, éventuellement Philippe IV le Bel. La « carte de l’évolution du domaine royal (…) Xe – XVe s. » permettra de revenir sur la création du royaume de France en 987 et d’évoquer Hugues Capet (Cet événement ne figure plus dans les repères chronologiques). Il parait alors indispensable, suivant les exemples étudiés, de faire une comparaison sur le domaine royal entre la fin du Xè s. et la période correspondant au personnage et/ou à l’événement choisis. A noter que les repères patrimoniaux et géographiques, pourtant symboles forts de l’affirmation d’une « autorité souveraine et sacrée », disparaissent (Il s’agissait de « la basilique Saint Denis » et de « la cathédrale de Reims »). On pourra tout de même étudier l’un des deux comme exemple pour le style gothique ou évoquer rapidement le second si l’on choisit d’étudier Charles VII et Jeanne d’Arc. Enfin, il nous est demandé de terminer ce chapitre par la découverte d’ «une carte des principales monarchies de l’Europe à la fin du XV è s.». Il parait opportun d’en faire de même pour la période concernant le personnage et l’événement choisis, notamment si l’on opte pour Philippe Auguste et la bataille de Bouvines qui implique l ’Angleterre, le comté de Flandre et, surtout, le Saint Empire Romain Germanique (Voir l ’ex. proposé pour la mise en œuvre).
PRESENTATION DE PHILIPPE AUGUSTE I- PHILIPPE DIEUDONNE Louis VII, roi de France de 1137 à 1180, n’a eu jusque-là que des filles. En 1165, sa 3ème épouse, Adèle de Champagne, donne naissance à un garçon accueilli comme un cadeau tombé du ciel, d’où le surnom de « Dieudonné ». Philippe reçoit aussi le surnom d’Auguste avant tout parce qu’il est né en août (« augustus » en latin). 1180: mort de Louis VII. Philippe lui succède à l’âge de 14 ans. L’année précédente, Il avait été sacré, c’est-à-dire déclaré solennellement roi, au cours d’une cérémonie religieuse dans la cathédrale de Reims. Il n’est alors qu’un seigneur parmi d’autres qui a du mal à se faire respecter et son domaine royal est encore réduit. Son principal souci est donc de renforcer son autorité, de s’enrichir et d’agrandir son domaine.
II- LES MOYENS UTILISES POUR AFFIRMER L’AUTORITE ET AGRANDIR LE DOMAINE ROYAL. A- Les mariages Quelques mois avant de devenir roi, il épouse Isabelle de Hainaut qui lui apporte en dot le comté de l’Artois. En 1190, peu après la mort d’Isabelle, il épouse Ingeburge, fille du roi de Danemark, puis, en 1196, Agnès de Méranie, fille d’un duc bavarois. Ces deux mariages lui permettent d’établir des alliances politiques. B- Les expéditions militaires - Dès 1185, coalition de seigneurs du nord de la France menée par le comte de Flandre, oncle de la reine Isabelle: victoire de Philippe et intégration des comtés d’Amiens et de Montdidier à son domaine. Il a alors à peine 20 ans. - Entre 1180 et 1189, lutte contre le roi d’Angleterre Henri II. Ce dernier lui cède le Vermandois en 1187, puis le Berry et, surtout, l’Auvergne en 1189. Philippe exploite ensuite l’absence de Richard Cœur de Lion et le manque d’intelligence du frère et successeur de ce dernier, Jean, pour conquérir le Vexin, puis, après la victoire à Château-Gaillard, aux Andelys en 1204, la Normandie, le Maine, l’Anjou et une partie du Poitou.
Formation par Jean sans Terre d’une coalition avec les comtes de Boulogne et de Flandre, le duc de Lorraine et l’empereur germanique, Otton IV de Brunswick. Le dimanche 27 juillet 1214, bataille de Bouvines, entre Lille et Tournai: victoire des trou- pes de Philippe Auguste pourtant numériquement inférieures. Le comte Ferrand de Flandre est emprisonné au Louvre Philippe Auguste montre alors la puissance de son royaume et, par sa victoire, donne naissance, pour certains historiens, à un 1er sentiment national. A sa mort, en 1223, à près de 58 ans, Philippe est l’un des personnages les plus im- portants d’Europe: il a réussi à démanteler l’Empire des Plantagenêt, a multiplié par quatre l’étendue du domaine royal et a grandement enrichi le trésor du royaume. Il laisse à son fils, le futur Louis VIII, un pouvoir royal consolidé et respecté par les vassaux. Contrairement à son père, il n’a pas eu besoin de le sacrer roi et de l’associer au trône de son vivant. Philippe a été inhumé en la basilique Saint-Denis.
PROPOSITION DE PLAN POUR LE THEME 2 I- PHILIPPE-AUGUSTE: UN REGNE DETERMINANT POUR LA MONARCHIE FRANCAISE (1180-1223). 1 heure A- La bataille de Bouvines en 1214: un épisode important de l’histoire et de la nation françaises. Partir d’un récit de la bataille- exemple de la Chronique de Bury saint Edmunds, citée dans DUBY (Georges), Le dimanche de Bouvines, 27 juillet 1214: « Le roi (d’Angleterre) Jean partit pour le Poitou (…). Il y eut bataille en Flandre en France, près de Bouvines, un dimanche (le 27 juillet 1214) entre le roi de France (Philippe Auguste) et les grands du roi d’Angleterre, dans laquelle ont été pris les comtes de Flandre et de Boulogne, et Guillaume, comte de Salisbury, du parti du roi d’ Angleterre. L’empereur (germanique) Otton, qui était près de là, voyant le développement de la bataille, prit la fuite ». . Présenter les principaux protagonistes de la bataille et, surtout, Philippe-Auguste (Voir les diapos précédentes).
B- Un Capétien qui a joué un rôle essentiel pour renforcer l’autorité royale. Partir d’une carte du royaume de France au XIII è s.- si possible pour la fin du règne de Philippe Auguste ou celui de Saint Louis- et la comparer avec une carte du même royaume fin Xè- début XI è s. Ceci permet d’évoquer sa création en 987 avec Hugues Capet. - Faire ensuite trouver par les élèves les explications au net agrandissement du domaine royal: la guerre, les mariages… et aussi l’intelligence du roi (raconter la commise des biens de Jean Sans Terre en 1202).
II- UN ETAT QUI S’IMPOSE PROGRESSIVEMENT. 1h30 max. A- Une aristocratie de plus en plus soumise. Idée qu’à partir du règne de Philippe- Auguste, les rois affirment davantage leur autorité face aux seigneurs jusque-là souvent désobéissants. Prendre l’exemple des Plantagenêt : à partir d’une carte du royaume de France dans la 2nde moitié du XII è s., évoquer l’avantage pris par les Capétiens suite à la commise (voir le I-B) et aussi à la victoire de Philippe Auguste à Château- Gaillard en 1204 (Possibilité d’utiliser une vidéo du site.tv sur ce lieu et cette bataille).
- Quasi-disparition des tentatives de révolte de la noblesse face à l’autorité royale de plus en plus respectée. Une conséquence directe de la bataille de Bouvines: la soumission de Jeanne, comtesse de Flandre et de Hainaut.
B- Un royaume mieux administré et contrôlé. - Partir de Paris à l’époque de Philippe- Auguste (Voir le site www.philippe.auguste.com ou utiliser un extrait du DVD « Le Moyen Age », SCEREN-CRDP, 2007, sur «Paris, naissance d’une capitale»). La fonction de capitale de cette ville se renforce avec des décisions prises par le roi avant tout dans son palais de l’île de la cité; protection de la ville par l’édification d’une immense muraille; construction de la forteresse du Louvre qui abrite le Trésor et les archives royales; mesures pour renforcer le commerce; création en 1200 de la 1ère Université de France,etc. - Renforcement du contrôle des vassaux par un développement de l’administration royale: étude d’un tableau présentant les principales caractéristiques de cette administration.
III- BILAN- 30’: Importance de l’action de Philippe- Auguste pour ses successeurs: un domaine royal considérablement agrandi; un « empire » Plantagenêt affaibli; un Trésor largement enrichi,etc. Le roi de France est un des souverains les plus éminents d’Europe à sa mort. - Un pouvoir royal consolidé et bien plus respecté par les vassaux. Ainsi, Philippe- Auguste n’a pas jugé utile de faire sacrer de son vivant son fils et successeur, le futur Louis VIII. - Bilan à la fin du XVe s.: 1/ Les Anglais ne possèdent plus de territoires à l’intérieur du royaume de France. 2/ Le domaine royal a poursuivi son extension, mais est encore loin de recouvrir la totalité du royaume de France. D’importants fiefs subsistent alors.
BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE I- SUR « L’EMERGENCE DE L’ETAT EN FRANCE ». BOUCHERON (Patrick), « L’Etat est né en France au Moyen Age », L’Histoire, n°331, mai 2008, p. 36-39. GENET (Jean-Philippe), « Le temps des rois sages », L’Histoire, n° 283, janvier 2004, p. 70-73. KENHERVE (Jean), La naissance de l’Etat moderne, 1180-1492, éd. Hachette Sup., 2004, 271 p. (« Carré histoire »). TELLIEZ (Romain), Les institutions de la France médiévale, XIe – XVe s.,éd. A. Colin, 207 p. (« Cursus »). II- SUR LES PERSONNAGES ET EVENEMENTS SIGNIFICATIFS DE LA CONSTRUCTION ET L’AFFIRMATION DE L’ETAT EN FRANCE. A- Ouvrages et sites généraux. DEMURGER (Alain), L’Occident médiéval, XIII e- XVe s., Paris, Hachette sup., 2003. GUYOTJEANNIN (Olivier), Atlas de l’histoire de,France, t.I, « La France médiévale, IX e- XV e s. », Paris, éd. Autrement, 2007. - www.ballade-medievale.fr: notices sur plusieurs rois dont Philippe- Auguste, Saint Louis, Philippe le Bel, etc. - http://histoireenprimaire.free.fr: plutôt destiné à l’enseignement de l’histoire en primaire, mais un contenu juste et un site agréable à consulter (navigabilité aisée, très nombreux liens, etc).
B- Philippe- Auguste Arkéo junior, n°160, février 2009, « Philippe II Auguste », p.16-23 (Très bon résumé de la vie et de l’œuvre du roi avec deux encarts sur la victoire de Bouvines et Paris à l’époque de Philippe- Auguste). www.philippeauguste.com: une partie intéressante sur Paris, a priori exploitable en classe. BALDWIN (John), Philippe Auguste et son gouvernement. Les fondations du pouvoir royal en France au Moyen Age, Paris, éd. Fayard, 1991. DUBY (Georges), Le dimanche de Bouvines, Paris, éd. Gallimard, 1973. C- Jeanne d’Arc LE GOFF (Jacques), « Jeanne d’Arc, une héroïne européenne », L’Histoire, n°317, février 2007, p.74-78. BEAUNE (Colette), Jeanne d’Arc, Paris, éd. Perrin, 2009 («Tempus»). http://www.canalacademie.com/emissions/hist024mp3 (Emission de janvier 2005 sur «Jeanne d’Arc dans la société médiévale» avec C. Beaune- durée: 54’). www.jeannedarc.com.fr: site commun du centre et de la maison de Jeanne d’Arc à Orléans (Visite virtuelle de la maison avec, par ex., une reconstitution du siège d’Orléans et diverses informations). CONTAMINE (Philippe), La Guerre de Cent ans. France et Angleterre, Paris, éd. Hachette, 1994 (« Vie quotidienne »).
D- Sur les autres rois. LE GOFF (Jacques), Saint Louis, Paris, éd. Gallimard,rééd.2000. FAVARD (Jean), Philippe le Bel, éd. Fayard, 2000. L’Histoire, n°323, septembre 2007: dossier sur « Le procès des Templiers », p.32-51. LE FUR (Didier), « Louis XI, le roi renard », L’Histoire, n°340, mars 2009, p.82-87. HEERS (Jacques), Louis XI, éd. Fayard, 2003. FAVIER (Jean), Louis XI, éd. Fayard, 2001. E- Sur le pouvoir royal et le Limousin. REMY (Christian), « Le pouvoir royal dans le nord-ouest du duché d’Aquitaine (vers 1200- vers 1340), Archives en Limousin, n°28, 2ème semestre 2006, p. 30-39. Le Limousin entre France et Angleterre, XII e- XV e s., catalogue d’exposition des Archives départementales de la Haute-Vienne, Limoges, 1999, 107 p.