SITUATIONS EN SALLE DE NAISSANCE PLAN Adaptation à la vie extra-utérine Préparation du matériel Réanimation du nouveau-né,score d’Apgar Cas particuliers
Adaptation à la vie extra-utérine Le nouveau-né doit s’adapter - sur le plan cardio-respiratoire - sur le plan thermique - sur le plan rénal - sur le plan nutritionnel et métabolique (sucre) In utéro, le fœtus dépend de la circulation placentaire pour l’oxygénation, la nutrition, la fonction rénale. Il est à température constante, protégé des infections, du froid, des chocs...
Adaptation à la vie extra-utérine Placenta-OD-VD-AP-CA-AO et OD-FO-OG-VG-AO
Adaptation circulatoire A la naissance : la première inspiration et le clampage du cordon => Chute des pressions pulmonaires Diminution des pressions droites Augmentation des pressions gauches Inversion et diminution du flux dans le canal artériel et diminution du flux dans le foramen ovale Fermeture secondaire du CA
Adaptation respiratoire Le nouveau-né passe d’une vie aquatique à une vie aérienne => Le liquide alvéolaire se résorbe par les pneumocytes Le déclenchement de la première inspiration est sous la dépendance de plusieurs facteurs : hypoxie ou acidose, froid?? La création du volume résiduel est assuré par la présence du surfactant au fond des alvéoles
Adaptation rénale Le rein fœtal n’a pas de fonction homéostatique mais il produit des urines qui participent au renouvellement du liquide amniotique A la naissance, le rein doit assurer cette fonction homéostatique mais il reste immature pendant quelques jours (médicaments!!) Les premières urines doivent être émises rapidement mais peuvent être retardées jusqu’à 48 heures
Adaptation métabolique Adaptation thermique Le nouveau-né n’a pas de thermorégulation efficace => précautions +++ Adaptation métabolique Le nouveau-né n ’a pas de réserves : immaturité hépatique et glyco-régulation imparfaite => nutrition précoce, fréquente, avec du lait Si nutrition entérale impossible: perfusion de glucosé 10 %
Préparation de la prise en charge d ’un nouveau-né en salle de naissance Comme tout soin, la préparation du matériel est primordiale: Table radiante en chauffe Linges chauffés, billot, bonnet Matériel prêt en état de marche pour l’aspiration Matériel pour oxygéner, pour ventiler, pour intuber Matériel pour perfuser Drogues Personnel adapté (nombre, qualité)
Adaptation à la vie extra-utérine Le score d ’Apgar
La réanimation Installer Sécher, stimuler Désobstruer Oxygéner Ventiler Masser Administrer des drogues Tout au long : s’évaluer pour adapter les gestes Savoir s’arrêter si l’enfant récupère Organiser la surveillance de cet enfant: température, glycémie capillaire voire transfert Inclure les parents dans la prise en charge Ne pas aller trop loin… P.A.S.S.
Doivent être hospitalisé en unité de néonatalogie : enfant ayant subi une réanimation lourde même si bonne récupération +++ prématuré < 35 SA enfant présentant une détresse respiratoire non transitoire enfant de petit poids +/- enfant de mère diabétique +/- enfant de mère sous certains traitements enfant suspect d’infection … Service de néonatologie « simple » ou proche d’un service de réanimation si évolution possible vers l’aggravation
Le transport est médicalisé: seulement quand l’enfant est stable +++ en couveuse de transport, avec ventilateur si enfant intubé enfant perfusé, glucosé en cours service d’arrivée au courant, prévenu de l’heure de départ parents prévenus, autant que possible « rencontre parents-enfant », même brève +++ Le transport ne doit pas faire interrompre la prise en charge ni la surveillance +++
Situations particulières le nouveau-né prématuré Selon le terme, la prise en charge va être très différente Environnement technique d’autant plus lourd que le terme est précoce Importance des réseaux Coordination obstétrico-pédiatrique +++ Hospitalisation obligatoire surtout dans les termes < 35 SA séparation mère-enfant avec hospitalisation souvent prolongée Soins de développement dès la salle de naissance
- la prématurité simple de 33 à 37 SA, la maturité pulmonaire est quasiment acquise => peu de maladie respiratoire, mais grande immaturité thermique et métabolique => en salle de naissance : Prévenir le risque d’hypothermie (sécher, envelopper de linges chauds, vérifier la température de la table…) Alimenter précocement si terme et état clinique compatible ou perfuser avec du G10% Surveillance par glycémie capillaire Surveillance cardio-respiratoire (FC, FR, SaO2) Transfert en unité de néonatologie
- la grande prématurité de 28 à 33 SA Maladie respiratoire fréquente (corticoïdes), domine le tableau initial Immaturité thermique et métabolique importante => en salle de naissance : oxygénation et parfois ventilation au masque souvent nécessaire puis surveillance FC, FR et SaO2 (clinique et moniteur) Si besoins en O2 => soit cloche de Hood, soit système de CPAP (Continuous Positive Air Pressure), soit intubation pour ventilation assistée et administration précoce de surfactant artificiel (indication large) Perfusion périphérique ou par cathétérisme de la veine ombilicale Assurer la stabilité thermique +++ Transfert en unité de soins intensifs ou réanimation néonatale, en couveuse
- l’extrême prématurité de moins de 28 SA (ou le bébé de moins de 1000 g) : immaturité extrême de tous les systèmes Respiration : intubation quasi systématique, sinon CPAP obligatoire, surfactant précoce d’indication très large Vasculaire : grande sensibilité aux à-coups tensionnels, risque d’hémorragie surtout intra-ventriculaire. Risque d’hypotension Métabolique : perfusion précoce par KTVO Immunitaire : gestes propres +++ Cutanée : pertes hydriques transcutanées parfois > aux pertes rénales et régulation thermique inefficace => précautions ++++ (table puis couveuse bien chauffée, bonnet, envelopper dans un sac à grêle) Ne coller sur la peau que l’indispensable +++ Rincer au sérum physiologique après désinfection de la peau
Situations particulières le nouveau-né extrait par césarienne : apnée initiale ou secondaire, détresse respiratoire par retard de résorption du liquide alvéolaire le nouveau-né de mère diabétique : risque d’hypoglycémie précoce, MMH plus fréquente même proche du terme le contexte de liquide amniotique teinté ou méconial: souffrance fœtale aiguë, suspicion d’infection materno-fœtale. LAM = contre-indication à la ventilation au masque en salle de naissance. Risque de DR = ILAM : grave
Situations particulières les enfants de grossesses multiples: prématurité souvent associée, retard de croissance possible, souffrance fœtale du deuxième né l’enfant suspect de retard de croissance: prématurité associée consentie ou non, troubles de la régulation thermique et glycémique, malformation associée
Situations particulières Le nouveau-né porteur d’une malformation connue ou découverte à la naissance (avant transfert vers un service de chirurgie infantile spécialisé) Hernie diaphragmatique : contre-indique la ventilation au masque => intubation d’emblée, hypoxémie réfractaire, instable+++ Sténose des choanes : canule de Guédel dans la bouche Syndrome de Pierre Robin : proclive ventral Fentes labiales ou palatines : rien de particulier
Situations particulières Atrésie de l’œsophage : alimentation contre-indiquée, sonde dans le cul-de-sac en aspiration continue Anomalies de fermeture de la paroi abdominale (laparoschisis, omphalocèle…) protection de la partie extériorisée par la mise en place d’un sac à grêle, installation de l ’enfant sur le côté pour éviter les tractions Anomalies de fermeture du tube neural : protection de la partie ouverte par des compresses stériles, enfant sur le côté ou sur le ventre
Les limites Comme dans toute réanimation, il faut savoir s’arrêter quand le pronostic est mauvais de façon certaine. Toute situation est à discuter ++++ Entourer les parents, les informer +++ La souffrance sévère : Apgar bas ou état de mort apparente, mauvaise ou non récupération aux manœuvres de réanimation bien conduites Le pronostic est toujours mauvais si l’asystolie dure plus de 15 minutes (NNT) ou 10 minutes si enfant grand prématuré L’enfant malformé : se donner le temps du bilan mais savoir s’arrêter
Les limites L’extrême prématuré: information parentale essentielle (obstétricien et pédiatre) avant 25 SA : pas de prise en charge entre 25 et 26 SA : prise en charge active si critères de bon pronostic (bonne vitalité immédiate, bon cœur, contexte obstétrical …) après 26 SA : pronostic généralement meilleur (mais nécessite d’être sûr du terme, une réanimation active « d’attente » peut toujours se discuter et la situation être réévaluée ensuite) Ce n’est pas parce qu’on arrête la réanimation qu’on arrête les soins