Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Mise en œuvre des nouveaux programmes d'histoire en 5 ème Féodaux, souverains, premiers États
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010
40% 4 thèmes au total, approximativement 10% du temps par thème Soit 3 à 4 heures consacrées à ce thème (3 séances + 1 évaluation)
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février % 4 thèmes au total, approximativement 10% du temps par thème Soit 3 à 4 heures consacrées à ce thème (3 séances + 1 évaluation) Que sait-on de ce qui s'est passé à Bouvines au Moyen Âge ?
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février % 4 thèmes au total, approximativement 10% du temps par thème Soit 3 à 4 heures consacrées à ce thème (3 séances + 1 évaluation) Pourquoi une bataille a-t-elle lieu à Bouvines le 27 juillet 1214 ? Que sait-on de ce qui s'est passé à Bouvines au Moyen Âge ?
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Que sait-on de ce qui s'est passé à Bouvines au Moyen Âge ? Pourquoi une bataille a-t-elle lieu à Bouvines le 27 juillet 1214 ? Dans quel contexte s'inscrivent les conséquences de la bataille de Bouvines ? 40% 4 thèmes au total, approximativement 10% du temps par thème Soit 3 à 4 heures consacrées à ce thème (3 séances + 1 évaluation)
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Séance 1 Document d'accroche : Google Maps Objectif : première localisation et exploitation de la fonctionnalité Street View
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Séance 1 Document d'accroche : Google Maps Objectif : première localisation et exploitation de la fonctionnalité Street View
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Séance 1 Document d'accroche : Google Maps Objectif : première localisation et exploitation de la fonctionnalité Street View Les élèves identifient rapidement les chevaliers, dont le mode de vie a été approché lors du thème précédent. Ils sont en armes et se sont certainement trouvés au coeur d'un événement important puisque plusieurs siècles après, c'est par cette allusion médiévale que la ville de Bouvines accueille ses visiteurs. La problématique en découle : Que sait-on de ce qui s'est passé à Bouvines au Moyen Âge ?
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Séance 1 Travail d'enquête des élèves sur un ensemble documentaire. DOC. 3 : Le roi rassembla ses hommes et ils quittèrent Tournai en armes, bannières au vent et au son des trompettes. Ils marchèrent ainsi jusqu'au petit pont de Bouvines. [...] Cependant, voici les Flamands qui arrivaient en désordre, les uns devant les autres, portant des cordes pour faire prisonniers les Français. [...] Les armées se mêlèrent de toutes parts et le tumulte fut grand. [...] Les Flamands perdirent courage. Les Français se réjouirent, attaquèrent directement Ferrand, le comte de Flandre, et le firent prisonnier avec de nombreux autres chevaliers. [...] Lorsque l'empereur Othon vit que ses alliés avaient été capturés, il s'enfuit et retourna en Allemagne. Après la bataille, le roi retourna à Tournai très satisfait, avec tous ses prisonniers. Il infligea cette défaite en l'an de notre seigneur 1214, au mois de juillet, le deuxième dimanche. D'après le Ménestrel de Reims, XIII ème siècle. DOC. 1 : Une miniature extraite des Grandes Chroniques de France, XV ème siècle, BNF, Paris. DOC. 2 : Le sceau de Philippe Auguste, roi des Francs (Francorum Rex),
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Séance 1 Travail d'enquête des élèves sur un ensemble documentaire. 1) Doc. 3 : Quand ont eu lieu les faits rapportés par le Ménestrel de Reims ? 2) Doc. 1 et 3 : Que se passe-t-il à Bouvines ce jour-là ? Justifie ta réponse à l'aide d'éléments des deux documents. 3) Doc. 1 et 2 : Quel royaume est défendu par l'armée que tu vois au premier plan ? Qui commande cette armée et à quoi reconnais-tu ce personnage ? 4) Doc. 1 et 3 : Qui est à la tête des deux autres armées visibles sur la miniature ? Mise en commun des résultats de l'enquête par une correction orale enrichie par les propos du professeur.
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Récit du professeur : une bataille âprement disputée. Extraits des Grandes chroniques de France, BNF et BM de Castres, XIV ème siècle. Grande chronique de Mathieu Paris, Cambridge, milieu du XIII ème siècle. Les temps forts de la bataille sont évoqués : - la mêlée des chevaliers et des hommes d'armes - la situation délicate du roi de France, jeté à bas de son cheval - la capture de Ferrand et la démoralisation de la coalition anglo-impériale - le retour triomphal à Paris, avec Renaud et Ferrand prisonniers. Séance 1
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Production écrite par les élèves sous forme de récit. Chaque élève doit écrire pour mettre en forme tout ce qui a été abordé durant la séance. La consigne est : Raconte ce que tu as retenu de la bataille de Bouvines. Il convient de bien insister sur la nécessité de construire leur récit en 3 temps distincts : tout d'abord la situation de l'événement dans le temps et l'espace, puis les principaux protagonistes de la journée, et enfin quelques faits de la bataille proprement dite. En conclusion, on indiquera l'issue de la bataille. Séance 1
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Séance 2 Document d'accroche : Un vitrail de l'église de Bouvines (XIX ème siècle) Objectif : Reprise de la séance précédente (Quels personnages ? Que vont-ils faire ?) pour amener les élèves à dépasser la simple description d'une bataille. Pourquoi une bataille a-t-elle lieu à Bouvines le 27 juillet 1214 ? Le vitrail indique : « À l'annonce de l'ennemi, les chevaliers français protestent de leur fidélité au roi. » Pourquoi cette fidélité ? Sur quoi s'appuie-t-elle ? Que nous permet-elle de comprendre sur les événements qui ont eu lieu à Bouvines ?
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Récit du professeur : la cérémonie de l'hommage. Cette fidélité s'inscrit dans l'organisation sociale de l'époque à laquelle se déroule la bataille de Bouvines. C'est la féodalité. On décrit la cérémonie de l'hommage et on explique ce qu'est un fief. On insiste en particulier sur la valeur contractuelle et sacrée (serment prêté en lien avec la religion) des relations ainsi nouées d'homme à homme. Séance 2 L'hommage et la remise du fief, Manuscrit du début du XIVème siècle, Heidelberg.
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Séance 2 Travail d'enquête des élèves sur un ensemble documentaire. DOC. 1 : Renaud de Boulogne, ami d'enfance du roi, et Ferrand de Flandre conclurent une alliance avec le roi Jean d'Angleterre et l'empereur Othon, qui affirmait que le roi Philippe avait promis de lui donner les villes d'Orléans, Etampes et Chartres le jour où il devint empereur. Le comte Ferrand envoya un message au roi Philippe, exigeant qu'il lui remette ces bonnes villes, sous peine d'être attaqué. Lorsqu'il entendit ce défi, le roi assembla ses hommes et demanda leur avis dans cette affaire. Les barons répondirent que le comte avait commis une grande offense, puisqu'il était un vassal du roi, et affirmèrent qu'il fallait faire justice. Le roi appela alors tous ses vassaux à le rejoindre et cette armée stationna sous des tentes à Tournai. Pendant ce temps, l'empereur Othon, le comte Ferrand, le comte Renaud et le comte Guillaume de Longue-Épée (envoyé par son frère, le roi d'Angleterre, qui se battait alors en Poitou contre le prince Louis, fils du roi Philippe), prévoyaient déjà de partager la France entre eux, comme du rôti bouilli. D'après le Ménestrel de Reims, XIII ème siècle. DOC. 2 : Celui qui a juré fidélité à son seigneur doit avoir toujours les mots suivants : inoffensif, honnête [...]. Si le vassal doit s'abstenir de nuire à son seigneur, ce n'est pas seulement pour cela qu'il mérite son fief. Il doit fournir fidèlement à son seigneur aide et conseil. Le vassal qui viendrait manquer à ses devoirs serait coupable de perfidie et de parjure. D'après une lettre du XI ème siècle. DOC. 3 :
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Travail d'enquête des élèves sur un ensemble documentaire. 1) DOC. 1 : Qui provoque la bataille ? Pour quel motif ? 2) DOC. 1 et 2 : Quel est le statut de ce personnage par rapport au roi de France ? A-t-il le droit de se comporter ainsi ? 2) DOC. 1 et 3 : Pourquoi le roi d'Angleterre fait-il aussi partie de cette alliance contre le roi de France ? Selon toi, que peut-il espérer devenir si Philippe Auguste est vaincu ? Justifie ta réponse. 4) DOC. 1 et 2 : En quoi les autres seigneurs du royaume de France respectent- ils leurs engagements vis-à-vis de Philippe Auguste ? Mise en commun des résultats de l'enquête par une correction orale enrichie par les propos du professeur. Séance 2
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Production écrite par les élèves sous forme de récit. Chaque élève doit écrire pour mettre en forme tout ce qui a été abordé durant la séance. La consigne est : Raconte pourquoi le roi de France doit livrer bataille à Bouvines le 27 juillet Il convient de bien insister sur la nécessité de construire leur récit en 3 temps distincts : tout d'abord en montrant que le roi a une position spéciale par rapport aux autres seigneurs avec lesquels il est pourtant parfois en concurrence, ensuite que cette organisation particulière de l'aristocratie est régie par des règles qui doivent être rappelées, et enfin en expliquant pourquoi le non-respect de ces règles entraine des représailles. Séance 2
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Document d'accroche : Carte des acquisitions territoriales de Philippe Auguste. Objectif : Montrer que Bouvines et les gains territoriaux associés ne sont qu'une petite partie du bilan du règne de Philippe Auguste qui quadruple le domaine royal. La bataille de Bouvines est donc un moment significatif d'un processus plus long. Dans quel contexte politique s'inscrit la bataille de Bouvines ? Séance 3
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Travail d'enquête des élèves sur un ensemble documentaire. Séance 3 DOC. 1 : Philippe, par la grâce de Dieu roi des Francs, Sur nos terres, nous avons établi nos baillis, qui fixent chaque mois un jour où ceux qui porteront plainte recevront immédiatement justice en notre nom selon la loi écrite. Nous voulons qu'ils nous instruisent trois fois par an de l'état de notre royaume. Nous leur ordonnons, que tous nos revenus soient portés à Paris à trois périodes de lannée. Nous avons ordonné que le présent document soit certifié par lautorité de notre sceau. D'après l'Ordonnance de Philippe Auguste en DOC. 3 : Jean, par la grâce de Dieu, Roi d'Angleterre [...] avons accordé cette charte [...] pour mieux éteindre la discorde qui est survenue entre Nous et Nos Barons. Les Barons pourront élire vingt-cinq Barons de leurs choix, et ceux-ci garan- tiront, de leur plein pouvoir, la paix et les libertés que Nous leurs avons ac- cordées. [...] Ils pourront saisir nos châteaux, nos terres et nos possessions si cette charte n'est pas respectée. D'après la Grande Charte, DOC. 2 : Moi, Jeanne, com- tesse de Flandre et de Hainaut, je fais connaître à tous ceux qui ces présentes lettres verront, que j'ai juré à mon seigneur, l'illustre roi des Francs, [...] que j'abattrai les forteresses de Valen- ciennes, Ypres, Audenarde, Cassel selon la volonté du seigneur roi [...]. Le roi décidera, à son bon plaisir, à combien s'élèvera le rachat de cette guerre de mon seigneur Ferrand, comte de Flandre et de Hainaut. D'après un accord entre Philippe Auguste et la comtesse de Flandre, Octobre 1214.
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Travail d'enquête des élèves sur un ensemble documentaire. 1) DOC. 1 et carte: Comment le roi réussit-il à exercer efficacement son pouvoir dans un domaine de plus en plus vaste ? 2) DOC. 2 et 3 : À qui s'adressent les auteurs de ces documents et quelle est leur statut par rapport au destinataire ? 3) DOC. 2 et 3 : Explique en quoi le sens de ces deux textes est très différent en utilisant des indices issus des deux documents. 4) DOC. 1, 2, 3 et carte : Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer cette différence ? Mise en commun des résultats de l'enquête par une correction orale enrichie par les propos du professeur. Séance 3
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Séance 3 Récit du professeur : le dimanche de Bouvines La bataille victorieuse et sa traduction territoriale, économique et militaire ne sont pas les seuls éléments qui rendent cet événement significatif. Il faut nécessairement évoquer le jour de Bouvines. Dimanche durant lequel le roi de France se présente comme « contraint » au combat par ses adversaires qui enfreignent la « paix de Dieu ». Ce fait sera exploité par les chroniqueurs officiels pour transformer ce qui pourrait n'être qu'une énième escarmouche féodale en une ordalie, un jugement de Dieu – ce dont l'art se fait ensuite l'écho jusqu'au XIX ème siècle. Le roi dépasse ainsi son statut de suzerain suprême élu par ses pairs, toujours contestable par un baron plus puissant, pour légitimer encore plus celui de souverain héréditaire élu de Dieu et à cet effet sacré au début de son règne (rituel auquel la dynastie, même dans ses années de faiblesse, s'est rigoureusement évertuée depuis Hugues Capet). Bataille de Bouvines, peinture d'Horace Vernet, 1824.
Le sacre de Philippe Auguste Le royaume capétien du X ème au XV ème siècle Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Louis IX (petit-fils de Philippe Auguste) remet des ordonnances à un bailli Philippe Auguste commande une chronique de son règne à Guillaume le Breton « En tous les lieux où s'étend le sol du vaste royaume, tout le pays ressent avec la même ardeur la gloire d'une victoire commune à tous. [...] On n'entend partout qu'un applaudissement ; toutes les bouches célèbrent à la fois la gloire, les louanges et l'honneur du roi. »
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Production écrite par les élèves sous forme de schéma Les élèves, à l'aide de tout ce qui a été abordé durant la séance, complètent un schéma simple qui présente différents aspects du renforcement du pouvoir des Capétiens. Quatre documents « d'appel » sont fournis et les élèves doivent leur adjoindre une phrase. En fin d'exercice, les grands traits du renforcement et de l'affirmation de l'État doivent apparaître : - Le roi étend et consolide son assise territoriale (accroissement du nombre d'hommes et de la puissance militaire) - Le royaume renforce son administration (autorité royale mieux respectée, plus grande efficacité fiscale) - Le pouvoir royal est conforté dans son caractère sacré. - Le pouvoir royal s'appuie sur son prestige pour faire émerger une ébauche de « sentiment national », notamment au moyen d'une véritable idéologie royale véhiculée par les chroniqueurs officiels (les élèves devront vraisemblablement être aidés pour cet aspect, difficile à envisager). Séance 3 Affirmation de l'État Le sacre de Philippe Auguste Louis IX (petit-fils de Philippe Auguste) remet des ordonnances à un bailli Philippe Auguste commande une chronique de son règne à Guillaume le Breton « En tous les lieux où s'étend le sol du vaste royaume, tout le pays ressent avec la même ardeur la gloire d'une victoire commune à tous. [...] On n'entend partout qu'un applaudissement ; toutes les bouches célèbrent à la fois la gloire, les louanges et l'honneur du roi. » Le royaume capétien du X ème au XV ème siècle
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Conclusion : les principales monarchies d'Europe à la fin du XV ème siècle. On présente successivement 3 cartes aux élèves. Elle mettent à leur tour en évidence, durant cette même période, la volonté commune à plusieurs souverains d'Europe d'asseoir leur autorité et leur emprise territoriale. Séance
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Conclusion : les principales monarchies d'Europe à la fin du XV ème siècle. On présente successivement 3 cartes aux élèves. Elle mettent à leur tour en évidence, durant cette même période, la volonté commune à plusieurs souverains d'Europe d'asseoir leur autorité et leur emprise territoriale. Séance
Luc-Olivier Rousseau – Académie de Créteil – Février 2010 Séance 3 Conclusion : les principales monarchies d'Europe à la fin du XV ème siècle. On rappelle bien néanmoins que cette affirmation est plus ou moins réussie selon les États (l'exemple de l'Angleterre, indécelable sur la carte, est ici réutilisé, mais le cas du Saint-Empire est aussi visuellement très intéressant). 1500