Enseigner la question sociale au familistère de guise

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Transcription de la présentation:

Enseigner la question sociale au familistère de guise Millie JOUBERT, mai 2007

1. La question sociale dans les programmes de lycée général (ES, L, S)

Une des partie du programme d’histoire en 1ère ES, L, S : L’âge industriel du milieu du XIXème à 1939 - en ES, L : processus d’industrialisation, économiques et sociales - en S : processus d’industrialisation, transformations scientifiques et sociales 3 heures sur le mouvement ouvrier, dont 1 heure sur la question sociale (notamment en 1ères ES ou L). Principe adopté : partir de la simplification des idées pour aller vers les textes théoriques et fondateurs.

Grève révolutionnaire A Les idées exprimées par la base à l’estaminet Prise d’information sur 2 extraits vidéo de Germinal, Souvarine : l’essentiel de ce qu’il dit Lantier : l’essentiel de ce qu’il dit Rasseneur : l’essentiel de ce qu’il dit Simplification par l’un des mots d’ordre, identifié à l’un des personnages Tout détruire Grève révolutionnaire Transformations anarchisme marxisme réformisme Proposition du courant politique auquel on peut rattacher mot d’ordre et personnage : anarchisme marxisme réformisme

B La relation avec les textes des organisations qu’on peut relier à l’un des personnages Extraits du manifeste du congrès ouvrier socialiste de France, 28 octobre 1879 Le Congrès, considérant que la question sociale ne sera résolue que lorsque chaque être humain […] conclut à l'appropriation collective du sol, sous-sol, machines, voies de transport, bâtiments, capitaux accumulés, au bénéfice de la collectivité humaine, seule manière possible d'assurer à chacun le produit intégral de son travail. Considérant : […] qu'aucune entente n'est possible entre les détenteurs de la fortune publique et ceux qui la revendiquent justement, impossibilité démontrée par la différence des intérêts engagés La classe ouvrière et la démocratie, Jean JAURES, Discours sur le syndicalisme révolutionnaire, 1905 « Je crois que le syndicalisme révolutionnaire se trompe lorsqu’il essaie de discréditer aux yeux de la classe ouvrière l’action proprement politique, l’action électorale et parlementaire, la conquête du suffrage universel, la conquête de l’Etat. […] Je crois en même temps que c’est une erreur pour le syndicalisme révolutionnaire d’opposer la classe ouvrière à la démocratie. Il prétend que la démocratie affaiblit, éparpille la volonté du peuple, […] parce qu’elle s’exerce nécessairement par des mandataires, par des délégués dont le mandat trop général et trop étendu rend le délégué, en quelque mesure, indépendant de la pensée et de la volonté des mandants eux-mêmes. Choisir la révolution, Marcel CACHIN, lors du congrès de la SFIO Tours, Décembre 1920 «  Les Russes ont donc mis la main sur la forteresse centrale […] Ils l'ont fait avec une parfaite clarté de vue, dans le but avoué de réaliser le communisme plein et total, avec l'esprit politique le plus haut ; nous avons, nous, à les en féliciter au lieu de multiplier contre leur oeuvre les chicanes et les réserves. Ce que nous attendons d'eux par-dessus tout, en ce moment, c'est que la grande Commune qu'ils ont instaurée ne tombe pas sous les coups du capitalisme international ; c'est qu'ils résistent à tout prix et qu'ils continuent à maintenir là-bas, debout, la république sociale qu'ils ont édifiée. »

C La relation avec les penseurs : textes de référence et théoriciens Nous voulons la liberté et nous croyons son existence incompatible avec l’existence d’un pouvoir quelconque, quelles que soient son origine et sa forme, qu’il soit élu ou imposé, monarchiste ou républicain […] La substitution, en un mot, dans les rapports humains, du libre contrat, perpétuellement révisable et résoluble, à la tutelle administrative imposée, tel est notre idéal … Texte 2 , Etre gouverné, c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé part des êtres qui n'ont ni le titre, ni la science, ni la vertu [...]C'est sous le prétexte d'autorité publique et au nom de l'intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, pressuré, mystifié, volé ; puis à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné. Texte 3 L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de luttes de classes. […] La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer […] en deux grandes classes qui s'affrontent directement : la bourgeoisie et le prolétariat. [...] Enfin, les communistes travaillent à l’union et à l’entente des partis démocratiques de tous les pays. Les communistes […] proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l'ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent devant une révolution communiste ! Les prolétaires n'ont rien à y perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »

Texte 4 Dans le domaine politique, nous voyons disparaître petit à petit les privilèges de la bourgeoisie capitaliste devant le progrès des institutions démocratiques […]. On ne peut plus raisonnablement se formaliser lorsque quelqu’un dit que ce que la social-démocratie aura, pendant longtemps encore, à faire, au lieu de spéculer sur la « grande catastrophe », c’est d’organiser politiquement et de préparer, pour la démocratie, la classe ouvrière, et de lutter pour toutes les réformes dans l’Etat, propres à relever la classe ouvrière et à transformer l’institution de l’Etat dans un sens plus démocratique. » Les textes donnés aux élèves peuvent ne pas être identifiés, pour les obliger à se référer au contenu …   anarchisme Marxisme = socialisme révolutionnaire Réformisme = socialisme réformiste N° texte Justification Idée principale du texte Phrase clef du texte

2. La question sociale dans les programmes de lycée technologique.

Une des partie du programme d’histoire : Diffusion et mutations du modèle industriel à partir de l’Europe (sur 9 heures, optionnel 3 heures : Le mouvement ouvrier) A Capitalisme, société industrielle, culture européenne à la conquête du monde (milieu XIXème-milieu XXème siècle)   Age industriel Crise Croissance Classe sociale Libre-échange Protectionnisme Impérialisme A On étudie la montée du capitalisme industriel qui invente de nouveaux modes de production (usine, entreprise) et dynamise l’Europe, puis les Etats-Unis et le Japon. -          Cette extension n’est pas linéaire, elle connaît des cycles et passe par des moments de crise -          Elle entraîne la croissance des villes, transforme en profondeur les sociétés et suscite des mouvements de résistance -          L’industrialisation se diffuse à l’échelle du monde de manière très inégale et selon des modalités différentes. B Modèle industriel et changement social du milieu du XIXème siècle au milieu du XXème siècle. Un sujet d’étude au choix : - Les mutations d’une filière économique - Le mouvement ouvrier - Immigration et immigrants   B Autant que possible, l’étude recourt aux documents littéraires, artistiques, audio-visuels. Les transformations techniques sont mises en relation avec leurs conséquences sociales et culturelles. Le mouvement ouvrier est appréhendé à travers son évolution et la diversité de ses manifestations dans l’espace. Avant 1914, un vaste mouvement d’émigration conduit à l’installation d’Européens dans l’ensemble du monde ; progressivement le mouvement s’inverse. L’étude associe la description des flux migratoires, la présentation des immigrants et celle de leurs représentations, notamment littéraires et cinématographiques.

Thème d’histoire ou de géographie 8 à 10 ( 12) heures Partie A obligatoire Partie B ou.. Partie B ou.. QUESTION 2/3 du temps Sujet d’étude au choix En étude de cas 1/3 du temps Sujet d’étude au choix En approfondissement 1/3 du temps le sujet d'étude a vocation à approfondir certains contenus du thème à partir de faits historiques, de situations ou domaines géographiques, à en cerner et souligner des aspects particulièrement significatifs (D.A.) Le sujet d'étude [..] traité en ouverture du thème [..] pose les grands questionnements qui seront ensuite repris et développés dans la question [..]

1. De l’émeute à la manifestation 2. Les revendications 3. L’idéologie du mouvement ouvrier par les chansons Il faut travailler sur un siècle : du milieu du XIXème siècle au milieu du XXème siècle

Nombreux choix parmi la sélection suivante : Hymne … Le Chant des Ouvriers, 1846, Pierre Dupont Pierre Dupont est l'auteur de plusieurs chansons militantes et socialistes. "Le chant des ouvriers" était vendu deux sous, à Paris chez l'auteur, 17 rue de l'Est en 1848. Son très beau refrain "Buvons à l'indépendance du monde", aurait pu faire de cette chanson l'hymne des révolutions. L'internationale, poème d'Eugène POTTIER, musique de Pierre DEGEYTER(1871), est l'Hymne des partis socialistes et communistes Debout les damnés de la terre ! Debout les forçats de la faim ! La raison tonne en son cratère, C'est l'éruption de la fin. Du passé faisons table rase, Foule esclave, debout ! debout ! Le monde va changer de base Nous ne sommes rien, soyons tout !  C'est la lutte finale Groupons-nous et demain L'Internationale Sera le genre humain Nous dont la lampe le matin Au clairon du coq se rallume Nous tous qu'un salaire incertain Ramène avant l'aube à l'enclume, Nous qui des bras, des pieds, des mains, De tous le corps luttons sans cesse, Sans abriter nos lendemains Contre le froid de la vieillesse   Aimons-nous et quand nous pouvons Nous unir pour boire à la ronde Que le canon se taise ou gronde Buvons, buvons, buvons, A l'indépendance du monde.

Pour la Commune : Zut pour l’armistice, Bazaine se rend, qu’importe ! Nous conserverons Verdun. Nancy peut ouvrir ses portes, On s’illustre à Châteaudun ! A Toul, à Strasbourg, tu n’as Pas un homme pour complice ! Ah Zut pour l’armistice ! Bismarck, nous n’en voulons pas !   Prends nous donc par la famine, Viens, Diplomate du nord ! Même rongés par la vermine Nous résisterons encore ! Mieux vaut un vaillant trépas Qu’accepter un tel supplice Nous nous levons tous en masse Pour répondre à l’insolent ! Pas un ne fait la grimace Qu’il soit rouge, noir ou blanc ! Fier de courir au combat, Pour l’honneur et la justice Bismarck, nous n’en voulons pas  Bismarck qui n’est pas en peine D’affamer les Parisiens Nous demande la Lorraine, L’Alsace et les Alsaciens La honte pour nos soldats, Des milliards à son service Ah Zut pour l’armistice ! Bismarck, nous n’en voulons pas !   On nous permettra du reste Pendant vingt à vingt cinq jours De manger ce qui nous reste De vieux chats de rats et d’ours. Mais plus le moindre repas Après le vote aux Comices ! Je fais la guerre à l’Empire Disait le maître effronté. Mais le valet qui t’attire Pourchasse la liberté Tu nous croyait donc bien bas Pour vouloir ce sacrifice

C’est l’enfant que la destinée La canaille, Alexis BOUVIER, chansonnier. Chanson écrite avant mars 1871, mais la plus populaire chantée par les fédérés pendant la Commune. C’est l’homme à la face terreuse Au corps maigre, à l’œil de hibou Aux bras de fer, à mains nerveuses Qui, sortant d’on ne sait pas où Toujours avec esprit vous raille Dans la vieille cité française Existe une race de fer Dont l’âme comme une fournaise A de son feu bronzé la chaire. Tous ses fils naissent sur la paille Pour palais ils n’ont qu’un taudis Les uns travaillent par la plume Le front dégarni de cheveux Les autres martèlent l’enclume En se saoulant pour être heureux Car la misère en sa tenaille Fait saigner leurs flancs amaigris C’est la canaille … Se riant de votre mépris C’est la canaille … C’est la canaille … Eh bien j’en suis !   Ce n’est pas le pilier de bagne C’est l’honnête homme dont la main Par la plume ou le marteau gagne En suant son morceau de pain C’est le père enfin qui travaille Les jours et quelques fois les nuits C’est l’artiste, c’est le bohème Qui, sans souper, rime, rêveur Un sonnet à celle qu’il aime Trompant l’estomac par le cœur. C’est à crédit qu’il fait ripaille Qu’il loge, qu’il a des habits C’est l’enfant que la destinée Force à rejeter ses haillons Quand sonne sa vingtième année Pour entrer dans nos bataillons Enfin c’est une armée immense Vêtue en haillons en sabots Mais qu’aujourd’hui la vieille France Les appelle sous ses drapeaux On les verra dans la mitraille Ils feront dire aux ennemis : « C’est la canaille … » Eh bien j’en suis  Chaire à canons de la mitraille Toujours il succombe sans cri C’est la canaille …   Ils fredonnaient la Marseillaise Nos père, les vieux vagabonds Attaquant en quatre vingt treize Les Bastilles dont les canons Défendaient la vieille muraille. Que de trembleurs ont dit depuis : « C’est la canaille … »

La semaine sanglante, Jean-Baptiste CLEMENT, publiée dans son recueil de chansons en 1885, accompagnée des précisions suivantes : « J’étais encore à Paris quand je fis cette chanson. Ce n’est que quelques semaines plus tard que je pus gagner la frontière et me réfugier en Angleterre. De l’endroit où l’on m’avait recueilli et où je restai du 29 mai au 10 août 1871, j’entendais toutes les nuits des coups de fusil, des arrestations, des cris de femmes et d’enfants. C’était la réaction victorieuse qui poursuivait son œuvre d’extermination. J’en éprouvais plus de colère et de douleur que j’en avais ressenti pendant les longs jours de lutte. » Le peuple au collier de misère Sera-t-il donc toujours brimé ? Jusque à quand les gens de guerre Tiendront-ils le haut du pavé ? Jusque à quand la sainte clique Nous croira-t-elle un vil bétail ? A quand enfin la République De la Justice et du Travail ? Oui mais ! … Sauf des mouchard et des gendarmes On ne voit plus par les chemins Que des vieillards tristes, en larmes Des veuves et des orphelins. Paris suinte la misère Les heureux même sont tremblants. La mode est aux conseils de guerre Et les pavés sont tous sanglants. Oui mais ! Ca branle dans le manche ! Les mauvais jours finiront Et gare à la revanche Quand tous les pauvres s’y mettront ! On traque, on enchaîne, on fusille Tous ceux qu’on ramasse au hasard. La mère à coté de sa fille L’enfant dans les bras du vieillard. Les châtiments du drapeau rouge Sont remplacés par la terreur De tous les chenapans de bouge, Valets de rois et d’empereurs. Oui mais ! … Nous voilà rendus aux Jésuites, Aux Mac Mahon, aux Dupanlou. Il va pleuvoir des eaux bénites. Les troncs vont faire un argent fou. Dès demain en réjouissances Et Saint Eustache et l’Opéra Vont se refaire concurrence. Et le bagne se remplira. Oui mais ! … Demain les gens de la police Refleuriront sur le trottoir, Fiers de leurs états de service Et le pistolet en sautoir. Sans pain, sans travail et sans armes, Nous allons être gouvernés Par des mouchards et des gendarmes Des sabres-peuple et des curés ! Oui mais !  

Filiation, Histoire, Transformation au fur et à mesure : Le drapeau rouge, 1877, Paul Brousse, air populaire suisse Les révoltés du Moyen-Âge  L’ont arboré sur maints beffrois.  Emblème éclatant du courage,  Toujours il fit pâlir les rois.  Le voilà !, Le voilà ! Regardez !  Il flotte et fièrement il bouge,  Ses longs plis au combat préparés,  Osez, osez le défier !  Notre superbe drapeau rouge !  Rouge du sang de l’ouvrier ! (bis) [Il apparut dans le désordre Parmi les cadavres épars, Contre nous, le parti de l'Ordre Le brandissait au Champ de Mars] Puis planté sur les barricades,  Par les héos de février  Il devint pour les camarades,  Le drapeau du peuple ouvrier.  [Quand la deuxième République  Condamna ses fils à la faim,  Il fut de la lutte tragique,  Le drapeau rouge de juin ! ] Le voilà … Sous la Commune il flotte encore  À la tête des bataillons  Et chaque barricade arbore  Ses longs plis taillés en haillons !  Variante :  Sous la Commune il flotte encore  À la tête des bataillons  L’infâme drapeau tricolore  En fit de glorieux haillons !    Noble étendard du prolétaire,  Des opprimés sois l’éclaireur.  À tous les peuples de la terre  Porte la paix et le bonheur Ajout postérieur Les braves marins de Russie,  Contre le tsarisme en fureur,  Ont fait flotter jusqu’en Asie  Notre drapeau libérateur !  Un jour sa flamme triomphale  Luira sur un monde meilleur,  Déjà l’Internationale  Acclame sa rouge couleur

Pour l’anarchie, selon le type de classe : Faut plus d’gouvernement, anonyme, 1885, Hymne à l’anarchie, fin XIXème siècle Charles d’Avray, venu à l’anarchisme au moment de l’affaire Dreyfus, A chaque coin de rue Le travailleur surpris Sur l'affiche se rue Des candidats d'Paris On voit beaucoup de promesses Écrites sur le papier Mais l' peuple ne vit pas d'messe Alors ça l'fait crier L'gouvernement d'Ferry Est un système pourri Ceux d'Floquet; de Constant  Sont aussi dégoûtants Carnot ni Boulanger  Ne pourront rien changer Pour être heureux vraiment Faut plus d'gouvernement   Tu veux bâtir des cités idéales Détruis d’abord les monstruosités Gouvernement casernes et cathédrales Qui sont pour nous autant d’absurdités Dès aujourd’hui vivons le communisme Ne nous groupons que par affinités Notre bonheur naîtra de l’altruisme Que nos désirs soient des réalités   Debout ! Debout ! compagnon de misère L’heure est venue, il faut nous révolter ! Que le sang coule et rougisse la terre Mais que ce soit pour notre liberté ! C’est reculer que d’être stationnaire On le devient à trop philosopher. Debout ! Debout , vieux révolutionnaire Et l’anarchie enfin va triompher Dans son intégralité, l’hymne à l’anarchie évoque aussi, le pacifisme, … et même l’écologie

Anticléricalisme : Marseillaise anti-cléricale, 1900, Léo Taxil Allons fils de la République Le jour du vote est arrivé Contre de la noire clique L'oriflamme ignoble est levé (bis) Entendez vous tous ces infâmes Croasser leurs stupides chants Ils voudraient encore les brigands Salir nos enfants et nos femmes Aux urnes citoyens Contre les cléricaux Votons, votons Et que nos voix Dispersent les corbeaux Que veut cette maudite engeance Cette canaille à jupon noir Elle veut étouffer la France Sous la calotte et l'éteignoir (bis)

Antimilitarisme/Pacifisme, plusieurs possibilités (anti-répression 1907- ou pacifisme –1923- et plusieurs orchestrations : Soldats du 17ème, 1907, Montehus, En juin 1907, manifestations des viticulteurs. A Narbonne la troupe tire, il y a 5 morts, des centaines de blessés... Quelques jours plus tard, nouveaux rassemblements pour rendre hommage aux victimes. A Béziers, le 17ème régiment d'infanterie envoyé pour rétablir l'ordre. refuse de tirer et met la crosse en l'air. La Butte rouge, 1923, Montehus-Georges Krier Près de Bapaume, vraisemblablement relative aux événements de la bataille de la Somme Orchestration traditionnelle, ou reprise par Zebda, Légitime était votre colère Le refus était un grand devoir On ne doit pas tuer ses pères et mères Pour les grands qui sont au pouvoir Soldats, votre conscience est nette On n'se tue pas entre Français Refusant de rougir vos baïonnettes Petits soldats, oui, vous avez bien fait! Salut, salut à vous ! Braves soldats du 17ème Salut ! braves pioupious Chacun vous admire et vous aime Salut, salut à vous ! A votre geste magnifique Vous auriez en tirant sur nous, Assassiné la République ! Sur cette butte là, y avait pas d'gigolette Pas de marlous ni de beaux muscalins Ah, c'était loin du moulin d'la galette, Et de Paname qu'est le roi des pat'lins Ce qu'elle en a bu, du beau sang cette terre Sang d'ouvrier, sang de paysan, Car les bandits, qui sont cause des guerres N'en meurent jamais on n'tue qu'les innocents La butte rouge, c'est son nom, l'baptème s'fit un matin Où tous ceux qui grimpèrent, roulèrent dans le ravin Aujourd'hui y a des vignes il y pousse du raisin Qui boira d'ce vin là boira l'sang des copains  

Comparaison possible : la reprise de « Braves soldats du XVIIème » pour le comité de soutien aux marins de la Mer Noire … ou encore avec la reprise « la Victoire du Front Populaire »

Le Front Populaire, chansons militantes/chansons populaires : La jeune garde, 1936, Montehus-St Gilles Allons au-devant de la vie, 1932, Perret, Chostakovitch Nous sommes la jeune France Nous sommes les gars de l'avenir Élevés dans la souffrance Oui nous saurons vaincre ou mourir Nous travaillons pour la bonne cause Pour délivrer le genre humain Tant pis si notre sang arrose Les pavés sur notre chemin Prenez garde, prenez garde Vous les sabreurs, les bourgeois, les gavés V'là la jeune garde Qui descend sur le pavé C'est lutte finale qui commence C'est la revanche de tous les meurt de faim C'est la révolution qui s'avance C'est la bataille contre tous les coquins Prenez garde, prenez garde  V'là la jeune garde Ma blonde, entends-tu dans la ville Siffler les fabriques et les trains Allons au devant de la vie Allons au devant du matin Debout ma blonde Debout amie Il va vers le soleil levant Notre pays La joie te réveille ma blonde Allons nous unir à ce chœur Marchons vers la gloire et le monde Marchons au devant du bonheur Et nous saluerons la brigade Et nous sourirons aux amis Mettons en commun camarades Nos plans, nos travaux nos soucis

Les chansons du Front Populaire