Université de Picardie Jules Verne

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Transcription de la présentation:

Université de Picardie Jules Verne Faculté des Sciences Licence Mention Physique Introduction à la Théorie Quantique Saro Ong, UPJV Amiens et IPN Orsay

Dans le précédent cours sur « Introduction à la Physique Moderne », on vous a montré les faits expérimentaux et les développements théoriques au début du 20ème siècle qui ont donné naissance à la théorie quantique, théorie universelle par excellence. Jusqu’à présent, aucun résultat expérimental n’a pu mettre en défaut la théorie quantique. Dans le présent cours, l’auteur a choisi de montrer, en guise d’introduction, les développements récents en physique moderne dans le cadre de la théorie quantique. La Relativité Générale n’est pas l’objectif du présent cours.

On peut dire que les deux grandes théories qui ont profondément marquées le XXème siècle sont la Relativité Générale et la Théorie Quantique. L’infiniment grand relève de la Relativité Générale, tandis que le domaine microscopique (l’infiniment petit) est celui de la Théorie Quantique. Jusqu’à maintenant, les physiciens n’ont pas réussi à unifier ces deux grandes théories de la physique moderne. La Théorie des « SuperCordes » serait l’ultime théorie unificatrice du XXIème siécle et une reformulation de la Théorie Quantique telle qu’on la connaît serait alors nécessaire.

Quelques développements récents en Physique Moderne I - Modèle Standard de la Physique des Particules II – Nanomonde

I Introduction à l’Interaction Forte (QCD) et le Modèle Standard 1 Pourquoi l’interaction forte ? 2 Propriétés de l’interaction forte 3 L’élémentarité des nucléons remise en cause 4 Modèle des Quarks 5 La Chromodynamique Quantique 6 Modèle standard

1 Pourquoi l’interaction forte L’interaction électromagnétique et la gravitation sont responsables des phénomènes observés dans la vie courante. L’interaction (em) ou interaction de Coulomb intervient dans différents domaines de physique (phys. Atomique, physique moléculaire, physique du solide etc..) et est très bien connue. Dans le cadre de la théorie quantique des Champs, elle est décrite par l’Electrodynamique Quantique (QED) qui a connu un succès considérable. Jusqu’à présent, aucun résultat expérimental n’a pu mettre en défaut la QED

Cependant, cette interaction n’est pas responsable de la cohésion entre Les nucléons à l’intérieur des noyaux (les protons sont chargés positivement et les neutrons sont neutres) L’énergie de liaison d’un nucléon à l’intérieur du noyau est de l’ordre de MeV (1 million d’eV) tandis que celle d’un atome, elle est seulement de l’ordre de quelques eV. L’énergie libérée lors d’une fission d’un noyau lourd ou d’une fusion entre Les noyaux légers est considérable. Mentionnons également la quatrième interaction connue sous le nom de l’interaction faible, responsable de la désintegration radioactive beta et sans elle le monde ne serait pas ce qu’il est !!! L’interaction Electrofaible englobe les interactions faible et électromagnétique.

Tableau récapitulatif Interaction Fermions Bosons Portée Charge spécifique Intensité relative Gravitationnelle Pesanteur, les marées, les trajectoires des planètes... toutes les particules graviton (?) infinie, décroît avec la distance masse 10-36 Electromagnétique Quasiment tous les phénomènes de la vie courante leptons chargés et quarks photon électricité 10-2 Forte Cohésion des noyaux atomiques quarks gluon 10-13 cm, croît avec la distance couleur 1 Faible Radioactivité beta, Soleil leptons et quarks boson (W+, W-, Z°) 10-16 cm faible 10-7                                                                                                                                               (c) IN2P3 Liens généraux

Les différents ordres de grandeur Les différents ordres de grandeur. Du microscope électronique aux accélérateurs de particules

Sonder la structure intime de la matière Pour localiser un objet aussi petit que le noyau,on réalise des collisions entre les particules projectiles et les noyaux cibles en exploitant l’aspect ondulatoire des particules. En effet, la relation de De Broglie dans le cadre de la mécanique quantique, permet de relier l’impulsion de la particule à la longeur d’onde de matière associée:

Par analogie avec les phénomènes de diffraction en Optique, On doit disposer d’accélérateurs de particules de plus en plus puissants pour sonder des particules cibles de plus en plus petites. Énergie d’un électron longueur d’onde 1 electronV(eV) 1 kiloeV (keV) 1 gigaeV (GeV) 1,2 nanomètre 39 picomètres 1,2 femtomètre

Système d’étiquetage du faisceau de photons à GRAAL (ESRF à Grenoble)

Expérience A4 de violation de la Parité à Mayence en Allemagne (photo propre de la collaboration A4)

Détecteur CMS pour le LHC au CERN

Evènements observés avec le détecteur DELPHI du LEP au CERN

2- Propriétés de l’interaction forte Noyaux stables Masses et Energie de liaison des noyaux Intensité de l’intéraction nucléaire Ligne de stabilité Système à deux corps L’indépendance des charges (concept d’Isospin) La dépendance de spin Quantum d’interaction nucléon-nucléon Constante de couplage de Yukawa

3- L’élémentarité des nucléons remise en cause a) Moment magnétique du proton et du neutron b) Diffusion élastique electron-nucléon et distribution de charge dans les nucléons c) Résonances pion-nucléon et Résonances mésoniques

a) Le moment magnétique observé de l’électron est bien compris dans le cadre de la théorie due à P.A.M. Dirac Le moment magnétique mesuré du proton dépassait presque d’un facteur 3 les prédictions théoriques. Le neutron (particule neutre) possède aussi un moment magnétique. L’expérience révélait une valeur négative et en valeur absolue à peu près le 2/3 de celui du proton. Dans le cadre du modèle des Quarks, on peut expliquer en partie ces observations en admettant que les protons et les neutrons sont formés de quarks chargés; d’où un moment magnétique non nul du neutron.

b) Les distributions angulaires observées dans la diffusion élastique electron-proton sont en désaccord avec les prédictions dans l’approximation des particules ponctuelles. On introduit « le facteur de forme » des nucléons, montrant que ces particules sont composites c) Dans la diffusion élastique pion-proton, la section efficace présente l’allure caractéristique d’un phénomène de résonance. Cet état excité du nucléon est connu sous le nom de Delta (1232) dont la durée de vie est de 5 10^(-24) s. On observe un grand nombre de résonances : des Baryons et des Mésons

4 Modèle des quarks

Le modèle des quarks a été introduit par Gell-Mann et Zweig en 1964 Les baryons sont formés de 3 quarks et les mésons de quark anti-quark; par exemple : Proton (uud), neutron (udd), pi(+) (u ,antiquark d) etc… Ces quarks sont « colorés » c’est-à-dire qu’ils portent un nombre quantique de « couleur » cher à la Chromodynamique Quantique. On ne peut pas observer ces quarks à l’état libre; c’est le phénomène de confinement de la couleur. Les particules observées dans la nature sont non colorés !!

Moments magnétiques du proton et du neutron Avec le modèle des quarks, on essaie d’expliquer les valeurs observées des moments magnétiques des nucléons. Dans la théorie relativiste de l’électron (Dirac), le moment magnétique d’une particule de spin ½ s’écrit : La fonction d’onde globale est antisymétrique vis à vis des variables d’espace,de spin de saveur et de couleur

Moment magnétique Théorie 2,82 -1,88 Mesure 2,793 -1,913 Le moment magnétique du nucléon est la somme des moments magnétiques de ses quarks de valence, les valeurs dans le tableau sont en unités de magnéton de Bohr nucléaire Baryons Proton neutron Moment magnétique 4/3 moment du quark u – 1/3 moment du quark d 4/3 moment du quark d – 1/3 moment du quark u Théorie 2,82 -1,88 Mesure 2,793 -1,913

5 La Chromodynamique Quantique (QCD) Dans la QCD, l’interaction forte est expliquée comme l’échange de gluons entre les quarks possédant une « charge de couleur ». Les leptons sont neutres de couleur et ignorent l’interaction forte. Les gluons de masse nulle sont colorés et peuvent intéragir entre eux. Dans le cadre de la théorie des groupes, la QCD est décrite par le groupe SU(3)c. Le groupe du modèle standard est : SU(3)c X SU(2)L X U(1)

A la limite où les quarks sont très proches les uns des autres, l’interaction tend vers zéro, c’est ce qu’on appelle « la liberté asymptotique » La constante de couplage devient très petit et on peut utiliser le développement en série de perturbation en puissance de cette constante de couplage comme en QED (voir prix Nobel de Physique 2004). C’est le domaine de la QCD perturbative. Plus les quarks sont éloignés les uns des autres, plus leur interaction est forte. Au contraire, pour l’électromagnétique, l’interaction tend vers zéro quand la distance tend vers l’infini. Cette caractéristique de la QCD est à l’origine du Confinement des quarks à l’intérieur des hadrons. Les quarks ne peuvent pas etre libres. C’est le domaine non perturbatif ( grande distance ou basse énergie) que la QCD sur réseau est la solution ab initio pour traiter l’interaction forte.

6 Modèle standard de la physique des particules C’est une théorie quantique des champs (quantique et relativiste) Le modèle standard (SM) englobe toutes les particules connues ainsi que les 3 interactions ( électromagnétique, faible et forte) La Gravitation quantique ne fait pas partie du modèle standard actuel ; cependant un espoir viendrait peut-etre de la théorie des « SuperCordes » !!! «  Théorie unifiée des quatre interactions » ?

Les particules élémentaires du modèle SM sont au nombre de 24 12 Bosons de spin 1 qui sont des particules « messager de l’interaction » : 8 gluons qui transmettent l’interaction forte Les bosons chargés W (+ et -) , le Z° neutre et le photon qui transmettent l’interaction électrofaible (electromagnétique et faible) 12 fermions de spin ½ : 6 quarks (u,d,s,c,b,t) et leurs anti-quarks qui forment les particules composites, les Hadrons . 6 Leptons (électron,muon,tau, neutrino electronique,neutrino muonique et neutrino tau) et leurs anti-leptons.

II Nanomonde http://www.nanomicro.recherche.gouv.fr [ A la découverte du nanomonde, brochure d’information du Ministère de la Recherche]