A partir de données issues du site de la Banque de France et d’Alternatives économiques, nous allons vous présenter, à partir de quelques indicateurs.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
L’inflation et la politique de stabilité des prix
Advertisements

Qu’est-ce que l’inflation ?
Chap4- Le mix marketing II- La politique de prix
ECONOMIE INTERNATIONALE Cécile COUHARDE
Politique économique et rôle des anticipations
Le modèle OG-DG De IS-LM à la demande globale
Perspectives économiques des Etats-Unis Chambre de Commerce et dIndustrie de Paris Ile-de-France Paris, 29 janvier 2013.
LA DEMANDE GLOBALE.
Comment fonctionne léconomie ? ©ollet Léconomie est la production de tout ce qui est nécessaire à la vie des hommes en société Alimentation (agriculture,
Balance Euro-Dollar Ses conséquences directes pour lEurope et les Etats-Unis. Le retour de la croissance aux Etats- Unis.
Société Baiku Membres de l’entreprise :
LUNION UROPÉENNE. P ROBLÉMATIQUE : Dans quelles mesures lUnion Européenne permet-elle de sortir de la crise ?
Conférence du 16 décembre 2009
Les politiques conjoncturelles
L'inflation et la politique de stabilité des prix
LA CRISE DE LEURO ET LENDETTEMENT DES ETATS. SOMMAIRE Introduction I. Rappels historico-politique II. Déroulement de la crise III. Conséquences et solution.
La crise de l'économie américaine
La politique budgétaire École des HÉC Décembre 1997.
Faut-il réduire la dette publique?
10 QUESTIONS AUTOUR DE LA CRISE DE LA DETTE DANS LA ZONE EURO.
La régulation de l’activité économique
Ce quon appelle la « dette publique » est en réalité la dette des administrations publiques (lEtat, mais aussi les collectivités locales et les organismes.
Chapitre 13: la politique économique
Le modèle IS-LM à prix fixes 2. IS-LM et les fluctuations économiques
Chapitre 14: la politique conjoncturelle de croissance
La crise économique européenne
La crise japonaise des années 1990 Lionel Artige Introduction à la Macroéconomie HEC – Université de Liège.
COPYRIGHT - ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES COMMERCIALES DÉCEMBRE 1997
ÉPARGNE ET INVESTISSEMENT
1 Présentation du Bulletin 2011/3 14 décembre 2011.
LA POLITIQUE ECONOMIQUE
Effet d’un choc d’offre positif
:Un tournant risqué pour la France ! :Un tournant risqué pour la France !
Évolution économique de la Belgique en 2004 Rapport 2004 de la Banque Nationale Belge Tome I: Évolution économique et financière.
LA POLITIQUE MONÉTAIRE ET LE CONTRÔLE DE L’INFLATION
Valeur ou Volume. Prix courants ou Prix constants
La Situation des IDE en Amérique Latine en 2009 Rapport de la CEPALC, et « The 2009 BCG Multilatinas »
Le financement de l’économie
4. La politique budgétaire
LA CRISE DE L’EURO ET L’ENDETTEMENT DES ETATS. SOMMAIRE Introduction I. Rappels historico-politique II. Déroulement de la crise III. Conséquences et solution.
Europe : Une économie puissante et …. languissante.
COORDINATION AU NIVEAU MACROÉCONOMIQUE
Croissance du P.I.B. en volume
Impact de la crise sur l’emploi 1 er constat 1 er constat chômeurs en plus pour chômeurs en plus pour 2009 Sur un an la hausse est.
Comprendre le néolibéralisme Séance Six: « En guise de conclusion : Réflexions sur le livre de Piketty et sur l’euro » André Orléan Les Mardis de la Philo.
Gestion de l ’offre de monnaie: politique monétaire
Le constat La part salariale est en baisse dans l’Union européenne : de 8 points de PIB par rapport au début des années 1980 de 5 points par rapport.
Prix. Principaux développements L’inflation a atteint 2,4% en 2001 Evolution orientée à la baisse contrairement à l’année 2000 Dépassement pour la deuxième.
Les indicateurs macroéconomiques
Comme viennent de l’expliquer nos camarades, face à la menace de déflation, les moyens conventionnels habituellement utilisés par la BCE pour rectifier.
«Les entreprises en ont-elles fini avec le financement externe indirect?» Eva Duvergey et Irena Thurette 1ES 1, Lycée Grand Air, Arcachon.
L’inflation (suite). Plan de la leçon  Théorie : Le taux d’inflation au Canada (1915 à 2005)Le taux d’inflation au Canada (1915 à 2005)  La Grande Dépression.
La politique monétaire de la BCE La BCE peut-elle relancer la croissance économique ? Pauline Agorreta et Stessy Martin 1ES1, Lycée Grand Air, Arcachon.
PIB et Croissance Révisions de première.
1 Institut canadien d’information sur la santé. Tendances relatives aux dépenses de santé, 1975 à 2013 Présentation 2.
01/10/20151 LA POLITIQUE MONETAIRE J-M Heneffe 2015 APLL.
BAROMETRE REGIONAL DE CONJONCTURE Juillet Globalement, tous secteurs d’activité confondus, le solde d’opinion sur le chiffre d’affaires s’améliore.
FICHE METHODOLOGIQUE n°3
Croissance et développement de certains pays
Perspectives Economiques Philippe WAECHTER Directeur de la Recherche Economique Compte ou
des savoir-faire applicables aux données quantitatives
I) La banque centrale européenne  1°) La naissance de la BCE  -l'Union européenne de 1992 (traité de Maastricht)  -la politique monétaire de la zone.
Les déséquilibres macroéconomiques Inflation et déflation
Chapitre 14 In the business world, the rearview mirror is always clearer than the windshield. Warren Buffett.
Quelles limites au fonctionnement de l’Union économique et monétaire
Cinq ans de crise : où en est-on? Commission économie du Conjoncture générale Direction économie des agricultures et des territoires.
1. 2 Les avantages du libre-échange dans l’UE 3 Impact du libre-échangeConséquences pour les producteursConséquences pour les consommateurs Spécialisation.
Conjoncture de l’industrie française à l’hiver Denis Ferrand – Directeur Général de Coe-Rexecode Mardi 15 mars 2016.
Marc Touati, Directeur Associé, Directeur de la Recherche Economique et Financière d’Assya, Compagnie Financière Tél :
LE FONCTIONNEMENT DE LA ZONE EURO
Transcription de la présentation:

A partir de données issues du site de la Banque de France et d’Alternatives économiques, nous allons vous présenter, à partir de quelques indicateurs clé, la situation économique des pays de la zone Euro qui compte aujourd’hui 19 pays. Pour entrer dans cette zone, les pays ont du renoncer à leur monnaie national au profit de l’euro.

Depuis 2009, la zone euro est entrée en récession. Tous les pays n’ont pas encore retrouvé leur niveau de richesses d’avant crise

On constate en effet qu'en 2014, les pays de la zone Euro n'ont récupéré en moyenne que 98,6% de leur PIB de 2008, celui d'avant crise. Les plus en difficultés sont la Grèce avec seulement 74,8% de leur PIB d'avant crise, puis l'Italie avec 92,3%, le Portugal et l'Espagne avec 93,4% et 93,8%. Ainsi, bien que 5 ans après la crise de 2009, certains pays de la zone Euro n'ont toujours pas retrouvé le niveau de leur PIB avant crise et d’autres ont, au mieux, un PIB actuel supérieur de 3,5 % à celui d'avant crise. C’est le cas de l’Allemagne. La France et l'Irlande ont-elles aussi réussi à récupérer à peu près leur niveau de richesse d'avant crise à partir de 2011 notamment. On observe alors une certaine hétérogénéité entre les pays de la Zone euro.

Cette récession s’est accompagnée d’un développement inquiétant du chômage, qui touche plus particulièrement les jeunes actifs

En 2013, 12% de la population active de l'ensemble des pays de la zone euro était au chômage soit environ 4,5 points de plus que les États-Unis. Les États-Unis, ont eux réussi à rétablir la situation grâce à leur politique de relance depuis la crise et à ramener le taux de chômage à 6,2% contre un peu plus de 8% en Dans la Zone euro, ce sont des pays en difficultés comme la Grèce et l'Espagne qui sont le plus fortement touché par ce chômage. La Grèce par exemple où près de 1 personne sur 3 est au chômage en L'Espagne aussi puisqu'en 2012 et 2014 c'est environ un cinquième de la population qui est au chômage. Le chômage touche aussi un pays comme la France mais dans une moindre proportion puisqu'en 2014 c'est 10,2% de la population active qui est au chômage. L'Italie est dans la même situation puisqu'en 2014 c'est pratiquement 13% de sa population active qui est au chômage soit 2,1points de plus depuis On constate aussi la différence et l'hétérogénéité des situations économiques de l'ensemble des situations de la Zone Euro puisque là aussi certains pays fon exceptions comme l'Allemagne avec 5% de chômage en 2014 et le Danemark 6,5%.

Ce développement inquiétant du chômage touche plus particulièrement les jeunes actifs de 15 à 24 ans. En période de crise et de chômage important ce sont en effet les jeunes les premières victimes. La Zone euro dans l'ensemble connaît une augmentation de la part des 15/24ans au chômage de 3,1points par rapport de 2007 à 2013 passant aujourd'hui à presque 10%. En Espagne par exemple, en 2013, 21% des jeunes actifs de 15 à 24ans sont au chômage soit 12,3 points de plus qu'en La Grèce aussi est touchée par un chômage important tout comme la France mais dans de moindres mesures avec 7% des jeunes actifs de 15/24ans au chômage. Si le chômage reste important dans la Zone Euro notamment pour les jeunes actifs, il touche dans des proportions plus ou moins importantes les différents pays de la Zone Euro.

Pour sortir les pays de la crise, les Etats se sont fortement endettés.

Le sauvetage du système financier en 2008 et les plans de relance de 2009 ont coûté cher aux pouvoirs publics, les amenant à dépasser les seuils autorisés par la zone euro. Rappelons que les pays membres se sont engagés à maintenir leur déficit public en dessous de 3% du PIB et leur dette en dessous de 60% du PIB. La plupart des pays, mise à part l'Allemagne sont loin de cet objectif bien qu'en moyenne la Zone Euro n'a que 2,9% de déficit en L'ensemble des pays à l’exception de la Grèce ont réussi à réduire leur déficit pour se rapprocher des 3%. La France est par exemple passée de 6,8% en 2010 à 4,1% en 2013, l'Espagne de 10,3% en 2012 contre 6,8% en 2013 soit une réduction du déficit dans le PIB de 3,5points. La Grèce peine même à maintenir la part de son déficit puisqu'elle est repassée de 8,6% en 2012 à 12,2% en 2013 soit 1 point de plus qu'en Le pays a donc un déficit plus de 4 fois supérieur aux normes de Bruxelles. On peut donc dire que la cure d’austérité qui lui a été imposée n’a pas fonctionnée. L'Allemagne à elle atteint l’équilibre budgétaire et remplit donc largement les 3% de déficit par rapport à son PIB imposés par Bruxelles.

Si la plupart des pays ont tout de même réussi à réduire la part du déficit dans le PIB, ils s’éloignent cependant de plus en plus du deuxième objectif et n'arrivent pas à ramener leur dette en dessous des 60% du PIB. En effet, l’Italie et la Grèce ont une dette brute de respectivement 127.9% et 174.9% de leur PIB ce qui est pour la Grèce presque 3 fois supérieur à la norme autorisée. L’Espagne est aussi très endettée, a exactement 92.1% de son PIB. La dette brute de la Zone euro ne respecte pas non plus les critères de convergence avec un endettement de 90.9%. Cependant on peut remarquer que le Danemark n’a pas été très touché par la crise car son endettement est de seulement 45% en 2013 contre 42.9% en 2010, la différence n’est donc pas significative. En comparaison, la dette des Etats Unis est de 109.2% de leur PIB mais à la différence la Zone euro la croissance économique est repartie à la hausse. On est donc en droit de se demander si la cure d’austérité est finalement la voie à suivre pour renouer avec la croissance…

Une consommation à la peine … Dès 2011, les plans d’austérité ont donc été mis en œuvre dans plusieurs pays. Ils ont parfois été très stricts et ces mesures ont eu tendance à comprimer la demande On constate que la consommation des ménages entre 2008 et 2013 a diminué dans la zone euro de 1.6%. Cependant ce n’est pas le cas dans tous les pays de la zone puisqu’en effet la consommation des ménages en Allemagne et en France a augmenté de respectivement 5.8% et 2.2%. La baisse de la consommation des ménages la plus importante est en Grèce avec une chute de 24.6%. Comme nous le savons la consommation est facteur important de la croissance économique et de telles baisses ne font qu’accentuer les difficultés des pays de la zone euro pour relancer leur croissance.

Un investissement en panne …

A partir de 2007 les investissements en pourcentage du PIB sont en chute libre. C'est en Irlande que la baisse est la plus importante puisqu'en 2007 l'investissement représentait à peu près 27 % du PIB contre 10.9% en De même en Espagne en 2008 où la part de l'investissement était de 31.5 % contre 19.8% en 2012 (une baisse d’1/3). Le cas de l’Allemagne peut surprendre : c’est le pays qui s’est le mieux remis de la crise mais c’est aussi un des pays qui investit le moins. L’investissement ne représente que 17,3% en 2012 contre 18,4% en moyenne dans la zone euro et 19,8% en France. Le retour à l’équilibre budgétaire de l’Allemagne s’est-il fait au détriment de l’investissement ? Celui-ci est pourtant dans la dynamique de la croissance à long terme. L’investissement tourne donc au ralentit dans la zone, à un niveau toujours inférieur à celui d’avant crise, comprimant la demande globale et faisant obstacle au retour de la croissance.

Certains pays sont d’ailleurs entrés en déflation et plus généralement la déflation menace aujourd’hui la zone euro dans son ensemble. Taux d’inflation annuel en %

En effet, en Décembre 2014, le taux d'inflation dans la zone Euro est négatif avec environ une baisse du niveau général des prix de 0,2%. La déflation touche déjà la Grèce depuis Janvier 2014 avec une inflation négative de - 1,5% et -2,5% en décembre En décembre 2014, la déflation concernait aussi l'Irlande et le Portugal, l'Espagne et l'Italie dont les taux d’inflation étaient tous négatifs. Si cette baisse générale des prix est plutôt importante dans certains pays, elle n'est cependant pas généralisée dans l'ensemble de la Zone Euro puisque tous les pays ne sont pas entrés dans la déflation bien qu'ils soient menacés par un ralentissement inquiétant du rythme de l'inflation. En France, par exemple, où le taux d'inflation qui était supérieur à 2,5% en janvier 2012 est passé fin 2014 à 0,1 voire 0,2%, soit une inflation quasi-nulle. Ce ralentissement inquiétant de l'inflation touche aussi l'Allemagne qui a aujourd'hui un taux d'inflation nul voire légèrement négatif contre une inflation supérieure à 2% en janvier Alors, si la déflation concerne d’ores et déjà des pays comme l'Espagne, l'Irlande, la Grèce, l'Italie ou Chypre elle menace néanmoins réellement les autres pays.

La déflation est dangereuse car elle se traduit par un cercle vicieux dont les pays ont ensuite du mal à sortir : Ce phénomène de baisse des prix entraîne en effet de nombreux effets pervers. La baisse des prix signifie que les revenus des entreprises se compriment, ce qui exerce une pression à la baisse sur les salaires. D'autres effets viennent se cumuler. En période de baisse des prix, le meilleur moment pour acheter un bien durable est 'plus tard', puisque son prix va diminuer ; cela comprime encore plus la demande qui s’adresse aux entreprises. Par ailleurs, même si les salaires et les coûts suivent la baisse des prix, la charge des dettes, elle, reste inchangée. Le poids du remboursement de la dette dans les revenus s'élève pour les ménages, les entreprises et les gouvernements, conduisant à des faillites et des insolvabilités, ce qui a encore plus d'effet négatif sur l'activité économique. La réaction de la BCE a permis toutefois d’éloigner un peu cette menace et quelques timides signes de reprise sont apparus au dernier trimestre. Pour autant, l’inquiétude reste bien présente et il n’est pas sûr que la BCE, malgré ses efforts, parviennent à faire revenir durablement la croissance… En effet, l’hétérogénéité que nous avons constatée à plusieurs niveaux dans la zone rend délicate et difficile la conduite des politiques économiques, notamment au niveau monétaire puisque la politique menée par la BCE s’applique à tous uniformément.