Les religions abrahamiques K. Lafont-Miranda, 2011
Elles sont trois Elles sont au nombre de trois : le judaïsme, le christianisme, l’islam. L'expression désigne les religions découlant de la révélation d‘Abraham, qui a donné naissance au judaïsme. Deux millénaires plus tard est né le christianisme, Jésus étant censé être le messie attendu par les juifs. Au 7ème siècle est apparu l’islam qui réfute l'idée que Jésus puisse être le fils de Dieu, mais qui le considère comme un prophète. K. Lafont-Miranda, 2011
Elles ont une même origine Judaïsme, christianisme et islam sont basés sur les mêmes croyances : héritées et modifiées d'une religion à la suivante, traduites dans des langues différentes, (hébreu, araméen, grec, latin, arabe) de messies et prophètes choisis par Dieu pour transmettre aux hommes Ses lois ou Ses messages. Abraham y est « le père de tous les croyants ». K. Lafont-Miranda, 2011
Leur tronc commun : Abraham Pour les juifs et les chrétiens, Abraham est l'ancêtre du peuple d’Israël, via son fils Isaac. Pour les musulmans, c’est l'ancêtre des Arabes, via son fils Ismaël. Dans la tradition chrétienne, il est un modèle de foi. Son intention d'obéir à Dieu en offrant Isaac est considérée comme préfigurant Dieu offrant Son fils, Jésus. Dans la tradition musulmane, Ibrahim a obéi à Dieu en voulant offrir Ismaël. Il est considéré comme l'un des plus importants prophètes envoyés par Dieu. Dans la tradition juive, Abraham représente la Midat ha'Hassed, l'attribut de générosité. Il parle peu et fait beaucoup. K. Lafont-Miranda, 2011
1. Le judaïsme Plus tard, Dieu envoie Moïse annoncer au peuple qu'Il va le faire sortir d‘Egypte, conformément à l'Alliance. Pour les israélites, Dieu est le créateur du monde. Il détermine le cours des choses, est gardien de l'ordre naturel. Dieu est aussi providentiel ; il intervient directement dans le cours de l'Histoire. Dieu demande à Moïse de prescrire au peuple les dix commandements, dont l’un est le monothéisme : ...Je suis YHWH, ton Dieu. N'aie pas d'autres dieux devant Moi. Ne les représente pas par une statue sculptée, une icône, ou quoi que ce soit, dans les cieux au-dessus, dans la terre ici-bas, et dans les eaux sous la terre. Ne te prosterne pas [devant eux] ni ne les honore. (Exode 20) K. Lafont-Miranda, 2011
Le judaïsme Le judaïsme comporte des éléments religieux mais aussi : un code de conduite, une législation, des rites et des coutumes non spécifiquement religieuses. C’est l'une des plus anciennes traditions religieuses du monothéisme exclusif encore pratiquées aujourd'hui. Les valeurs et l'histoire du peuple juif sont à la source des deux autres religions abrahamiques, le christianisme et l‘islam. Selon le judaïsme, le Messie est un homme issu de la lignée du roi David, qui amènera dans le monde à venir une ère de paix et de bonheur éternels, dont bénéficieront toutes les nations de la terre. Il n'est pas encore venu : le fait d'avoir cru en la messianité de Jésus a séparé les juifs des premiers chrétiens. K. Lafont-Miranda, 2011
Les fêtes juives Chabbat 7ème jour chômé (la semaine commence le dimanche). Toute activité créatrice est interdite dès le vendredi soir au coucher du soleil jusqu’à l’apparition des étoiles le jour suivant. Roch Hachana Fête célébrant la nouvelle année civile du calendrier hébreu. Une période de dix jours de pénitence inaugure l’attente du grand pardon accordé aux repentants à Yom Kippour. Yom Kippour (ou Jour du Grand Pardon) Fête considérée comme la plus sainte de l’année juive. Yom Kippour est marqué par un chômage et un jeûne complets. Cinq offices de prière et d’autres coutumes viennent renforcer son atmosphère austère et solennelle. K. Lafont-Miranda, 2011
Les fêtes juives (suite) Pessa’h Cette fête célèbre l’Exode hors d’Egypte. On y faisait originellement l’offrande pascale d’un agneau. On doit manger des matzot (aliments azymes) et bannir le hametz (aliments à base de pâte levée et / ou fermentée). Soukkot On célèbre dans la joie l'assistance divine reçue par les enfants d’Israël lors de l’Exode. Les Juifs doivent résider (ou au moins prendre leurs repas) dans une soukka (sorte de hutte, souvent décorée) K. Lafont-Miranda, 2011
2. Le christianisme Les chrétiens croient eux aussi en un seul Dieu. Cependant ils maintiennent la profession de foi selon laquelle ce Dieu se manifeste en trois personnes (ou hypostases, c’est-à-dire principes premiers), qui sont : Dieu le Père Dieu le Fils, Dieu le Saint-Esprit (ce qui est communément appelé la Sainte Trinité). K. Lafont-Miranda, 2011
Le christianisme Les premières confessions chrétiennes sont apparues au sein du judaïsme après la crucifixion de Jésus par les autorités romaines de la province de Judée (1er siècle). La Bible hébraïque est l'un des deux textes fondateurs du christianisme. Le second est le Nouveau Testament, centré sur la personne de Jésus-Christ. Les chrétiens croient que Jésus de Nazareth est le Messie annoncé par l‘Ancien Testament et (hormis quelques minorités) qu'il est le fils de Dieu donc à la fois de nature divine et de nature humaine. K. Lafont-Miranda, 2011
Le christianisme Les trois principales confessions chrétiennes sont : les catholiques romains, les orthodoxes, les protestants. Le christianisme est la religion la plus répandue dans le monde Il a profondément marqué différentes civilisations au cours de l'histoire … alors qu'il était initialement considéré comme une secte juive parmi d'autres. Il est présent sur tous les continents. K. Lafont-Miranda, 2011
Les fêtes chrétiennes Pâques C’est la plus importante fête religieuse chrétienne. Elle commémore la résurrection de Jésus-Christ, le troisième jour après sa passion. Elle commence le dimanche de Pâques, qui marque pour les catholiques la fin du jeûne du carême, et dure pendant huit jours. Ascension fête célébrée quarante jours après Pâques. Elle tombe toujours un jeudi, généralement au mois de mai. Dans la tradition et la foi chrétienne, elle marque l’élévation au ciel de Jésus après sa résurrection et la fin de sa présence terrestre. K. Lafont-Miranda, 2011
Les fêtes chrétiennes (suite) Pentecôte fête inspirée de la fête juive de Chavouot (ou fête des Semaines). Elle commémore une expérience mystique collective des apôtres et célèbre la descente sur eux de l‘Esprit Saint le cinquantième jour à partir de Pâques (comme Chavouot commémore, cinquante jours après la Pâque juive, la descente du Mont Sinaï par Moïse, porteur des Tables de la Loi). Assomption dogme de l‘Eglise catholique romaine selon lequel, au terme de sa vie terrestre, la mère de Jésus a été « élevée au ciel ». (Le terme « assomption » provient du verbe latin assumere, qui signifie « prendre », « enlever »). Toussaint L’Église catholique romaine honore tous les saints, connus et inconnus. K. Lafont-Miranda, 2011
Les fêtes chrétiennes (suite) Noël Célèbre la naissance de Jésus, appelée Nativité. À l'origine, cette fête païenne existait sous différentes formes. Noël, avant d'être un jour, est d'abord un cycle, qui atteint son apogée au solstice d’hiver. Epiphanie Célèbre la visite des mages à l'enfant Jésus. Le cycle de Noël prend fin le 6 janvier. C'est à ce moment que les jours commencent à s'allonger de façon sensible. On célèbre alors l'Épiphanie, la manifestation de la Lumière. La galette symbolise par sa forme ronde le soleil. Il est à noter que c'est ce jour (en tout cas son équivalent, car le calendrier de la Rome antique n'était pas le nôtre) qu'avait lieu la fête des 12 Dieux Épiphanes (autrement dit les 12 Olympiens). K. Lafont-Miranda, 2011
3. L’islam L‘islam est une religion strictement monothéiste : Dieu est adoré sans être associé à quoi ou qui que ce soit. Le mot arabe pour monothéisme est tawhid, ce qui signifie « unicité ». L'islam déclare « l'unité de Dieu » en tant qu'enseignement élémentaire. La chahada, ou credo islamique, est la déclaration de foi en l'unité d‘Allah et en la croyance de la nature prophétique de Mahomet. L’islam envisage la Trinité chrétienne comme une déformation de l'enseignement originel de Jésus. K. Lafont-Miranda, 2011
L’islam La religion musulmane se veut une révélation en langue arabe de la religion originelle d‘Adam et de tous les prophètes … … parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi, elle se présente comme un retour à la religion d‘Abraham (Ibrahim), « la voie d'Ibrahim », c'est-à-dire une soumission exclusive à Allah. Le Coran reconnaît l'origine divine de l'ensemble des livres sacrés du judaïsme et du christianisme, tout en considérant qu'ils sont, dans leurs écritures actuelles, le résultat d'une falsification partielle. K. Lafont-Miranda, 2011
L’islam L'islam comprend 1,57 milliard de fidèles, ce qui en fait la seconde religion du monde par le nombre de fidèles, après le christianisme et devant l‘hindouisme. L’islam se répartit en plusieurs courants : le sunnisme, qui représente entre 80 et 85 % des musulmans, le chiisme, rencontré principalement en Irak et en Iran. Ces deux courants se combattent depuis leur origine. Musulmans chiites lors de la fête de l’Achoura K. Lafont-Miranda, 2011
Les fêtes musulmanes Les fêtes musulmanes, qui suivent le calendrier lunaire, sont des fêtes mobiles avec une amplitude d'environ onze jours par rapport à l‘année solaire. Le Vendredi aussi important que le dimanche pour les chrétiens et que le sabbat pour les juifs. Il ne s'agit cependant pas d'un jour de repos. La prière a lieu le vendredi en début d’après-midi à la mosquée : elle est obligatoire pour les hommes et souhaitable pour les femmes. Le mois du Ramadan période de jeûne pendant laquelle les musulmans ne peuvent absorber ni nourriture, ni boisson entre le lever et le coucher du soleil. Le jeûne fait partie des cinq piliers de l’Islam. Les femmes enceintes et les malades sont libérés du devoir de jeûne. K. Lafont-Miranda, 2011
Les fêtes musulmanes (suite) Aïd el-Fitr Cette fête marque la rupture du jeûne de Ramadan. Elle est célébrée tôt le lendemain, le premier jour du mois de chawwâl. Les musulmans se rassemblent pour des prières rituelles festives. Des mets et des boissons non alcoolisées sont servis dans les mosquées et dans les maisons. Les enfants reçoivent des sucreries. Il est aussi d'usage d'échanger des cadeaux en famille et avec les amis. Aïd el-Kebir La « Fête du sacrifice » célèbre les actes d'Abraham qui allait sacrifier son propre fils après une vision, avant qu’un ange ne lui apparût. Dieu trouvant alors véridique la foi d’Abraham, l'ange lui demanda de sacrifier un mouton à la place de son fils. K. Lafont-Miranda, 2011
Les livres sacrés La Bible est l’ensemble des textes religieux juifs (Bible hébraïque) ou judéo-chrétiens (Bible chrétienne). Le premier livre qui soit sorti des presses de Gutenberg a été la Bible dans sa version latine, la Vulgate. La Bible fut traduite en grec ancien à Alexandrie. Cette version fut utilisée plus tard pour compléter la traduction latine de la Bible à partir de l'hébreu (la Vulgate) et par les « apôtres des Slaves », Cyrille et Méthode, pour traduire la Bible en vieux-slave. La Bible hébraïque se nomme TaNaKh, acronyme formé à partir des titres de ses trois parties constituantes : la Torah (la Loi), les Neviim (les prophètes) et les Ketouvim (les autres écrits). K. Lafont-Miranda, 2011
Les livres sacrés Les chrétiens nomment Ancien Testament la partie qui comprend le Tanakh et d'autres textes antiques non repris par la tradition judaïque. La Bible chrétienne contient en outre un Nouveau Testament qui regroupe les écrits relatifs à Jésus-Christ. Il s'agit des quatre Evangiles, des Actes des Apôtres, des Epîtres et de l‘Apocalypse. K. Lafont-Miranda, 2011
Les livres sacrés Le Coran (en arabe al Qur'ān, « récitation ») est le livre sacré de l‘islam. La tradition le présente comme le premier ouvrage rédigé en langue arabe claire. Le Coran regroupe les paroles de Dieu qui auraient été révélées au prophète et messager de l'islam, Mahomet (Muḥammad), par l'archange Gabriel. Cette révélation s'étend sur une période de vingt-trois ans. Il proclame l'unicité divine, traite du bien et du mal, de la vie et de la mort, du paradis et de l'enfer, des lois fixant les limites entre le licite et l'illicite. Pour les musulmans, il est adressé à l'intention de toute l’humanité, c'est-à-dire détenteur d'une vocation universelle, tout comme Jésus-Christ qui est considéré comme le Logos (le Verbe, la Parole de Dieu) dans les Évangiles. K. Lafont-Miranda, 2011
Des cultes et doctrines proches Cette reconnaissance des mêmes textes fondateurs permet de comprendre la grande ressemblance des cultes et des doctrines des trois principaux monothéismes : localisation des lieux saints au Moyen Orient depuis quelques milliers d'années (par exemple Jérusalem, La Mecque, etc.), notion de prière (même si le rite varie d'un monothéisme à l'autre), rite de la circoncision (abandonné dans le christianisme), principe du mariage (avec des règles différentes selon les monothéismes), rituels funéraires (enterrement), lieux de culte avec rabbins, prêtres ou imams (respectivement synagogue, église ou mosquée). morale (notions du bien et du mal, péché, interdits moraux et récompenses), vie après la mort, résurrection du corps, Jugement dernier. K. Lafont-Miranda, 2011
Conclusion Le patrimoine spirituel et éthique commun entre chrétiens, musulmans et juifs se résume en trois points. D’abord, dans chacune de ces religions, Dieu est créateur. L’homme vient de Dieu et retourne à Dieu. Ensuite, Dieu aime celui qui pratique la justice : miséricorde et pardon sont présents dans la Torah, la Bible ou le Coran. Enfin, la mort est un passage, non un terme. Cela suppose dans les trois religions une véritable espérance dans la vie éternelle. K. Lafont-Miranda, 2011