Responsabilité et liberté

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Transcription de la présentation:

Responsabilité et liberté

Qu’est-ce que la responsabilité ? Introduction Qu’est-ce que la responsabilité ? (1) Sens 1. : être responsable d’un acte : le fait qu’on puisse nous l’attribuer (et donc éventuellement en répondre devant X) • 1ère condit° nécess. : en être conscient (csce de soi) Mais non suff. • 2ème condit° nécess. : en être l’auteur. mais « responsabilité » physique ≠ responsabilité ‘morale’ Cf. Code Pénal, livre 1er, titre II, chap. 1 et 2 Aristote, Ethique à Nicomaque, III, 1 Saint Thomas, Somme théologique, II, I, question 6

Pbl 1 : avons-nous toujours et vraiment un libre-arbitre ? Il faut avoir choisi délibérément d’accomplir cet acte l’action doit être volontaire contingente → responsabilité → « libre-arbitre » : pouvoir de choisir ou non d’accomplir telles actions « contingent » : qui peut se produire ou non « nécessaire »: qui ne peut pas ne pas se produire Pbl 1 : avons-nous toujours et vraiment un libre-arbitre ? Au contraire, nos choix ne sont-il pas prédéterminés par des contraintes naturelles ou culturelles ?

Pbl 2 : peut-on vraiment être maître de nos choix, de nos vies, (2) Sens 2. être responsable (tout court). la responsabilité comme vertu Est responsable le sujet qui réalise certaines normes morales 2.1. fait d’ « assumer » être l’auteur de ses actes (≠ mauvaise foi) = Respecter la valeur de sincérité : 2.2 : fait d’agir par soi-même, pas comme un enfant qui suit les directives de ses parents. être autonome dans ses conduites, opinions, sa vie (≠ suivre autrui) = valeur d’autonomie Pbl 2 : peut-on vraiment être maître de nos choix, de nos vies, et devenir ainsi autonomes ?

Synthèse 1 et 2 : Être libre, c’est pouvoir agir par soi-même. Pouvons-nous agir par nous-même ?

I- avons-nous un libre-arbitre ? 1- ce que me montre la conscience de soi : le pouvoir de choisir avec, sans, ou contre les raisons Descartes la liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en avons.

• 1ère expérience de choix libre : prendre des décisions réfléchies. On pèse le pour et le contre.

raison + raison + raison - raison - raison + raison - raison + Modèle de la balance. raison + raison - raison + raison - Je pars à la guerre Guerre maison raison + raison - raison + raison - Je reste auprès de ma vieille mere Guerre maison

Descartes : ici je choisis librement d’une « liberté éclairée » Obj° : ne sommes-nous pas déterminés à choisir le parti jugé le meilleur ? • réponse de D. : nous avons la liberté de choisir le pire (« liberté absolue ») Cas extraordinaire : Médée (Ovide) - Cas ordinaires mon désir me suggère une chose, ma raison une autre ; le meilleur parti je le vois et je l'approuve mais je choisis le pire. En fait, Aristote dit déjà cela EN III, 1; de même Si les élèves obéissent au prof, c’est qu’il estiment que c’est le mieux (éviter des sanctions / préparer son avenir). Et ils pourraient toujours et parfois choisissent de ne pas obéir. C’est bien qu’ils ont la « liberté » de ne pas obéir, même quand ils obéissent. S’il y a des règles, c’est que nous pouvons les trangresser.

• 2ème expérience : les situations d’« indifférence ». L’« Âne de Buridan ».

• 2ème expérience : situations d’« indifférence ». L’« Âne de Buridan » l’âne ne pourrait pas choisir parce qu’aucune impulsion ne le pousse dans un sens plus que dans un autre. Au contraire, l’homme a la capacité de choisir de manière purement arbitraire (« liberté d’indifférence »).

Au contraire, l’homme a la capacité de choisir de manière purement arbitraire (Descartes : « liberté d’indifférence »).

- Leibniz : il y a toujours de tels facteurs. • Objection : des facteurs qui nous influencent de manière inconsciente -Expérience de neurophysiologie : 90 % des hommes s’assoient sur la chaise où ont été projetées des phéromones féminines. - Leibniz : il y a toujours de tels facteurs. « quand on s’examinera, l’on trouvera qu’il y a toujours quelque cause ou raison qui nous a inclinés dans le parti qu’on a pris, quoique bien souvent on ne s’aperçoive pas de ce qui nous meut » Essais de théodicée, § 314

a- le déterminisme en général 2- le déterminisme : nos choix sont déterminés par des circonstances dont nous ne sommes pas maîtres a- le déterminisme en général • le monde physique → Il n’y aurait pas de contingence dans le monde physique : tout ce qui arrive serait le résultat d’un enchaînement nécessaire de causes et d’effets. (thèse de Simon Laplace) Principe du déterminisme : si un ensemble de conditions C sont présentes (les causes), alors un événement E se produit (l’effet) Si la balle a telle masse, telle position, est soumise à telle force (la frappe) selon tel vecteur, alors elle arrivera à telle position.

b- le déterminisme appliqué à l’homme • déterminisme naturel, notamment biologique des lois biologiques communes aux organismes. • mais l’homme ne peut-il pas décider du moment de sa mort ? - déterminisme psychologique : des profils psychologiques suicidaires - déterminisme culturel ou social : Durkheim

c- la position de Schopenhauer Nous allons nous figurer un homme, qui, se trouvant par exemple dans la rue se dirait : "Il est à présent six heures du soir, ma journée de travail est finie. Je peux maintenant faire une promenade ; ou bien je peux aller au club ; je peux aussi monter sur la tour, pour voir le coucher du soleil ; je peux aussi aller au théâtre, je peux faire une visite à tel ami ou tel autre ; je peux même m'échapper par la porte de la ville, m'élancer au milieu du vaste univers, et ne jamais revenir... Tout cela ne dépend que de moi, j'ai la pleine liberté d'agir à ma guise ; et cependant je n'en ferai rien mais je vais rentrer non moins volontairement au logis, auprès de ma femme." C'est exactement comme si l'eau disait : "Je peux m'élever bruyamment en hautes vagues (oui certes, lorsque la mer est agitée par une tempête !)- je peux descendre d'un cours précipité en emportant tout sur mon passage (oui, dans le lit d'un torrent)- je peux tomber en écumant et en bouillonnant (oui, dans une cascade),- je peux m'élever dans l'air, libre comme un rayon (oui, dans une fontaine)- je peux enfin m'évaporer et disparaître (oui, à 100 degrés de chaleur) ; - et cependant je ne fais rien de tout cela, mais je reste de mon plein gré, tranquille et limpide, dans le miroir du lac." Comme l'eau ne peut se transformer ainsi que lorsque des causes déterminantes l'amènent à l'un ou à l'autre de ces états, de même l'homme ne peut faire ce qu'il se persuade être en son pouvoir, que lorsque des motifs particuliers l'y déterminent. En contemplant une chute d'eau, nous croyons voir dans les innombrables ondulations, serpentements, brisements des vagues, liberté de la volonté et caprice ; mais tout est nécessité, chaque mouvement peut se calculer mathématiquement. Il en est de même pour les actions humaines ; on devrait pouvoir calculer d'avance chaque action, si l'on était omniscient, et de même chaque progrès de la connaissance, chaque erreur, chaque méchanceté. L'homme agissant lui-même est, il est vrai, dans l'illusion du libre arbitre ; si à un instant la roue du monde s'arrêtait et qu'il y eût là une intelligence calculatrice omnisciente pour mettre à profit cette pause, elle pourrait continuer à calculer l'avenir de chaque être jusqu'aux temps les plus éloignés et marquer chaque trace où cette roue passera désormais. L'illusion sur soi-même de l'homme agissant, la conviction de son libre arbitre, appartient également à ce mécanisme, qui est objet de calcul. Nietzsche

Problème : un déterminisme absolu supprime la responsabilité de nos actions → ou justifie le pardon ou justifie une conception inhumaine de la peine, comme simple répression (Spinoza) → peut justifier une répression préventive

3- les limites du déterminisme : a- les déterminismes humains ne sont que probabilistes Les sciences humaines ne mettent pas en valeur des liens de causalité nécessaire entre conditions et phénomènes, mais que des liens de probabilité. Ex: la reproduction sociale n’est qu’un fait statistique, pas une loi de la nature humaine

b-déterminisme n’est pas fatalisme • la croyance au destin  (fatum): conception selon laquelle les événements sont prédestinés, déterminés à se produire quoique l’on fasse Sophocle, Œdipe-Roi : l’oracle de Delphes a prédit qu’Œdipe tuerait son père Laïos et épouserait sa mère, Jocaste. • attitude fataliste : forme de résignation face au monde et au sort qui nous est réservé.

Dénoncé comme « raisonnement paresseux  » par Cicéron : Si c’est votre destin de guérir de cette maladie, que vous fassiez ou non venir le médecin, vous en guérirez. Pareillement, si c’est votre destin de ne pas guérir, vous n’en guérirez pas. Et l’un des deux est votre destin. Donc il ne sert à rien de faire venir le médecin ».

• Déterminisme ≠ Destin : - Je reste libre de prendre le médicament ou non. Le déterminisme est conditionnel («  si C, alors E »), donc il n’exclut pas le libre-arbitre, tant qu’il n’est pas appliqué à tous les faits. La connaissance des déterminismes nous permet d’en limiter l’impact. Exemple de la reproduction sociale : on peut agir pour la diminuer, par une action politique (« discrimination positive ») connaissance→ liberté Science → progrès techniques → usage politique

c- nous agissons par des motifs auxquels nous consentons, non pas seulement par l’effet de causes non conscientes Dans la mesure où l'homme allègue qu'il a été entraîné par des circonstances, des excitations, etc. il entend par là rejeter, pour ainsi dire, hors de lui-même sa propre conduite, mais ainsi il se réduit tout simplement à l'état d'essence non-libre ou naturelle, alors que sa conduite, en vérité, est toujours sienne, non celle d'un autre ni l'effet de quelque chose qui existe hors de lui. Les circonstances ou mobiles n'ont jamais sur les hommes que le pouvoir qu'il leur accorde lui-même ». Georg Friedrich Hegel

= 2 points de vue différents sur une action humaine - cause : fait objectif qui produit un autre fait objectif nécessairement, et qui explique ce dernier. motif : élément mental, subjectif, qui permet de rendre compte et de justifier une action. = 2 points de vue différents sur une action humaine Une différence grammaticale : chaîne finie des raisons / chaîne infinie des causes

Un motif peut être évalué : honorable/indigne, sérieux/futile, etc. Mais un motif qui a été jugé bon n’est plus une cause de mon action : c’est une raison d’agir, que je suis librement

(capacité d’évaluer une idée ou une action) Volonté Raison (capacité d’évaluer une idée ou une action) Volonté (capacité de choisir et d’agir volontairement) éclaire Libre-arbitre

II- être libre au sens d’être autonome, est-ce pouvoir faire ce que l’on désire ? 1-sens commun : pouvoir faire ce que l’on veut sans contrainte • Etre libre c’est pouvoir faire ce que l’on veut : idée du sens commun et de Th.Hobbes (britannique, matérialiste 17eme) • L’existence de contraintes n’exclut pas le libre-arbitre. Mais elles limitent notre capacité d’action. ↘ contraintes = ↗ liberté

contraintes de jure (de droit) ≠ contraintes de facto (de fait) qu’est-ce qui distingue une frontière naturelle et une frontière étatique ? contraintes de jure (de droit) ≠ contraintes de facto (de fait)

exemples Propriété Propriété essentielle Opposé contraintes de jure Règles -Lois et règles juridiques -règles sociales et morales Peuvent être transgressées N’existent que par la volonté humaine « Libertés de droit » Libertés (droits) d’expression, de circulation, de réunion, de commerce mœurs libres, libertinage… contraintes de facto Obstacles physique, mentaux, techniques, forces physiques … Peuvent parfois être contournées, surmontées Indépendantes de toute volonté, contraintes « naturelles » « Libertés de fait » -Pouvoir physique, pouvoir techniques - Pouvoir financier

2- pouvoir faire ce que l’on veut, cela implique obéir à des contraintes, au moins comme moyen (Hobbes) pouvoir faire librement ce que l’on désire Implique obéir à des contraintes ! Exemple des lois (Hobbes) Exemple du travail

(sens large : émotions, sentiments, désirs.) 3-être libre, c’est pouvoir faire non pas ce que l’on désire, mais ce que l’on veut rationnellement. • des désirs aliénant - désirs qui deviennent des besoins  des désirs auxquels on ne veut pas succomber  Nous ne sommes pas d’emblée maître de nos désirs • choisir les bons désirs → la raison peut faire le tri entre nos désirs être libre → être maître de soi≠ être esclave de soi-même Une vertu antique : la maîtrise de soi : la raison doit gouverner les « passions » (sens large : émotions, sentiments, désirs.)

Un ami du poète Sophocle le rencontre alors qu’il est devenu vieillard … Sophocle, comment te comportes-tu à l’égard de l’amour? Es-tu encore capable de posséder une femme? Silence! Ami, C’est avec la plus grande satisfaction que je l’ai fui, comme délivré d’un maître rageur et sauvage!

Le commentaire de Socrate (relaté par Platon, République, I, 329 b) : En effet, à l’égard des sens, la vieillesse apporte beaucoup de paix et de liberté. Lorsque des désirs se calment et se détendent, le mot de Sophocle se réalise pleinement : on est délivré de maîtres innombrables et furieux…

4- la notion d’autonomie : Sens courant : indépendance et fait de se débrouiller seul, avec ses propres moyens. Peut-on être libre en obéissant à une autorité, à des lois ? Deux thèses opposées : • conception anarchiste et libertaire de la liberté : est autonome l’individu qui est soustrait à toute autorité extérieure; et à toute loi (Max Stirner) "L'Etat ne poursuit jamais qu'un but: limiter, enchaîner, assujettir l'individu, le subordonner à une généralité quelconque » « Lorsqu'une association s'est cristallisée en société, elle a cessé d'être une association, vu que l'association est un acte continuel de réassociation. Elle est devenue une association à l'état d'arrêt, elle s'est figée. [...] Elle n'est plus que le cadavre de l'association ; en un mot, elle est devenue société communauté."

"L'Etat ne poursuit jamais qu'un but: limiter, enchaîner, assujettir l'individu, le subordonner à une généralité quelconque » Les chrétiens nous ont montré dans leur Dieu comment un être peut n’agir que par soi-même, et n’avoir d’autre but que soi-même. IL agit « comme il lui plaît ». Et l’homme insensé, alors qu’il pourrait en faire autant, doit agir « comme il plaît à Dieu ».

• notion de promesse d’engagement aléniant ? Lorsqu'une association s'est cristallisée en société, elle a cessé d'être une association, vu que l'association est un acte continuel de réassociation. Elle est devenue une association à l'état d'arrêt, elle s'est figée. [...] Elle n'est plus que le cadavre de l'association ; en un mot, elle est devenue société, communauté.

• tout engagement est-il aliénant ? le fait de suivre des règles contraignantes peut-être compatible avec l’autonomie Peut-être nécessaire à l’autonomie (Rousseau, Kant) Étymologie : auto (soi-même) -nomos (loi, règle) -non seulement n’est pas incompatible avec la liberté - est une condition nécessaire de la liberté la voix du devoir, succédant à l'impulsion physique et le droit à l'appétit, l'homme, qui jusque-là n'avait regardé que lui-même, se voit forcé d'agir sur d'autres principes, et de consulter sa raison avant d'écouter ses penchants. (…) L'impulsion du seul appétit est esclavage, et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté.

Analogie musicale : la connaissance des règles de la musique permet une liberté de création bien plus grande.

• le sujet : capacité de choisir ses propres buts Conclusion : • Sauf les cas où la contrainte matérielle ou psychologique est avérée, le sujet reste responsable (on peut lui imputer des actions) Il y a des « déterminismes » qui pèsent sur son action et qui peuvent limiter son libre-arbitre donc sa responsabilité. Mais aucun n’est absolu : les déterminismes humains ne sont pas des Destins. • pour être libre, et responsable au sens moral, il ne suffit cependant pas d’avoir un libre-arbitre et que nos actions nous soient imputées : il faut encore être autonome. Cela implique - Connaissance de soi (connaissance des conditions qui nous déterminent à agir) maîtrise de soi obéissance à des règles librement choisies • le sujet : capacité de choisir ses propres buts

Index : - Le sujet, l’esprit et la matière, la conscience et l’inconscient La raison et le réel (thème du déterminisme) L’Etat, le Droit, la justice Le devoir La morale L’art La culture