le Marais de la Place de France à l’enclos des Templiers 15 juin 2015

distance parcourue environ 1,5 km

Entrée d’un hôtel du XVIIe siècle abritant aujourd’hui différentes activités artisanales. Ce bâtiment se situe rue du Pont aux Choux Le nom de cette rue, encore chemin au XVIe siècle, provient à la fois d’un pont sur l’égout que recouvre aujourd’hui la rue de Turenne, et des légumes que l’on cultivait sur les terrains que le chemin traversait. Ce nom lui fut attribué vers 1610/1612.

Le Marais est un quartier parisien historique et non administratif. C’est une ancienne zone de marécages occupée depuis le XIIe siècle par des ordres religieux. Au début du XVIIe siècle, ce quartier, jusque là périphérique, devient le lieu de résidence de la noblesse parisienne. De nombreux hôtels particuliers se sont alors construits et beaucoup subsistent aujourd’hui. Au milieu du XVIIIe siècle, l’élite nouvelle ne trouvant plus de terrains à bâtir, s’installa dans les faubourgs (Saint- Germain, Saint-Honoré) qui offraient plus d’espace. La Révolution française achève de chasser les propriétaires fortunés. Le quartier du Marais est dès lors occupé par une population d’artisans et d’ouvriers qui construisent dans les cours des anciens hôtels, des ateliers. Haussmann n’intervient pas dans cette zone du fait de la présence de cette population ouvrière.

Lycée Simone Weil 7 rue de Poitou Paris III Ancien hôtel particulier du début du XVIIIe siècle

Paris était divisé en quartiers plus ou moins VIIe siècle. Ici nous nous trouvons dans le quartier n°14. Cette rue portait le nom « de l’Echaudé » à cause d’une maison située à l’angle et ayant la forme triangulaire d’un gâteau du Moyen Age, l’échaudé. échaudés fait à Carmaux

Projet de la Place de France en 1610, par Claude Chastillon.

La mort d’Henri IV a interrompu la réalisation de ce projet. Il donna naissance vers 1626 à tout un quartier neuf que desservirent les rues Charlot, de Poitou, de Saintonge, de Bretagne, de Picardie…….

Plus ancienne boulangerie de Paris (1615) de la rue de Poitou; elle est classée pour sa devanture et ses panneaux peints sur verre inversé. Aujourd’hui c‘est l’Hôtel du Petit Moulin décoré par Christian Lacroix.

Hôtel au 28 rue Charlot ayant appartenu en 1745 à la marquise de Polignac. Aujourd’hui, ce sont les établissements Richard, fabricant de toiles tendues qui occupent les lieux.

Pierre à fendre dans la cour de l’hôtel. Elle servait pour fendre les grosses bûches de bois destinées au chauffage de l’hôtel.

Au numéro 9 de la rue Charlot se trouve l’hôtel de Retz

Dans la cour de l’hôtel de Retz

En 1623 on bâtit au n°6 de la rue Charlot, un couvent de capucins. A la Révolution, il Aujourd’hui fut supprimé et loti, sauf sa chapelle qui devint l’église Saint François d’Assise. Son curé assermenté, fut requis pour fournir les ornements liturgiques nécessaires à l’abbé Edgeworth pour célébrer, le matin du 22 janvier 1793, la dernière messe de Louis XVI, alors prisonnier du Temple. Aujourd’hui, l’église est dédiée au culte arménien et se nomme Saint-Jean, Sainte-Croix.

La communauté des Capucins, nommée « Pauvres-Ermites », logeait dans des couvents dont celui du Marais à Paris. Les moines n’étaient pas cloîtrés et venaient en aide aux plus démunis de la population civile. C’est ainsi qu’ils participèrent efficacement à l’extinction d’un incendie en 1671 rue de Thorigny où habitait alors Mme de Sévigné. Celle-ci relata cet évènement dans une lettre à sa fille. Extrait d’une lettre de Mme de Sévigné à sa fille Paris, vendredi 20 février ….mais je vis la maison de Guitaut tout en feu ; les flammes passaient par-dessus la maison de Madame de Vauvineux. On voyait, dans nos cours, une clarté qui faisait horreur : c’étaient des cris, c’était une confusion, c’étaient des bruits épouvantables, des poutres et des solives qui tombaient. …. …..Des capucins pleins de charité et d’adresse, travaillèrent si bien qu’ils coupèrent le feu. On jeta de l’eau sur le reste de l’embrasement, et enfin « le combat finit faute de combattants, » c’est-à-dire, après que le premier et le second étage de l’antichambre, et de la petite chambre, et du cabinet, qui sont à main droite du salon, eurent été entièrement consumés.

Mur de l’ancien jeu de paume.

L’hôpital des Enfants Rouges avait été créé en 1534 pour des orphelins de Paris qu’on habillait d’un uniforme rouge. Il fut fermé en 1772, et remplacé jusqu’à la Révolution par un couvent de pères de la Doctrine Chrétienne.

Potager des oiseaux près du marché des Enfants Rouges

Le marché des Enfants Rouges est le plus ancien marché parisien toujours en activité. Il fut créé en 1628 à la demande de Louis XIII afin de répondre à la demande alimentaire des habitants du quartier du Marais

Implantation de l’enclos des Templiers dans le quartier actuel du IIIe arrondissement

L’ordre des Templiers était aussi bien militaire que religieux fondé à Jérusalem en Durant les premières croisades, ils rendirent d’importants services qui leur valurent des dons considérables en argent et en terres. Parmi les quelques 9000 domaines qu’ils possédaient en Europe, se trouvait la commanderie de Paris située non loin de la de Grève où ils s’installèrent sous Louis VII le Jeune vers Peu à peu ils acquirent les terrains vagues et incultes, appelés le marais qui constituent maintenant la majeure partie de nos 3 e et 4 e arrondissements; ils défrichèrent et mirent en culture la région et y bâtirent vers 1240 un vaste enclos où ils s’installèrent. En 1291, après la perte définitive de la Palestine, les Templiers se dispersèrent entre leurs commanderies; leur grand-maître s’installa dans celle de Paris avec le trésor de l’Ordre. Cet enclos parisien constitua une véritable ville fortifiée, entourée d’une muraille crénelée, haute de 8 mètres et défendue par des tours.

La richesse des Templiers augmenta encore par des opérations financières avec les autres commanderies d’Europe créant ainsi une sorte de banque internationale. Leurs mœurs et la pureté de leur doctrine s’altérèrent peu à peu et devinrent suspects à l’Eglise à la noblesse. Finalement l’Ordre fut supprimé en 1313 et le soir du 12 mars 1314 le grand-maître Jacques de Morlay furent brûlés vifs dans l’ilot aux Juifs, côté sud de la place Dauphine. Le roi Philipe Bel s’adjugea la plupart du trésor des Templiers, Ce qui restait fut donné aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem qui dés lors habitèrent l’enclos jusqu’à la Révolution, On les appela Chevaliers de Malte lorsque Charles-Quint leur fit cadeau de cette île pour y établir le siège de leur Ordre,

Croquis de l’enclos des Templiers

Maquette de l’enclos des Templiers (musée Carnavalet)

Gravure de l’enclos des Templiers

Le donjon du Temple vers 1795

Traces sur le sol devant la mairie du 3 e arrondissement de la base d’une tour du donjon des Templiers

Hôtel du Grand Prieur des Templiers selon Hoffbauer

En 1667, le Grand-Prieur, Jacques de Souvré, fit démolir l’ancienne muraille crénelée et construit dans l’enclos de grands hôtels et des maisons louées à des particuliers. Il fit rebâtir par Mansart, le palais du Grand-Prieur qui donna sur un vaste jardin et l’entoura d’un simple mur d’enceinte. Cet enclos abritait environ 4000 personnes, toutes exemptes d’impôts. Le dernier Grand-Prieur fut le duc d’Angoulême, neveu de Louis XVI, charge à laquelle il avait été nommé à l’âge de un an en 1776! Finalement il ne reste rien de l’enclos des Templiers à part un vestige de l’enceinte cachée dans un immeuble au 73 rue Charlot. C’est Napoléon qui fit démolir la tour du Temple en 1808 afin d’éviter qu’elle devienne un lieu de pélérinage royaliste. La démolition dura deux ans.

Vestiges de l’enceint de l’enclos des Templiers au 73 rue Charlot

A deux pas de la mairie se trouve le Carreau du Temple réhabilité. Jadis c’étaient des hangars en bois spécialisés dans la foire aux fripes. Classé monument historique en 1981, son activité de commerce du vêtement périclita malgré l’organisation de manifestations de mode.

Au 14 rue Percée se trouve un service dépendant du ministère des Finances. Ce bâtiment abrite une vénérable institution chargée du contrôle officiel du titre des métaux précieux. Depuis 1838, sur chaque bijou fabriqué en France avec des métaux précieux, est apposé un poinçon officiel après contrôle du Service de la Garantie. Ce bâtiment fut inauguré le 26 juillet Le marais concentrait alors un nombre important de fondeurs et affineurs de métaux précieux. Aujourd’hui il subsistent de nombreux grossistes en joaillerie et artisans d’art.

Les adieux de Louis XVI à sa famille (tableau situé dans l’église Sainte Elisabeth)

FIN