Erosion côtière à Saint Louis du Sénégal risques et réponses en cours Yokohama Japon, le 14 février 2011 Pr Boubou Aldiouma SY, géographe (géomorphologue) Université Gaston Berger de Saint Louis - Sénégal Laboratoire Leïdi «dynamiques des territoires et développement » Axe de recherche: Dynamiques des environnements arides à semi-arides, risques morphogéniques et stratégies de gestion

Introduction Le littoral Nord du Sénégal, de Saint Louis à Dakar, est affecté par une intense érosion à divers endroits en général Le site urbain de Saint Louis, le long de la LB en particulier, est gravement menacé Cette situation dure depuis plusieurs siècles, devenant actuellement très préoccupant

Saint Louis et son arrière pays Sud s’ouvre sur l’Océan atlantique sur prés de 25 km de côte (Goxxumbacc à Potou) La frange côtière concerne la LB (bordure littorale) et les segments dunaires intérieurs bordés par le fleuve Sénégal et le système estuarien. Ces unités supportent d’intenses activités économiques et hébergent une faune et une flore riches et variées. Actuellement, le pouvoir légendaire de Saint Louis et sa périphérie Sud (Gandiolais) est en déclin à cause de facteurs physiques et anthropiques défavorables. Cette juxtaposition de territoires se recompose et se déconstruit en même temps au grés de facteurs complexes et peu maitrisés.

Le phénomène d’érosion côtière s’observe: - Goxxumbacc; - Guet Ndar; - Ndar Tout; - Doun Baba Dièye; - Keur Bernard; - Pilot; - Tassinère; - Mouit; - Gadga Lahrar; - Taré, etc. Au total, des risques pèsent sur ce secteur du littoral aux potentialités diverses: espaces maraîchers, habitations humaines, aires protégées, infrastructures touristiques, terrains de pêches (images illustratives).

Goxxumbacc (avril 2009)

Guet Ndar, Ndar Tout (avril 2010)

Ile Baba Dièye (déc. 2010)

Intense érosion littorale falaise de Keur Bernard (déc. 2010)

Recul de la falaise de Gadga Lahrar risques sur les espaces agricoles, habitations humaines (nov. 2008)

Erosion de l’ilot aux oiseaux dans le PNLB Risques sur la biodiversité (Mouit, avril 2006)

Les premières et seules opérations de protection des côtes de Saint Louis remontent aux années 1930 avec la mise en place d’un mur de protection et l’installation d’un rideau de brise-vent (Casuarina equisetifolia = filaos) .

La fixation des dunes Casuarina equisetifolia été l’espèce choisie; elle est adaptée aux conditions bioclimatiques. Les sujets étaient disposés tous les 2,5 m parallèlement à la mer Le mur de protection Face à la vitesse de recul du revers du cordon, la technique a consisté à ériger un mur en béton armé au droit des quartiers de Guet Ndar et de Ndar Tout

Actuellement, ces ouvrages sont rattrapés par la dynamique érosive; pourtant le mur, selon les témoins, se situait à plusieurs centaines de mètres du revers du cordon dans las années 1950 Les filaos ne protègent que le revers du cordon; ils n’ont pas d’emprise sur les rouleaux de vagues, qui sapent la base de la falaise. Ces espèces subissent une forte mortalité Le mur de protection de Guet Ndar s’est écroulé suite à l’assaut des vagues

Effondrement du mur de Guet Ndar (avril, 2010)

Pieds de filao dans l’eau (Mouit, 2006)

lutte contre les marées de vives eaux Village de Baba Dièye: lutte contre les marées de vives eaux (19 juillet 2009)

Conclusion/Axes de recherche Mettre en place un observatoire pour s’approprier de la dynamique actuelle afin d’élaborer un schéma d’aménagement intégré et participatif maitrisé: -maitriser les effets de certains paramètres (houles, vents, transport de débits solides, etc.); -suivi régulier de la vitesse de recul du trait de côte, contrôler les prélèvements non autorisés de sables de plage qui faussent le bilan sédimentaire, etc. Au total, mettre en place un programme intégré pour la collecte de données fiables à partir desquelles s’élaborent des schémas de développement durable car les territoires littoraux sénégalais en particuliers sont entrain de se déconstruire, sous l’emprise de facteurs physiques et anthropiques, avec leurs atouts économiques.