la Littérature Engagée
L’engagement au cours des siècles Sommaire 1ère partie Définition Différents aspects 2ème partie L’engagement au cours des siècles Extrait de texte Bilan
1 ère partie
La littérature engagée renvoie en règle générale à la démarche d'un auteur qui défend une cause éthique, soit par ses œuvres, soit par son intervention directe en tant qu'«intellectuel», dans les affaires publiques. Par le biais de son texte, un écrivain peut critiquer certains aspects de la société, dénoncer une situation qui le dérange ou encore défendre une cause qui lui tient à cœur. Définition:
La Nécessités En général, tout homme est responsable de ce qui se passe en son temps, à plus forte raison l'écrivain. D'ailleurs, se désintéresser de son temps, c'est une façon de s'engager . Plus particulièrement au XX siècle les facteurs d'engagement se multiplient : la vie collective exerce une emprise plus forte sur la vie individuelle et accroît la responsabilité de l'Homme ; ;on ne peut plus se constituer un art de vivre personnel, considérer l'art comme un divertissement, une étude désintéressée de l'Homme ; les écrivains contemporains héritent de cette idée du XIX siècle que l'écrivain a une mission privilégiée favorisant la réflexion politique.
Formes possibles de luttes La Formes possibles de luttes En tant qu’écrivain : il éclaire et dirige l'opinion : journaux, revues, conférences, pamphlets, manifestes ; il s'unit à d'autres écrivains pour agir sur les pouvoirs et le public avec tout le prestige de l'artiste ; il traite des problèmes actuels, en prenant position à leur égard et en instruisant le public. Cela entraîne un goût pour les genres qui agissent sur un vaste public : théâtre, cinéma et roman.
La Évolution Le sage de la tradition antique s'abstient de trop participer à la vie de la société ; pourtant, au XVI siècle certains témoignent déjà par leurs écrits de leurs convictions religieuses ou bien engagent, par l'activité de la raison, la recherche de la vérité, un combat contre l'intolérance , l'immobilisme intellectuel , la torture… l'honnête homme du XVII siècle occupe civilement sa place sans toutefois prendre position sur les problèmes politiques ou sociaux. mais c'est au XVIII siècle que le philosophe se fait un devoir de servir et d'améliorer la société , ce siècle est emblématique d'une nouvelle éthique de vérité de l'écrivain, exprimée à l'origine par Voltaire. Cette éthique se construit dans le cadre de la lutte pour la liberté d’expression.
La c'est la même conception qui prédomine chez les auteurs du XIX siècle, en particulier chez Lamartine, mais encore plus particulièrement chez Vigny, hanté par cette question de l'utilité politique de l'écrivain, et chez Hugo, qui oriente toute sa vie en fonction de ses convictions ; quant à Zola, même si la doctrine naturaliste ne l'engage pas à prendre position dans ses romans, un désir de corriger la société apparaît cependant à travers l'évocation des conditions de vie des miséreux. au XX siècle, l'engagement devient un devoir au nom de la liberté et de la solidarité . Sartre, dans sa théorie de la littérature engagée, dépasse l'opposition entre la responsabilité de l'écrivain, qui amène l'auteur à se restreindre, et la liberté de création, en rattachant la responsabilité au libre arbitre
Thèmes Mobilisateurs
La religion: Thèmes mobilisateurs de nombreux artistes écrivent sur le sujet que ce soit pour défendre les valeurs religieuses telles que le pardon ou la compassion, ou bien au contraire attaquer l'intolérance religieuse. u
Les questions sociales : les philosophes des Lumières dénoncent les injustices. Ils s'en prennent notamment aux inégalités entre hommes et à l’esclavage . Au XIXe siècle, les auteurs qui dénoncent les inégalités sociales et la misère sont notamment Victor Hugo dans Claude Gueux puis, à la fin du siècle, Emile Zola dans Germinal. Les valeurs humanitaires : la liberté, la lutte contre le racisme, la défense de la négritude ; des émigrés ; pour l'humanité …
Les questions politiques: de nombreux auteurs se font la voix du pacifisme, de la dénonciation de la guerre . Il existe plusieurs genres de pacifismes qui se distinguent par leurs modes d’action et par les valeurs principales qui les animent. Les écrivains de l‘EXISTENTIALISME, jean Paul Sartre, Simone de Beauvoir, mais aussi des intellectuels contemporains comme Raymond Aron considèrent qu'ils doivent s'engager sur des questions politiques.
Le féminisme: le mouvement féministe s'engage pour le droit des femmes ; il dénonce les inégalités sociales, politiques, juridiques, économiques et culturelles dont les femmes sont victimes. Les premières idées féministes sont apparues au Moyen Age avec Christine de Pisan.
2 ème partie
L'engagement au cours des siècles XVIe siècle La L'engagement au cours des siècles XVIe siècle La Renaissance, en Europe, est le siècle de l’humanisme. Les auteurs humanistes mettent l'homme au centre de leurs préoccupations, n'hésitant pas pour cela à dénoncer l'influence excessive de l'Eglise dans la mesure où elle peut mettre un frein à la dignité de l'homme. XVIIe siècle Le XVIIe siècle se caractérise par une dénonciation souvent orientée vers la Cour, dont l'hypocrisie ambiante paraît insupportable sur le plan moral, et éminemment nuisible sur le plan politique et social. XVIIIe siècle Le XVIIIe siècle, en Europe, est surnommé le siècle des Lumières ; de fait, il est marqué par un grand nombre d'oeuvres engagées, dans lesquelles auteurs et philosophes réfléchissent aux mœurs en vigueur. La critique porte, d'abord, sur le régime politique de la monarchie absolue.
La XIXe siècle Au XIXe siècle, le recueil de Victor Hugo, Les Châtiments, est désigné comme un "poème du crime". Le poète ne s'en prend pas seulement à un sujet général, mais directement à une personne, qui est Napoléon III, qu'il surnomme « Napoléon le Petit ». Il dénonce également la misère sociale dans de nombreux pans de son œuvre, notamment son roman Les Misérables ou encore le poème "Melancholia", extrait de son recueil poétique Les contemplations. Il prend également position contre la peine de mort dans Le dernier jour d’un condamné. Mais le véritable acte de naissance de l'intellectuel engagé, c'est l'article "J'accuse...!" d’Emile Zola qui a été rédigé au cours de l’affaire Dreyfus, sous la forme d'une lettre ouverte au président de la République française, Félix Faure, parue dans le journal L’Aurore. Zola y dénonce l'injuste condamnation d'Alfred Dreyfus, accusé de complot contre la France. Son procès est dit antisémite. Cette affaire a divisé la France à l'époque.
Monsieur le Président, Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m’avez fait un jour, d’avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu’ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ? Vous êtes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les cœurs. Vous apparaissez rayonnant dans l’apothéose de cette fête patriotique que l’alliance russe a été pour la France, et vous vous préparez à présider au solennel triomphe de notre Exposition Universelle, qui couronnera notre grand siècle de travail, de vérité et de liberté. Mais quelle tache de boue sur votre nom - j’allais dire sur votre règne - que cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre, d’oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c’est fini, la France a sur la joue cette souillure, l’histoire écrira que c’est sous votre présidence qu’un tel crime social a pu être commis. Puisqu’ils ont osé, j’oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j’ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice.[…] Extrait du quotidien l’Aurore 13 janvier 1898
Bilan L’engagement littéraire vise à défendre une cause, une idée, qui peut avoir un sens politique, religieux, social, environnemental ou plus généralement porter sur les valeurs de l’humanisme ou du pacifisme, la défense des droits de l’Homme et de la tolérance. Néanmoins l’engagement littéraire peut aussi se caractériser par l’attaque d’une cause, et non par seulement par la défense d’une idée.