Visite du Musée du
29 novembre 2004: choix de la ville de Lens par l’Etat pour accueillir une antenne du musée du Louvre dans le cadre de la politique de décentralisation culturelle. Les autres candidates étaient notamment Calais, Valenciennes, Amiens, Arras, Béthune, Boulogne-sur-Mer. 26 septembre 2005: choix du projet proposé par l’agence japonaise SANAA. 4 décembre 2009: pose de la 1ère pierre du musée. 4 décembre 2012: inauguration du musée et ouverture au public dans la semaine suivante. L’objectif est d’accueillir 500 000 visiteurs la première année. Il y en aura déjà plus de 330 000 en seulement trois mois. 29 janvier 2014: le musée franchit le cap du million de visiteurs. 50 % viennent de la région Nord-Pas-de-Calais, mais 20 % d’entre eux sont des étrangers originaires de 70 pays différents.
1. Le musée dans son contexte géographique et historique
Image satellite du site prise avant l’édification du musée Emplacement du musée actuel
Un musée au cœur des cités minières de la Compagnie des mines de Lens, actives de 1890 jusqu’aux années 1960
La fosse N° 9, carte postale colorisée des années 1930 Le Carreau de fosse, détruit pendant la 1ère Guerre mondiale, reconstruit ensuite puis devenu friche industrielle dans les années 1970. Il est définitivement détruit à la fin des années 2000 pour laisser place à l’enfilade de bâtiments du Musée du Louvre-Lens.
Un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoin du paternalisme et d’une société de la Révolution Industrielle rarement valorisés Un lieu de travail mais aussi un lieu de vie construits par l’entreprise, afin de s’assurer une main d’œuvre disponible et facile à contrôler…
Le coron, logement ouvrier symbolique du Nord de la France Souvent doubles, ou mitoyens, ils structurent les rues des cités minières et ont participé à forger un paysage symbolique des villes industrielles du Nord et de l’est de la France. Le rassemblement des ouvriers dans ces cités en dehors du travail est aussi à l’origine de la construction d’une conscience de classe: les ouvriers partagent les mêmes lieux et conditions de vie, de travail, les mêmes loisirs, le même destin…
Emplacement exact du musée actuel Emplacement exact du musée actuel. L’entrée du musée se fait à l’endroit exact où se trouvait celle de la fosse quand les mineurs se rendait au travail.
2. L’architecture du musée Louvre-Lens
Exposition temporaire Les Désastres de la Guerre Galerie du Temps
L’agence d’architecture japonaise SANAA, lauréate après un appel à projet qui a entraîné 124 candidatures. Les deux architectes concepteurs du musée ont travaillé avec l’architecte-paysagiste française Catherine Mosbach, chargée d’aménager le parc de 20 ha entourant les bâtiments. L’équipe a proposé un musée d’apparence très sobre, « un édifice proche de la nature qui valorise le paysage plutôt qu’il ne l’occupe » (SANAA). Ainsi, le choix a été fait de bâtiments horizontaux, au profil bas et uniforme, à l’échelle des arbres.
Un projet qui tient compte subtilement de la mémoire des lieux… Le terril , entassement des déblais liés à l’extraction du charbon, a été conservé, créant une surélévation du site atteignant parfois 4 m par rapport aux corons alentour.
Vue sur les plus hauts terrils coniques d’Europe. Le choix du verre et de la transparence pour permettre le dialogue entre ce que tout oppose en apparence: l’art et un paysage industriel. C’est rare, car pour protéger les œuvres, la plupart des musées ont une faible luminosité et un éclairage artificiel Vue sur les plus hauts terrils coniques d’Europe. Un clin d’œil aussi à la pyramide du Louvre parisien ?
Le charbon toujours, évoqué à la fois par la forme des parterres, le matériau qui les compose et sa couleur.
Une enfilade de bâtiments qui épousent la topographie du terril au lieu de la rompre. Cette légère déclivité est-elle sensible pour le visiteur ? A observer notamment dans la très longue Galerie du Temps (120 m environ)
Les allées du parc empruntées par les visiteurs reprennent le tracé des cavaliers, c’est-à-dire les voies ferrées qui reliaient les différentes fosses minières et permettaient d’acheminer le charbon extrait