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Il ne reste plus beaucoup de geishas dans le Japon moderne, peut-être environ un millier. Il n'y a guère si longtemps, les geishas étaient encore très nombreuses dans le Japon traditionnel. Chaque ville importante avait son école de geishas où les jeunes filles de bonne famille apprenaient dès l'âge de l'enfance les nombreuses façons de plaire aux hommes...
La geisha est intimement liée à la tradition séculaire japonaise de la supériorité de l'homme. Celui-ci a droit à tous les plaisirs. Ceci étant dit, la geisha n'est pas une prostituée, du moins pas selon le sens que l'on attribue à ce mot dans les sociétés occidentales. Geisha veut dire "belle personne". Le rôle de la geisha est d'être belle, élégante, intelligente, cultivée, artiste, afin de plaire à l'homme.
Le vraie geisha est une hôtesse pour clients fortunés. Traditionnellement, et encore aujourd'hui, malgré le nombre grandissant de mariages d'amour, les divertissements et les sorties de l'homme japonais se déroulent sans l'épouse. Au Japon, le plaisir et les affaires vont ensemble. Les geishas composent l'aristocratie des quelques femmes employées dans les bars, les cabarets, les théâtres et les salons de massage du pays.
Les " maisons de thé " dans lesquelles évoluent les geishas sont discrètes et élégantes, comme le veut la tradition. Ces dames sont maquillées d'un épais fond de teint blanc et vêtues de kimonos somptueux. Elles ont passé de nombreuses années à acquérir la maîtrise des arts et la façon de détendre les personnages importants du monde de la finance et de la politique. Elles savent jouer divers instruments de musique, chanter, et danser.
Elles savent également entretenir une conversation plaisante nourrie de réparties humoristiques. Plusieurs geishas ont des "parrains" qui les entretiennent en dehors des réceptions officielles, en leur procurant de nombreux avantages financiers et matériels. Ce qu'elles font dans les coulisses - hors de la " maison de thé " - peut être aussi important économiquement que ce qu'elles font en représentation.
Les Geishas de Kyôto, qui en réalité sont appelées les Geiko, et leurs apprenties, les Maïkos, sont aujourd'hui encore l'un des héritages les plus vivants de la tradition japonaise. Elles jouent ainsi un rôle culturel que nombre d'occidentaux sont incapables d'imaginer. Car ces femmes ont appris durant des années l'art de plaire aux hommes, sous toutes les facettes que l'on puisse imaginer.
Les premières geishas sont apparues vers 1660 à Edo. Elles furent rapidement appréciées pour leur éducation et leur raffinement dans l'art de converser, et leur élégance. Elles devinrent assez vite les confidentes des hommes de la haute société. Mais en 1700, un décret Shogunal réglementa cette nouvelle profession en obligeant les geishas à résider dans des "quartiers réservés", à Yoshiwara, Edo, Shimabara et Kyôto.
Devant ce regroupement forcé avec les prostituées des quartiers de plaisirs, plusieurs geishas décidèrent de se regrouper en écoles à Kyôto et Edo. Ce sont elles qui ont maintenu la tradition intacte et la culture des geishas. Dans les quartiers "réservés", les anciennes geishas devinrent de simples courtisanes (Jorô ), dont seul le costume gardait un lien avec leur origine. Elles disparurent graduellement, laissant la place aux vraies geishas.
Les apprenties geishas (Shikomi) doivent appartenir à une "maison" reconnue (Okiya) pour être formées. En échange de travaux domestiques, elles apprennent les rudiments de leur futur métier. Elles sont alors pleinement acceptées et obtiennent le titre de Maïkos. La formation reste longue, astreignante et dure plusieurs années. L'apprentissage quotidien est basé sur le chant, la danse, les instruments de musique traditionnels.
Le kimono de la geisha est somptueux, égalant, et d'un haut raffinement. Il est de type kosode avec des couleurs éclatantes. Entièrement réalisé à la main, il arbore de délicats motifs de décoration, et une ceinture large et colorée, qu'on appelle "obi". La tenue de la geisha "confirmée dans les arts" est moins voyante que celle des apprenties. Celles- ci arborent un furisode (manches longues) et une coiffure très chargée avec de nombreux peignes et ornements, afin d'attirer l'attention.
Chaque geisha possède environ une quinzaine de somptueux kimonos dont le prix peut varier de 350$ à 3000$. Achetés par la patronne (Mama San), de sa "maison", ces kimonos seront remboursés au fur et à mesure des gains obtenus par la geisha. Ce remboursement s'étale généralement sur plusieurs années.
La coiffure et le maquillage jouent également un rôle primordial. Les cheveux sont en fait une perruque (Katsura) reproduisant la coiffure compliquée (Shimada) en vigueur depuis l'ère Edo. Les cheveux sont remontés en forme de chignon (Mage) retenus par des peignes (Sashigushi). Les Maikos y ajoutent des épingles (Kanzashi) avec des décorations brillantes.
Anciennement, et encore aujourd'hui, cette profession s'exerçait souvent de mère en fille. Dès son jeune âge, la petite fille devait quitter la maison familiale pour aller vivre dans une okiya. Cette demeure est basée selon le modèle hiérarchique familial. Il y a une "mère" qui dirige toute l'activité administrative et qui prend les décisions les plus importantes. Il y a aussi les geishas qui travaillent pour rembourser leurs repas, cours, frais de médecine, etc, et il y a les apprenties geishas, qui apprennent leur art.
Par la suite les apprenties étaient initiée aux maisons de thé et au théâtre par leurs grandes sœurs et elles avait plusieurs occasions de rencontrer divers hommes et de les divertir. Quand le temps était venu pour l'apprentie de passer à une autre étape, la jeune fille, alors âgée de 14 ou 15 ans, voyait sa virginité être vendue aux enchères. Au Japon, ce phénomène se nommait mizuage. Des hommes payaient très cher pour avoir la virginité de l'une de ces adolescentes.
La danse des papillons musique traditionnelle Photographie – Julian Hebbrecht Création Florian Bernard Tous droits réservés – 2005
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