Introduction  Il existe une multitude de définitions et de terminologies relatives au même objet d’analyse qu’est la FMN. Ces diverses appellations sont.

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CHapitre 1 de la Partie 3 : LES explicationS DE LA MULTINATIONALISATION des firmes

Introduction  Il existe une multitude de définitions et de terminologies relatives au même objet d’analyse qu’est la FMN. Ces diverses appellations sont soit concurrentes, soit indifféremment utilisées pour désigner ces firmes. Selon les auteurs, on peut relever les appellations suivantes : FMN, firmes internationales, firmes plurinationales, firmes supranationales, firmes transnationales, « grandes unités interterritoriales » (GUI, M. Bye) ou encore « unions internationales monopolistes de capitalistes se partageant le monde » (Lénine)

Introduction  Cependant, les FMN et les FTN sont les deux appellations les plus usitées, la seconde plus particulièrement par les organisations internationales. Pour R. Sandretto (1993), la terminologie FTN semble la plus appropriée car le qualificatif « multinationale » laisse à penser que les firmes pourraient avoir plusieurs nationalités, et en fin de compte qu’elles n’en auraient aucune Or, pour lui, malgré leur essaimage à l’échelle mondiale, quasiment toutes ces firmes ont une nationalité, celle du pays d’origine. Il serait ainsi plus pertinent de parler de FTN françaises, américaines, allemandes… Cette proposition est d’autant plus pertinente qu’il existe des relations ambivalentes – parfois conflictuelles mais le plus souvent complémentaires entre l’Etat de la nation d’origine et la FTN. En effet, l’Etat garantit la sécurité des investissements de la FTN, stimule son extension, mais bénéfice en contrepartie d’une meilleure position dans le concert des Nations.

Introduction  Le préfixe trans a un double sens – traverser et dépasser – et « signifie que les FTN sont le prolongement extraterritorial de leur nation d’origine, qu’elles débordent (dépassent) tout en traversant les espaces des pays d’implantation ».  Les divergences repérées au niveau de la définition relèvent de la diversité des critères retenus par les auteurs. Ces critères sont essentiellement : la taille de ces firmes, le nombre minimum de pays d’implantation, une proportion minimale du chiffre d’affaires réalisé à l’étranger. Parmi toutes les définitions, celle de R. Sandretto retient notre attention : « Les FTN sont des firmes généralement de grande taille, dont l’organisation et la gestion sont le plus souvent centralisées, développant leur activité productive grâce à des filiales implantées dans plusieurs pays (au moins une filiale à l’étranger) ».

Introduction  L’activité productive a ici une acception plus large en ce sens qu’elle englobe la production matérielle et immatérielle, incluant les prestations de services (telles que les activités bancaires, d’ingénierie…). L’activité productive constitue l’essence même de la multinationalisation. Par souci de commodité, nous utiliserons la terminologie FMN parce qu’elle est la plus fréquemment usitée. Par ailleurs, il importe de différencier les FMN des investissements directs à l’étranger (IDE). Les IDE sont des investissements réalisés pour créer une filiale ou détenir un certain pouvoir de contrôle d’une firme étrangère. Le statut d’investissement direct à l’étranger est déterminé par la détention d’au moins 10 % (seuil) des actifs d’une entreprise étrangère. « La notion de contrôle est définie à l’aide d’un pourcentage d’actifs de la firme détenus par l’investisseur. Ce pourcentage était souvent différent selon les statistiques des pays. »

Introduction  Ce seuil (niveau) de détention d’actifs permet de distinguer (différencier), parmi les mouvements de capitaux à long terme, les investissements de portefeuille des IDE. Les investissements de portefeuille sont des placements internationaux tandis que les IDE mettent en évidence la notion de pouvoir de contrôle et (de décision) de l’investisseur sur la firme rachetée ou construite à l’étranger (filiale). L’IDE nécessite donc un transfert de flux financiers mais aussi un transfert de technologie et de capital humain (par l’intermédiaire de cadres expatriés s’impliquant dans la production à l’étranger). Ces précisions montrent bien qu’un IDE n’est pas forcément une délocalisation (= changement de local).

I- LES FACTEURS D’IMPLANTATION A L’ETRANGER A-LES DIFFERENTES CAUSES D’IMPLANTATION Pour R. Sandretto, sept causes ont été évoquées par les dirigeants de ces firmes pour justifier leur implantation à l’étranger : Le désir de profiter des différences de situations, de goûts, de conjonctures des divers pays pour répartir au mieux leurs risques commerciaux grâce à une diversification géographique et par produits de leurs activités. L’implantation (l’installation) dans les pays à forte protection leur permet de contourner les barrières protectionnistes, i.e. tarifaires et non tarifaires (barrières douanières et autres entraves) à la libre circulation des marchandises. Aussi, en période de désordre monétaire, les entreprises peuvent choisir leur lieu d’implantation de sorte à tirer parti des variations de change. On peut prendre l’exemple actuel des fluctuations du dollar par rapport à l’euro.

I- LES FACTEURS D’IMPLANTATION A L’ETRANGER Mieux satisfaire les attentes du consommateur local : en s’installant dans le pays, l’entreprise arrive à réduire les coûts et les délais de livraison, à assurer plus efficacement les services après-vente, à adapter ses produits aux goûts et aux habitudes de consommation du pays. S’installer (être présent) sur les marchés actuels et potentiels de sorte à contrer la concurrence – effective et potentielle –, exploiter (prolonger) un avantage commercial ou technologique, prévenir les imitations (cf. théorie du cycle de vie de Vernon). Garantir (assurer) l’accès aux approvisionnements en matières premières. « La volonté d’expansion conduisant à développer la production et les économies d’échelle au-delà des limites trop étroites du marché intérieur ». Le désir de profiter (tirer parti) des différences de réglementations fiscales ou sociales ou des écarts de coûts salariaux d’un pays à l’autre.

I- LES FACTEURS D’IMPLANTATION A L’ETRANGER Cependant, l’implantation à l’étranger peut être une contrainte (une nécessité) si l’on considère l’évolution de la compétition au niveau sectoriel. En effet, deux causes majeures, à savoir la structure oligopolistique de la production et des marchés internationaux, et l’élévation continue des seuils de rentabilité, condamnent les entreprises, dans plusieurs secteurs, à s’implanter à l’étranger pour pouvoir poursuivre leur croissance ou éviter de disparaître. « La transnationalisation des firmes apparaît alors moins comme le résultat d’un choix stratégique ponctuel que comme l’aboutissement logique de l’ensemble de la trajectoire de croissance de la firme ». Pour Mucchielli (2001), « l’application à la firme multinationale du principe d’internalisation est simple. Il suffit de considérer que la firme doit intervenir sur des marchés internationaux et que ceux-ci présentent les risques déjà soulignés – et parfois même amplifiés par la distance géographique. Toute internalisation, d’un marché étranger engendre alors une multinationalisation de la firme. » p. 84.

I- LES FACTEURS D’IMPLANTATION A L’ETRANGER Il distingue ainsi trois grandes motivations qui incitent les firmes à internaliser des marchés étrangers : « assurer son approvisionnement extérieur ; assurer la continuité internationale de son processus de fabrication tout en protégeant sa technologie ; assurer ses débouchés extérieurs, tout en protégeant sa marque ». D’une manière générale, une meilleure compréhension des raisons d’implantation des firmes à l’étranger doit prendre en compte simultanément l’internalisation des coûts de transaction, les différences de caractéristiques des pays (avantages comparatifs) et les avantages spécifiques aux firmes (avantages compétitifs). B- UN CAS PRATIQUE D’IMPLANTATION (Voir TD)

II- L’APPROCHE DE LA THEORIE ECLECTIQUE : LE PARADIGME OLI Le fait que de multiples facteurs expliquent en même temps la multinationalisation a conduit certains auteurs à construire des théories tentant de les regrouper tout en les classifiant. C’est le cas de Dunning qui développe une théorie dite théorie éclectique LES TROIS GRANDS TYPES D’AVANTAGES A LA MULTINATIONALISATION Dunning distingue d’abord trois grandes catégories d’avantage à la multinationalisation. L’avantage spécifique à la firme ou Ownership advantage (d’où l’on tire le « O » de OLI), qui regroupe les avantages comparatifs propres à la firme. L’avantage à la localisation (d’où l’on tire le « L »), qui regroupe tous les avantages comparatifs du pays d’accueil. L’avantage à l’internalisation (pour le « I »).

II- L’APPROCHE DE LA THEORIE ECCLECTIQUE : LE PARADIGME OLI Internalisation = internalisation des marchés sur lesquels intervient généralement une firme, qu’elle soit nationale ou multinationale Pour une FMN, on peut distinguer 3 sortes d’internalisation : Lorsqu’une firme automobile acquiert des plantations d’hévéas à l’étranger pour s’approvisionner en caoutchouc : on dit alors qu’elle internalise le marché du caoutchouc, qui lui était antérieurement extérieur, en procédant à une intégration en amont de sa production de pneumatiques. A l’autre bout de la chaîne, une FMN peut procéder à une internalisation de son réseau de commercialisation en procédant à une intégration en aval. C’est le cas pour une FMN de l’automobile qui implante ses distributeurs à l’étranger. Enfin, une FMN productrice de biens manufacturés complexes peut internaliser certains segments de production : c’est par exemple le cas d’une entreprise informatique d’un pays rachetant une usine de fabrication de composants électroniques dans un autre pays. Le marché des composants devient alors « intérieur » à la firme : le commerce international est ainsi un commerce intra- firme.

II- L’APPROCHE DE LA THEORIE ECCLECTIQUE : LE PARADIGME OLI L’explication de ce comportement – la décision d’internaliser à l’étranger – réside d’une évaluation coûts / avantages : coûts / avantages respectifs du marché et de l’organisation de la firme. Si le bilan est défavorable au marché et favorable à l’implantation d’une filiale, le siège opte pour elle. Dans un certain nombre de cas, les coûts de transaction sur le marché vont dépasser ceux de l’organisation de la firme (R. Coase, 1937). Les « coûts de transaction » sont dus aux imperfections du marché. Les imperfections du marché (et les coûts correspondants) peuvent être notamment dues à :

II- L’APPROCHE DE LA THEORIE ECCLECTIQUE : LE PARADIGME OLI L’incapacité à créer un contact immédiat entre l’acheteur et le vendeur. Ce risque intervient lorsque les co-échangistes sont peu nombreux. Des défauts dans la qualité des produits : dus à une mauvaise information de la part du vendeur, ou encore à l’impossibilité d’essayer un produit qui n’est pas encore connu (coûts d’utilisation d’un produit défectueux, coût de réparation) Des délais de livraison non respectés Des recours devant les tribunaux en cas de non-respect des contrats.

II- L’APPROCHE DE LA THEORIE ECCLECTIQUE : LE PARADIGME OLI Détail de quelques avantages par catégorie :

II- L’APPROCHE DE LA THEORIE ECCLECTIQUE : LE PARADIGME OLI Notes de commentaires :   « Produit » : différenciation du produit Les avantages de la multinationalisation antérieure sont dus à la connaissance de certaines régions du monde où la firme est déjà implantée, à l’existence d’une cellule d’évaluation du « risque- pays » en son sein, etc.  Dans le « O », il faut aussi prendre en considération la spécificité des dotations (hommes, capitaux, organisation) et la facilité d’accès aux marchés (de facteurs et de produits). « Qualification » : la qualité des inputs et leur distribution spatiale. Pour les « coûts » : on a coûts de transport et de communication et le prix des inputs Pour les « marchés », il importe de prendre en compte leur importance et leur distribution spatiale.

II- L’APPROCHE DE LA THEORIE ECCLECTIQUE : LE PARADIGME OLI « Change » : saisir les opportunités d’une instabilité durable des taux de change. Dans le « L », il faut aussi prendre en compte les opportunités d’entente avec les entreprises locales mais aussi la « distance psychique (langue, culture…) ». « Contrôle et sécurité » : des approvisionnements en MP, des produits semi-finis, des débouchés. « Coûts de transaction » : réduction du coût d’échange et de vol du droit de propriété, absence de marchés à terme, internalisation des externalités.

II- L’APPROCHE DE LA THEORIE ECCLECTIQUE : LE PARADIGME OLI LES DIFFERENTS MODES DE PENETRATION DES MARCHES On distingue principalement trois modes alternatifs de pénétration des marchés étrangers (voir tableau). Tableau OLI et modes de pénétration des marchés étrangers

II- L’APPROCHE DE LA THEORIE ECCLECTIQUE : LE PARADIGME OLI Commentaires :  En l’absence d’avantage à la localisation mais en l’existence des deux autres (avantage spécifique et avantage à l’internalisation), « la firme garde la maîtrise de la pénétration du marché étranger en y exportant et en établissant même son propre réseau de vente. Pour Dunning, si la firme ne possède qu’un avantage spécifique, elle effectue alors une vente de licence auprès d’une entreprise locale et lui laissera le soin d’exploiter le marché de son pays ». Remarque : Les caractéristiques structurelles des Etats, des secteurs et de la firme exercent une influence sur la genèse et l’évolution des avantages OLI.