18/04/2017 L’urgence climatique.

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18/04/2017 L’urgence climatique

La compréhension progressive du changement climatique 1827 – Compréhension de la capacité de certains gaz à piéger le rayonnement infrarouge 1896 – Identification par Arrhenius du mécanisme de l’effet de serre, Mais impossibilité d’interprétation des variations du climat 1985 – Reconstitution de l’évolution du climat depuis 150.000 ans à partir de l’analyse de glaces de l’Antarctique et mobilisation de la communauté scientifique 1992 – Conférence de Rio en 92 avec adoption de règles qualitatives 1997 – Protocole de Kyoto en 97 avec adoption d’objectifs quantitatifs pour 2012 pour les pays industrialisés 2005 – Entrée en vigueur du Protocole de Kyoto pays sans les USA : soit 37 pays acceptant de réduire leurs émissions 2009 – Conférence de Copenhague et négociation de la 2ème période engagement du Protocole de Kyoto d’ici 2020 2015 – Conférence de Paris pour un accord avec tous les pays avec des engagements et des contributions pour 2030 et en ligne avec les objectifs climatiques issus du GIEC pour 2050. La prise en charge du changement climatique est passée par trois étapes : Une phase de reconnaissance mais sans vérification expérimentale, et ce jusqu’en 1985. Une phase de prise de conscience et de mobilisation de 1985 à 1997, jusqu’au Protocole de Kyoto. Il faut notamment souligner le faible délai qui a séparé l’alerte des scientifiques avec la conclusion des deux traités internationaux, l’un de reconnaissance du phénomène, l’autre, plus contraignant, d’obligation de réduction des émissions pour les pays industrialisés. Actuellement, une phase de mise en œuvre dans un contexte de forte tension avec le retrait des Etats-Unis décidé par le Président Georges W. Bush en février 2001.

Concentrations de CO2 et températures au cours des temps géologiques 1985 Ecarts de température en °C Concentration de CO2 en ppmv La température de l’atmosphère a varié au cours des âges suite à divers phénomènes physiques notamment liés aux variations de la rotation de la terre autour du soleil, et a fortiori sa distance. Comment, dans ces conditions, mettre en évidence le réchauffement climatique généré par l’activité humaine ? Cette question est restée longtemps sans réponse. Ce n’est qu’avec les satellites météorologiques, dans les années 60, que l’on a eu enfin une vision globale du fonctionnement de l’atmosphère. La date décisive, de compréhension de l’effet de serre a été 1985 avec l’analyse de glaces de l’Antarctique. Les scientifiques y ont extrait des carottes de glace sur une profondeur de 1000 m, les plus anciennes ayant 150.000 ans. Ils ont analysé les bulles d’air comprises dans ces glaces et reconstitué la température moyenne planétaire correspondant aux chutes de neige (à partir de la répartition isotopique de l’oxygène). Sur cette courbe représentant l’évolution de la température moyenne de l’atmosphère depuis 150.000 ans et de la concentration en CO2 dans l’atmosphère, on constate une corrélation forte entre ces deux variables. On distingue à droite clairement la période chaude actuelle, et avant 10.000 ans avant JC, l’’ère glaciaire et sur la gauche du graphique la période interglaciaire précédente. Or le gaz carbonique n’est pour rien dans cette succession de périodes glaciaires et interglaciaires aux causes astronomiques, la distance et la trajectoire de la terre autour du soleil variant. On a finalement compris que le gaz carbonique se dissout plus facilement dans l’eau des océans lorsque sa température est froide. En période glaciaire, cela amplifie la chute des températures. En période chaude, davantage de gaz carbonique reste dans l’atmosphère, ce qui accroît le réchauffement. Le gaz carbonique a donc un effet d’amplification des écarts de température à cause naturelle. La question que se sont ensuite posés les scientifiques a été de savoir quel accroissement moyen de température allait engendrer les fortes émissions humaines de gaz carbonique dues à la combustion de combustibles fossiles. Source : M. Lorius, Laboratoire de glaciologie et de géophysique de Grenoble, 1990. Source : C. Lorius, LGGG-CNRS

Les principaux gaz à effet de serre et leur impact sur le climat 18/04/2017 Les principaux gaz à effet de serre et leur impact sur le climat Source RAC F

Les émissions liés à la consommation des français 18/04/2017 Les émissions liés à la consommation des français les émissions françaises sont augmentées d’un tiers si l’on prend en compte les échanges extérieurs. L’empreinte carbone de la demande finale des Français représente les émissions de gaz à effet de serre induites, en France et à l’étranger, par leur consommation. En 2010, elle est supérieure de 11 % à celle de 1990. Toutefois, compte tenu de l’augmentation de la population, l’empreinte se stabilise entre 11,5 et 12 tonnes équivalent CO2 par habitant (teq CO2/hab.). Sur la même période, les émissions sur le territoire ont baissé de 10 % et la moyenne par habitant de 19 %, pour atteindre 7,7 teq CO2/hab. en 2010. L’accroissement de l’empreinte carbone résulte d’une part de la hausse de la demande finale intérieure liée aux émissions directes des ménages (chaudières, véhicules individuels), supérieures en 2010 de 11 % à celles de 1990 et d’autre part, de la progression des émissions associées aux importations (consommations intermédiaires des entreprises et demande finale des ménages), qui ont augmenté de 62 % sur la même période. Cette hausse n’est que faiblement compensée par la réduction des émissions des entreprises (‑ 26 %) en France en lien avec la production destinée à la demande intérieure. Mentionner que les émissions françaises sont augmentées d’un tiers si l’on prend en compte les échanges extérieurs. Les émissions importées et ou exportées La notion d’empreinte appliquée aux pressions des activités humaines sur l’en- vironnement est apparue dans les années 1990 avec l’empreinte écologique développée par le Global Footprint Network (GFN) qui traduit l’ensemble des pressions environnementales associée à la consommation en termes de surface terrestre mobilisée (hectares globaux). Elle comporte une composante carbone (exprimée dans la même unité) qui correspond à la surface de forêt nécessaire pour absorber les émissions de CO 2 qui ne le sont pas par les océans. L’empreinte carbone calculée par le Service de l’observation et des statistiques (SOeS) représente la quantité de GES, exprimée en tonnes équivalent CO 2 (CO 2 e) émise pour satisfaire la consommation française. Elle est composée d’une partie intérieure et d’une partie importée. La première regroupe les émissions directes des ménages (voiture et chauffage) et les émissions des établissements industriels, commerciaux et administratifs qui produisent les biens et services destinés à la demande intérieure (les émissions associées aux exportations sont exclues). La partie importée correspond aux émissions provoquées à l’étranger lors de la fabrication et du transport des biens et services importés en France. Ces importations sont destinées soit à un usage productif (matières premières ou biens semi-finis) soit à un usage final, notamment par les ménages. La par- tie des émissions associée à des importations françaises qui sont réexportées (après transformation ou non) est exclue de l’empreinte. 5

Les perspectives La réponse 18/04/2017 Les perspectives Si l’on ne fait rien… La réponse Rester en deçà de 2°C de réchauffement, afin de permettre à l’humanité de s’adapter Il faut bien prendre conscience que seuls six petits degrés nous séparent de l’ère glaciaire. Dans l’Histoire, six degrés de moins, c’est un kilomètre de glace sur les îles britanniques, la banquise au nord d’une ligne Londres-Amsterdam-Munich, l’océan à 120 mètres plus bas que son niveau actuel, la toundra à Paris avec de jolis mammouths laineux. Les recommandations du GIEC Pas plus de 2°C de réchauffement Une division par deux des émissions mondiales en 2050 : Une division par 5 en moyenne pour les pays développés, par 4 pour la France ; Avec un pic des émissions mondiales avant 2020

Message clé : Il est urgent d’agir. Le niveau indispensable de réduction des émissions de gaz à effet de serre et le compte è rebours fixé 18/04/2017 Les trois tableaux réunis nous permettent de comprendre les deux scénarios qui s’offrent à nous : Message clé : Il est urgent d’agir. les 3 graphiques de l’IPCC ci-dessus permettent de comprendre le phénomène d’inertie à long terme. Quelques repères : La concentration de C02 est passée de 280 parties par millions à 370 parties par millions. Passage de 180 à 310 en 40 ans Si le dioxide de carbone met 2 à 4 ans pour se mélanger à l’atmosphère il met entre 50 et 200 ans avant de diminuer de moitié La température de l’air met 120 à 150 ans à réagir Réaction au méthane + rapide (10 ans) Deux tendances pour le futur : Les courbes en rouge décrivent ce qui se passe en cas d’émissions de CO2 constantes chaque année à partir de 2000. Cela est représenté par une droite dans le premier graphique parallèle à l’axe des abscisses pour la valeur de 9 milliards de t de carbone. Il s’agit là d’une hypothèse plus difficile à atteindre qu’il n’y paraît. En effet, la population humaine devrait augmenter de moitié d’ici le milieu du siècle tandis que les pays en développement devraient voir leur consommation d’énergie progressivement augmenter et, a fortiori, leurs émissions de gaz à effet de serre. Dans cette hypothèse, ces deux augmentations devraient être compensées par une réduction des émissions des grands pays industrialisés. Compte tenu d’une accumulation du CO2 dans l’atmosphère, le graphique du milieu, montre que sa concentration ferait plus que doubler d’ici l’an 2300. En fait, le facteur clef est le temps moyen de séjour du gaz carbonique dans l’atmosphère qui est de 120 ans. On est donc confronté à un processus d’accumulation avec une forte inertie. Il en découlerait une hausse continue de la température avec une augmentation moyenne probable de 3°C en 2300, celle-ci continuant irrémédiablement à croître au-delà. On aurait alors perdu le contrôle du climat terrestre. 2. Les courbes en bleu décrivent une autre simulation, basée sur l’objectif d’une complète stabilisation à une valeur un peu supérieure à 2°C au-delà de 1990. Cette stabilisation impliquerait une concentration atmosphérique de CO2 qui ne devra pas dépasser les 550 ppm/m3. Cette concentration sera atteinte avant la fin de ce siècle. Le graphique de gauche montre alors la courbe d’émission à suivre impérativement pour parvenir à cette stabilisation. C’est pourquoi il faut diviser par 4 nos émissions à l’horizon 2050 Une stabilisation du climat ne pourra être garantie que si les émissions mondiales ne dépassent pas ce que la Terre peut recycler naturellement, à savoir 11 milliards de tonnes de CO2 par an. Réparti équitablement entre 6 milliards de personnes, ce chiffre autorise chaque habitant de la planète à émettre 1,8 tonnes de CO2 par an et par habitant. Un Français émettait environ 6,2 tonnes de CO2/an en 2004 : il est donc nécessaire de diviser nos émissions par quatre. Si on ne fait rien et poursuivons un développement carbonné , il sera de plus en plus difficile voire impossible de faire machine arrière. La durée moyenne du CO2 dans l’atmosphère est d’un siècle : plus le pic des émissions sera tard plus les réactions entre émissions, concentration du CO2 et hausse des températures s’intensifieront. Le scénario préconisé de 2°C montre que pour stabiliser les températures d’ici 2050 il faut que l’humanité soit en capacité d’inverser la courbe des émissions dès 2020 et au plus tard 2030. Le 5e rapport du GIEC conforte ces scénarios et indique qu’un scénario 2°C est possible encore aujourd’hui.

18/04/2017 Les questions du climat et du développement humain et de la gestion de la planète ne font qu’un. Recherche de solutions communes pour une gestion de la planète - un ensemble de réponses à apporter aux enjeux de rareté des ressources ou de résilience des milieux. - une restriction des usages avec le réchauffement climatique notamment qui impose une contrainte globale inédite à l’humanité Des conditions nécessaires pour répondre aux besoins fondamentaux, à la sécurité, au bien être des personnes. Les défis écologiques, notamment énergétiques et climatiques rendent nécessaire la recherche de solutions communes pour une gestion de la planète. La solidarité est devenue « obligatoire », appelant ainsi à de nouveaux modes de coopération entre les hommes, les territoires, les sociétés. Le dépassement de la société de consommation devra passer par une autre promesse à la personne, amorçant une nouvelle relation entre économie - nature - société.  « la gravité des pressions sur les ressources, l’évolution des usages que les sociétés en font et l’irréversibilité des pollutions, nous confrontent à des choix majeurs, voire des transformations nécessaires dans le lien homme nature. Nous sommes en effet dans une relation de dépendance réciproque de la société et de l'environnement. L'environnement est à la fois dans et autour de la société, il est modifié par le système et dans cette optique, la société et l'environnement sont des coproductions et s'imposent des contraintes mutuelles. Cette approche qualifiée d’intégrée ou systémique, sous-tend un bouclage entre société et environnement qui ne peut plus être ignoré : l'activité humaine est à l'origine de problèmes et de risques environnementaux, qui doivent être anticipés et gérés par une adaptation de ces activités aux contraintes naturelles et de leurs évolutions. Cette conception dépasse une approche sanctuarisée de l’environnement et au contraire insiste sur un double mouvement de naturalisation de la société et de socialisation de la nature. La prise en compte des limites de la planète et des technologies disponibles, mais aussi les contraintes du contexte de la mondialisation de l’économie et de la crise économique et financière appellent des changements profonds dans les comportements et les régulations. I y a un enjeu à analyser les mutations nécessaires et les processus de transition qui peuvent les permettre ». Extrait de l »tat des lieu des controverses sur les ressources naturelles - http://www.association4d.org/linfini-dans-un-monde-fini/ L’illustration est la couverture d’une publication de 4D présentant les Objectifs de développement durable eux aussi négociés en 2015. Le livret des enjeux offre 6 zooms, pour chacun : un état de la situation, des perspectives d’évolutions, opportunités, risques, et enjeux pour demain. Climat et biodiversité en péril, Science 1er mai 2015 Appel Droits de l’homme et climat par le Forum de la vulnérabilité climatique avril 2015 Réduction des GES, compétitivité et sécurité d’approvisionnement: trois enjeux de front pour les regroupement professionnels Euractive avril 2015 8

Projection des changements annuels de précipitations en 2050 18/04/2017 Les enjeux : l’accès à l’eau et à l’alimentation pour tous Projection des changements annuels de précipitations en 2050 par rapport à 2007 pour un accroissement des concentrations de GES de 1% par an Sécheresses, pluies de plus en plus irrégulières, inondations, perturbation des écosystèmes, cyclones plus fréquents Près de 2 milliards de personnes dans le monde n'ont pas d'accès à l'eau potable aujourd'hui (pénurie, accès, pollutions…). On prévoit une augmentation de la demande mondiale d’eau de 55% en 2050 et de 50 à 70% des besoins alimentaires d’ici 2050 pour une population mondiale passant de 7,2 milliards d’habitants aujourd’hui à 9,6. Danger d’inégalité croissante de la répartition de l’eau en défaveur des pays des deux zones tropicales, ce qui entrainerait une chute des productions agricoles. Pour l’éviter, il ne faut pas de réchauffement de plus de 2°C. L’eau est présente dans l’alimentation, dès les processus de fabrication jusqu’à désaltérer. Elle est reconnue et toujours défendue comme un service essentiel auquel tous devraient avoir droit. C’est d’autant plus en enjeu d’équité, qu’il n’y a pas de pénurie d’eau au niveau mondial, mais elle est inégalement répartie. L ’eau potable est encore inaccessible pour près de 2 milliards de personnes, et l’augmentation des activités humaines crée des tensions. Le climat n’est bien sûr pas la cause première du problème de l’accès à l’eau mais il est de plus en plus ressenti comme un facteur aggravant et ceux qui en percevront le plus les impacts sont d’abord les plus vulnérables. Rester en deçà d’un réchauffement de 2°C est essentiel pour ne pas perturber les cycles de l'eau de manière incontrôlée. Si le lien entre climat et eau, parait dans ces termes évidents, les prises de conscience et les marges de manœuvre se situent à des échelles différents. Tandis que les émissions de gaz à effet de serre ont un impact mondial, les effets sur le cycle de l'eau ont vocation à être gérés localement, au niveau du bassin versant. L’aggravation prévisible des pressions sur les ressources en eau amène donc à penser la gestion intégrée des ressources en eau comme le moyen inclusif et essentiel de créer des solidarités entre les acteurs présents sur un même bassin versant. Et l’on voit bien qu’il faut dans cette approche prendre en compte les nouveaux besoins en énergie et les enjeux de sécurité alimentaire et les perspectives à long terme liées à de futurs dérèglements climatiques Parallèlement il devient important d’identifier les marges de manœuvre en particulier en agriculture qui est un secteur dans lequel les économies d'eau sur l'ensemble de la chaine sécurité alimentaire sont un gisement d'eau considérable.

18/04/2017 Les enjeux : le dérèglement climatique amplifie les maux du développement La sous-alimentation chronique touche encore un nombre très important de personnes, près de 870 millions, dont 850 millions (15% de la population mondiale) vivent dans les pays en développement. Les besoins alimentaires devraient augmenter de 50 à 70 % d’ici 2050. Sécheresses, pluies de plus en plus irrégulières, inondations, perturbation des écosystèmes, cyclones plus fréquents D’ici à 2080, ce sont 600 millions de personnes supplémentaires chaque année qui pourraient souffrir d’insécurité alimentaire sous l’effet du changement climatique (PNUD) Source : Banque mondiale

Une question planétaire à solidarité obligatoire, du global à la personne Les émissions de gaz à effet de serre d’un pays ont des impacts aussi sur tous les autres Division 4 en France, par 2 dans le monde d’ici 2050 pour une humanité qui passera de 7,2 milliards d’habitants à 9,6 Un vrai changement de civilisation avec la sortie des combustibles fossiles Perçus comme remettant en cause les conditions de vie et leur amélioration Dans un monde où les écarts de développement et les inégalités sont très forts. Une participation personnelle à travers chacun de nos comportements individuels La moitié des émissions vient des ménages La nécessité d’un bond démocratique Des objectifs climatiques et énergétiques à situer dans sa propre vie Il y a déjà des questions planétaires, mais sans dépendance des pays entre eux : la faim dans le monde, l’éradication de maladies, l’alphabétisation, la maîtrise de la démographie… le climat doit se résoudre à l’échelle planétaire. Certains pays pourront être s’engager dans des politiques énergétiques vertueuse ils seraient néanmoins impactés par les déréglements si les autres ne font rien. C’est le cas des Etats îles par exemple.

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