samedi 18 juillet :58
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais la parabole des Vierges Folles et des Vierges Sages m’a toujours… disons agacée. Je trouvais que cela ne cadrait pas avec la personnalité de Jésus, que de laisser à la porte ces jeunes filles uniquement parce qu’elles avaient oublié de prendre de l’huile. Je suis si oublieuse moi-même que je compatissais à leur sort.
Et en plus, le verdict était sans appel ! Lorsqu’elles revenaient avec de l’huile et se heurtaient à la porte fermée, la réponse était : « Je ne vous connais pas. » Peut-on imaginer pire réponse, de la part de Jésus ?
Alors, à force de m’énerver chaque fois que je tombais sur cette parabole, j’ai pensé qu’il valait mieux essayer de comprendre. Et j’ai repris ma Bible, pour savoir si je trouvais une explication dans les autres paraboles.
J’ai même commencé par fouiner dans les prophètes. Ma Bible s’est ouverte à Isaïe. J’aime. J’ai relu avec plaisir les injonctions de Dieu à son peuple : « le jeûne que je préfère, c’est délier les chaînes injustes, briser les jougs, renvoyer libres les opprimés » (Is 58, 8) Oui. Bon, d’accord. Tout le monde sait cela, et connaît ce passage. Mais, dans le cas présent…
Dans le cas présent, cela ne m’était d’aucun secours. Je suis revenue aux paraboles. Je ne vous cacherai pas que j’ai commencé par ma préférée, celle du jugement : « venez, les bénis de mon Père : j’avais faim, vous m’avez donné à manger. J’étais en prison, vous m’avez visité. » Oui, on connaît aussi, mais quel rapport avec une noce ???!!!
Pardonnez-moi ici une digression. Jésus employait le style et les images de son temps, pour frapper les esprits. Mais je suis quant à moi, persuadée que, ce qu’il met à droite, ce sont nos bonnes actions, et à gauche, notre aveuglement, notre enfermement, notre manque d’ouverture. Le Christ est venu pour racheter tous les hommes. Comment Dieu pourrait-il ne pas prendre auprès de lui quelqu’un qui a été racheté à un tel prix ?
Où pouvais-je chercher ??? J’ai pensé à la parabole du mauvais riche. Mais là aussi, quel drôle de titre ! Il n’avait rien fait de mal, cet homme, il avait profité de sa richesse ! Il valait mieux cela, même pour l’économie du pays, que de l’enfermer dans une cassette ! Simplement, il n’avait pas vu Lazare, qui était à sa porte…
Ah ! La parabole du festin… Celui qui est laissé à la porte, c’est celui qui n’a pas voulu mettre le vêtement de noces, vêtement qui, nous dit l’Apocalypse, « a été lavé dans le sang de l’agneau ». Il aurait pu faire preuve de bonne volonté, d’autant qu’on le lui demandait gentiment ! Il faut tout de même un minimum de participation, d’action personnelle !
Participation ? Action ??? Je suis vite revenue à la parabole du jugement. Ceux qui étaient mis à gauche. Ils n’avaient rien fait de mal, simplement ils n’avaient rien fait du tout ! Et le « mauvais » riche ? Ben, c’est exactement pareil ! Il n’a rien fait de mal, mais il n’a rien fait du tout…
De même, dans la parabole du festin ! L’invité qui est resté à la porte avait refusé d’agir, d’enfiler le vêtement… Donc, pour mes vierges folles… Je commençais à comprendre ! Et vous ?
J’ai repensé à la terrible phrase que tant de « bons chrétiens » disaient avec la meilleure conscience du monde : « Oh ! moi, je ne m‘occupe jamais des autres ! » Ainsi donc, ne pas juger ne suffit pas.
Eh bien, ce n’était pas la peine que je me creuse autant la tête ! C’est exactement ce que m’avait dit Isaïe : il ne sert à rien de jeûner et de prendre des mines défaites, il faut agir, et agir en faveur de nos frères !
Comme ces magnifiques spirales, j’ai tourné et retourné la question, mais moi j’ai fait ça pour rien ! J’avais la réponse dès le début, mais je n’avais pas su la voir… Sommes-nous donc aveugles à ce point, Jésus, dès qu’il s’agit de vivre ta Parole ?
Je comprenais enfin que les « vierges folles » n’avaient pas agi. Elles voulaient profiter de la noce, mais arrivaient les mains vides. Je comprenais que le « mauvais riche » n’avait pas ouvert son cœur (et sa cassette) aux autres.
Oui, je crois que j’ai compris. Dieu dans la Bible nous demandait d’agir. Jésus nous demande d’agir. Pas de grandes actions ! Un verre d’eau, un morceau de main, une visite… Tout cela tisse notre vêtement de noces, tout cela met de l’huile dans notre lampe.
Je me dis aussi qu’en vertu du beau principe de la « communion des saints », nous qui comprenons, ou qui essayons de comprendre, nous devons agir pour nous-mêmes, mais aussi pour tous ceux qui n’ont pas compris… pour que le vêtement de noces puisse leur être offert…
Cela paraît follement prétentieux. Le Royaume n’a pas de prix ! Déjà, le « gagner » pour nous… Mais il ne s’agit pas de « gagner » le Royaume, simplement une clé, une toute petite clé, un laissez-passer de rien du tout : un verre d’eau offert, un morceau de pain partagé, un appel téléphonique…
Alors, Seigneur, avec ton aide… « ACTION ! »
Images : ces spirales m’ont été offertes par une correspondante… mais j’ai oublié de noter son nom… Qu’elle m’excuse et accepte mes remerciements ! Texte : Jacky Musique : Albinoni - Adagio Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix