"Il n'y a pas d'homosexuels en Iran" tempsreel.nouvelobs.com

Le 24 septembre 2007 à l’Université de Columbia, l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad déclare : "En Iran, nous n’avons pas d’homosexuels comme dans votre pays". Risquant la peine de mort, des homosexuels iraniens préfèrent quitter le pays, dans l'espoir de vivre librement. "Ces personnes ne peuvent pas vivre pleinement leur sexualité. Leurs seules options sont de choisir la transsexualité, pratique tolérée par la loi bien que considérée comme une maladie, ou alors la fuite."

"Si certaines personnes ont trouvé le courage de se dévoiler et poser à visage découvert, ce n’était pas le cas de tout le monde. Au delà de la peur face au gouvernement, il y a la peur que la famille découvre leur homosexualité."

"Sur cette image, nous voyons un jeune couple de femmes réuni depuis peu. La première a du fuir l’Iran in extremis à cause d’une plainte déposée à son égard par le père de sa petite amie. La deuxième a réussi à la rejoindre des mois plus tard en rejoignant la Turquie par les montagnes."

"Il était important de montrer la ville de Denizli dans laquelle ces iraniens transitent. Cette place se situe à l’entrée d’un centre commercial, un de leurs points de rencontres principal."

"En montrant la ville, l'idée était de tenter de retranscrire ce sentiment de temps suspendu."

"Les démarches sont interminables : presque deux ans. Ils doivent alors répondre à de longues interviews pour vérifier qu’ils sont bien homosexuels, car certains réfugiés utilisent ce motif pour accélérer une procédure qui peut durer jusqu'à cinq ans."

"En Turquie les Iraniens n'ont pas besoin de visa. Il est plus facile de passer la frontière et une fois sur place faire une demande d'asile auprès de l'ONU"

Laurence Rasti

"Cette image symbolise l’interdiction d’être un couple entre deux personnes du même sexe, tout en questionnant la problématique du genre. Comme beaucoup d’autres homosexuels, la famille de cette personne l’a forcé à entreprendre un changement de sexe, raison de sa fuite."

" Il était important à mes yeux de construire les images avec la personne, et donc d’écouter leurs témoignages. Ce jeune homme rêve de devenir styliste, une profession qu’il avait débuté en Iran. Cependant, ses créations n’étaient pas appréciées car jugées trop dénudées."

"Nous pouvons voir deux hommes sous un tissu fleuri. L’un d’entre eux, lorsqu’il était petit, s’amusait à porter les chaussures à talon de sa mère ainsi que son tchador à fleur bleu. A chaque fois qu’il se faisait prendre, ses parents le punissaient car il était tenu de se comporter comme un homme et non pas comme une femme."

"J'ai voulu me focaliser sur leur situation actuelle et l’espoir qu’elle évoque. Les images sont construites avec des éléments simples voir festifs."

"L'idée était de leur donner le visage qu'ils n'avaient pas en Iran. Plusieurs prises de vue ont été réalisées avec les mêmes personnes, avant qu’une image soit réussie."

"Être un couple homosexuels en Iran, c’est vivre une histoire d’amour caché. Un des lieu de rencontre de ces couples était a nature, loin des regards indiscrets. Les corps sont proche, se touche mais pas vraiment."

"Sans les victimiser, j'ai voulu apporter un témoignage au travers de mes images sur les difficultés auxquelles font face ces personnes pour reconstruire l'identité qui leurs a été volée."

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