Je reviens au livre de Pierre Comte, « Écrits pour la mémoire », pour vous partager une dernière brassée de poèmes, bien différents des précédents… Mais à vous de juger !
Transparence Contre jour ou transparence Habillée d’insolents contours Tissu tamisé de mouvance Mes yeux ne font aucun détour Du rayon que tout traverse Au doux regard inquisiteur C’est ton amphore qui me berce Ton corps vertueux de femme fleur
Sculpture de femme Trèfle à quatre feuilles Parfum inaccessible Sommet aux à-pics vertigineux Laissez la beauté se dévoiler Aux terrasses de vos seins Velours de vos atours Abandonnée aux feux de la pudeur Blondeur de creux des reins Courbes aux mains qui se dérobent À la robe qui vous épouse Charmes éblouissants aux contours de soleil Nuées de fraîcheur chargées Pour incendies de juillet Lumière excessive à mes yeux impatients J’attends l’heure du repos des cigales Pour vous regarder femmes bouquets Splendeurs de la convoitise éternelle
Soleil voilé Toi dont l’ombre est restée À la mienne attachée Calme et silencieuse Tu hantes mon soleil À la fenêtre complice Qui ne regarde sur rien. Calme mes tempes De tes doigts transparents Et fais battre mes cils Aux lumières de tes yeux Calme mes mains lasses De serrer cette ombre Calme l’attente de la pensée Secret que tu murmures Dans mon rêve Et dans mon sommeil
En plein soleil Sur fond d’iris Et de verdure Tu cheminais En chevelure Blondeur du vent Bouquet délié Reflet dénoué Splendeur offerte À la caresse De bouts des doigts. Du coutumier À l’inconnu Du bizarre Au classique Tu déroules À mes paupières Le jeu d’amour Et de jeunesse Plein soleil
Inutile sommeil Reviennent en ma tête les mots Qui cœur et tempes font battre Pour inventer l’anti-repos Pour le sommeil combattre Rendre la nuit interminable Et l’attente désespérée Rendre le temps impalpable D’aubes en aubes défiguré
Tristesse de fleurs Si les fleurs et les herbes Du sentier son couchées C’est qu’à ton passage Elles ont voulu te saluer Si les fleurs et les herbes Ne se sont pas encore relevées C’est qu’après ton passage, Subjuguées, elles te regardaient évoluer ; Si les fleurs et les herbes Du chemin sont ce matin De la délicate rosée diaprées, C’est pour t’offrir un peu de tendresse. Si les fleurs et les herbes Ne croient plus aux lendemains C’est que dans la solitude des prés Se sont égarées ta silhouette et tes promesses
Hors du temps Lentement je sors du néant Et reconnais que la vie existe. La tenace présence du souvenir Depuis longtemps si pesant, L’image muette qui persiste Ne prête aucunement à sourire Je vis depuis un long moment En présence de fantômes Et l’idée que je me fais du bonheur Dépasse le carrefour du présent. Peut-être que demain sera l’arôme D’un chemin parfumé de fraîcheur.
Absence Par ce sourire absent Par ce regard réprobateur Par ce qui est embêtant Et prend d’habitude grande valeur Par cette présence devinée Par ce souffle que je perçois Par ces fleurs déjà fanées Et d’habitude décors de roi Par ces paroles sans retour Par ce calendrier sans voix Par ce sablier sans jours Et tous ces vides sous le toit Je ne vois qu’une raison à cela
Mirage J’ai entendu dans le jardin Un chant qui s’arrête soudain Quelques bruits de pas familiers Que fait le soir sur le gravier J’ai identifié un parfum Je crois avoir touché des mains Entendu ce que je voulais Reconnu ce qui me plaisait Voilà, pourtant pas plus ce soir Qu’un autre ne pourra vous voir
Ce matin Ce matin une fleur est tombée Sur cinq pétales un s’est brisé Fragile ne cessant de trembler Je la sentais toute affolée Ce midi une fleur s’est flétrie Cinq pétales n’ont pu résister Les je t’aime par moi récités N’ont pas pu prolonger leur vie Ce soir une fleur s’est fanée Le pétale brisé en premier Les autres l’ont accompagné, Complices jusqu’en fin de journée Hier une fleur s’est retirée Laissant héritage poli Ombre et parfum à savourer Dommage elle était si jolie.
Poèmes de Pierre Comte Photos prises sur le Net, principalement sur le site Senga Musique : Chant traditionnel basque Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix