Texte de Marie-Sol Sounes Diaporama de Jacky Questel
Mon fils, les combats continuent là-bas Tu ne les entends plus. Ton corps fut ramené de ce pays lointain. Seule, dans ce crématorium désert. Seule …
Devant une croix, Sur un cercueil, trois roses j'ai déposé. Tu aimais caresser des yeux cette fleur. Rose rouge : ton sang versé pour cette guerre. Celle-ci ne finit pas. Ses raisons, j'ai oublié…
Lorsque tu partis, tu m'étreignis. Tu me dis : "Ma Mère, nous partons édifier la Paix. Ce conflit armé sera court : je reviendrai bientôt " Mais tu es là… Rose jaune d'or : ton ultime regard…
Rose blanche : je l'ai ravie dans une gerbe J'avoue mon délit. Mon fils, ton âme était pure. La paix ne se construit pas La haine au cœur, une arme à la main. Tu n'aurais pas dû dire oui.
Un homme approche. J'étais dans la brume, je relève dignement la tête.. Mon fils, je le fais pour toi. Il fait un signe, je réponds oui, Et la trappe blindée s'ouvre : Dans un brasier géant, Ton manteau de merisier s'emflamme Puis tout redevient paroi lisse.
Dans le silence, j'attends l'urne lapis-lazuli. Ton corps brûle tout près de là. Combien de temps ? Celui d'en-haut n'est pas celui d'en-bas. Fragrances de roses ne sont plus.
Un instant, je m'indigne : Les hommes offrent des roses rouges, Mais ils font couler le sang, celui de leurs enfants. S'ils imaginaient l'envoi de leurs fils aux flammes La Paix serait ici-bas.
Une porte s'ouvre Un homme approche, l'urne à la main Je suis blême : mon fils, tu es là… Délicatement, je la saisis, Je crains de la lâcher, de faire un faux-pas. Je serre ce joyau contre mon cœur glacé Tes cendres me réchauffent ce jour-là.
Tous deux, nous nous en allons, Vers les jardins fleuris où muguets et tulipes nous accueillent. Enveloppé dans mon châle cachemire, Ton urne ne perçoit pas la bruine. Perles sur mon visage Mes jambes tremblent, je vacille. Sur un banc humide je m'allonge. Je clos les paupières : je revois tes premiers pas.
Soudain, j'entends une voix lointaine, survivance de l'âme Mon fils, est-ce toi ? "Ma Mère, dis aux soldats du monde : L'âme d'Erwann, terrifiée par les cris et les fusillades, Est encore apeurée par ce qu'elle a subi. Elle entrevoit un paradis jonché de roses.
Guerriers de tous pays, faites taire les armes. Écoutez le silence : vous entendrez bruire les sources. Créez des oasis dans les déserts brûlants Les roses fleuriront.
Dans le respect des différences Laissez s'exprimer les cultures. La jeunesse de demain, La Paix dans le cœur, À l'appel aux armes N'aura pas à répondre oui." Marie-Sol Sounes
Texte : Marie-Sol Sounes Photos de sources diverses, travaillées avec PhotoFiltre Musique : Michel Pépé - Les senteurs célestes Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix