Annecy, un soir de novembre. Il fait relativement doux, et nous décidons d’aller au restaurant. En route ! Les rues ont un aspect fantomatique, avec leurs flaques de lumière éclaboussant le pavé luisant dans la nuit. J’ai du vague à l’âme, et j’ai l’impression que la ville est triste, elle aussi…
Garés près du canal, nous longeons l’hôtel de ville, magnifiquement illuminé. Il s’offre comme un relais pour donner sa force, sa confiance.
Dans le ciel, la lune semble vouloir se rapprocher de nous
La violence crue des néons ne fait qu’accentuer la noirceur de la rue.
Nous voici arrivés au bord du Canal.
Les néons des hôtels et restaurants écrivent sur l’eau, en reflets dansants, la partition d’une symphonie de lumières.
La silhouette de la prison s’habille d’un éclairage savant et de lumières intérieures qui lui donne toute sa valeur.
Nous faisons quelques pas vers un passage couvert.
Mais ces arcades mystérieuses, à peine éclairés, m’impressionnent. Je préfère que nous revenions vers le Canal de Thiou.
Une surprise nous y attend : insoucieux de la nuit et de ses sortilèges, des canards nagent encore auprès des vieux murs de la Prison.
Et… voguant lentement devant la proue même du bâtiment, quelle est cette forme blanche et majestueuse ?
Un cygne ! Va-t-il s’endormir juste au moment où nous arrivons pour l’admirer ?
Non ! Dans la mouvance des reflets de lumière qu’il fait frissonner, il semble même venir vers nous.
Il vogue dans ce chatoiement rouge et or, transformant la surface du Canal de Thiou en un tableau mouvant à la Vasarely.
Comment pourrais-je jamais oublier cette beauté, cette sérénité ? Ces images ont effacé ce soir-là en moi beaucoup de tristesse et d’incompréhension. Allons ! La beauté du monde est toujours là… Merci, Annecy ! A bientôt…
Photos : Yvonne Texte : Jacky Musique : Emmanuel Dilhac Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Site :