Marie-Jo Présente :
A partir de Nice, il existe un petit train qui rejoint Digne en suivant le Var et en s’enfonçant dans les Hautes-alpes. Mais, encore plus pittoresque est celui qui part de Puget-Théniers et grimpe en soufflant et crachant vapeur et poussière de charbon jusqu’au charmant village d’Annot. Il le fait, en principe en 2 h.40 et redescend en 50 minutes… Il faut toutefois compter sur les surprises de sa mécanique, ses besoins en charbon, les interruptions pour laisser passer son concurrent, etc… Il arrive que l’on a le temps, avant le sifflet du départ, de descendre et admirer le paysage…
Avant de rejoindre la gare de départ, un court arrêt à Touët-sur-Var, village dont la partie ancienne est accrochée à flan de falaise.
C’est du gros bourg agricole de Puget- Théniers que se fait le départ de notre petit train. C’est grâce à l’acharnement et au dévouement d’une Association de bénévoles qu’il circule comme il le faisait il y a encore cinquante ans, traîné par le monstre que représente sa locomotive à vapeur, nous laissant le temps de nous imprégner de toutes les beautés de l’arrière-pays de Nice. Figée dans le temps l’horloge a oublié de se mettre à l’heure!
En voiture!
Tout est en bois verni à l’intérieur, sièges et porte- bagages!
Nous arrivons à Entrevaux.
Selon le guide Michelin, « Dame nature et Monsieur de Vauban ont fait du site d’Entrevaux l’une de leurs plus éblouissantes réussites. » Le village, avec ses remparts et les douves constituées par une boucle du Var, avec la rampe bastillonnée qui serpente en s’accrochant aux rochers, de la ville à la citadelle qui domine le tout, n’a pas changé depuis trois siècles… Le petit train doit s’alimenter… Nous avons donc bien le temps d’admirer!
En regardant avec attention, discernez la rampe qui grimpe à l’assaut de la forteresse!
Pour bien fonctionner, la locomotive a besoin d’un bon stock de charbon. Il est emmagasiné au-dessus. Un cheminot dégage les morceaux et les fait descendre par un conduit. Ils sont récupérés à la pelle pour alimenter la fournaise…
C’est une femme qui s’active à droite… Et n’oubliez pas que ce sont des bénévoles!
Tout va bien : on peut repartir!
La citadelle vue de l’autre côté du versant!
Terminus!
Le village d’Annot est entouré d’énormes blocs de grès sculptés par l’érosion. Leur couleur dorée s’étend à travers la petite localité, accentuant son caractère chaleureux… C’est d’abord le grand Cours provençal qui nous accueille, planté de platanes centenaires et bordé de petits cafés aux terrasses animées. On s’enfile ensuite dans le dédale du vieux village.
Après avoir pénétré par la rue Basse, prenons la Grand Rue…
Partout dans le village, chante l’eau qui apparaît dans des petits canaux de formes variées qui s’engouffrent à l’occasion sous les maisons plusieurs fois centenaires puisque certaines remontent jusqu’au XVIème siècle…
L’église romane est bien curieuse avec une abside surélevée qui forme tour de défense. Le clocher, lui, érigé à la période de la Renaissance, arbore sur son pourtour les bustes des quatre évangélistes.
Une vieille façade témoigne de son histoire…
Construite au XIIèmr siècle à travers les rochers, la chapelle Notre-Dame de Vers-la- Ville domine la localité. On y accède par un sentier abrupt bordé de stèles abritant les représentations en céramique d’un chemin de croix, le tout érigé lors d’une Communion solennelle à la fin des années 50.
Croix romane à la sortie du village.
Pendant notre visite de la ville et la pause- repas, nos cheminots n’ont pas chômé. Ils ont du procéder aux manœuvres permettant le retournement de la locomotive en vue du retour. Pour cela, une plate-forme dans un espace circulaire est utilisée.
Dispositif d’aiguillage permettant les changements de voies.
Un aqueduc tronqué permet d’acheminer l’eau qui dévale de la pente jusque dans le Var…
Quand notre petit train décide de cracher sa fumée noire!
Musique : Jean-Michel Jarre Les Essentiels : Oxygène (Part II) Photos et réalisation : Marie-Jo Septembre 2006