Elle était ravissante, cette Petite Princesse, dotée de tous les dons.. Mais sa maman était morte, son papa le Prince se désintéressait d’elle. Elle se sentait bien seule. Heureusement, elle pouvait aller se réfugier dans les cuisines, et la cuisinière lui apprenait à réussir soupes et gâteaux...

La gouvernante qui l’élevait, et qui l’aimait comme sa fille, se rendant compte de cette solitude, lui permettait aussi d’aller jouer avec les enfants du village. Mais elle veillait à son éducation, et Petite Princesse devint une jeune fille accomplie, sachant tout ce qu’une princesse doit savoir… et même davantage !!!

Le jour de ses 14 ans, son père la fit appeler.

« Ma fille, vous allez vous marier avec notre voisin,le grand ogre. » Ce qu’il ne lui dit pas, c ’est que l’ogre lui avait promis en échange 50 wagons emplis d ’argent…. Petite Princesse eut beau pleurer, supplier, rien n ’y fit… Alors, elle essaya de ruser.

« - Pour ce mariage, Père, il me faut trois cadeaux de noces : Une robe du même or que le soleil, une robe du même argent que la lune,et une troisième du même éclat que les étoiles. Il me faut aussi un manteau fait de mille fourrures différentes, chaque pièce provenant d’un animal de votre royaume. » Elle espérait bien que tout cela était impossible !

Mais son père fit venir les plus habiles artisans du pays… et ils purent tisser les trois robes...

Il réquisitionna tous les chasseurs, et, hélas pour les animaux, ils furent massacrés sans pitié. Petite Princesse avait le cœur gros d’être à l’origine de ce carnage...

« - Voilà, lui dit son père, voilà ce que tu as demandé. Le mariage aura lieu demain. » Alors Petite Princesse, tout en pleurs, plia si soigneusement ses trois robes qu ’elles purent entrer dans un coquille de noix ! Dans une autre, elle mit trois trésors qu ’elle tenait de sa maman : - un anneau d’or, - un minuscule dé à coudre, - un minuscule rouet en or. Dans une troisième, elle mit les épices pour cette soupe qu’elle aimait tant. Puis elle s’enveloppa dans son manteau aux mille fourrures, et elle s’enfuit dans la forêt.

A l’aube, épuisée, rassurée de voir que la neige avait effacé ses traces de pas, elle se coucha dans un arbre creux. C’est là que la meute de chasse du prince d’un pays voisin la découvrit…

Les compagnons du Prince se saisirent d’elle et la ligotèrent. « Belle petite boule de fourrure ! On va l’emmener aux cuisines, le cuisinier trouvera bien à l’occuper ! »

Ainsi fut fait. Boule-de-Fourrure fut occupée aux cuisines, où on lui faisait faire les corvées dont personne ne voulait… Et les années passèrent.. Boule-de-Fourrure se disait que jamais, jamais, cet esclavage ne finirait...

Un soir que le prince donnait grande fête, Boule-De-Fourrure supplia le cuisinier de la laisser partir un instant pour aller voir les beaux invités. « -Je me cacherai bien, personne ne me verra ! - D’accord, gromela le cuisinier, mais sois ici dans une heure pour balayer les cendres et nettoyer la cheminée ! » Boule-de-Fourrure courut dans le réduit qu ’on lui avait donné pour logement, se lava soigneusement, lâcha et peigna sa chevelure d’or, et mit sa robe couleur de soleil.

Et elle se rendit dans la salle de bal par la grande porte, la porte officielle ! Les gardes se précipitèrent pour avertir le prince qu’une princesse étrangère d’une grande beauté venait d’arriver, et le roi alla à la rencontre.

Il ne la quitta plus et la fit danser, mais, la danse finie, elle lui adressa un sourire si éclatant qu ’il en fut ébloui… Et, quant il reprit ses esprits, elle avait disparu ! Il interrogea les gardes, mais nul ne l’avait vue...

Elle se précipita dans sa soupente pour se changer et, arrivée à la cuisine… « ce soir, tu vas préparer la soupe du prince ! » lui dit le cuisinier. Elle y mit tout son cœur, je vous assure ! Et même de ses épices spéciales. Et… elle mit dans le bol le petit anneau d ’or.

Le prince était tout étonné de trouver cette soupe aussi délicieuse ! Mais il fut encore plus étonné de trouver, au fond de son bol, un anneau d ’or ! Il fit mander le cuisinier. « -Qui a préparé ce potage ? - Moi, Sire. - Oh non ! Jamais tu ne m’as fait de si bon potage ! » Et le cuisinier fut bien obligé d’avouer que c ’était Boule-de-* Fourrure. « -envoie-la moi ! » Mais Boule-de-Fourrure ne dit rien au Prince, et il la renvoya aux cuisines.

Au bal suivant, elle demanda encore la même permission, qui lui fut accordée. Elle eut vite fait de se laver, de se vêtir de sa robe de lune et de lâcher ses beaux cheveux !

Ah ! Comme ils dansèrent ! Et il était de plus en plus évident que le prince était amoureux ! Et elle, de son côté, ma foi… Cependant, au bout d’une heure, elle disparut comme un rayon de lune entre deux nuages. Ce soir-là, dans le potage du Prince, elle laissa tomber son dé. Mais, lorsque le Prince questionna Boule-de-Fourrure, elle resta muette, et il dut la renvoyer sans avoir rien appris.

Le bal suivant, le Prince était déjà à la porte pour attendre sa mystérieuse princesse. Une fois encore, elle disparut comme s’éteignent les étoiles dans un ciel d’aurore… Mais elle était en retard… Elle n’eut pas le temps de se changer, mit juste son manteau bien boutonné par dessus sa robe, et prépara la soupe du prince. Avec.. Le petit rouet d’or !!!

Encore un fois, il fit venir Boule-de-Fourrure. Mais elle n’avait pas eu le temps de se barbouiller de suie… Pris d’un doute, il lui saisit la main… le petit anneau allait parfaitement. Elle essaya alors de s’enfuir, amsi il la saisit par son manteau. Et alors… le manteau lui resta dans les mains, dévoilant la robe couleur d étoiles ! C’était elle ! C’était sa Princesse Inconnue !

« - Ma Princesse, voulez-vous m ’épouser ? - mon Prince, je serai votre épouse. » Elle lui a raconté son histoire. Il l’en a aimée encore davantage...

Ce fut un beau, un magnifique mariage !

Le cuisinier, plus doué en pâtisserie qu ’en soupes, leur fit un magnifique gâteau !!!

Et ils furent heureux, et ils eurent de beaux enfants !!!

Dvorak - Danse slave Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix