présente
Un enfant habitait un appartement au trentième étage, tout près des nuages, avec ses parents. Du haut de l’immeuble, il ne voyait pas l’herbe ni les fleurs... Il souriait quand même, mais c’était bien triste...
Une fleur venue d’un autre âge, au cœur des matins, se cachait au fond d’un petit jardin de ville, dans un quartier sombre et pauvre... Mais il n’y avait personne pour l’admirer et c’était bien triste...
Et jamais l’enfant ne voyait la fleur, Et jamais la fleur ne voyait l’enfant...
Et du haut du trentième étage, au seuil des nuages, les saisons se succédaient, depuis les printemps embaumés et les étés illuminés, jusqu’aux automnes glorieux et les hivers frileux...
Et sous l’épais manteau blanc de froidure hivernale la fleur venue d’un autre âge s’endormait jusqu’au réveil printanier...
Mais jamais l’enfant ne voyait la fleur; Et jamais la fleur ne voyait l’enfant; Et c’était bien triste...
Mais un jour l’enfant descendit du trentième étage et s’en alla faire un long voyage, jusqu’aux rivages illuminés d’une mer lointaine, bien loin de la ville sombre... Mais comme il partit de très bon matin, avant le lever du soleil, il ne vit pas la fleur...
Seule dans son jardin de ville, la fleur se hissa par-dessus les ombres afin de respirer la lumière, mais comme l’enfant était déjà parti au loin, elle ne le vit pas...
Hélas, l’enfant ne vit pas la fleur, Et la fleur ne vit pas l’enfant; Et ce fut bien triste...
Mais un matin alors qu’il courait pieds nus sur la plage, entre deux rayons de soleil et trois petits tours de vent, l’enfant aperçut soudainement la fleur...
Et je ne sais comment la fleur quitta son jardin sombre de la ville pour se retrouver sur la plage déserte, mais elle aperçut aussi l’enfant qui courait vers elle...
Et pour la première fois l’enfant vit la fleur; Et pour la première fois la fleur vit l’enfant; Et la tristesse s’en fut...
Comme les nuages, inlassablement poussés par le vent, un jour l’enfant retourna vers son trentième étage. Mais jamais il n’oublia la fleur et son cœur devint aussi léger que la brise du couchant. Et l’enfant n’était plus triste...
Et depuis ce jour, éternellement, chaque nuit, la fleur vient embaumer les rêves d’un petit enfant blond qui dort bien haut, au trentième étage, dans le ciel de la ville, au seuil des nuages...
Car jamais l’enfant n’oublia la fleur; Et jamais la fleur n’oublia l’enfant...
Car tous les enfants font chanter les fleurs, Et toutes les fleurs font chanter les enfants.
Texte et création: Florian Bernard Tous droits réservés Nocturne en la mineur - Opus 55 - Frédéric Chopin
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