Paul Verlaine "Spleen" Par Nanou et Stan
Les roses étaient toutes rouges,
Et les lierres étaient tout noirs.
Chère, pour peu que tu te bouges,
Renaissent tous mes désespoirs.
Le ciel était trop bleu, trop tendre
La mer trop verte et l'air trop doux.
Je crains toujours,- ce qu'est d'attendre!
Quelque fuite atroce de vous.
Du houx à la feuille vernie
Et du luisant buis je suis las,
Et de la campagne infinie
Et de tout, fors de vous, hélas!
Musique: Chopin, La grande Polonaise Spleen, terme anglais désignant la mélancolie est comme tous les poèmes de "Romances sans paroles" construit autour de deux leitmotive, l'intériorité d'une part avec la confidence amoureuse (Chère, pour peu que tu te bouges,) et d'autre part l'évocation des paysages. Verlaine évoque les décors qu'il traverse avec une technique impressionniste, il aurait aimé être peintre. Des roses rouges, des lierres qui grimpent sur les murs, le ciel bleu, la mer verte, le houx très vert avec ses feuilles piquantes, le buis des haies qui entourent les maisons, sont les images familières de Verlaine. C'est cette technique subtile, confidence amoureuse, paysages qui fait toute la subtilité de ce recueil et de ce poème. Verlaine dépeint les images dans leur aspect instantané, la rose n'est pas rose, mais rouge, la couleur de la passion amoureuse. En dépeignant les images il veut faire partager au lecteur l'impression qu'elle ont une action sur sa sensibilité. Le lierre qui s'accroche est l'image de la liaison amoureuse durable, la rose, une liaison amoureuse intense, le houx renvoie à la fête de Noël, aux cadeaux, mais aussi à la couleur verte, l'espoir, la jeunesse. Les feuilles de houx possèdent un feuillage épineux assimilé à l'approche amoureuse difficile. Le buis utilisé dans les palissades qui entoure les maisons a un rôle protecteur, se protéger des regards, vivre en intimité. Musique: Chopin, La grande Polonaise Nanou et Stan le 18/04/2017