Les enjeux de la COP 21 Atelier du 20 juillet 2015 PNUD Bénin Programme des Nations Unies pour le développement au Bénin Les enjeux de la COP 21 Atelier du 20 juillet 2015 PNUD Bénin
Les négociations sur le climat : 20 ans d’avancées
Les négociations sur le climat Plus de vingt ans d’histoire 1992 : adoption de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNFCCC): met en place un cadre global de l'effort intergouvernemental pour faire face au défi posé par les changements climatiques. 2 postulats: Origine humaine des changements climatiques Responsabilité historique des pays industrialisés 3 principes : Principe de précaution Droit au développement Responsabilités communes mais différenciées Organe suprême de la Convention : COP, ou Conférence annuelle des Parties Prise de décision à l’unanimité ou par consensus Elle est responsable du maintien des efforts internationaux pour faire face aux changements climatiques ; révision les communications nationales soumises par les Parties.. Elle se tient chaque année
Le Protocole de Kyoto 1997 : adoption du protocole de Kyoto (COP 3 / CMP 1) Premier accord légalement contraignant sur la réduction des émissions de GES Contraignant pour les pays industrialisés parties au protocole CMP: Etats de la réunion des Parties au Protocole de Kyoto Objectifs : une réduction totale d’émissions de gaz à effet de serre d’au moins 5% par rapport aux niveaux de 1990 durant la période d’engagement 2008-2012. Entrée en vigueur le 16 février 2005 : 2015 : 191 Etats et 1 organisation régionale
Des responsabilités communes, mais différenciées Emissions de CO2 par tête Emissions de CO2 Les pays industrialisés sont les premiers émetteurs de CO2 et à ce titre, portent une responsabilité accrue par rapport aux pays en voie de développement, notamment sur le continent africain. Certains pays émergents, du fait de leur démographie et de leur développement industriel récent, comptent aujourd’hui parmi les plus gros émetteurs de CO2 (Chine, Inde) Source: Banque Mondiale, 2010
Limites du protocole de Kyoto : L’après-Kyoto Vers un nouvel accord contraignant ? Limites du protocole de Kyoto : Expiration en 2020 (dès 2012 à l’origine) Non ratifié par les Etats-Unis, dénoncé par le Canada Non contraignant pour les pays émergents pourtant gros émetteurs de GES (Chine, Inde,…) Dès 2002, réflexions initiées par l’UE sur un nouvel accord Bali (2007, COP 13 / CMP 3) : établissement d’une feuille de route pour aboutir à un nouvel accord d’ici 2009
La Conférence de Copenhague (2009, COP 15 / CMP 5) Objectif de départ : nouvel accord contraignant sur le climat pour la réduction des émissions de GES en remplacement du protocole de Kyoto, Résultat final : déclaration de principe affirmant la nécessité de limiter la hausse des températures à 2ºC maximum Engagement des pays industrialisés : 100 milliards USD / an d’ici à 2020 pour l’adaptation aux changements climatiques des pays en voie de développement
La Conférence de Copenhague Un échec ? Diverses raisons évoquées : Primauté des intérêts nationaux: réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25 à 40% pour les pays industrialisés Politique intérieure des Etats parties, notamment fonctionnement du système politique américain Bouleversement des rapports de force au niveau mondial: émergents, Chine, Etats-Unis, pays insulaires, Russie Absence de gouvernement / gouvernance mondiale de l’environnement Faiblesse du processus d’adoption à l’unanimité Manque de cohésion des Etats membres de l’Union européenne (divergence pays de l’est / ouest): L’Union européenne (alors composée de 27 pays) : position ambitieuse pour une réduction de ses émissions de GES de 20% par rapport à 1990 d’ici 2020. Répartir l’effort financier: décider des coûts et des investissements de chaque État est une étape clé des négociations. Pour les pays en développement (PED), le soutien financier des pays industrialisés est une condition nécessaire à leur engagement dans la lutte contre le changement climatique. Les pays développés souhaitent en retour que les PED et surtout les plus avancés participent aux efforts financiers. La question de la répartition financière a cristallisé les oppositions Nord/Sud. Etc.
La Conférence de Copenhague Un jalon essentiel des négociations sur le climat Importance politique et symbolique : Implication directe dans les négociations des chefs d’Etat des nations les plus riches Accord sur le seuil de 2ºC Reconnaissance de la nécessité d’appuyer les PVD dans l’adaptation au changement climatique Rapprochement des positions des pays développés de celles de la Chine et de l’Inde, qui pour la première fois ont reconnu la nécessité de limiter leur émissions de GES Reconnaissance de la lutte contre le changement climatique comme enjeu mondial prioritaire 1ère étape dans la résolution de certains points de blocage en vue de futures négociations
De Copenhague à Paris Les avancées de la lutte contre le changement climatique COP16/Cancun (déc. 2010) Adoption par les parties de l’accord de Copenhague Création du Fonds Vert pour le Climat COP17/Durban (déc. 2011) « Plateforme de Durban » (ADP) : nouveau processus de négociation pour l’élaboration en 2015 d’un accord contraignant visant « les principaux émetteurs » sur la réduction des émissions de GES COP18/Doha (déc. 2012) Prolongation du Protocole de Kyoto jusqu’en 2020 (seconde période d’engagement) COP19/Varsovie (déc. 2013) Adoption d’un calendrier des négociations en vue d’un accord contraignant en 2015 COP20/Lima (déc. 2014) Capitalisation du Fonds vert pour le Climat, à hauteur de 10,2 milliards de dollars
Vers un accord universel et contraignant sur le climat ? La COP 21 : Vers un accord universel et contraignant sur le climat ?
La Conférence de Paris, 30.11-11.12.2015 Un enjeu de taille « Aboutir pour la première fois à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d’impulser/d’accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone ».
Fin octobre au plus tard La Conférence de Paris Aboutir à temps à un texte négociable – Calendrier 2015 8 janvier Ouverture des négociations à Genève 8 – 13 février Poursuite des négociations à Genève 3 – 14 juin Poursuite des négociations à Bonn Fin juin au plus tard Présentation des contributions et engagements nationaux 13 – 16 juillet Conférence d’Addis-Abeba 24 juillet Présentation d’un document de travail qui servira de base des négociations ultérieures 31 août – 4 septembre 19 – 23 octobre Fin octobre au plus tard Présentation de l’avant-projet d’accord 1er novembre Synthèse des contributions et engagements nationaux
La Conférence de Paris Sujets traités par l’accord : Des objectifs ambitieux Sujets traités par l’accord : Atténuation (baisse des émissions de GES pour maintenir le réchauffement à 2ºC) Adaptation des sociétés aux dérèglements climatiques Ambitions affichées par le pays organisateur : Trouver un accord équilibré qui tienne compte des besoins et capacités de chaque pays Mobiliser 100 milliards de dollars par an par les pays développés à partir de 2020 pour soutenir l’adaptation aux changements climatiques des PVD Entrée en vigueur prévue en 2020
La Conférence de Paris Une méthode plus inclusive et une mobilisation accrue Septembre 2014 : sommet de New York sur le climat Implication forte et directe du Secrétaire général des Nations Unies et du Président de la République française, pays hôte de la conférence Mobilisation et sensibilisation des chefs d’Etat et de Gouvernement Soumission de contributions nationales (INDC*) présentant les engagements de chaque Etat partie (voir slide suivante) en amont de la conférence: des objectifs, des programmes et des instruments variés (taxes, permis, subventions, normes, etc.). 1er novembre 2015 : synthèse des contributions par le secrétariat de UNFCCC Mobilisation de toutes les parties prenantes (société civile, entreprises, autorités locales…) à travers l’Agenda des solutions Promouvoir des initiatives et engagements concrets de tous horizons Construire une nouvelle alliance mondiale pour le climat *intended nationally determined contributions
39 contributions nationales présentées
La Conférence de Paris Des points d’achoppement récurrents Répartition de l’effort entre les nations selon leur responsabilité historique dans les émissions de gaz à effet de serre Financement Demande du G77 : concrétisation des promesses de Copenhague avant l’entrée en vigueur du futur accord de Paris, soit entre 2015 et 2020 Forme juridique de l’accord de Paris Cibles: niveau de réduction des émissions polluantes et seuil de réchauffement (1,5ºC ≠ 2ºC) Mécanismes de contrôle et de suivi des progrès réalisés
La mise en place d’un « marché du carbone » Une demande des économistes et des entreprises 20-21 mai 2015 : Business Climate Summit Principe : une entreprise qui réduit ses émissions de CO2 vend ses quotas, au prix réglementaire, à une entreprise qui souhaite émettre davantage Enjeux : Eviter le dumping en établissant un marché mondial du carbone Booster les investissements verts en fixant un prix du carbone plus élevé (de 15 à 30€, selon les sources, contre 5 à 10€ aujourd’hui sur le marché européen) Réduire les émissions de CO2 Alternative pour attribuer un prix au carbone : taxe carbone, jugée moins désirable par les entreprises
Négociations sur le climat : Quels enjeux pour l’Afrique et le Bénin ?
Changement climatique : 2 priorités pour l’Afrique A court et moyen terme : mettre en œuvre des mesures d’adaptation aux changements climatiques A plus long terme : assurer un développement bas carbone
Mettre en œuvre des mesures d’adaptation Des pays africains peu émetteurs… En 2010: Les PVD d’Afrique subsaharienne représentaient environ 2% des émissions au niveau mondial Les émissions de CO2 par tête dans ces mêmes pays demeuraient 5 fois inférieures à la moyenne mondiale Depuis 1960, les émissions de CO2 des PVD africains ont très peu augmenté. De manière générale, le continent contribue très peu aux changements climatiques. Source : Banque Mondiale
Mettre en œuvre des mesures d’adaptation … et pourtant plus vulnérables aux risques climatiques Source: Climate Change Vulnerability Index 2015, Maplecroft, 2014
Priorité : adaptation au changement climatique Risques importants Peu d’émissions Priorité : adaptation au changement climatique
Mettre en œuvre des mesures d’adaptation Quel coût ? Hypothèse L'objectif de limiter la hausse de la température globale à 2ºC par rapport à l'ère pré-industrielle est respecté Estimations du PNUE (décembre 2014) 2025-2030 : 150 milliards de dollars par an (dont 50 milliards pour les PMA) 2050 : 250 à 500 milliards de dollars par an (dont 100 milliards pour les PMA) Financements publics consacrés à l'adaptation en 2012-2013 : entre 23 et 26 milliards US$ (dont 3,9 milliards US$ pour l’Afrique subsaharienne, soit 16%) vs.
Mettre en œuvre des mesures d’adaptation Comment financer le gap ? Quelques propositions : Financements innovants (quotas d'émissions, taxe carbone, taxe sur les transports internationaux, taxe sur les câbles électriques, taxes sur les transactions financières*, etc.) Capitalisation du Fonds Vert pour le Climat Augmentation de l’APD Mécanismes incitatifs pour l’investissement privé et la finance « verts » *Propositions du PNUE
Assurer un développement bas carbone Un défi démographique… D’ici à 2050, la population africaine aura doublé par rapport à 2015 Source: UNICEF
Croissance du PIB de l’Afrique subsaharienne, 2008 - 2016 (%) Assurer un développement bas carbone ... et économique Croissance du PIB de l’Afrique subsaharienne, 2008 - 2016 (%) Croissance actuelle insuffisante : 8% nécessaire pour éradiquer la pauvreté
Assurer un développement bas carbone Quels leviers d’action ? Quelques propositions : Promouvoir les investissements dans des infrastructures résilientes et bas carbone Favoriser les financements de projets bas carbone Promouvoir des technologies innovantes permettant un développement faiblement émetteur (énergies renouvelables, méthanisation…)
Les enjeux de la négociation Mobilisation des ressources Obtenir des engagements fermes des pays industrialisés et des pays émergents fortement émetteurs quant à leurs contributions financières Poursuivre et approfondir la réflexion sur les différents instruments : APD, Fonds Vert pour le Climat, financements innovants, investissements privés, etc. Limitation du réchauffement planétaire à 2ºC Obtenir des pays développés et émergents fortement émetteurs un accord sur les moyens à mettre en œuvre pour atténuer les changements climatiques Obtenir un accord sur la mise en place de mécanismes de contrôle et de suivi des progrès réalisés en matière de réduction des émissions
Préparation de la participation du Bénin dans les négociations internationales sur le climat
Bénin, et COP Bénin Communication nationale Stratégie nationale Contribution nationale (INDC)
Participation du Bénin à la COP 21 Président du groupe PMA Membre du groupe d’experts des PMA Remise de la contribution nationale avant septembre 2015 au plus tard
L’appui du PNUD Renforcement des capacités et préparation de la conférence de Paris Appui technique à la finalisation de l’INDC en cours d’élaboration
Merci de votre attention el.hadji.fall@undp.org