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Un joyau au milieu du fleuve Saint-Laurent

Quelque part entre fleuve et terre, dans cette immense province de Québec – qui a la taille d'un pays – se trouve une île bucolique, aux contours façonnés par les eaux du Saint-Laurent, qui est à l'origine de la Nouvelle France. Il s'agit de l'Isle-aux-Coudres, visitée par le découvreur malouin Jacques Cartier dès Je vous y invite.

Je l’ai vue, dans les froidures de l’automne, étirant ses rivages argentés dans les brumes matinales. Et je l’ai revue, au coeur de l’été, bercée par la vague langoureuse, roulant les galets polis jusqu’aux prés en herbe. Je l’ai vue, belle et radieuse, comme le découvreur Jacques Cartier la vit lui- même, en 1535, au milieu du grand fleuve. Le navigateur malouin l’avait nommée Isle-aux-Coudres à cause des nombreux noisetiers sauvages qui recouvraient ses pentes douces.

L'endroit où débarqua Jacques Cartier est situé près du terminal maritime de Saint Bernard, dans une délicieuse petite baie qui a conservé le nom de Mouillage des Français. Ce mouillage a servi pendant longtemps à protéger les navires des mauvaises conditions de navigation sur le fleuve souvent agité. Il fut aussi un lieu de refuge et d'attente pour les bâtiments français qui naviguaient sur le fleuve Saint-Laurent.

Ces terres possèdent une histoire maritime des plus captivantes. De nos jours, l’hospitalité proverbiale des «marsouins», surnom amical donné à ses habitants, ne se dément pas et les vacanciers sont toujours heureux de retrouver cet accueil chaleureux. On accède à l’Isle-aux-Coudres par traversier, à partir de Saint-Joseph-de-la- Rive. L’île fait partie du comté de Charlevoix. En face, sur l’autre rive du Saint-Laurent, c’est La Pocatière, au coeur du Bas Saint- Laurent.

La route qui ceinture l’île fait environ 26 kilomètres. Plusieurs vacanciers la font à vélo. Elle offre de nombreux points de vue sur le fleuve et la rive voisine, et elle est ponctuée de panonceaux décrivant les différents aspects naturels et culturels des lieux. En cours de route, on découvre de beaux jardins, des vergers, des moulins, des cidreries et d’agréables maisons aux couleurs vives.

Les premiers colons se sont installés dans l’île vers Cette population vivait principalement de l’agriculture. Les insulaires se virent forcés d’apprendre à maîtriser le fleuve Saint-Laurent, qui se dresse toujours comme un obstacle vers la terre ferme, mais aussi comme le seul moyen de communication avec l’extérieur. L’histoire nous apprend que les habitants ont payé par de nombreuses vies humaines cet apprentissage difficile du métier de marin.

Parallèlement à l’agriculture, les insulaires ont aussi pratiqué, à cette époque, la pêche aux marsouins, dont la vente de l’huile leur rapportait des revenus supplémentaires. La vie insulaire fut troublée au milieu du 18e siècle par la conquête anglaise de la Nouvelle-France. La population locale fut forcée de se réfugier à Baie-Saint-Paul pendant que les hommes de l’Amiral Durell occupaient les lieux.

Puis ce fut la période du cabotage. Les insulaires se firent même constructeurs de goélettes. Après avoir marqué la première moitié du siècle, le cabotage connaîtra son déclin au cours des années soixante, à la suite du développement du transport routier. Le début du 20e siècle a aussi marqué la fin de la traditionnelle pêche aux marsouins. Mais peu à peu une nouvelle industrie s’est développée, celle du tourisme et de l'artisanat.

Le moulin à eau de l’Isle-aux-Coudres date de Le moulin à vent, pour sa part, à été reconstruit en 1836, à partir d’un ancien moulin datant du 18e siècle, qui était situé à la pointe de l’Islet. Ces deux moulins sont toujours en état de fonctionnement. En 1815, l'absence de moulins efficaces pour la mouture des grains avait provoqué la famine. C’est alors que les Sulpiciens du Séminaire de Québec, seigneurs de l’Île, avaient décidé de construire un premier moulin, puis un deuxième.

Les vacanciers qui font le tour de l’île remarquent la présence de nombreuses croix le long de la route. Communément appelées «croix de chemin», elles sont des témoins de la vie religieuse des villages d’autrefois. Elle ont été et elles demeurent des symboles de la foi des insulaires. Le fait d'être éloignés de l’église du village amenait les habitants des «rangs» à ériger ces croix autour desquelles ils se réunissaient pour accomplir leurs dévotions.

Nostalgia Waltz - Henry Mancini Création Florian Bernard Tous droits réservés – 2005

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