Apprendre l’italien : un choix gagnant dans un projet professionnel par Etienne Boillet (Maître de Conférences à l’Université de Poitiers)
Les raisons économiques L’intérêt d’apprendre l’italien pour des raisons culturelles est souvent mis en avant, à juste titre. Mais il existe aussi d’autres raisons d’apprendre cette langue. Dans ce document, nous soulignerons la pertinence du choix de l’italien d’un point de vue économique.
Une grande puissance économique, un allié de la France L’italien est la 4ème langue vivante étrangère enseignée en France. C’est aussi la 4ème langue enseignée dans le monde (cf. Marco Gasperetti – 16 juin 2014 – www.corriere.it) L’Italie est le 2ème partenaire économique de la France. La France est le 2ème partenaire économique de l’Italie. L’Italie est la France sont des partenaires politiques et économiques depuis les débuts de la construction européenne et depuis le G7.
Le tourisme L’Italie est la 4ème puissance touristique mondiale (la 3ème européenne). C’est le pays qui compte le plus de sites inscrits au patrimoine de l’Unesco : 51 sites inscrits au patrimoine mondial, dont 6 pour la seule région de Toscane. L’Italie est une des toutes premières destinations touristiques préférées des Français, et la France est une des toutes premières destinations touristiques préférées des Italiens.
Le « made in Italy » Avec le tourisme, la grande spécialité de l’économie italienne est l’industrie « made in Italy ».
Qu’est-ce que le « made in Italy » ? Des produits fortement destinés à l’exportation, caractérisés par leur haute qualité et notamment leur design. Ils se répartissent dans 4 catégories nommées les 4 A : 1) Abbigliamento-moda; (hAbillement) 2) Arredo-casa; (Ameublement) 3) Automazione-meccanica; (Automates et mécaniques) 4) Alimentari e bevande. (Alimentation)
Les produits des « 4 A » Quand on pense au made au Italy, on pense à ses spécialités alimentaires : pâtes, sauces tomates, huiles d’olive, vins et autre spécialités alimentaires. Ou bien aux grands noms de la mode italienne… On peut aussi penser aux produits pour la maison, souvent luxueux, comme les lampes design ou les carrelages de salle de bains. Enfin, on pense à la mécanique, et surtout la mécanique de luxe, avec les motos comme Ducati ou les voitures telles que Ferrari, Lamborghini, Alfa-Romeo… Mais pas seulement.
Le saviez-vous ? 70% des manèges installés à Eurodisney en 1992 (aujourd’hui Disneyland Paris) étaient construits par des marques italiennes. C’est normal : l’Italie est un des premiers producteurs et exportateurs mondiaux de manèges et de machines utilisées dans l’industrie.
Autres spécialités mécaniques Les yachts sont une autre spécialité mécanique de l’Italie. L’Italie est un des tout premiers exportateurs mondiaux dans bien d’autres produits mécaniques ou industriels : par exemple, la robinetterie.
Le « made in Italy »: grand secteur d’une très grande économie L’industrie made in Italy est la partie la plus typique de l’économie italienne. Mais ce n’est pas la plus importante : elle ne représente qu’une partie de l’industrie, et l’industrie elle-même ne représente que 20% du PIB environ.
De grands groupes tertiaires L’Italie, c’est aussi de grands groupes tertiaires : -De télécommunications -De banques et d’assurances -Etc.
…Et la crise ? La crise qui a affecté le monde entier a particulièrement frappé certains pays européens, dont l’Italie : c’est une réalité. Mais toute l’économie italienne ne souffre pas de la même façon de la crise. La crise a aggravé des problèmes et des inégalités qui existent depuis longtemps.
Les deux principaux problèmes La dette publique Elle tournait déjà autour de 100% du PIB dans les années 1990, a dépassé 120% en 1995 puis 130% dans les années 2000 Les inégalités entre régions du nord et régions du sud. En 2013, 47,56% des Siciliens étaient en état de privation ; un Sicilien sur deux était sans activité dans la tranche d’âge 15-24 ans. (Cristoforo Spinella – 23 maggio 2013 – www.repubblica.it)
Dans quelle mesure l’économie a-t-elle été impactée par la crise? Au niveau des entreprises, beaucoup ont souffert, voire disparu… mais d’autres se sont renforcées. Certains produits (par exemple le vin) continuent à s’exporter de mieux en mieux grâce à une demande croissante aux Etats-Unis ou dans les nouvelles puissances comme la Chine.
Par Etienne boillet, université de poitiers Les données de ce dossier ont été établies au 1er semestre 2015. Par Etienne boillet, université de poitiers