En Asie, le pape François n'était pas Charlie
Le pape François a quitté Manille lundi 19 janvier au terme d'un voyage intense au Sri Lanka et aux Philippines, où il a attiré des affluences record et condamné le matérialisme et la corruption. Mais le pontife a aussi mis un pied dans le débat sur la liberté d'expression qui fait rage depuis l'attentat meurtrier contre l'hebdomadaire "Charlie Hebdo" en France, en jugeant que ce "droit fondamental" n'autorisait pas à "insulter" ou moquer la foi d'autrui.
"Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s'attendre à un coup de poing, et c'est normal", a dit le pape François lors d'une conférence de presse dans son avion. On le voit ici dimanche lors d'une messe géante à Manille, devant une foule record du six millions de Philippins enthousiastes.
Une tempête tropicale était arrivée du sud, provoquant de fortes pluies. Fidèles, prêtres, sœurs et quelque policiers et soldats s'étaient enveloppés de ponchos de plastique colorés pour écouter le pape argentin.
Le pape François, dont les prières étaient prononcées en anglais et en tagalog, a exhorté les Philippins à être des "missionnaires" dans toute l'Asie". "C'est un don de Dieu, une bénédiction ! Mais c'est aussi une vocation !"
Plus de 80% des 100 millions de Philippins pratiquent un catholicisme fervent, mais l'Église ne représente que 3,2% de la population du continent dans son ensemble.
D'après les autorités philippines, le précédent record pour un rassemblement papal dans le monde datait de 1995, lorsque Jean-Paul II avait réuni 5 millions de personnes, également aux Philippines.
Ce dimanche 18 janvier, le pape François a aussi rencontré des jeunes à l'université Santo Tomas, à Manille, appelant à la "compassion" pour la souffrance des enfants des rues victimes de la prostitution et de la drogue.
La veille, le 17 janvier, le chef de l'Église a rendu hommage aux victimes du cyclone de Tacloban (7.300 morts et disparus en novembre 2013).
Le pape a aussi lancé de nombreux appels pour la famille traditionnelle, dénonçant le "relativisme", les "menaces insidieuses" et la "confusion" sur le mariage.
Pendant la messe de François à Tacloban, le 17 janvier.
Un jeune garçon avec une poupée à l'effigie de François, à Manille, le 16 janvier.
Des enfants déguisés en gardes suisses se reposent en attendant l'arrivée du pape dans la cathédrale de Manille, le 16 janvier.
Meeting du pape François à Manille, le 16 janvier. Tout au long de sa visite, le pape a enthousiasmé les Philippins, dont un sur quatre vit avec moins de 60 cents US par jour, en dénonçant les inégalités criantes et la corruption.
Le pape François à son arrivée aux Philippines, dans une base militaire de Manille, le 15 janvier.
Le pape François lors de la conférence de presse qu'il a donnée dans son avion pour les Philippines, le 15 janvier.
Auparavant au Sri Lanka, en majorité bouddhiste et où les catholiques ne sont que 7%, François avait lancé des appels à la bonne cohabitation inter-religieuse et à la recherche de la vérité sur les massacres perpétrés pendant 30 ans de conflit entre l'armée et la rébellion tamoule.
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