Méditations poétiques (1820). Alphonse de Lamartine Les oiseaux Méditations poétiques (1820). Guêpier d’Europe Par Nanou et Stan
Orchestre du Très-Haut, bardes de ses louanges, Ils chantent à l'été des notes de bonheur ; Gros bec
Ils parcourent les airs avec des ailes d'anges Échappés tout joyeux des jardins du Seigneur. Mésange bleue
Tant que durent les fleurs, tant que l'épi qu'on coupe Laisse tomber un grain sur les sillons jaunis, Rouge queue
Tant que le rude hiver n'a pas gelé la coupe Où leurs pieds vont poser comme aux bords de leurs nids, Chardonneret
Ils remplissent le ciel de musique et de joie : La jeune fille embaume et verdit leur prison, Mésange charbonnière
L'enfant passe la main sur leur duvet de soie, Le vieillard les nourrit au seuil de sa maison. Sitelle
Mais dans les mois d'hiver, quand la neige et le givre Ont remplacé la feuille et le fruit, où vont ils ? Grive
Ont-ils cessé d'aimer ? Ont-ils cessé de vivre ? Nul ne sait le secret de leurs lointains exils. Verdier
On trouve au pied de l'arbre une plume souillée, Comme une feuille morte où rampe un ver rongeur, Geai du chêne
Que la brume des nuits a jaunie et mouillée, Et qui n'a plus, hélas! Ni parfum ni couleur. Bergeronnette des ruisseaux
On voit pendre à la branche un nid rempli d'écailles, Dont le vent pluvieux balance un noir débris ; Huppe fasciée
Pauvre maison en deuil et vieux pan de murailles Que les petits, hier, réjouissaient de cris. Vanneau huppé
Ô mes charmants oiseaux, vous si joyeux d'éclore ! La vie est donc un piège où le bon Dieu vous prend ? Martin pêcheur
Hélas ! C'est comme nous. Et nous chantons encore ! Que Dieu serait cruel, s'il n'était pas si grand ! Moineau
Alphonse de Lamartine (nom complet : Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine), né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869 est un poète, romancier, dramaturge et prosateur en même temps qu'un homme politique français qui participa à la Révolution de février 1848 et proclama la Deuxième République. Il est l'une des grandes figures du romantisme en France. En 1816, victime de langueurs, il part à Aix-les-Bains en Savoie. Le poète y rencontre Julie Charles, née Bouchaud des Hérettes, une femme mariée, épouse du physicien et aéronaute Jacques Charles, de six ans son aînée, atteinte de « phtisie », comme on appelait à l'époque la tuberculose galopante. Les deux jeunes gens entament une idylle qui durera jusqu'à la mort de Julie en décembre 1817, à l'âge de 33 ans. Le poète est profondément marqué par cette perte tragique qui lui inspire, en partie, le recueil Méditations poétiques (1820). Ce dernier obtient un immense retentissement et le propulse socialement : il peut épouser Mary-Ann Birch et devient attaché d'ambassade à Naples. Le couple voyage en Italie, en Angleterre, à Paris. En même temps, le poète publie les Nouvelles Méditations poétiques, La Mort de Socrate, Le Dernier Chant du pèlerinage d'Harold. Nanou et Stan22/04/2017 http://www.nanouetstan.fr