Chapitre histoire : L’Europe des Lumières Problématique : Par qui et dans quels domaines la société d’ordres est-elle remise en cause au XVIIIème?

Qu’est ce qu’une société d’ordres? C’est une société figée ou chaque groupe garde sa place et ou la majorité (le tiers état) est dominé par une minorité privilégiée (la Noblesse et le Clergé). Par qui et comment est contestée cette société inégale?

I/ Des acteurs : Voltaire, un homme des Lumières. Réalisez une biographie orientée de Voltaire. Vous avez 2 séances avec powerpoint. Nom et dates de Voltaire. Quel est le métier de Voltaire? Citez au moins deux ouvrages célèbres de Voltaire. A quel milieu social appartient-il? Que fait Voltaire lors de l’Affaire Calas? Contre quoi lutte-t-il? Pourquoi peut-on dire que Voltaire est un philosophe européen et pas uniquement français ? En quoi c’est un homme des « Lumières »? Manuel p 26/27 + internet

Résumé : Au XVIIIème siècle, naît et s’affirme le grand courant de pensée des Lumières ou la raison, la liberté et l’instruction sont les bases des progrès pour l’Humanité. De nombreux savants et philosophes participeront à cette réflexion comme Voltaire, Diderot, ou encore Lavoisier. Fragment du frontispice de l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert : on y voit la Vérité rayonnante de lumière ; à droite, la Raison et la Philosophie lui arrachent son voile (peint par Charles Nicolas Cochin et gravé par Benoît-Louis Prévost en 1772.

II/ Des moyens : l’encyclopédie ou la recherche du savoir universel. Q1 : Qui sont les 2 personnages principaux de la réalisation de l’Encyclopédie? Q2 : De quoi est-elle constituée ? Quelles sont les dates de rédaction? (de la première édition aux derniers volumes) Q3 : Quels sont les objectifs de ces ouvrages? Q4 : Combien y a-t-il de rédacteurs environ? Q5 : Qu’arrivent-il a Diderot et à son Encylopédie à plusieurs reprises? Pourquoi? Q6 : Expliquez la dernière ligne de la 1ere page de l’Encyclopédie. Qu’est ce que cela signifie sur la liberté d’impression à cette époque ? Exercice sur table avec p28/29

L’Encyclopédie en chiffres 4 250 exemplaires imprimés Première partie : 17 volumes de texte 11 volumes d’illustrations 71 818 articles 15 ans de travail pour Denis Diderot. Publication étalée sur 21 ans. Deuxième partie : 4 volumes d’articles 1 volume d’illustrations Deux volumes de tables générales (1776-1780) 18 000 pages de texte 75 000 entrées 44 000 articles principaux 28 000 articles secondaires 2 500 illustrations 20 000 000 mots Extrait/planche de l’Encyclopédie.

Toutes les planches ont une présentation identique : - en haut à droite, le numéro de la planche, - en bas au milieu le titre de la planche, - à droite celui du graveur.

Un projet éditorial très novateur et déjà médiatisé: Né du projet de traduire la Cyclopædia de l'anglais Chambers (publiée de 1728 à 1742) pour l'éditeur Le Breton en 1745 - Diderot travaille alors comme traducteur pour une maison d'édition -, l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers grâce à Diderot affichait son ambition de faire l'inventaire des acquisitions de l'esprit humain. Son objectif est de favoriser la diffusion des Lumières. Diderot a recours à des auteurs connus (Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Buffon, Du Marsais, Daubenton) ainsi qu'à des inconnus. D'Alembert s'occupe des mathématiques, Diderot de l'histoire de la philosophie, Buffon des sciences de la nature, Paul-Joseph Barthez (1734-1806) de la médecine, Quesnay et Turgot de l'économie. Le chevalier de Jaucourt assiste Diderot dans de nombreuses tâches rédactionnelles et éditoriales. L'Encyclopédie reste avant tout marquée par l'intérêt de Diderot pour la technique, même si certaines planches s'inspirent d'autres encyclopédies ou si certaines conceptions paraissent archaïques.

La Diffusion « Cet ouvrage produira sûrement avec le temps une révolution dans les esprits, et j’espère que les tyrans, les oppresseurs, les fanatiques et les intolérants n’y gagneront pas. Nous aurons servi l’humanité. » (extrait d’une lettre de Diderot à Sophie Volland, le 26 septembre 1762). http://www.dailymotion.com/video/x14nf8o_l-encyclopedie-de-diderot-un-best-seller-reserve-a-une-elite_news

La Censure royale La Bataille de l'Encyclopédie - le 28 juin 1751 : Le premier volume, tiré à 2 000 exemplaires, est adressé aux souscripteurs. Dans l'article "Autorité politique", Diderot attaque Bossuet et la théorie de la royauté de droit divin. Très vite, l'entreprise reçoit le soutien de Malesherbes, proche du Roi , de Montesquieu, de Voltaire et de Mme de Pompadour. L'Encyclopédie connaît un succès européen : la Suisse, l'Italie, l'Angleterre, la Russie vont aussi se l’approprier. - En 1752 parait le tome II, qui fait scandale, et la publication est alors suspendue. Diderot entreprend de se cacher. Voltaire propose alors de continuer l'entreprise à Berlin, mais Diderot refuse. - En 1753 paraît le troisième tome qui fait l'objet d'une condamnation du Conseil du Roi. -Les tomes IV, V et VI paraissent cependant en 1754, 1755 et 1756. -En 1757, l'Encyclopédie fait l'objet de 4 200 souscriptions. En 1759, l'Encyclopédie est interdite à la publication. Le privilège de 1748 est annulé; ordre est donné de rembourser les souscripteurs. Pour les dédommager, Le Breton édite deux volumes de planches séparées, qui bénéficient d'un privilège spécial et sont envoyés aux souscripteurs. D'Alembert, Marmontel et Duclos se retirent. Diderot poursuit seul, durant sept années. - En 1766 paraissent les dix derniers volumes. Un dernier volume de planches sort en 1772. Mais les ouvrages, à partir du tome VIII, sont censurés par l'éditeur Le Breton, à l'insu de Diderot, qui les laisse pourtant paraître.

La censure de La Papauté Encyclique « Damnatio, et prohibitio » Pape Clément XIII septembre 1759 document reproduisant l‘Encyclique du pape Clément XIII Ut Primum qui condamne l’Encyclopédie

III/ Des conséquences : La formation d’une opinion publique et la contestation de l’ordre ancien.

Peinture à l’huile sur toile de Gabriel Lemonnier (1812) de 1749 à 1777, Madame Geoffrin accueillent savants et écrivains dans son salon de la rue Saint-Honoré à Paris. Peinture à l’huile sur toile de Gabriel Lemonnier (1812) Ce tableau est commandé en 1814 par Joséphine de Beauharnais. C'est un faux historique puisque le peintre imagine en fait une réunion de toutes les célébrités qui auraient pu fréquenter le salon. On peut reconnaître Marie-Thérèse Geoffrin sur le tableau à droite au premier rang et Julie de Lespinasse à gauche qu'elle aidera à ouvrir son propre salon. Au fond, le buste de Voltaire semble régner sur l’assistance. On voit également D'alembert derrière le bureau, Fontenelle, Montesquieu, Diderot et Marmontel tandis que l’acteur Lekain lit la pièce L’Orphelin de la Chine de Voltaire, alors en exil.

Qu’est-ce qu’un faux historique? Quel est son but? Pourquoi Madame Geoffrin tenait-elle un salon? Qui faisait-on? Quel conséquence cela pouvait avoir pour la société française? Complétez le tableau en comparant l’ordre ancien et les idées de l’Encyclopédie

Résumé : Les salons, les cafés, les jardins et les académies sont des lieux de débats et de discussions ou la société d’ordres est de plus en plus contesté. La liberté, la tolérance religieuse, la séparation des pouvoirs et l’égalité sont autant des valeurs qui se diffusent grâce à l’alphabétisation des élites vers les masses populaires.

Le mouvement dit des Lumières est un mouvement européen de philosophes qui se diffuse par la presse, l’encyclopédie et les salons de toutes les capitales européennes. Ce mouvement traite aussi bien de libertés économiques, politiques, morales ou religieuses et critique les régimes autoritaires en place.

CONCLUSION Document complémentaire : L’esprit de liberté selon Diderot « Chaque siècle a son esprit qui le caractérise. L’esprit du nôtre semble être celui de la liberté. La première attaque contre la superstition1 a été violente, sans mesure. Une fois que les hommes ont osé de manière quelconque donner l’assaut à la barrière d’une religion, cette barrière, la plus formidable qui existe comme la plus respectée, il est impossible de s’arrêter. Dès qu’ils ont tourné des regards menaçant contre la majesté du ciel, ils ne manqueront pas le moment venu, de les diriger contre la souveraineté de la terre. Le câble qui tient et comprime l’humanité est formé de deux cordes ; l’une ne peut céder sans que l’autre vienne à se rompre. »   Extrait d’une correspondance de Diderot à la princesse Ashkoff 2, le 3 avril 1771 1 une pensée magique, une croyance contraire à la logique 2 une princesse russe (Diderot a passé plusieurs années à la cour impériale de la Grande Catherine) Que prédit l’auteur dans ce texte? En faire la conclusion du chapitre.