Les hivers de mon enfance, ce sont les belles journées enneigées qui glissaient doucement depuis l'aube jusqu'au crépuscule, à la ferme, nous procurant mille et une joies, dont celle de jalonner tous les champs de joyeux bonhommes de neige!
Les hivers de mon enfance, ce sont ceux des doigts gelés, à cause des trous dans les mitaines de laine du pays. Mais il suffisait de souffler sur ses doigts pour les réchauffer! Quant aux mitaines, on les faisait repriser par la grande sœur!
Les hivers de mon enfance, ce sont les brebis qui nous suivaient à la trace, en jalonnant leur parcours de boulettes de crottin... Quand nous étions transis des pieds à la tête, il suffisait de se coller contre la laine chaude de ces bêtes dociles!
Les hivers de mon enfance ce sont les animaux de la ferme qui regardaient, étonnés, nos bonhommes de neige, en se demandant qu'est-ce qu'ils pourraient bien se mettre sous la dent car l'herbe du pré avait disparu sous l'immense manteau blanc!
Les hivers de mon enfance c'est mon petit frère qui assistait, ébahi, à la naissance d'un nouveau bonhomme de neige chaque fois que le ciel de l'hiver faisait pleuvoir une nouvelle abondance de gros flocons mouillés!
Les hivers de mon enfance c'est toute cette neige qu'il fallait enlever à la pelle afin d'ouvrir un chemin jusqu'à la maison, et puis ensuite jusqu'à l'étable. En ce temps-là les souffleuses à neige mécaniques n'existaient pas...
Les hivers de mon enfance c'était aussi les combats épiques de balles de neige et les grandes charges héroïques contre les fortifications des ennemis de notre âge venus des fermes voisines!
Les hivers de mon enfance, c'était la cohabitation sympathique des hommes et des bêtes dans un espace commun à tout ce qui grouillait et respirait!
Les hivers de mon enfance ce sont tous les enfants du rang qui se rassemblaient, même par les grands froids vifs, pour respirer à pleins poumons l'air vivifiant que les cheminées industrielles n'avaient pas encore contaminé.
Les hivers de mon enfance ce furent aussi les joies saines de nos jeux communs avec les petits animaux de la ferme. Il ne leur manquait que la parole!
Les hivers de mon enfance, c'était les joyeuses glissades en traîneau sur la surface dure et glacée de la neige...
Gravures – Robert Duncan Musique: Till that time - Klaus Wunderlich Création Florian Bernard Tous droits réservés – 2005
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