Du fond des ténèbres de ces longues nuits ternes de froidure hivernale, je t'attendais, bienheureux printemps, qui fait revivre les coeurs glacés. Le sang vivifiant de tes ardeurs gicle de nouveau dans mes veines. Tu inondes de nouvelles clartés les journées sombres, trop vite écourtées de la morne saison d'hiver.

Oh! Oui, je t'attendais bienheureux printemps qui fait tout renaître. Je me languissais de ces couleurs sans cesse en éclosion, dans les arbres et les bosquets, rageusement dénudés par le trop long et triste hiver. Et voici que de nouveau, des couleurs passionnées illuminent tout ce qui est en train d'éclore.

Les oiseaux ont retrouvé leurs chants et la grive peut de nouveau envoyer ses joyeux appels amoureux vers tous les bocages. Dans les marais, les grenouilles en font tout autant, au grand étonnement des marmottes qui sortent de leur léthargie d'hiver. Les écureuils insouciants sautillent de joie sur les branches de nouveau reverdies des arbres.

Oh! Comme j'attendais ton retour, bienfaisant printemps qui fait renaître tout ce qui vit et respire. Tu apportes avec ton retour de nouvelles espérances de beauté et de liberté, comme la chenille qui prépare déjà l'éclosion des papillons colorés de l'été.

Oh! Oui, comme je t'attendais, bienfaisant printemps qui permet le renouvellement des êtres et des choses, depuis les plus grandes créatures jusqu'aux plus petites. Il n'en est aucune qui ne soit insensible à ton appel de beauté et de vie, depuis la montée de la sève dans les plantes jusqu'aux araignées qui tissent des toiles faites de fils d'argent.

Ah! Bienheureux printemps; comme je me languissais de te revoir durant ces longues journées sans lumière. J'ai tant attendu ce matin baigné de tes clartés où je verrais de nouveau les prêles et les fougères dérouler leurs frondes, en forme de petites mains, pour quémander un peu de ta chaleur bienfaisante.

Ah! Beau printemps, avec quelle impatience j'ai attendu que tu nous ramènes la symphonie de tes couleurs et la beauté de tout ce que tu transformes! Il n'est de plus beaux matins que ces aubes vernales qui redonnent vie et espoir. Il n'est de plus grandes joies que celles que tu fais renaître dans les cœurs qui avaient cessé de battre.

Vienna Spring Waltz - Johan Strauss Textes et création Florian Bernard Tous droits réservés

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