Il existe quelque part au fond de mes souvenirs un jardin ancien dont les couleurs et les odeurs ne cessent de me hanter. Je ne saurais dire si ce jardin a réellement existé où s’il n’est qu’une création de mes rêves. Il m’est pourtant bien réel. J’y retrouve les sentiers de mes vertes années, mes coins secrets de méditation et même le bruissement discret des robes de dentelle de mes petites copines d’enfance...
Elles avaient de jolis noms mes petites copines d’enfance; Marie-Claire, Antoinette, Françoise... C’était comme de la musique. Et leurs yeux avaient les reflets des ciels d’été! Et puis elles étaient blondes comme les blés de la prairie! Était- ce à cause des embruns iodés de la mer ou du vent taquin qui effleurait sans cesse la tête des grandes prêles de la lande? Je ne saurais le dire...
Assurément les anges de l’enfance veillaient sur nous! Que dis-je? Les anges jouaient avec nous. Ils étaient là, sans cesse à nos côtés, souriants et gentils. Lorsque l’orage grondait aux confins des horizons assombris et que l’éclair déchirait la nue, ils nous rassuraient en nous guidant vers la maison. Il y a longtemps que je ne crois plus aux anges, sauf ceux de mon enfance...
En ce temps-là nous passions la journée pieds nus, dans les champs, à courir derrière l’attelage et à retourner sous nos orteils les mottes fraîches des labours. C’était l’époque ancienne où les microbes n’avaient pas encore été inventés et où les rhumes se guérissaient par une simple caresse sur le front! Ah! Quel bon temps!
Notre univers était à la mesure de celui de notre regard et de la portée de nos gestes. Il ne dépassait guère celui de la ferme, des pâturages et des quelques maisons voisines. Mais c’était déjà à nos yeux d’enfants un vaste monde à explorer! Aujourd'hui si je revoyais ce décor, je le trouverais probablement minuscule, mais à l'époque, quelle immensité!
Je revois sans cesse ces années de douce insouciance et de grand bonheur, au contact des êtres et des choses, dans leur simplicité et leur beauté. Ces années bénies étaient celles de la liberté. Elles ont tissé la trame des âmes généreuses et la sensibilité des êtres épris de poésie. Est-ce que les enfants d'aujourd'hui ont encore accès à des jardins secrets où l'on cultive l'émerveillement?
Car si la théorie est grise et terne, les rameaux de l’enfance sont toujours verts et tendres...
Tel est donc ce jardin secret de mon enfance qui ne cesse de me hanter et dont je cherche inlassablement la porte qui m’ouvrira son passage...
Enamorata - Paco de Lucia, guitariste Création Florian Bernard Tous droits réservés – 2004
AVERTISSEMENT Ce diaporama est strictement privé. Il est à usage non commercial. Il n'est pas destiné à un site internet. Il est envoyé gratuitement, par courrier électronique privé, aux personnes qui souscrivent aux conditions de réception. Il ne doit pas être offert en téléchargement depuis un site internet. Il est interdit de le modifier, y compris de le traduire dans une autre langue, sans autorisation. Il est interdit d'en extraire des éléments. Le fait de recevoir ce diaporama sans être abonné ne lui enlève aucunement ses restrictions d'utilisation. Pour se renseigner sur les conditions d'abonnement, prière d'écrire à l'adresse ci-dessous. Pour des raisons de sécurité, prière de ne pas envoyer de pièces jointes à cette adresse car elles seront automatiquement refusées. Cette adresse n'accepte que des messages en texte seulement, de moins de 100 Ko, sans fichier annexé ni pièces jointes.